Le Chevalier des Elfes
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Le système politique chez les elfes était monarchique et démocratique, les rois régnaient, mais pouvaient être destitués par un vote du Haut-Parlement. Tous les citoyens des royaumes elfiques majeurs et jugés sains d’esprit avaient le droit d’élire les haut-parlementaires. Les elfes pouvaient enfanter sans difficulté dès l’âge de quinze ans, mais ils n’étaient considérés officiellement comme des adultes que s’ils atteignaient le cap de cent ans. Arthur le fort pour franchir les obstacles eut bien besoin du soutien de Lancelot le général.

Il était éloquent, mais il n’était pas un spécialiste des us et coutumes des elfes. Ainsi Arthur le vampire au début de sa carrière politique commit quelques impairs, qui auraient été très préjudiciables, si Lancelot n’avait pas été là pour arranger les choses. Le fort possédait un autre défaut, il se laissait parfois aller à des démonstrations poussées de franchise et de spontanéité qui le desservaient. Si ces traits de caractères étaient appréciés du peuple, d’un autre côté ils déplaisaient profondément à de nombreux aristocrates sophistiqués. Beaucoup de nobles elfes aimaient le parler soutenu, et les manœuvres subtiles. Certains d’entre eux maniaient un langage qui n’avait pas un ou deux sens possibles, mais trois ou quatre significations.

Alors Arthur paraissait pour une partie non négligeable de l’aristocratie comme un gros lourdaud, un parvenu incapable de comprendre l’étiquette elfique. Heureusement Lancelot était toujours arrivé à calmer le jeu, arrondir les angles avec les nobles fâchés par les actes et les paroles du fort.

Arthur n’étouffait pas dans l’univers particulier de la politique elfique. Au contraire une partie de lui se réjouissait même beaucoup d’apprendre à s’intégrer dans les milieux du pouvoir. Le fort avait vécu quelques moments où sa patience avait été mise à rude épreuve, notamment quand il avait dû présenter de plates excuses à des nobles qu’il méprisait profondément. Mais d’un autre côté il était admiratif de la capacité à manigancer, orchestrer des coups fourrés de certains aristocrates elfes.

Malgré quelques revers, Arthur le fort menait une brillante carrière politique, il choisit de s’allier avec le parti de la nature, un mouvement politique qui pensait qu’il fallait appliquer la peine de mort pour ceux qui polluaient gravement. Les naturestes considéraient la nature comme sacrée. Ils avaient tendance à déifier les éléments naturels. Certains vénéraient les arbres, d’autres les sources, quelques-uns vouaient un culte aux animaux. Les naturestes étaient utiles dans le sens qu’ils sauvèrent des forêts de la destruction. Toutefois ils avaient une fâcheuse tendance à la chamaillerie pour des broutilles. Ainsi depuis plus de dix siècles, les naturestes qui voyaient le loup comme un dieu, détestaient les membres du parti de la nature qui présentaient le renard comme une divinité.

Le fort adhéra au mouvement natureste, car il s’agissait du parti elfique qui prônait le plus de justice sociale. Il était à la pointe de la contestation quand il fallait dénoncer les abus graves de rois, nobles ou marchands. En outre c’était le parti le moins gangréné par l’influence des aristocrates et des rois. Par contre il avait un point faible de taille, il s’agissait d’un mouvement ayant des relations très tendues avec les nains et les humains.

En effet certains naturestes étaient responsables des meurtres de nains et d’hommes qui avaient commis des atteintes graves à l’environnement. Arthur comprenait le point de vue des naturestes fanatiques, sans la nature les elfes et les vampires ne pourraient pas exister. Par contre le fort désapprouvait le manque d’organisation des naturestes. Quitte à punir, il fallait mieux le faire de manière intelligente et sensée, en ne signant pas les meurtres, et en essayant de provoquer la discorde chez les ennemis de la nature. Quand on agit brutalement et sans prendre de précautions contre quelqu’un, cela pouvait provoquer en retour une union de plusieurs organisations contre soi.

Arthur était actuellement le premier conseiller du maire de la ville de Pura, la plus grande cité des royaumes elfes. Il obtint son poste en échange de quelques lingots d’or. Son principal souci du moment consistait à empêcher la haute-parlementaire Morgane, de concrétiser le déboisement de la forêt de Celti. Tous deux défendaient leur point de vue dans une salle liée aux débats, devant une assemblée d’une centaine de personnes environ. Les spectateurs profitaient des chaises en bois, tandis qu’Arthur et Morgane étaient assis sur le même grand banc de pierre.

Tous deux semblaient appelés à s’opposer assez souvent, car Morgane était connue comme la championne politique d’Hertio le roi. Sans aller jusqu’à dire qu’elle jouait le rôle d’une âme damnée, elle était souvent appelée à défendre des projets utiles pour les finances et la réputation du monarque. Or le vampire détestait copieusement le souverain. Il était fermement décidé à lui pourrir la vie, à lui imposer une déchéance politique. Par conséquent l’état de trêve entre Arthur et Morgane était appelé à sans doute voler en éclats, à céder la place à une sorte de guerre intestine.

Morgane : La ville de Pura va gagner de plus en plus d’habitants dans le futur, pour les accueillir, il est nécessaire de déboiser Celti.

Arthur : Celti est très utile, cette forêt protège des vents marins qui soufflent près de Pura. Sans ces bois il faudra craindre beaucoup plus de dégâts, quand souffleront les tempêtes.

Morgane : Grâce à la magie il est possible de créer une barrière surnaturelle anti-vent pour contenir les tempêtes.

Arthur : Les magiciens ne sont pas gratuits, ils monnayent fort cher leurs services. De toute façon même s’ils travaillaient bénévolement, cela n’annulerait pas le fait que la démolition de Celti serait une catastrophe écologique.

Morgane : Vous employez de grands mots, mais dans les faits la terre de Celti est pauvre, et elle comporte surtout des serpents et quelques oiseaux. Bref ce ne serait pas une terrible perte, si la forêt n’existait plus.

Arthur : Chaque vie qu’elle soit animale ou végétale est précieuse, en outre il existe des espèces de serpents et d’oiseaux qui ne vivent qu’à Celti. Cette forêt contient un véritable patrimoine écologique.

Morgane : Je suis désolée pour vous, mais pour moi les elfes sont prioritaires sur les animaux. Vous avez le droit d’aimer les bêtes, cependant vous négligez votre devoir d’élu en mettant de côté l’intérêt des habitants de votre ville.

Arthur : Justement je rends service aux citoyens en défendant l’existence de Celti. Ces bois éviteront à de nombreuses personnes d’être inondées.

Morgane : Je prône la mise en place de canaux pour juguler le risque d’inondation sur la ville de Pura.

Arthur : D’abord votre programme a une efficacité limitée, et surtout il est moins protecteur que la forêt.

Morgane : Des canaux protègent mieux des crues que des bois.

Arthur : Vous faites erreur, un pin de plus de dix ans de Celti absorbe à lui seul des centaines de litres d’eau chaque jour.

Arthur le fort obtint gain de cause pour la forêt de Celti, la majorité du conseil municipal de la ville de Pura le suivit. Arthur le vampire ressentait du bonheur à rendre service à la communauté, autrement qu’en guerroyant. Mais il n’était pas satisfait de sa fonction locale, il visait le très convoité poste de membre du Haut-Parlement elfique.

Cependant la partie était difficile, bien que les elfes aient du respect pour les vampires, ils élisaient surtout des semblables. Cependant Arthur n’abandonnait pas, il décida de participer à une élection de haut-parlementaire. Pour joindre l’utile à l’agréable, il se présenta dans la même circonscription que celle de Morgane la manipulatrice. En effet Arthur désirait beaucoup battre Morgane, car elle lui tapait sur les nerfs. Et puis le fort pensait que ses chances de faire obstacle à son adversaire politique étaient réelles.

Le vampire subit plus de quinze procédures disciplinaires pour des motifs fantaisistes à cause d’elle. Il s’en tira à chaque fois sans problème, néanmoins il avait été obligé de se défendre âprement pour éviter des sanctions. La manipulatrice perdit plusieurs de ses pions politiques à cause du fort. En outre le vampire diminuait considérablement les recettes financières de Morgane.

Par exemple en annulant le déboisement de la forêt de Celti, il l’empêcha de gagner plusieurs milliers de pièces d’or. La manipulatrice dut faire de gros efforts pour ne pas exploser de colère, quand elle apprit qu’Arthur voulait la priver de son poste de haute-parlementaire. Une fonction qu’elle occupait depuis plus de cinq élections, et qui lui demanda de nombreux sacrifices. Pour obtenir le droit de devenir membre du Haut-Parlement, Morgane dut coucher avec des elfes répugnants qui avaient très peu d’égards pour sa personne. Elle avait été contrainte d’implorer des soutiens, de se montrer humble et servile.

Un des événements déterminants de la campagne politique, qui opposa Arthur et Morgane fut un débat avec pour arbitres le roi Hertio, et le général Lancelot. Comme il faisait beau, la défense du point de vue de chaque candidat se fit dehors devant des pommiers, car d’après la croyance elfique ce genre d’arbres favorisait la vérité.

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