Le Chevalier des Elfes
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Arthur le fort se contenta d’assommer Othion le vaniteux, bien que son envie de le tuer soit assez marquée. Le fort exagéra le côté lâche des skavens. Lors de la précédente bataille il était vrai que ses ennemis finirent par détaler, mais ce n’était pas seulement parce qu’Arthur les effrayait, mais aussi par envie de se rebeller. Le devin rouge ordonna que sa catapulte lanceuse de pierre malnérale explosive expédie un projectile sur Arthur. Problème la grosse pierre manqua allègrement sa cible, et tua au passage plus de cent personnes dont le corps se retrouva dispersé dans les alentours.

Ce fut la goutte d’eau de trop pour les combattants skavens, ils décidèrent de cesser de courber l’échine et de se révolter. Le devin rouge ne se laissa pas faire et, ordonna un tir pour mater les rebelles. Mais le projectile destiné à le défendre était très instable, il explosa avant d’être expédié. Résultat le devin périt dans d’atroces souffrances. Les skavens qui survécurent à l’explosion, se dirent que le fort était un gros gibier, qui pourrait signifier la mort de beaucoup d’entre eux.

De plus les skavens n’avaient pas de temps à perdre. En effet les rebelles brisèrent un des pires tabous de leur société en contestant ouvertement l’autorité d’un devin rouge. Par conséquent ils auraient contre eux beaucoup de leurs congénères. Chez les skavens le meurtre déguisé était toléré voire même respecté, mais la défiance franche constituait un comportement très mal vu. Si on discréditait discrètement ou empoisonnait un supérieur, on pouvait être acclamé. Mais si on choisissait d’afficher au grand jour de la sédition on adoptait une attitude considérée comme insensée. Aussi les skavens optèrent pour une fuite éperdue à la surface, ne pas retourner sous terre.

Arthur était assez fatigué, et il estimait que se mesurer à une petite armée s’avérait l’équivalent d’un suicide. Alors il laissa partir ses adversaires. De toute façon il se considérait comme plus utile pour les elfes en étant vivant. En ne choisissant pas la charge héroïque, il pourrait prévenir les autorités elfiques du danger représenté par une grosse bande de skavens.

Même si le fort était tenté par sa partie cupide d’opérer une attaque à lui tout seul sur les skavens. Il s’agissait d’une pulsion vraiment téméraire qui pourrait rapporter très gros d’après Arthur. Elle signifierait beaucoup de gloire et aussi une distinction particulière aux yeux de Proélium la divinité de la guerre.

Or le dieu raffolait selon le fort des combattants qui s’adonnaient à des exploits monumentaux en son nom. Bien sûr il fallait déjà survivre, et c’était loin d’être certain. Cependant les possibilités de récompense étaient très intéressantes. La tendance avide d’Arthur lui murmurait d’oublier sa volonté de préservation pour mener une charge dévastatrice, les ennemis lui tournaient le dos et semblaient désemparés, alors le fort bénéficiait d’un net avantage.

Il n’aurait peut-être pas avant des années d’occasion aussi mémorable de prouver sa valeur. Cependant Arthur n’oubliait pas son sens du devoir, il savait que ne pas chercher l’affrontement ne s’avérait pas de la lâcheté si le motif consistait à aider à sauver des vies, à donner un renseignement crucial aux autorités.

Et puis il y avait aussi une récompense à toucher en jouant les lanceurs d’alerte à propos de skavens. Quand une personne apportait la preuve qu’elle tint tête à un groupe de ces créatures, elle recevait par moment une médaille. En plus les professeurs de l’école de Sar appréciaient les étudiants qui choisissaient de faire preuve de discernement, privilégiaient la retenue à la charge héroïque.

En attendant le fort se tâtait pour décider du sort d’Othion. Sa partie sombre l’invitait à ne pas partager avec un vermisseau pitoyable, toutefois son sens de l’honneur l’incitait à épargner son interlocuteur pour le moment. En cas de nouvelles épreuves ou crasses de la part du vaniteux, Arthur était d’avis de reconsidérer sa position sur la vie d’Othion. En attendant il veillait le vaniteux qui se réveilla juste à temps. Encore quelques minutes et il se serait ramassé une baffe de la part du fort.

Arthur : Tu vas mieux Othion ? Comment te sens-tu ?

Othion : Je vais bien, mais autrement avez-vous une idée sur ce qui m’est arrivé ?

Arthur : Je pense que tu as été victime d’un sort de domination mentale. Ces lâches de skavens ont dû décider de tenter le tout pour le tout, en implantant grâce à un sort un message t’incitant au meurtre à mon égard.

Othion : Merci de ne pas m’avoir tué.

Arthur : C’était naturel, tu n’étais qu’une pauvre victime de la magie des hommes-rats. De plus ce n’est pas de ta faute, si tu manques de volonté.

Othion : Merci de votre compréhension et de votre générosité monsieur.

Arthur : Bon il est temps de se remettre à chercher le trésor.

La carte d’Othion le vaniteux s’avérait précise, mais elle datait de plusieurs siècles. De plus la capacité d’Othion à comprendre une langue telle que l’elfique ancien n’était pas parfaite. Par conséquent Arthur le fort et le vaniteux suivirent plusieurs fausses pistes. L’appât du gain était important chez le fort, mais il avait aussi peur de se trouver la nuit sur la plaine des malheurs. Il ne croyait pas trop aux histoires de revenants qui hantaient les lieux.

Toutefois Arthur redoutait une contre-attaque de la part des skavens, s’il restait trop longtemps. Malheureusement il y avait bel et bien des fantômes qui hantaient la plaine, une fois que le soleil finissait de se coucher. Si Arthur et Othion ne se dépêchaient pas, ils rejoindraient les rangs des trépassés avec de la chance, sinon leur âme serait mangée par les fantômes les plus impitoyables.

L’arme magique du fort pouvait neutraliser quelques fantômes. Mais même un berserker puissant comme Arthur, n’était pas de taille contre des milliers d’adversaires infatigables, qui disposaient de plusieurs millénaires d’expérience. Affronter à deux une armée de spectres et survivre à la confrontation auraient des conséquences très positives sur la réputation du fort, toutefois parvenir à réaliser ce genre d’exploit était au-delà des capacités martiales d’Arthur.

Après plusieurs heures d’errance dans la campagne et les champs de légumes en particulier de salades, un coffre ancien se révéla découvert sur la plaine des malheurs. Cependant la journée commençait à être franchement avancée. Encore cinq minutes et le soleil finirait par complètement disparaître de l’horizon.

Arthur ressentait de la joie d’avoir découvert un trésor, après avoir creusé avec une pelle pour aider Othion. Toutefois il serrait la poignée de son épée à cause de la nervosité. Othion lui ignorait les dangers potentiels, il prenait les récits sur les fantômes pour des histoires sans fondement, des légendes idiotes la plupart du temps.

Il se contentait de s’extasier devant le contenu du coffre, des livres précieux et extrêmement rares, vu que certains ouvrages n’existaient plus qu’à l’état d’un exemplaire. Normalement creuser rapidement sur la plaine relevait de l’épreuve de force à cause de diverses malédictions sur le sol ; toutefois les livres liés à Janaé créaient une petite zone sans maléfice, où le sol était beaucoup moins dur.

Arthur avait un sombre pressentiment, plus le soleil déclinait à l’horizon, plus il lui semblait que des forces maléfiques devenaient puissantes. Pour l’instant tout ce qui se passait c’était une impression d’oppression, toutefois le fort apprit à faire confiance à son instinct. Quand son sixième sens s’affolait, généralement de puissants ennuis menaçaient Arthur.

Alors le fort ordonna à Othion le vaniteux de forcer l’allure, son interlocuteur renâcla à s’exécuter, mais quelques menaces suffirent à le décider à marcher plus vite. Arthur voyait avec angoisse le crépuscule venir. Même en courant comme un dératé, il ne pourrait pas s’en aller de la plaine des malheurs avant que la nuit ne s’installe. Pendant quelques secondesle fort songea à sauver sa peau en abandonnant les livres et le vaniteux.

Puis il se reprit, même s’il évitait un châtiment, pour avoir laissé se débrouiller seul Othion ; il se dit que trahir un serment était un acte abominable, qui le hanterait toute sa vie. En outre si le vaniteux ne disait que la moitié de la vérité sur les livres trouvés, alors Arthur pourrait devenir richissime et, acquérir une renommée positive qui lui serait extrêmement utile pour progresser durant sa carrière militaire. La cupidité et le sens de l’honneur du fort le convainquirent de continuer à voyager à côté d’Othion. Même si le vaniteux allait désespérément lentement aux yeux d’Arthur.

Dès que le soleil cessa d’éclairer la plaine, des hurlements se firent entendre. Des apparitions se manifestèrent, au début elles étaient floues et indistinctes, puis elles prirent peu à peu forme pour s’apparenter à des silhouettes d’humains et d’elfes. Certaines présentaient des vêtements, d’autres étaient nues, beaucoup avaient une apparence effrayante à cause d’un aspect lacéré ou en triste état, d’un visage ou d’autres parties du corps montrant de la décomposition.

Les fantômes s’avéraient des manifestions d’êtres morts sous forme d’énergie, mais ils véhiculaient quand même diverses choses. Ils suscitaient souvent de l’angoisse de par leur aspect effrayant, mais aussi de la répulsion à cause d’odeurs repoussantes de cadavres, et de l’avenir promis pour les intrus, de promesses verbales de supplices affreux comme le fait d’être démembré très lentement, de se faire arracher les bras et les jambes au cours d’une séance de tortures s’étalant sur des heures. Le fort se dit que tout était fini, vu qu’il restait au moins cinq minutes de course avant de sortir de la plaine. Arthur dégaina son épée et, se prépara à combattre. Othion paralysé par la terreur se fit pipi dessus, se recroquevilla, et trembla de tous ses membres.

Arthur le fort était dépité, il trouva un moyen d’acquérir richesse et gloire, et il allait mourir dans d’atroces souffrances. Cependant il n’avait pas que des pensées égoïstes, il songeait aussi à Thérésa son amie, et au général Lancelot. Le fort était désolé de ne pouvoir leur rendre la pareille pour leurs bienfaits. Il avait l’intention avec une partie de l’argent qu’il devait acquérir grâce au trésor, de rendre la vie plus facile à ceux qu’il aimait. Enfin Arthur se désolait que des trésors de la littérature soient menacés de destruction. Il était mortifié que des livres écrits par Janaé en personne risquent d’être mis en pièces sous ses yeux.

Othion le vaniteux pensait surtout à lui-même, il estimait déplorable qu’un elfe de sa valeur soit victime de fantômes. Il croyait que sa mort serait une perte terrible pour le monde, lui qui était promis à devenir dans le pire des cas un Premier ministre, avec de la chance régent des elfes. Le vaniteux avait un plan machiavélique, pour obtenir la fonction de politique le plus puissant des royaumes elfes.

Il comptait devenir à la mort de son père, champion du haut-roi. Cette fonction prestigieuse lui aurait permis de connaître l’ensemble des passages secrets des palais haut-royaux elfiques. Othion n’aurait plus eu qu’à massacrer le haut-roi et, tous ses successeurs avec l’aide de ses alliés skavens. D’après la constitution des royaumes elfiques quand le haut-roi mourrait, et qu’il n’y avait aucun successeur adulte pour prendre la relève, une régence était établie. Selon la tradition c’était le champion du haut-roi défunt qui devait assumer le rôle de régent. Le champion d’un haut-roi elfe était généralement son principal conseiller militaire. Mais il avait aussi une autre fonction, celle de participer aux duels d’honneur de son monarque.

Dans les royautés elfes, quand deux souverains avaient de profonds désaccords, ils réglaient leurs différends, par un duel de rhétorique ou un défi martial, où leur champion se combattait à l’épée ou la lance.

Arthur se préparait à livrer ce qu’il estimait être sa dernière bataille, quand une idée lui traversa l’esprit. Le fort se mit à feuilleter frénétiquement certains des livres à sa disposition, puis il lut à voix haute. Au début les spectres ne semblaient pas le moins du monde affecter par la lecture, mais petit à petit un phénomène particulier se déroula.

D’abord les revenants faibles se mirent à perdre en agressivité, et à sentir mal à l’aise, puis ce fut le tour des fantômes plus puissants. Ensuite une sorte d’aura lumineuse se développa sur Arthur et son camarade. Elle s’amplifia au fur et à mesure de la lecture du fort, elle n’était pas très intense, mais elle gagnait en volume progressivement.

Quelques spectres manifestèrent un haut niveau d’exaspération et tentèrent une charge sur Arthur et son compagnon. Mais ils ne récoltèrent que des ennuis. Ils finirent vaporiser, ils perdirent toute cohésion ou du moins subirent en retour un affaiblissement considérable de leur puissance. Cela n’empêchait pas Othion de tressaillir de manière bien visible, de manifester de façon spectaculaire sa peur avec des hurlements de terreur lors des tentatives de contre-attaque contre lui.

Quant à Arthur, il demeurait plonger dans la lecture à voix haute, il s’obstinait à déclamer des passages écrits en elfique ancien, une langue particulièrement compliquée. Heureusement le fort maîtrisait suffisamment bien son sujet pour réciter assez correctement les mots qu’il voyait. Les revenants se sentaient très frustrés ne pouvoir ajouter dans leurs rangs leurs deux proies, ou de consommer les âmes des deux personnes qui s’aventurèrent sur leur territoire.

Cependant les fantômes n’osaient plus s’approcher d’Arthur et d’Othion. Tous ceux parmi les spectres qui tentèrent de s’en prendre de près au vaniteux et à son interlocuteur lecteur, reçurent des décharges d’énergie plutôt déplaisantes. Le vaniteux une fois sorti de la plaine se mit à regarder ses arrières, et constata qu’aucun fantôme ne le suivait au milieu des champs de salade. Puis il demanda ce qui avait bien pu contraindre les spectres à les laisser tranquilles lui et son compagnon.

Othion se demanda s’il ne devrait pas se vanter plus tard d’avoir sauvé Arthur. Certes son implication se limita à des prières silencieuses. Mais il entendit dire que la foi religieuse pouvait être un fléau pour les fantômes. Or il se jugeait comme nettement plus crédible dans le rôle d’une personne pieuse que le fort. D’accord son ennemi était un individu avec une foi bien visible et un engagement sincère pour Proélium. Toutefois selon le vaniteux sa croyance en Jéhavah pesait bien plus lourd. Déjà sa divinité était beaucoup plus puissante, et surtout il considérait que sur le terrain de la pureté d’esprit et de la vertu il était impossible qu’il perde face à Arthur. Ce serait vraiment insupportable, que lui le vaniteux soit aussi surclassé dans ces domaines.

En effet cela signifierait qu’il n’existait pas de sujets importants sur lequel lui Othion soit supérieur au fort. Il avait des décennies d’expérience à son avantage. Il reçut une bien meilleure éducation du point de vue matériel, dans le sens qu’il fut formé par des professeurs célèbres dont les honoraires très élevés étaient à la hauteur de leur talent. Et pourtant le vaniteux était forcé d’admettre qu’il ne trouva pas de domaines intellectuels ou physiques où il l’emportait face à Arthur.

Donc il était extrêmement primordial pour son amour-propre qu’il démontre une vertu supérieure. Même si une voix intérieure lui murmurait qu’il se compromit en s’alliant avec des gens peu recommandables dans le but de piéger le fort, il fit taire sa conscience. Il essaya de se convaincre qu’il était bien plus honorable que son adversaire. D’accord il élabora un piège, mais il tentait de se persuader qu’il œuvrait pour une noble cause, la grandeur des elfes.

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