Le Chevalier des Elfes
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Glil (chante) : Nous les elfes avons gagné c’est jour de fête, mais surtout Arthur est mort, Arthur est mort, il est décédé, je suis content, très content. Ah un fantôme !

Arthur : Désolé de vous décevoir lieutenant Glil, mais je ne suis pas encore trépassé, au contraire je ne me suis jamais senti aussi vivant.

Pendant que Glil arborait un visage mêlant le désarroi et la surprise totale, Arthur se payait un sourire très franc, à l’idée de bien contrarier son interlocuteur.

Glil : Mais que, quoi ? Attends tes canines me semblent très développées, et tu es plutôt pâle, j’ai compris tu es devenu un vampire.

Arthur : En effet je suis maintenant un vampire. Ma carrière sociale chez les elfes va connaître ainsi un envol spectaculaire.

Glil : N’en sois pas si sûr, tu me trouveras sur ton chemin, pour te mener la vie dure.

Arthur : Vous n’êtes plus en position de me nuire, le général Lancelot m’a informé qu’en remerciement de mon action héroïque, j’étais promu capitaine.

Lancelot fut le premier averti par Arthur de la réussite de sa mission. Il trouva le général en train de prier devant un monument portatif dédié à honorer les tombés au combat, il s’agissait d’une grande table de bois richement orné de symboles d’épées et d’objets personnels pour les militaires considérés comme les plus valeureux par l’état-major. La rencontre entre les deux amis fut l’occasion d’une poignée de mains fraternelle. Après s’être remémoré un souvenir agréable, Arthur se concentra sur les propos négatifs de Glil.

Glil : Je te conseille d’attendre avant de triompher, je peux annuler ton avancement en déposant une plainte.

Arthur : Vos trois précédentes plaintes ont été sans conséquences pour moi, je ne pense pas que votre quatrième tentative réussisse.

Glil : La persévérance est souvent payante. Un jour je finirai par démontrer de manière incontestable ta dangerosité pour l’armée elfique.

Arthur : À votre place, je laisserai tomber la persécution, je suis maintenant votre supérieur hiérarchique, et ma réputation est bien meilleure que la vôtre. Tout ce que vous allez gagner en vous obstinant contre moi, ce seront des retombées négatives.

Glil : Nous verrons bien, je n’ai pas l’intention de lâcher l’affaire.

Arthur : Dommage si vous refusez mon essai de conciliation, je serai dans l’obligation de vous punir lieutenant Glil. Ah oui à l’avenir je te tutoierais, en plus c’est la première et la dernière fois, que je tolère que tu utilises le tutoiement à mon égard. Je te dis à la prochaine.

Glil (pense) : Arthur a raison sur un point, si je passe par une procédure régulière pour tenter de lui nuire, il risque fort de s’en tirer, et moi d’être blâmé. Dans ce cas, essayons une voie illicite.

Les elfes avaient un point de vue particulier sur les vampires, ils assimilaient leur jeunesse éternelle à un don divin. Surtout que les gens susceptibles de se transformer en vampire étaient très rares, aussi bien chez les elfes que les humains. Les buveurs de sang ne se changeaient pas en cendres au contact de la lumière du soleil, mais ils supportaient mal un temps ensoleillé et chaud. Ils devaient souvent se couvrir tout le corps durant le jour pour éviter des désagréments.

Arthur le fort considérait comme nettement plus élevées ses chances de promotion sociale, maintenant qu’il était devenu un vampire. Même si certains buveurs de sang trahissaient par moment les elfes, il y avait quand même un long passé rempli de fraternité entre la majorité des membres des deux races. Le fort se mit à caresser des rêves de grandeur comme l’obtention d’un titre de noblesse sur le long terme. Bien sûr il restera toujours des elfes racistes pour contester par derrière voire par devant son autorité, et tenter de saper son ascension.

Mais il jugeait amplement plus grandes tout de même ses possibilités d’avenir. Il pensait qu’il pourra carrément peut-être un jour briguer une place de général, se voir attribuer des terres, et obliger des aristocrates elfes à le respecter. Certes il devra beaucoup travailler avant de concrétiser ses envies de progression dans la hiérarchie.

Il se demanda d’ailleurs s’il ne serait pas judicieux de profiter de son nouveau grade de capitaine pour saquer des adversaires immédiats tels que Glil l’ignoble. Cela lui apporterait un certain niveau de joie, et exercer des représailles contre une personne qui le malmenait anciennement sous des prétextes pitoyables, en ayant pour seule justification la différence de race, était selon le fort une action salutaire pour l’armée.

Il estimait que faire le ménage parmi les éléments vu comme honteux et peu compétents s’avérait une manière de faire juste et profitable. Puis Arthur se maîtrisa, il attendrait quelques jours la réaction de Glil, il observerait avec attention son interlocuteur. Et s’il ne décelait rien d’alarmant, il sera peut-être enclin à pardonner les outrages du passé.

L’ignoble réfléchit de son côté sur les moyens de se débarrasser définitivement d’Arthur. L’empoisonnement était devenu une option ayant peu de chances de réussir, car les vampires disposaient d’une résistance surnaturelle. Bien sûr les buveurs de sang n’étaient pas invulnérables, ils pouvaient mourir à cause d’un contact avec des métaux comme l’or ou de l’argent, mais il fallait déjà réussir à les toucher, ce qui était loin d’être évident.

De plus l’ignoble se disait que dans une confrontation directe contre le fort, il avait très peu de chances de triompher. Il se demanda quoi faire pour être enfin libéré de la présence d’Arthur, quand une idée surgit. Glil n’avait qu’à faire appel à un chasseur de vampires réputé pour être soulagé de la présence du fort. Il avait justement entendu parler d’un assassin, qui possédait la réputation d’avoir occis plus de deux cents vampires.

Glil entendit une voix intérieure en concevant ses projets meurtriers, qui l’invitait à économiser son argent, en se soumettant à la divinité ultime. Il ressentit de l’horreur à l’idée de perdre son âme même s’il éprouvait un frisson de bonheur à la possibilité de se transformer en une personne surpuissante. Mais il rejetait pour le moment l’offre, il souhaitait passer par d’autres moyens que la damnation. Glil avait un côté sombre qui commençait à attirer l’attention des forces de la ruine.

Le tueur logeait à l’auberge du porc rôti, un établissement qui devait sa renommée à ses plats à base de cochon. La propreté n’était pas le fort de l’établissement, on y trouvait quantité de mouches et d’autres insectes attirés par les excréments et les déchets.

Toutefois le tenancier de l’auberge savait très bien cuisiner, de plus ses tarifs étaient abordables. Pour avoir les moyens de tuer son ennemi, l’ignoble emprunta à droite et à gauche, il contracta plusieurs dizaines de dettes. Il se moquait des conséquences financières, tout ce qu’il lui importait était la mort d’Arthur. Pour se calmer les nerfs, il dessinait des portraits du fort qu’il lacérait avec frénésie. Pour entrer en contact avec un chasseur de vampires la procédure était souvent assez longue. Mais Glil se montra très convaincant, et il avait affaire à un tueur de buveur de sang très désireux d’acquérir de l’argent.

Alors il obtint en une semaine seulement un rendez-vous avec un meurtrier. La rencontre eut lieu le soir, l’ignoble s’assit au fond de l’auberge et commanda une bière, puis il fit un signe à son interlocuteur assis à la même table, il mit un pouce au niveau de la bouche, il s’agissait d’un signal de ralliement incitant à parler affaire.

Assassin : Que voulez-vous monsieur ?

Glil : J’aimerai louer vos services particuliers. On dit que vous êtes très doué pour résoudre certains problèmes délicats grâce à vos talents.

Assassin : En effet mes compétences sont très recherchées, mais je vous préviens tout de suite mes tarifs sont élevés. Je réclame pour chaque contrat au minimum mille pièces d’or.

Glil : J’ai un contentieux avec un capitaine d’armée du nom d’Arthur, je souhaiterai que vous arrangiez les choses.

Assassin : Un capitaine cela peut avoir une solide protection, je fixe le montant de mes prestations à deux mille pièces d’or.

Glil : Tenez voici la moitié de ce que vous réclamez.

Glil n’eut pas la naïveté de sortir plusieurs bourses remplies d’or, il se contenta de remettre un paquet de tissu contenant un lingot de mithril. Son intermédiaire ouvrit rapidement et furtivement le paquet puis le cacha dans un sac sous ses pieds. Il ne put réprimer un léger sourire à la perspective d’avoir obtenu une affaire juteuse sans susciter de contestation, il aurait été prêt à tuer sa cible pour mille deux cents pièces d’or.

Seulement voilà Glil était tellement occupé à contracter des dettes, et obnubilé par la haine qu’il ne prit pas la peine de se renseigner de façon correcte sur les tarifs d’un meurtre dans les milieux criminels. D’un autre côté poser des questions sur le prix d’un assassinat revenait à créer une piste gênante pour des enquêteurs travaillant pour les autorités. Cependant chercher des informations sur les tarifs des meurtres aurait sans doute alléger considérablement le fardeau futur de Glil.

Ce dernier avait toute une série d’excuses pour justifier les grosses sommes empruntées par ci, par là. Mais en promettant de payer l’équivalent de deux mille pièces d’or, il rallongeait de plusieurs années le temps de ses galères financières. Le pire venait du fait que Glil estimait avoir fait une bonne affaire. Alors que dans la réalité il se fit arnaquer de plusieurs centaines de pièces d’or. Mais il laissait la joie d’une mort prochaine qui pendait au nez d’Arthur obscurcir son jugement. Il se focalisait sur la réussite d’une étape importante de son complot criminel, qu’il arriva à convaincre un meurtrier réputé de s’occuper du berserker.

D’ailleurs Glil n’avait pas trop peur des ennuis monétaires qui l’attendaient, certes il devait beaucoup d’argent auprès de plusieurs personnes. Mais il s’accrochait à la pensée irrationnelle que le trépas d’Arthur signifierait une période d’intense bonheur, que le berseker était un porte-poisse dont la mort apporterait quantité d’opportunités. Glil jugeait qu’en se libérant de l’objet de sa haine, il pourrait prendre plus facilement des décisions remarquables extrêmement favorables pour sa carrière et ses revenus.

Par contre la partie rationnelle de Glil lui suggérait de prendre des dispositions pour survivre. Elle insistait sur le fait que l’avenir ne serait pas aussi radieux que ne l’espérait sa tendance optimiste. Certes la mort d’Arthur serait une belle satisfaction morale, mais elle n’épongerait pas les dettes accumulées. Rien que le premier versement représentait une coquette somme d’argent. Et il faudrait peut-être prendre des mesures imprévues du point de vue budgétaire. Rien ne garantissait que l’assassin engagé tiendrait forcément sa langue. Et il était possible que quelqu’un remarque le complot meurtrier contre Arthur et fasse le lien vers le commanditaire.

Ainsi pendant un temps Glil pensa s’occuper du tueur qu’il embaucha pour limiter les dépenses. Donc ce dernier risquait une mauvaise surprise quand il demanderait la deuxième moitié de son versement. Cependant Glil se rappela que son interlocuteur à la même table que lui appartenait à une organisation très minutieuse. Même s’il supprimait son exécuteur pour le meurtre d’Arthur sans laisser de traces compromettantes, quelqu’un d’autre prendrait le relais pour réclamer une facture.

Et s’il attirait la colère des chefs de l’assassin, il faudrait qu’il ait beaucoup de chance pour échapper à une vengeance mortelle. Glil entendit dire que ces chasseurs de vampires étaient présents dans la plupart des grandes villes, et dans des dizaines de royaumes. En outre ils prenaient très au sérieux la quête d’informations. Arriver à échapper à leurs représailles constituait un bel exploit pour une personne qui essayait de les gruger.

Par conséquent Glil se borna à sourire et à ne pas compter sur une entourloupe contre son voisin de table en face de lui. Y compris s’il ressentit un furieux pincement au cœur à l’idée de la grosse quantité de monnaie qu’il déboursa, et des traites financières futures à honorer. Il se consola en songeant au fait que le trépas d’Arthur calmerait sa haine dévorante.

Glil : Vous aurez l’autre partie du paiement quand vous aurez effectué votre travail. J’aimerai que la cible souffre beaucoup.

Assassin : Triturer le corps de la cible pendant plus de trente secondes risquerait de provoquer des ennuis pour moi. Mais j’ai un poison magique qui devrait répondre à vos attentes.

Glil : Si vous exécutez correctement votre travail, je compte refaire appel à vos services. Ah oui, j’oubliais votre objectif est un vampire. Choisissez avec soin votre poison, car peu sont capables de lui faire du mal.

Assassin : Ne vous inquiétez pas, j’ai plus de deux cents vampires à mon tableau de chasse, dont trois mathusalems. Certains m’appellent le fléau vampirique.

Glil : Parfait, je sens que nous allons avoir une relation professionnelle très fructueuse.

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