Le Chevalier des Elfes
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Morgane : Ma priorité absolue est d’assurer la prospérité de mes électeurs, je promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’ils ne connaissent pas la pauvreté.

Arthur : C’est bien de vouloir œuvrer pour que les citoyens ne connaissent pas de graves difficultés financières. Mais d’un autre côté vous avez la main lourde sur les impôts, et tout cela pour financer des projets militaires.

Morgane : L’armée évite de nombreuses tragédies pour les elfes, telles que les maisons brûlées ou les familles décimées. Les militaires nous protègent de catastrophes nuisibles pour l’avenir.

Arthur : Je ne conteste pas que l’armée soit utile, j’ai servi en tant que commandant. Mais d’un autre côté vous défendez des projets onéreux, qui mettent en danger la vie de nombreux elfes. Votre programme de canaux sur plusieurs cours d’eau sera du gaspillage d’argent public, s’il se concrétise.

Morgane : Les canaux facilitent la navigation, donc le commerce, ils sont par définition d’une grande utilité.

Arthur : Oui et non, vous y allez tellement fort avec les canaux, que si on vous laisse faire des villes entières seront inondées. Il est bon de ne pas chercher à domestiquer complètement les cours d’eau, de laisser des zones sauvages sur les fleuves et les rivières pour éviter des crues dévastatrices.

Morgane : Décidément la lutte contre les crues c’est une obsession chez vous. Vous voulez tellement mettre le paquet dessus, que vous êtes prêt à handicaper l’avenir commercial des elfes.

Arthur : Plusieurs cités elfes ont connu de graves inondations ces dernières années, nous vivons actuellement un cycle où les pluies sont fréquentes et fortes.

Morgane : Les cycles cela va et vient, d’ici quelques mois, les protections contre les crues que vous proposez pourraient être inutiles.

Arthur : J’ai pris des précautions, d’après la plupart des mages experts dans le climat que j’ai consulté, nous allons vivre pendant encore plusieurs millénaires une ère où les averses et les tempêtes seront préoccupantes.

Arthur le fort ne put pas devenir haut-parlementaire malgré de bonnes capacités d’orateur, et le soutien sans faille de Lancelot. Il fit beaucoup de choses pour augmenter ses chances de victoire. Par exemple il participa à des centaines de réunions, et répandit des rumeurs très désobligeantes sur son adversaire Morgane. Toutefois les efforts acharnés d’Arthur le vampire et son machiavélisme ne suffirent pas à lui permettre d’être élu.

Il fallait dire que Morgane avait des soutiens financiers plus riches que le fort, notamment le roi Hertio. Les capacités financières comptaient beaucoup dans les élections où votaient les elfes. Elles apportaient l’appui de personnalités, et d’autres commodités notamment des travailleurs supplémentaires chargés de défendre et diffuser les idées ou la propagande des candidats.

Bien sûr il y avait aussi l’éloquence naturelle des aspirants parlementaires qui jouaient dans la balance et la rigueur du programme politique. Cependant l’argent apportait beaucoup de facilités pour obtenir le pouvoir. Un candidat manquait de répondant ou de connaissances sur un sujet, dans ce cas il pouvait s’adjoindre avec beaucoup de monnaie des conseillers pour combler ses lacunes. Et puis l’argent permettait facilement de se payer les services d’agitateurs et de démagogues pour ruiner la réputation de l’adversaire.

Un autre facteur joua en défaveur d’Arthur, il s’agissait de ses origines humaines, surtout que Morgane joua habilement dessus afin d’inciter à la méfiance contre le fort. Et elle sut appuyer où cela faisait mal en achetant des anciens camarades de régiment du fort pour alimenter des polémiques sur la santé mentale du vampire. Elle mentionna l’existence de la partie sanguinaire d’Arthur en déformant en partie les faits tout en présentant de temps à autre des arguments véridiques. Elle sut grâce à un habile mélange de mensonge et de sincérité attirer la suspicion sur le fort.

Le vampire fut assez tenté de gifler Morgane, voire de lui mettre son poing dans la figure. Puis il se calma, il n’était pas tout blanc, et il exposa aussi des arguments peu reluisants sur son ennemie. Certes il agit de façon subtile, mais il n’agit pas toujours d’une manière chevaleresque. Plutôt que de débattre sur le fond, les idées, il céda souvent à la tentation de rabaisser son adversaire politique en suggérant que sa fidélité était par exemple fluctuante vu sa tendance à choisir des amants.

Le fort admit qu’il ne se distingua pas par son comportement vertueux sur ce coup. Qu’il n’éleva pas le niveau du débat comme Morgane. Donc il finit par considérer comme de bonne guerre sa défaite. Même s’il n’appréciait pas d’avoir perdu une élection, il finit par se convaincre que d’autres occasions pourraient se présenter dans l’avenir. La prochaine fois il préparerait mieux son coup. Il peaufinerait ses idées, tout en améliorant son stock de ruses. Il remarqua une certaine faiblesse chez lui en matière de répartie lors des débats, quand il fut confronté à des elfes camarades de guerre œuvrant pour le compte de Morgane.

En effet Arthur avait encore certaines faiblesses psychologiques, il savait bien parler, et il était doué pour nuire par des saillies verbales bien formulées. Toutefois il pouvait perdre en partie ses moyens face à la trahison. Or le milieu politique était un domaine où la traîtrise et le changement de camp étaient fréquents. Donc le vampire pour faire carrière en tant que parlementaire devait blinder son cœur contre la colère et la rancune.

D’ailleurs Arthur apprit au bout de quelques jours un événement qu’il jugea comme une bonne opportunité. La couronne d’Esinaé le haut-roi des elfes avait été volée. Celui qui la retrouverait, aurait le droit à une récompense fabuleuse. Esinaé attachait beaucoup d’importance à sa couronne, car c’était un objet protecteur. Elle offrait à son porteur une capacité de résistance fantastique à la magie. De plus elle sauva la vie du haut-roi à des dizaines de reprises.

En outre Esinaé avait peur de mourir si sa couronne restait trop longtemps hors de portée de sa tête, à cause d’une prophétie. Le fort se sentait exalté à la perspective de devoir mener des combats, la joie de pouvoir se défouler en donnant des coups lui manquait cruellement. Le vampire dut se montrer mesuré pendant des années, réfréner ses pulsions de guerrier. Il commençait à en avoir assez de devoir faire preuve dans la plupart des circonstances de civilité et de politesse. Arthur aimait élaborer des stratagèmes retors et tortueux, mais il considérait comme irremplaçables les plaisirs de la bagarre.

Arthur le fort chercha pendant plusieurs semaines, il placarda des dizaines d’affiches de demande de renseignements. Il entra en contact avec des centaines de personnes, dont des criminels notoires. Mais il ne découvrit rien d’intéressant, il y avait bien des rumeurs sur l’identité du voleur de couronne toutefois le fort ne dénicha aucune information importante. Arthur le vampire se disait de plus en plus qu’il valait mieux abandonner. Il alla à « la taverne du bourreau » qui offrait à boire aux vampires, l’établissement était réputé pour son sang de cheval très nutritif et revigorant.

La taverne devait son nom à cause de la profession secondaire de son premier propriétaire, qui en plus de cuisiner, avait pour fonction de couper des têtes. Il y avait foule dans la taverne, on trouvait des marchands, des prostituées, des soldats, et un mystérieux inconnu qui semblait mal à l’aise. Arthur ne fit pas attention à la personne nerveuse, il se contenta de demander à boire à une serveuse humaine qui tressaillit quand elle découvrit la nature vampirique du fort.

Toutefois elle revint quand même discuter avec le vampire, en se montrant franchement entreprenante. Elle ne révisa pas son jugement, il se trouvait juste que son patron remarqua la bourse bien remplie de pièces d’Arthur. Alors il décida d’inciter sa serveuse à avoir des relations sexuelles payantes. Le fort qui se doutait que son interlocutrice aurait des ennuis, si elle ne revenait pas avec de l’argent, la prit en pitié et lui donna deux pièces d’or. L’inconnu ne pouvait s’empêcher de jeter d’incessants coups d’œil à Arthur. Ce comportement suspect finit par alerter le fort. Le vampire se demandait si le nerveux n’en avait pas après sa bourse. Puis il se dit que cela ne cadrait pas, il ne sentait pas d’avidité chez l’inconnu, plutôt de la peur.

Arthur se déplaça donc vers la personne angoissée, soudain le visage entraperçu rappela des souvenirs du temps où il était un esclave humain. Il devait lutter pour ne pas attraper brutalement Léodo par le cou, et lui briser la nuque par la seule force des mains. Ce serait pourtant un excellent moyen de calmer sa rage concernant son principal tourmenteur dans le passé. Bien que Léodo ait été un esclave comme le fort, il mena plusieurs complots pour le plonger dans le désespoir. Actuellement il était assis sur une chaise, et il tremblait sans chercher à s’enfuir, tellement la terreur lui nouait les nerfs.

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