Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 224 – Avis de décès
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Vol 2 : L’Homme Sans Visage / Chapitre 224 – Avis de décès

Ce n’était pas la première fois que Klein voyait quelqu’un de familier mourir devant lui, mais c’était la mort la plus brutale et la plus imprévue à laquelle il ait assisté. L’expression du visage de Talim Dumont lorsqu’il avait demandé ce que cela faisait d’aimer vraiment quelqu’un reflétait un secret qu’il ne pouvait partager directement, certains facteurs l’obligeant à se montrer prudent.

C’est arrivé si vite… Les maladies normales ne provoquent pas la mort aussi rapidement !

L’air grave, Klein tapota légèrement ses molaires pour activer sa Vision Spirituelle.

Il mit un genou à terre et s’accroupit devant Talim, dont l’aura et les couleurs émotionnelles s’estompaient rapidement.

De plus, des fils de gaz noir qui se dissipaient déjà étaient enroulés autour de son cœur tels des serpents.

Une capacité Transcendante similaire à une malédiction ?

Klein venait d’émettre une hypothèse lorsqu’un préposé vêtu de rouge et une domestique en robe noire et blanche arrivèrent en courant. Ils regardèrent avec horreur le cadavre aux yeux écarquillés qui présentait encore des traces de mousse blanche au coin des lèvres.

Klein lui ferma les yeux et ordonna d’une voix grave :

– « Allez au poste de police le plus proche et prévenez que quelqu’un vient de mourir ici. »

– « Bien M. Moriarty. »

Le préposé fit aussitôt demi-tour et partit en courant. Il était dans un tel état d’agitation qu’il en oublia d’enfiler son manteau.

Les regards étant rivés sur lui, Klein s’abstint d’examiner les affaires de Talim et de lui prendre quelques mèches de cheveux pour tenter une divination lorsqu’il serait seul.

En tant que semi-officiel, ce qu’il était désormais, il pouvait utiliser le pouvoir de Conscience Collectives des Machines pour mener une enquête de suivi. Il ne lui était donc pas nécessaire de jouer les héros solitaires.

À la pensée des nombreuses fois où il avait joué aux cartes avec Talim Dumont, des clients et investisseurs qu’il lui avait présentés et de l’histoire d’amour qui lui trottait dans la tête depuis si longtemps, Klein ne put s’empêcher de prendre une longue, lente et profonde inspiration.

Qui peut bien être l’assassin de Talim ?

Quel adepte des malédictions a-t-il bien pu offenser ?

À en juger par son attitude aujourd’hui, il semblait très heureux et calme, totalement inconscient du fait qu’il ait pu provoquer un personnage terrifiant…

Si les questions fusaient dans l’esprit de Klein, il en savait trop peu sur Dumont et de fait, n’avait pas de terreau propice à une quelconque inspiration.

À l’arrivée de la police, il fut interrogé en tant que témoin, ce qui lui fait perdre beaucoup de temps.

Lorsqu’enfin tout fut terminé, le jeune homme quitta le Quartier de Hillston et retourna au Lucky Bar, situé dans le secteur du Pont de Backlund.

Carlson était toujours là en train de boire, mais au lieu de son alcool fort à base de malt, il avait devant lui une bière mousseuse et dorée.

Klein se couvrit la bouche, se pencha et frappa légèrement sur la table.

– « Votre travail consiste à venir boire ici tous les jours ? »

Carlson sursauta de frayeur, tourna la tête et ne se détendit qu’en voyant qu’il s’agissait de Sherlock Moriarty.

– « Vous… Qu’y a-t-il encore ? »

Cette réaction m’est très familière… soupira le détective qui répondit gravement :

– « Une affaire impliquant des Transcendants. »

Carlson regarda autour de lui et vit qu’il y avait déjà pas mal de clients. Les uns braillaient par-dessus leurs verres, les autres étaient impatients de se battre sur le ring.

– « Suivez-moi, on va faire une partie de billard », dit Carlson en repoussant ses épaisses lunettes. Puis, emportant sa bière, il se dirigea vers une salle de billard déserte.

Klein lui emboîta le pas et referma la porte derrière lui.

– « Vous semblez avoir une bonne tolérance à l’alcool », dit-il en passant.

– « Non, mais je bois juste très lentement », répondit Carlson en posant son verre pour prendre une queue de billard. « Et ces derniers temps, j’ai besoin d’être un peu seul ».

Je n’ai que faire de ça… pensa Klein qui, pinçant les lèvres, lui dit :

– « Je suis tombé sur un mort au Club Quelaag dans le Quartier de Hillston. C’était un de mes amis, un descendant de famille noble et professeur d’équitation. Il était en bonne santé et depuis quelque temps, avait un excellent moral. Pourtant, il est mort d’un coup, devant mes yeux. On aurait dit une crise cardiaque, mais si j’en crois ma Vision Spirituelle, il pourrait s’agir d’une malédiction. »

– « Vous êtes un adepte de la Vision Spirituelle ? » demanda machinalement Carlson.

Quel genre de détails M. Stanton a-t-il inventés me concernant ? Depuis que je suis devenu un informateur de la Conscience Collective des Machines, ils ne m’ont même jamais demandé à quelle voie j’appartenais ni à quelle Séquence je me trouvais, et ils n’ont pas non plus cherché à connaître mes origines et mon passé… Cela dit, laisser à un informateur certains de ses secrets est aussi une tactique couramment utilisée par les organisations officielles…

– « Oui », répondit franchement Klein. « La poitrine du défunt présentait des gaz noirs immatériels en train de se dissiper. »

– « Il se peut, en effet, qu’il s’agisse d’une malédiction lancée par un Transcendant », répondit Carlson sans poser d’autres questions. Puis, hochant légèrement la tête, il ajouta : « Le Quartier Hillston…Il est sous la juridiction de la Conscience Collective des Machines. »

Au nord-ouest de Backlund – qui était le cœur de la métropole – les Quartiers de l’Impératrice et de Cherwood relevaient des Punisseurs Mandatés, et les zones ouest et nord des Faucons de Nuit. Quant au Quartier de Hillston et à la zone du Pont de Backlund, ils étaient sous la responsabilité de la Conscience Collective des Machines.

Ceci dit, Carlson se tourna vers Klein et tenta d’obtenir des détails :

– « En quelle divinité croyait votre ami ? »

Klein réfléchit quelques secondes, hésita puis répondit :

– « Le Seigneur des Tempêtes. »

– « Un fidèle du Seigneur des Tempêtes… Est-il le seul défunt ? » s’enquit Carlson en fronçant les sourcils.

– « Oui ».

Carlson passa de la craie sur la queue de billard et soupira :

– « Nous ne sommes pas autorisés à nous charger de l’affaire. Elle relève des Punisseurs Mandatés. Cela dit, je leur transmettrai vos informations. »

Au Royaume de Loen, le principe de juridiction concernant les événements Transcendants était d’abord régi par les croyances. Si des adeptes de plusieurs divinités étaient impliqués, on décidait alors en fonction de qui avait juridiction sur le secteur concerné.

Klein n’était pas étranger à cette situation. Comme il n’avait pas l’intention de rendre les choses difficiles pour Carlson, il répondit sincèrement :

– « Merci. J’espère qu’ils retrouveront au plus vite le vrai tueur. »

Carlson prit le verre de bière posé près de lui et en but une gorgée.

– « C’est un descendant de sang bleu. Je ne doute pas que les Punisseurs Mandatés prennent l’affaire au sérieux. » Il marqua une pause, regarda Klein et ajouta à voix basse : « J’ai peine à croire que vous n’êtes à Backlund que depuis environ trois mois. Vous semblez avoir établi un large éventail de relations sociales et avoir de nombreuses ressources ici. »

– « Certaines personnes sont naturellement douées pour ça », répondit Klein en souriant avant de lui faire ses adieux.

Lorsqu’il revint rue Minsk, la nuit était tombée et des ouvriers étaient en train d’allumer les réverbères à gaz qui bordaient les rues.

S’il n’avait pas une relation particulièrement profonde avec Talim Dumont, c’était tout de même une connaissance qu’il voyait presque chaque semaine, un ami avec lequel il jouait aux cartes de temps à autre. Par ailleurs, Talim était plutôt chaleureux et avait toujours vu en lui un grand détective. De plus, il avait mis en pratique ce qu’il prêchait en lui présentant des clients et des investisseurs.

Sa disparition le rendait triste et lui faisait prendre pleinement conscience de son impuissance face au destin.

Mais il était aussi très en colère. En colère contre ce meurtrier qui avait tué Talim par le biais d’une malédiction.

J’espère qu’ils découvriront ce qui s’est passé. J’espère que les Punisseurs Mandatés ne sont pas à court d’effectifs suite à l’assassinat du Duc Negan… soupira Klein en descendant de voiture et en se dirigeant vers chez lui.

Ce faisant, il s’aperçut qu’il n’y avait pas de lumière chez les Sammer, juste à côté.

On dirait qu’ils sont en route pour Desi Bay… C’est ça l’ambiance du nouvel an à Backlund ? Pourtant, je ne ressens rien du tout… se dit-il, soudain mélancolique.

En proie à ces émotions, il se coucha de bonne heure et se réveilla à sept heures.

Pour se changer les idées, le jeune homme, ce jour-là, décida de faire un gâteau maison.

J’irai acheter les ingrédients dès que j’aurai fini mon petit-déjeuner, murmura-t-il en buvant son lait et en feuilletant les journaux.

Presqu’aussitôt, il vit dans le Tussock Times un avis de décès : « Talim Dumont, mon fils bien-aimé, est décédé le 18 décembre des suites d’un soudain malaise cardiaque. Ses funérailles auront lieu au cimetière de la Couronne le 21 décembre à 9 heures précises. »

Sur le Continent Nord, en raison des réanimations, il était de tradition et ce depuis longtemps d’enterrer au plus vite les défunts, à condition bien sûr d’avoir l’argent nécessaire pour les funérailles.

Un soudain malaise cardiaque ? Est-ce là la conclusion de l’enquête ? À moins que les Punisseurs Mandatés n’essayent d’endormir le coupable ? Klein fronça les sourcils, incapable de déduire.

Je pourrais peut-être me transporter au-dessus du brouillard pour voir s’il s’agit d’un piège tendu par les Punisseurs Mandatés, mais il y a une forte probabilité d’échec. En effet, je n’ai sur moi aucun objet lui appartenant et je n’ai pas été ciblé…

Il a pris une inspiration, se calma et se mit méthodiquement à remplir son estomac.

La tentative qui suivit ne se déroulant pas aussi bien que Klein l’avait espéré, il n’eut pas d’autre choix que de quitter la rue Minsk et de prendre un bus pour le Quartier de Hillston dans l’intention de rendre visite à Isengard Stanton.

Le grand détective traversa la pièce bien chauffée et pointa le doigt devant lui :

– « Voulez-vous prendre un petit-déjeuner, Sherlock ? Mon chef est bien aussi compétent que moi. »

– « Non merci, je l’ai déjà pris », répondit Klein.

Isengard s’interrompit dans son élan et demanda d’un air désinvolte :

– « Où comptez-vous passer le Nouvel An ? J’ai l’intention de… de retourner à Lenburg. »

– « Je ne sais pas vraiment. Peut-être dans le Comté de Midsea », répondit Klein pour la forme.

– « À l’origine, le paysage là-bas était plutôt beau, mais malheureusement, les ressources en charbon et en fer y sont abondantes, et l’industrie maritime relativement développée », commenta Isengard en redressant son col. Puis, touchant la pipe qu’il avait dans la poche, il ajouta : « Vous semblez être un peu nerveux. »

– « M. Stanton, j’ai quelque chose à vous demander », dit Klein qui profita de l’occasion pour lui relater en détail la mort de Talim Dumont, ce que lui avait montré sa Vision Spirituelle, les conseils qu’il avait donnés à la Conscience Collective des Machines et l’avis de décès qu’il avait lu le matin même.

Il se garda bien de dire qu’il était devenu informateur pour le compte de la Conscience Collective des Machines. Il précisa seulement que pour son ami, il était allé trouver un Transcendant officiel qu’il avait connu lors de l’affaire concernant l’Apôtre du Désir.

– « Vous pensez que c’est un piège tendu par les Punisseurs Mandatés ? » demanda-t-il pour finir.

Sa pipe à la main, Isengard, pensif, répondit :

– « J’essaye d’éviter les Punisseurs Mandatés et je n’en sais pas assez sur la situation. Je vais demander à quelqu’un de se renseigner et s’il y a du nouveau, je vous écrirai. »

– « Entendu, merci », répondit Klein, reconnaissant, en s’inclinant.

Le soir même, il reçut une lettre spéciale d’Isengard. Celle-ci ne contenait qu’une seule phrase :

« Ce cas n’est pas géré par les Punisseurs Mandatés. C’est la famille royale qui a pris l’affaire en main compte tenu du fait que Talim Dumont était un noble. »

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