Le Chevalier des Elfes
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Les orques continuaient à poser des problèmes dans les royaumes elfiques. De plus Lancelot était un général avec des troupes expérimentées dans la lutte contre ces êtres. Et le hasard fit que lui et ses soldats s’avéraient proches géographiquement de la menace, qu’ils pourraient en quelques jours vaincre l’armée ennemie avec une stratégie convenable.

Alors ils se retrouvèrent chargés de livrer bataille contre une grave menace. Lancelot n’était pas follement enthousiaste à l’idée d’exposer ses subordonnés à de nouveaux affrontements dans un avenir proche. En effet ses subalternes durent participer à de durs combats dans les jours précédents.

Il fallut juguler le péril représenté par une grande armée humaine afin d’empêcher une vaste opération de pillage. Cependant Lancelot était aussi une personne soucieuse des civils elfes. Il savait que s’il n’intervenait pas rapidement beaucoup de gens ordinaires finiraient par souffrir atrocement, à cause de la ruine de leur village, la destruction des champs et des vergers, la perte d’êtres chers.

Le général savait que le danger orque rimait souvent avec ravages mémorables pour les communautés elfes. Par contre il faudrait une tactique excellente pour minimiser les pertes dans son camp. D’après Lancelot, ses adversaires avaient pour eux deux facteurs non négligeables, le nombre très supérieur et l’accès à de grosses ressources en terme de magie.

Au cours de leur pillage, ils mirent la main sur des artefacts surnaturels aux propriétés redoutables. Ils visitèrent une école de magie, et s’accaparèrent plusieurs objets mystiques. Les elfes jeteurs de sorts résistèrent du mieux qu’ils le purent, mais ils finirent par être complètement débordés. Le nombre des orques leur permit de survivre au déluge de feu et de foudre matérialisé par leurs ennemis elfes. Certains mages essayèrent de se suicider pour empêcher les orques de profiter de leur savoir, par patriotisme et crainte des effets de la torture.

Mais les chefs orques étaient rusés, ils menacèrent d’exercer des représailles sur les familles des elfes en cas de manque de coopération. Alors les orques purent débloquer les secrets de fonctionnement de plusieurs reliques précieuses. Ils n’étaient pas encore capables de dupliquer les artefacts en leur possession, mais ils bénéficiaient quand même de la capacité de faire de très gros dégâts sur leurs ennemis.

Les chefs orques remercièrent les mages qui travaillèrent pour eux en les brutalisant terriblement, en leur infligeant une lente agonie. Ils tinrent leur promesse de ne pas se précipiter pour annihiler les familles des jeteurs de sorts. Cependant ils avaient quand même prévu au programme plus tard de s’occuper des proches des mages défunts. Ils agiraient juste plus lentement que d’habitude, étaleraient sur un à trois mois leur razzia dans la région au lieu de deux semaines.

Ils étaient conscients que cela permettrait à une armée elfique de venir à leur rencontre, mais c’était justement le but. Les orques voulaient démontrer leur supériorité sur leurs opposants.

Le moment de la grande bataille approchait à grand pas, dix mille elfes furent mobilisés contre un effectif d’orques trois fois supérieur. Il y eut quelques escarmouches victorieuses pour les troupes de Lancelot, mais il ne fallait pas crier victoire. Il ne s’agissait pas de combats déterminants pour le triomphe final, et ses affrontements permirent aux orques de déceler les forces ainsi que les faiblesses de leurs ennemis.

Le général ne se faisait pas d’illusions, le plus dur allait venir, il fallait rester plus vigilant que jamais. Certes les elfes crâneurs tels que Glil s’imaginaient que les petits déboires infligés à l’adversaire minaient son moral. Mais Lancelot avait assez d’intelligence pour reconnaître que les pichenettes subies par les orques n’entamaient pas leur esprit combatif.

Au contraire le général avait la quasi certitude d’après certains rapports que ses ennemis étaient plus motivés que jamais d’en découdre. Ils récoltèrent des renseignements galvanisants au cours des affrontements mineurs précédents. Ils comprirent que s’ils triomphaient non seulement ils se couvriraient de gloire, mais en prime ils auraient beaucoup de liberté pour piller plusieurs grandes villes.

Lancelot et ses soldats s’avéraient le principal rempart de régions entières, si lui et ses troupes ne remplissaient pas correctement leur mission, cela promettait des exactions terribles contre nombre de civils elfes, des dizaines de villages seraient réduits à un triste état. Alors le général avait la ferme intention de faire le maximum pour barrer la route au péril orque. Même s’il avait parfois l’impression qu’il condamnait ses subordonnés à un sort funeste, il comptait se dresser devant l’ennemi pour lui coller une raclée terrible.

Une partie de l’esprit du général l’invitait à abandonner les civils pour protéger ses hommes d’une défaite assez probable. Mais Lancelot n’était pas une personne qui négligeait ses devoirs à l’égard de ses semblables. Il admettait que la situation était très tendue, cependant les soldats sous ses ordres n’avaient pas encore perdu. Alors le général verrouilla ses pensées défaitistes et se consacra plutôt au peaufinage de sa stratégie. La tactique jouerait un rôle majeur dans la bataille des jours prochains surtout du côté elfique. Si les orques pouvaient espérer l’emporter au moyen d’une approche féroce, ce n’était pas du tout le cas dans le camp des elfes.

Si Lancelot n’arrivait pas à déchaîner une discipline de fer accompagnée d’élans héroïques chez ses subalternes, ou à concevoir des ruses particulièrement élaborées, le résultat du conflit se solderait par la mort de beaucoup de ses subalternes. Ainsi une nouvelle fois il subit un assaut de pessimisme l’invitant à attendre avant de livrer bataille. Du point de vue de la loi, il ne commettait aucun acte illégal s’il différait de plusieurs semaines le jour du grand affrontement. Par contre cette mesure signifierait un lot de carnage massif sur quantité d’elfes. Le général essaya de se changer les idées en organisant une partie d’échec sous sa tente avec Arthur. Et le fort mit une dérouillée durant le jeu à Lancelot.

Arthur : Vous avez de graves soucis mon général, cela fait longtemps que vous n’avez joué aussi mal.

Lancelot : Tu as deviné, je suis accablé entre ma fidélité pour mes soldats et mon désir de sauver les civils.

Arthur : Quoique vous fassiez la majorité de vos subalternes, moi y compris, ne vous en voudront pas.

Les paroles d’Arthur ne firent que causer de nouveaux tourments intérieurs au général. Le fort remarqua cela et ajouta des mots pour aider son supérieur hiérarchique.

Arthur : Notre premier devoir est de protéger, pas d’acquérir de la gloire, de l’argent ou un statut. Le prestige est important, mais c’est de la cendre s’il s’accompagne de morts en masse pour les elfes.

Lancelot un moment hésitant décida finalement de livrer combat contre ses ennemis. Il aurait l’impression d’être une caricature pitoyable si lui un elfe comme lui ayant de hautes responsabilités militaires, prenait moins à cœur la défense des elfes qu’un humain. Le général était beaucoup moins raciste que ses semblables, mais il avait quand même un petit fond d’intolérance.

Il ne fallait attendre aucun quartier des deux armées opposées. Les orques méprisaient souvent ouvertement la notion de pitié à l’égard de leurs adversaires. Tandis que les elfes ressentaient une haine fanatique qui les empêchait de faire des prisonniers de la race ennemie, sauf quand il existait un puissant intérêt stratégique, et encore.

Ainsi Lancelot choisit de distribuer des ordres incitant à la boucherie sans vergogne. Il n’aurait pas été contre récolter des informations en capturant quelques chefs adverses, toutefois il constata que dans ses rangs la plupart était remontée à bloc contre les orques. Alors le général craignait de favoriser une dissension vive s’il optait pour trop de subtilité.

Il avait besoin d’un maximum de discipline chez ses troupes afin d’avoir un espoir réel de victoire, aussi il accepta de mauvaise grâce un massacre global. Il était friand de collecter le maximum de renseignements en attrapant des ennemis, cependant il décela une trop grande soif de sang orque chez ses subordonnés, pour que l’ordre de laisser en vie des chefs passe sans une puissante contestation.

Les deux armées ennemies se rencontrèrent sur une vaste plaine. Lancelot n’aurait pas été contre de profiter du couvert d’une forêt ou d’une autre étendue boisée. Néanmoins les orques furent très méthodiques dans leur volonté de détruire les lieux naturels. Ils saccagèrent presque toutes les forêts de la région. Après avoir rassemblé autant de bois que possible, et chasser des animaux pour leur viande, ils s’amusèrent à déchaîner d’immenses feux pour bien marquer leur présence. Il s’agissait d’un moyen de se signaler et de semer la terreur dans les alentours.

Les soldats elfes étaient révulsés par le spectacle de désolation provoqué par leurs ennemis. Certains mourraient d’envie de se précipiter sur leurs adversaires dans le but de leur faire payer les dégâts et les morts de leurs semblables. Les orques amenèrent des dizaines de malheureux qu’ils crucifièrent ou empalèrent. Ils profanèrent quantité de cadavres et ils exposaient fièrement et avec morgue certaines dépouilles.

Là ils entassaient une pyramide de crânes elfes, ici ils exposaient les corps mutilés sur des tas branlants. Néanmoins Lancelot rappela à l’ordre avec efficacité ses troupes. Il exposa le fait que la stratégie ennemie reposait sur l’énervement, et que sans une solide cohésion les chances de l’emporter seraient nettement plus basses.

Glil lorsqu’il remarqua l’étendue des rangs ennemis, se demanda s’il ne devrait pas profiter du gros des combats pour régler ses comptes. Même en cas de victoire de son camp, il y aurait probablement beaucoup de morts. Donc ce serait assez malin de chercher à faire tuer Arthur le fort. Certes ce dernier était résistant et musclé, mais il n’en restait pas moins mortel. En l’exposant beaucoup, en donnant les bons ordres, il y avait moyen de le conduire à une impasse funeste qui signifierait probablement son trépas.

Entendu Arthur tapait avec une grande puissance quand il maniait une épée, mais face à un nombre écrasant il devrait être condamné vraisemblablement à la mort. Glil tenait là une formidable occasion d’exercer des représailles, alors il n’allait pas se priver. D’accord les subordonnés du fort risquaient de périr aussi, et c’étaient des elfes, mais ils commirent de graves outrages en sympathisant avec un humain.

En choisissant de manifester du respect pour un homme, ils trahirent leur race, donc leur décès ne serait pas une grave perte. Au contraire en y réfléchissant cela méritait le titre de purge nécessaire. D’ailleurs Glil se considérait comme assez intelligent pour justifier sans subir de sanction le fait d’exposer dangereusement une escouade entière, sans en avoir reçu l’ordre d’un supérieur hiérarchique. Il dirait que le feu de la bataille l’avait contraint à opérer des choix particuliers. Il doutait d’être blâmé, le vacarme et le désordre d’un affrontement majeur se remplissaient souvent d’une confusion importante. Frapper, se défendre, esquiver devenaient les principaux centres d’intérêt des combattants. Alors très peu seraient capables de remarquer des manœuvres sournoises.

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