Le Chevalier des Elfes
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Arthur Magnus le vampire dit le chevalier des elfes, complotait pour empêcher les elfes de disparaître. Le vampire pouvait compter sur trois lieutenants pour l’épauler. Merlin le haut-mage s’avérait le conseiller le plus consulté pour ce qui avait trait au surnaturel et à la magie. Morgane s’occupait de la partie renseignements, elle était une championne pour découvrir une information cachée, grâce au fait qu’elle connaissait cinquante langues, qu’elle était très belle, que son réseau d’espions était conséquent, et qu’elle savait mettre à l’aise les individus de sexe masculin et féminin. Lancelot excellait dans tout ce qui était intimidation douce. Quand il fallait obliger quelqu’un à changer d’avis sans user de violence manifeste, il savait comment s’y prendre.

Le vampire avait une obsession, la protection des elfes. Pour les protéger de leurs ennemis, il était prêt à toutes les bassesses possibles et imaginables. Les humains devenaient des ennemis très préoccupants des elfes. Ils menaient des attaques de plus en plus audacieuses contre les royaumes elfiques. Les elfes étaient supérieurs aux hommes en matière de magie, mais les humains avaient un avantage écrasant du point de vue du nombre.

De plus la majorité des soldats elfes évitait de se faire assister par la magie, ils préféraient se battre par l’intermédiaire de la lance et de l’épée. Les hommes eux n’avaient généralement aucun scrupule à recourir à la magie, et aux armes de tir telles que la catapulte, l’arc et l’arbalète. Arthur pour protéger les elfes fonda une organisation de comploteurs, la ligue des protecteurs. La ligue était une structure comportant plus de dix mille membres, le pouvoir décisionnel se concentrait entre les mains d’Arthur. La cible actuelle du vampire s’appelait Louis le gros, le roi d’un pays du nom d’Absolia.

Pour faire destituer le souverain, le chevalier eut l’idée d’essayer d’obliger le juge royaliste Gérard Intègre à travailler pour lui. Alors il demanda à ses trois lieutenants des conseils. Il se réunit lui et ses trois sbires dans la tente des complots, un endroit de toile noire à l’aspect anodin, mais il s’agissait d’une merveille de magie, capable de contenir une centaine de personnes debout et surtout apportant un niveau de protection fantastique contre l’espionnage.

Une personne désirant découvrir de l’extérieur le contenu d’une conversation à l’intérieur de la tente perdait généralement son temps, même si elle usait de sorts, ou d’une machine très performante. Ce lieu comportait rarement un ameublement par motif de précaution, pour éviter des interférences dans les enchantements anti-espionnage. Et puis cela diminuait les chances d’un ennemi de la ligue de placer un dispositif neutralisant les effets surnaturels positifs de la tente.

Arthur : J’aimerais beaucoup que Gérard Intègre œuvre pour moi. Avez-vous des idées à me proposer ?

Merlin : Je peux lancer un sort de domination, afin qu’Intègre perde son libre arbitre, et devienne ainsi un pion que l’on peut manipuler.

Arthur : Merlin en théorie c’est bien pensé, le problème vient du fait qu’Intègre est protégé par Argent le dieu de l’humanité. Le juge est le principal champion d’une divinité majeure. Avec une très longue préparation de dix ou quinze ans, il serait possible de neutraliser la protection divine d’Intègre. Mais je veux que d’ici six mois au plus tard le juge soit de notre côté.

Lancelot : J’ai mis au point de nouvelles méthodes d’intimidation très intéressantes.

Arthur : Intègre est un fanatique, la négociation risque d’être sans effet sur lui Lancelot.

Morgane : Je peux essayer de séduire Intègre, il a la réputation d’aimer les femmes, d’avoir beaucoup de mal à résister à un beau minois.

Arthur : Morgane tu crois que ce sera suffisant pour qu’un royaliste zélé comme Intègre trahisse son roi ?

Morgane : J’ai réussi à conduire des humains et des elfes que l’on qualifiait d’irréprochables à commettre de sacrées bassesses dans le but de satisfaire mes objectifs.

Arthur : Il faudra agir rapidement, le roi Louis prépare une offensive de grande envergure contre les royaumes elfiques. Il est impératif de stopper ce maudit souverain, alors es-tu sûre de toi ?

Morgane : Je suis prête à parier un million de zénis qu’Intègre fera de terribles entorses à ses principes pour me plaire.

Arthur : Très bien je te donne carte blanche.

Merlin : Pardonnez-moi mais je pense à une chose qui me paraît cruciale. Un scandale est un bon moyen de nuire à un roi, mais cela ne suffit pas toujours à provoquer sa destitution.

Arthur : Je sais, mais le peuple gronde fort à Absolia, alors si je donne comme moyen de ralliement aux révolutionnaires un royaliste zélé, cela devrait générer un véritable séisme politique.

Morgane la séductrice elfe, vit pour la première fois Gérard Intègre le juge, dans un bar à cigares. Il s’agissait d’un endroit où des amateurs de cigares buvaient un alcool souvent cher, mangeaient une nourriture de qualité et surtout fumaient. Intègre était facile à reconnaître avec son visage couvert de cicatrices, et son absence de nez. Le juge subit plusieurs passages à tabac, et un sbire lui sectionna le nez par vengeance, afin de faire regretter à Intègre d’avoir fait condamner un seigneur du crime. Malgré un physique détérioré par les tortures, Morgane trouva le juge séduisant, il émanait du magistrat, une autorité et un charisme qui ne la laissait pas indifférente.

L’elfe fut satisfaite par le fait que Gérard la détailla avec attention, le juge n’était pas la seule personne à s’intéresser à elle. Les dix hommes de la salle du bar à cigares la remarquèrent. Morgane alimenterait pendant des mois leurs fantasmes. La beauté naturelle de la séductrice avait un effet puissant sur les mâles, ses lèvres pulpeuses, ses longues jambes et sa poitrine généreuse attiraient l’attention. De plus à Absolia un pays où les femmes s’avéraient surtout brunes et aux yeux marrons, les yeux bleus et la blondeur de l’elfe détonaient. Morgane bénéficiait d’un sort de métamorphose qui camouflait ses longues oreilles pointues, ainsi les absoliens la prenait pour une humaine.

Pour éviter qu’une enquête ne mette en cause sa supercherie, l’elfe vola l’identité d’une personne qui exista. Morgane tua une malheureuse femme, et usa de sorts de magie pour s’approprier la mémoire de sa victime. En outre elle apprit à copier la majorité des tics, la manière de se déplacer, et d’autres réflexes de celle qu’elle assassina. Ironie du sort la proie dont la séductrice usurpa l’identité s’appelait exactement comme l’elfe au niveau du nom et du prénom. Morgane Artanis étaient des patronymes assez répandus dans certaines nations humaines.

La séductrice se renseigna soigneusement sur les préférences féminines du juge, afin de l’attirer plus facilement dans ses filets. Résultat elle mit pour sa première rencontre une robe rouge avec un décolleté bien plongeant, se parfuma avec de l’essence de rose, et se para de bijoux représentant des aigles. Intègre éprouvait un faible pour les poitrines exposées, il se montrait plus détendu quand il sentait de la rose, et il voyait comme un excellent présage les symboles d’aigle.

Morgane se composa un visage larmoyant, et s’arrangea pour laisser tomber un mouchoir de tissu près du juge. Dès que Gérard regarda de près la séductrice, il fut interloqué par un fort sentiment de compassion. Il se leva de sa chaise et posa son cigare sur le cendrier de sa table.

Le juge avait une petite voix dans sa tête lui murmurant de se méfier, il était un homme influent, il pouvait donc être la cible d’arnaqueur désireux de profiter de lui. Mais il était aussi incité par sa libido à engager une conversation amicale avec Morgane.

La vue des seins à moitié exposés occultait la prudence chez le juge. Gérard conservait encore une intelligence vive mais il mettait de côté la retenue, pour succomber à son attirance. Il réfléchissait désormais davantage à des arguments pour impressionner Morgane qu’à des moyens de discerner la vérité et le mensonge chez elle.

Les poitrines féminines de belle taille dotées en prime d’une forme harmonieuse produisaient beaucoup d’effets sur le juge. Et Morgane avait deux superbes arguments qui faisaient bien la taille chacun d’un melon. La séductrice fut assez tentée d’afficher un franc sourire devant la facilité avec laquelle elle arrivait à captiver l’attention de Gérard. Mais elle se retint, elle devait jouer le rôle d’une personne souffrant d’une grande détresse.

Si elle s’autorisait à manifester de la joie, elle risquait de se mettre dans l’embarras, et de se créer des difficultés supplémentaires. Le contact avec sa proie était bien engagé, la cible était ferrée en partie grâce à l’attraction jouée par les beaux melons. Ce serait dommage de compliquer la situation en affichant une expression inappropriée au niveau du visage.

Intègre : Que vous arrive t-il charmante dame ? Mon intuition me dit que vous êtes dans une grande détresse.

Morgane : Vous avez deviné juste monsieur Intègre, je suis dans une terrible situation, un odieux milicien exerce un chantage vis-à-vis de moi. Soit je lui verse dix mille gils, dix mille pièces d’or, soit il menace de m’envoyer en prison pour détention et vente de drogue.

Intègre : Comment connaissez-vous mon nom ?

Morgane : Vous êtes célèbre auprès des victimes d’abus, vous avez en outre un physique qui se remarque sans vouloir vous offenser.

Intègre : Je ne veux pas être méchant mais qu’est-ce qui me prouve que vous dites la vérité ? Que vous n’essayez pas de nuire à un honnête représentant des forces de l’ordre ?

Morgane : Je suis prête à subir un sortilège m’obligeant à dire la vérité pour prouver mon innocence. Mais le problème est que ce genre d’enchantement est payant, et surtout horriblement cher. Or je suis une personne pauvre, cela rebute les banquiers. Si vous pouviez me prêter la somme nécessaire, je vous serais éternellement reconnaissante.

Intègre : Votre histoire me touche, et je vous sens sincère, mais vous me demandez beaucoup alors que je vous connais à peine. Cependant je suis disposé à vous aider, je possède un fonds pour les victimes des corrompus, je veux bien piocher dedans. Mais je dois d’abord vérifier votre histoire et votre identité. Comment vous appelez-vous ?

Morgane : Je me nomme Morgane Artanis.

Intègre : Vous avez un nom de famille à consonance elfique, avez-vous du sang elfe dans les veines ?

Morgane : Pas à ma connaissance, mais ma famille admire les elfes, pourtant ils n’ont pas grand-chose d’intéressant. Certes les elfes vivent longtemps et sont très doués pour la magie, mais ils s’avèrent aussi terriblement prétentieux et hautains.

Intègre : Vous avez un point de vue pertinent sur les elfes que je partage, le proverbe orgueilleux comme un elfe est plein de vérité. Revenez me voir d’ici une semaine, si vous m’avez menti sachez que je serai impitoyable. Mais si vous êtes sincère vous pourrez compter sur ma protection.

Il y avait bien un milicien qui essayait de faire chanter Morgane la séductrice elfe, mais il était plus une victime qu’un criminel. Il subissait l’influence de plusieurs sortilèges, qui contrôlaient son esprit. Par exemple son plan d’accuser l’elfe de vendre de la drogue, était dû à une suggestion mentale de la séductrice. Autrement dit le malheureux milicien qui faisait chanter en apparence Morgane, agissait plus comme une marionnette obéissante, que comme un être libre de ses actes. Il s’avérait soumis à des sortilèges qui le poussaient à adopter un comportement déplorable, à se construire une image de personne exécrable.

En effet des centaines d’enchantements furent jetés sur le milicien pour conditionner ses actions. Le malheureux ne possédait pratiquement plus de libre arbitre, à part respirer, marcher, manger et dormir, il n’était pas capable de grand-chose par lui-même. Autrement dit il se conduisait comme un pantin décérébré, il fallait qu’un mage lui implante chaque semaine des ordres mentaux, pour qu’il ait la possibilité d’avoir un comportement cohérent. C’était regrettable surtout qu’à l’origine le milicien s’avérait une personne plutôt honorable, qui combattait avec énergie la corruption financière. Mais il commit l’erreur de faire preuve d’un racisme exacerbé à l’égard des elfes. Alors Arthur le vampire jeta son dévolu sur lui, et décida d’en faire un pion qui servirait ses plans. Une fois qu’Intègre fut convaincu de la véracité de la fable de Morgane, il se fit une joie de la revoir.

Il l’invita à venir à son cabinet de juge, il s’agissait d’un lieu de référence pour la justice à l’égard des faibles. Il ne se caractérisait pas par son faste, il était un peu austère. Par exemple le bureau du juge comportait quelques étagères remplies de livres, et une table de travail sans ornementation. Ce qui était normal Intègre ne cherchait pas à séduire ou à impressionner les suspects ou les puissants. Il consacrait l’essentiel du budget à sa disposition dans la recherche de la vérité, de preuves solides dans ses affaires.

Morgane eu un petit pincement au cœur quand elle revit le juge, elle allait encore lui mentir de façon éhontée. D’habitude elle ressentait une certaine joie à piéger des ennemis des elfes, mais cette fois elle éprouvait un début d’accès de remords. Elle ne comprenait pas très bien ce qui se passait. Certes Gérard était une personne honnête, mais il faisait régulièrement des déclarations publiques où il manifestait de l’hostilité contre les elfes. Il ne tuait ou ne blessait pas hors du cadre de l’auto-défense, mais il était quand même coupable d’incitation à la haine. Cependant la séductrice n’arrivait pas intérieurement à ressentir autant de contentement que d’habitude à l’idée d’arnaquer un humain. Elle ne parvenait pas à définir la cause de ses sentiments, mais elle ressentait clairement des regrets.

Ce qui était profondément inhabituel, Morgane tirait souvent une grande fierté de sa capacité à manipuler autrui. Et elle se réjouissait fréquemment de travailler pour Arthur, ce vampire la traitait gentiment et lui témoignait de vrais égards comparé à la plupart des précédents employeurs. La séductrice avait le droit à un véritable respect de la part de son supérieur hiérarchique, ce qui la motivait beaucoup pour être loyale d’habitude.

Mais là une petite partie de son esprit la taraudait, à la place des sentiments habituels en rapport avec le triomphe, elle écopait d’un certain malaise intérieur. Elle ne comprenait pas ce qui se passait.

Autre fait déroutant quand elle vit le juge, elle afficha un sourire spontané, elle n’eut pas besoin de jouer un personnage pour adopter une expression chaleureuse.

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