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Chapitre 45 – La jeune fille était à nouveau plaquée contre un mur
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Cinq minutes après avoir quitté la résidence du Maître Praticien, Song Shuhang arriva aux petites ruelles entrelacées du quartier de la Rue Propice.

Puis il cligna des yeux plusieurs fois, regardant la scène à la fois familière et particulière devant lui.

Une douzaine de mètres plus loin, se trouvaient onze jeunes délinquants. Ils avaient des cheveux multicolores, des rangées de boucles d’oreille, des anneaux dans le nez et dans les lèvres et toutes sortes de tatouages étranges sur leurs bras.

Par exemple, le baraqué qui avait posé sa main contre le mur en souriant malicieusement, avait un joli tatouage de canard jaune sur son bras.

Une jeune fille aux cheveux courts était plaquée contre le mur par Canard Jaune. Environ un mètre cinquante, elle était belle même sans maquillage. Avec sa petite taille, elle ressemblait à une lycéenne.

Mignonne et jolie.

A ce moment-là, son visage était dépourvu d’expression, ses yeux leur jetant un regard glacial.

« Eh ! Beauté, tu es toute seule ici ? »

« Tu veux jouer avec nous, de vrais hommes ? »

« C’est gratuit, très sympa. »

« Ça va te faire du bien, tu sais. »

« Allons nous amuser ensemble. »

« Il y a un bon magasin pas loin, je te promets qu’après la première fois tu voudras jouer de plus en plus. »

Ils lui lançaient toutes sortes de piques et de railleries.

Non seulement la scène était familière, mais même les mots étaient presque identiques ! Est-ce que les délinquants suivaient une formation pour sortir les mêmes bêtises lorsqu’ils s’en prenaient aux filles de bonne famille ? Tout comme dans les vieilles histoires, quand on volait quelqu’un, où il fallait dire : « J’ai pavé cette route. Quiconque souhaite l’emprunter doit me laisser ses richesses » ?

Song Shuhang soupira, se massant les tempes.

En tant que jeune homme vertueux, il ne pouvait pas rester sans rien faire à la vue d’une telle scène. Cependant… non seulement cette jolie demoiselle ne l’avait pas remercié, mais en plus elle avait eu l’air de lui demander de s’occuper de ses oignons.

Pourtant, il décida de voler à son secours. Cela ne lui demanderait pas beaucoup d’efforts.

Il était trop gentil, c’était la raison pour laquelle beaucoup avaient tenté de profiter de lui.

Shuhang serra les poings et avança à grands pas.

La jeune fille le remarqua alors.

Elle cessa finalement de maintenir cet air indifférent. I l y a vraiment des gens de nos jours qui aiment mettre leur nez dans les affaires des autres.

« Quel ennui » marmonna-t-elle.

« Oh ! Beauté, qu’est-ce que tu viens de dire ? » Le délinquant, toujours une main appuyé à côté de la tête de la jeune femme contre le mur, sourit malicieusement et tendit son autre main vers le visage féminin.

La fille aux cheveux courts ricana, puis elle décroisa ses bras et attrapa la tête de Canard Jaune et tira sa tête vers elle, aussi rapide que la foudre.

Que… Elle veut m’embrasser ? Quel poussin ardent et passionné ! L’homme se sentit enchanté, il plissa les lèvres et se mit à saliver, se préparant à savourer les lèvres froides de la petite beauté.

Ensuite… il n’y eut pas de suite.

Juste un puissant bruit sourd.

La racaille ressentit une douleur extrême sur son front, comme si un marteau venait de le frapper. Sa vue devint noire, et il perdit connaissance. Il pouvait plus ou moins percevoir du liquide couler de son nez. Était-ce dû à un traumatisme crânien ?

Toujours aussi distante, elle jeta sur le côté celui qu’elle venait d’assommer comme on se débarrasse d’un déchet.

Quand elle se tenait immobile, elle était telle une montagne de glace, mais quand elle bougeait, elle était comme une tempête de feu. Le coup de boule était rarement utilisé lorsque des hommes se battaient, à moins d’avoir confiance en la dureté de leur tête. Autrement, le coup de tête faisait généralement souffrir les deux adversaires.

La jeune fille regarda d’un air provocant Song Shuhang, relevant le coin de ses lèvres.

« Jaune, merde, Jaune est KO ! Ne meurs pas, Jaune ! »

« Tu vas payer pour ça pétasse ! »

« On va te faire goûter au paradis ! » Les dix délinquants se mirent à hurler sans discontinuer et l’encerclèrent en la fixant d’un air mauvais.

La jeune fille ricana à nouveau, tendit ses poings devant elle et d’un pas rapide de ses jambes fines, prit la position du cavalier.

Ses gestes étaient comme des nuages de pluie, élégants et puissants à la fois.

Les amateurs s’amusent, les experts s’entraînent. Il était évident, juste en voyant sa posture, qu’elle avait des bases solides et venait du milieu des arts martiaux.

Malheureusement, Song Shuhang et la plupart des délinquants étaient de purs ignorants en la matière. Ils pensèrent juste que ses mouvements étaient impressionnants.

« He ! » Le poing de la jeune femme aux cheveux courts jaillit aussi vivement que l’éclair. Son corps se pencha légèrement en avant et son poing délicat fusa comme un feu d’artifice sur le menton d’un délinquant devant elle.

Une petite main, normalement, ne faisait mal que pendant un petit moment, même s’il frappait à pleine puissance le visage de quelqu’un. Cependant, le délinquant qui avait été frappé vola dans les airs en suivant une belle parabole avant d’atterrir lourdement sur le sol.

Les yeux exorbités et la bouche grande ouverte, ses compagnons se figèrent tous en même temps. Impossible , comment une fille aussi mignonne p eu t elle lancer un coup de poing aussi effrayant ?

Si eux restèrent immobiles, la jeune fille aux cheveux courts, non. Sa jambe gauche pivota, et avec la droite, elle balaya un autre délinquant et le mit à terre. Elle maintenait aisément son équilibre, même à cloche-pied.

Mettant de la force dans son pas, elle tordit sa taille et ses jambes se serrèrent sur le cou d’un autre délinquant. Son corps tournoya avec souplesse, comme celui d’un serpent, et elle projeta sa victime au loin…

Comment pouvait-on la considérer comme une jeune fille, délicate et attendrissante ? Elle était plutôt une vraie machine à tuer, chaque partie de son corps étant une arme capable de lancer des attaques explosives !

Le pire était que cette machine à tuer avait activé son mode ultime !

Un peu plus de dix secondes plus tard, les onze délinquants mordaient la poussière, couchés douloureusement sur le sol, pas très différents de cadavres.

La demoiselle tapota son pantalon moulant pour en chasser la poussière inexistante, puis elle jeta un regard à Song Shuhang, leva la tête à un angle de quarante-cinq degrés et renifla.

Ensuite, elle se retourna et s’en alla avec arrogance, fier comme un coq.

Le jeune homme prit son menton entre ses doigts et pencha la tête, l’air pensif. « Alors elle n’avait vraiment pas besoin de mon aide ? Pas étonnant qu’elle ait été en colère la dernière fois. »

Il murmura ensuite : « Au fait, vu qu’elle a été plaquée contre le mur par des délinquants deux jours de suite, est-ce qu’elle a un don ou une constitution spéciale pour ce genre de chose ? »

Au loin, la jeune fille hautaine qui s’en allait se figea momentanément. Les coins de sa bouche tressaillirent, puis elle partit à la hâte.

Lorsqu’elle disparut au loin, Song Shuhang s’accroupit à côté des délinquants et titilla du bout du doigt Canard Jaune.

Celui-ci gémit alors de douleur. Bien, il est toujours en vie.

« Tant qu’il n’est pas mort… » Il hocha la tête, soulagé, puis repartit tranquillement.

Il était certes quelqu’un de bien, mais pas au point de tendre la main à n’importe qui. Puisque ces gars ne risquaient pas d’y passer, il se montra trop paresseux pour appeler une ambulance.

Qu’ils restent allongés par terre pendant un moment pour réfléchir à leurs actions et en graver le souvenir dans leur chair. Ne sautez sur aucune jolie fille dès qu e vous en voyez une pour l ’embêter !

Peut-être pouvait-elle devenir une tueuse en quelques instants !

De plus, Song Shuhang n’avait pas le temps à gaspiller avec ces délinquants. Il devait encore retourner au dortoir pour attendre l’épée volante du Grand Maître Profond Principe.

Une arme délivrant des documents, hein. C’était une capacité incroyable qui n’apparaissait que dans les rêves. Et maintenant, il était sur le point d’en voir une pour de vrai… à quoi ressemblait-elle ?

De plus, que dire de la Technique basique du poing bouddhiste et des Écrits d’introspection méditative ? S’agissait-il de livres relié sans coutures ? De parchemins de bambou anciens ? Ou peut-être de toile de soie, ou de rouleaux ?

Toutes ces possibilités semblaient merveilleuses.

Le seul problème était que ses camarades de chambre étaient déjà de retour. Avec l’arrivée d’une épée volante, il allait être difficile de trouver une bonne explication.

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