Pendant ce temps, le Seigneur Septième et le Grand Chamane, dont ils discutaient, étaient également dans une auberge. Le Seigneur Septième jouait avec une baguette, essayant avec un enthousiasme enfantin de la faire tenir en équilibre sur la table.
Malheureusement, le bout de la baguette n’était pas plat mais légèrement incurvé, et après plusieurs essais infructueux, il continuait avec obstination, complètement absorbé par son activité, oubliant même de manger.
Le Grand Chamane le regarda un moment, soupira finalement et dit doucement, comme on parle à un enfant : « Beiyuan, arrête de jouer. Mange correctement. »
Le Seigneur Septième acquiesça d’une voix distraite, mais ne quitta pas des yeux la baguette. Le Grand Chamane dut donc le nourrir une bouchée après l’autre. Malgré son apparence froide et distante, le Grand Chamane semblait avoir une patience infinie envers le Seigneur Septième.
Le Seigneur Septième, habitué à ce traitement, mangea sans réfléchir, puis le Grand Chamane lui demanda : « Qu’essaies-tu de faire? »
Le Seigneur Septième répondit : « Je veux faire tenir cette baguette debout. »
Le Grand Chamane fronça les sourcils, ne comprenant pas son intention, et prit la baguette. Il la planta doucement dans la table, qui sembla se ramollir comme du tofu, permettant à la baguette de rester parfaitement droite.
Le Seigneur Septième lui lança un regard mécontent : « Ça, c’est de la force brute. Ça ne compte pas. »
Le Grand Chamane sourit avec indulgence, sans rien dire, observant silencieusement le Seigneur Septième tout en continuant à le nourrir.
Le Seigneur Septième murmura pour lui-même : « Une seule baguette ne tient pas debout, il en faut une deuxième. »
Tout en parlant, il prit une autre baguette, et après un long moment d’efforts, il réussit finalement à faire tenir les deux baguettes ensemble, s’appuyant l’une sur l’autre pour ne pas tomber. Avec précaution, il retira ses mains et murmura, presque sans bruit, comme s’il craignait que la moindre respiration ne fasse s’effondrer les baguettes : « L’équilibre… c’est tellement difficile à atteindre. »
Le Grand Chamane, un peu perplexe, demanda : « Qu’est-ce que tu dis? »
Le Seigneur Septième répondit avec un sourire malicieux : « Dans une situation, si on veut obtenir un résultat stable et durable, il faut un équilibre. L’union est un équilibre, la division en est un autre. Le principe de l’équilibre, c’est que… »
Le Grand Chamane, pinçant l’arête de son nez, l’interrompit : « Beiyuan, arrête de divaguer. »
Le Seigneur Septième, loin d’être irrité, continua comme s’il avait l’habitude d’être interrompu : «Pour atteindre cet équilibre, il y a beaucoup de conditions, et c’est extrêmement difficile. Tout d’abord, les deux parties doivent être de force égale, sinon la plus forte finira par dévorer la plus faible. Mais avoir des forces égales ne suffit pas non plus, car cela peut aussi mener à une lutte à mort. Il faut donc des barrières naturelles ou artificielles, infranchissables, de sorte que chaque partie hésite à attaquer, craignant les conséquences. Si toutes ces conditions sont réunies, on obtient un équilibre parfait, mais cela ne se produit souvent que par une conjonction rare de circonstances, presque comme si c’était le destin. Si c’est une création humaine, alors il faut avancer avec précaution, en planifiant chaque pas. Une seule erreur, et tout l’échiquier s’effondre. Mais briser cet équilibre, par contre, c’est très facile. »
Tout en parlant, il retira l’une des deux baguettes, et l’autre tomba immédiatement, heurtant une assiette de pâtisseries croustillantes, causant de petites fissures sur leur surface.
Le Seigneur Septième sourit et dit : « Il suffit de retirer une pièce, et l’équilibre s’effondre immédiatement. Mais… pourquoi retirer cette pièce en premier lieu? »
Le Grand Chamane, intrigué, demanda : « Qu’est-ce que tu as encore découvert ? »
Le Seigneur Septième prit une gorgée de thé, secoua la tête en souriant et répondit : « Je ne peux pas le dire, je ne peux pas le dire. »
Traduction : Darkia1030
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