Subjuguer les Ténèbres | Tales of Herding Gods | 牧神记
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Chapitre 39 – La chaleur du soleil raffinant l’âme Yang dans le ciel
Chapitre 38 – Le Sūtra Mahāyāna de Rulai Menu Chapitre 40 – La pointe de la rafale

Les sourcils blancs du vieux moine tressaillirent. Il savait de quel défaut il était question. À l’époque de cet enseignement, il s’était endormi pendant un cours dispensé par Rulai dont le thème était précisément le Bouddha aux Mille bras.

Bouddhisme et destin ne font qu’un. Le vieux moine était passé à côté de ce destin et il ne pouvait donc plus demander à Rulai de lui enseigner l’essence du Bouddha aux Mille bras. Seuls ses frères aînés et cadets pouvaient lui permettre d’apprendre cette technique. Mais cette connaissance ne saurait se comparer aux enseignements authentiques de Rulai.

Un défaut imperceptible minait effectivement son Bouddha aux Mille bras. Le vieux moine s’en était aperçu et avait tenté d’y remédier. Malheureusement, plus il avait essayé, plus cela avait empiré.

Pour résoudre un problème, il faut en trouver la source. Le Bouddha aux Mille bras était extrêmement compliqué. Il nécessitait un travail ardu de tous les sens en même temps. Il y avait bien trop de variantes et une petite erreur découlait toujours de plusieurs raisons. Elle pouvait provenir d’un faisceau de causes différentes qui semblaient n’avoir aucun lien avec le problème.

Le vieux moine n’avait eu de cesse de découvrir l’origine de ce défaut, en vain. Malheureusement, il avait donc transmis cette imperfection dans son Bouddha aux Mille bras à son disciple, Ming Xin.

Ce défaut était mineur. Seule une suite d’attaques extrêmement rapides pouvait le révéler. Il ne pouvait être décelé qu’au moment où ses bras se trouvaient à 2,5 cm sous sa gorge. Son Qi vital s’affaiblissait alors légèrement.

Sous la déferlante des attaques rapides de son adversaire, comme son Qi vital se déplaçait plus lentement dans ses bras, il levait les mains moins vite. C’est à cet instant que ce défaut était visible sur sa gorge. Le niveau de cultivation du vieux moine était très élevé. Par conséquent, peu d’adversaires parvenaient à révéler cette faille. Il en allait tout autrement pour Ming Xin.

Le niveau de cultivation de Qin Mu surpassait celui de Ming Xin. Lorsqu’il utilisait ses mains comme des couteaux, il devenait incroyablement rapide. En un clignement d’œil, il avait déjà réussi à frapper une centaine de fois la gorge de Ming Xin !

Au soixante-huitième coup, la lueur dorée qui émanait de Ming Xin avait éclaté une fois déjà. Même s’il avait rassemblé son Qi vital pour former à nouveau l’énorme cloche dorée, le couteau de Qin Mu l’avait devancé et lui avait tranché la gorge !

Le sang coula abondamment de la gorge de Ming Xin et teignit en rouge sombre sa robe blanche.

Le vieux moine laissa échapper un soupir : « Jeune idiot, si tu ne réussis pas à bloquer ses couteaux avec ton Bouddha aux Mille bras, n’es-tu donc pas capable d’exécuter un autre mouvement ? »

Ming Xin comprit soudain son erreur. Alors qu’il essayait d’éviter les lames de Qin Mu, il avait oublié que c’était à cause de sa posture en défense qu’il continuait de recevoir une raclée. Cependant, grâce aux quelques secondes gagnées en utilisant sa cloche d’or pour bloquer les couteaux de Qin Mu, il aurait une chance de le vaincre.

La démence de Qin Mu l’avait intimidé. Elle lui avait fait oublier ce en quoi il était bon !

Il modifia d’un seul coup sa position et serra le poing. L’air se mit à vibrer. Son poing ressemblait maintenant à un immense soleil doré à la lumière éblouissante !

La chaleur du soleil raffinant l’âme Yang dans le ciel !

Au même instant, une voix mélodieuse de Bouddha retentit de son mudra ; s’ensuivit un grondement de tonnerre dans sa paume dont l’intensité était assez puissante pour anéantir les âmes !

Sa chaleur du soleil raffinant l’âme Yang dans le ciel était différente de celle de Qin Mu. Sa puissance était incroyablement plus considérable que ce que Qin Mu était capable de libérer.

Étourdi par ce coup, Qin Mu sentit à la fois ses trois âmes se déplacer et ses sept esprits sous le choc de la surprise.

Bam bam bam bam bam !

Qin Mu leva son doigt et se frappa de manière fulgurante sur le front, le coccyx, le nombril, le crâne, la gorge, le cœur, le périnée et les poumons pour verrouiller ses trois âmes et ses sept esprits et les maintenir en place !

Technique céleste de la nature démoniaque !

C’est mamie Si qui lui avait transmis la technique céleste de la nature démoniaque. Elle permettait de lier les âmes et l’esprit, de verrouiller l’essence et le sang pour ôter la peau et fabriquer des vêtements. Aujourd’hui, Qin Mu l’exécutait pour lier ses âmes et ses esprits et éviter ainsi d’être annihilé par l’attaque de Ming Xin !

« Sa mo ye ! »

Une voix démoniaque retentit alors que Qin Mu bougeait ses doigts comme s’il y serrait une fleur. Il secoua sa main et lança le mudra de la liberté du démon. Sa puissance fit trembler l’âme de Ming Xin au point qu’elle faillit s’échapper de son corps. Mais au même moment, Qin Mu changea soudainement son attaque. Il passa d’une technique démoniaque à une technique du Bouddha, la chaleur du soleil raffinant l’âme Yang dans le ciel !

Lorsque Ming Xin exécutait sa chaleur du soleil raffinant l’âme Yang dans le ciel, il transformait son poing en soleil, se servait du coup de tonnerre pour briser l’âme et de la lueur dorée pour purger l’âme. Qin Mu quant à lui exécutait sa chaleur du soleil raffinant l’âme Yang dans le ciel pour transformer son poing en un soleil enflammé par le Qi vital de l’Oiseau vermillon, dont le cœur ardent était capable de faire fondre l’acier.

Qin Mu ouvrit son poing et l’air contenu dans sa paume explosa contre le visage de son adversaire. L’impact fut tel qu’il désorienta l’âme de Ming Xin.

La chaleur du soleil raffinant l’âme Yang dans le ciel de Vieux Ma était très différente de celle du vieux moine. La technique de ce dernier était de tradition authentique, alors que Vieux Ma l’avait améliorée en se concentrant davantage sur sa puissance.

Mais Qin Mu ne connaissait pas le Sūtra Mahāyāna de Rulai. Il était par conséquent incapable de le libérer à son paroxysme.

À l’instant même où l’âme de Ming Xin vacillait et s’échappait presque de son corps, un nouveau cri retentit : « Sa mo ye ! »

Qin Mu changea de nouveau sa posture et avec le geste de la fleur entre les doigts, il réalisa à nouveau le mudra de la liberté du démon. Mamie Si, le vieux moine ainsi que tous les autres étaient sous le choc de voir Qin Mu passer des mudras du Bouddha aux mudras du démon avec autant de facilité et de naturel.

Il était évident que Bouddha serait en conflit avec le démon. Exécuter les techniques du Bouddha après avoir utilisé les techniques du démon était particulièrement complexe. La fluidité dont Qin Mu avait fait montre était inimaginable.

Sourd sourit et marmonna : « C’est le Qi vital du Corps impérial. »

Mamie Si l’entendit et son cœur sauta dans sa poitrine : « Sourd a raison. Seul le Qi vital du Corps impérial sans attribut a la capacité de passer des techniques du Bouddha à celles du démon avec cette facilité ! »

Soudain, le vieux moine se leva et se mit à chanter le nom de Bouddha. Le mudra de la liberté du démon de Qin Mu s’affaiblit au même instant tandis qu’une force invisible le sépara de Ming Xin. Ming Xin voulut réaligner son esprit pour combattre à nouveau Qin Mu, mais les ténèbres l’envahirent et son corps chancela.

Il avait perdu trop de sang et sa gorge avait été quasiment coupée en deux.

« J’ai perdu. »

Le vieux moine jeta un regard en direction de Vieux Ma et fit signe à Ming Xin de s’approcher. « Petit frère, j’ai peut-être perdu aujourd’hui, mais je ne perdrai pas la prochaine fois. Ming Xin, nous avons erré en de nombreux endroits et n’avons jamais trouvé de lieu où nous installer. Que dirais-tu de chercher un bon karma dans les environs pour trouver un village dans lequel nous établir ? »

La gorge de Ming Xin saignait toujours tandis qu’il s’avançait. Le vieux moine l’aida à panser sa plaie après y avoir appliqué des onguents. Il s’adressa ensuite à Vieux Ma sur un ton grave : « Petit frère, j’ai peut-être perdu mon bâton de moine, mais je pourrai en fabriquer un autre. En revanche, une tête ne se perd qu’une fois. Quant à toi, jeune bienfaiteur, la cultivation de techniques démoniaques a fait de toi un traître et un meurtrier. Fais bien attention de ne pas t’enfoncer dans les profondeurs de l’enfer pour ensuite te réincarner en suivant la voie du démon ! » Ses paroles à peine prononcées, il attrapa Ming Xin et s’envola.

Qin Mu sauta dans l’arène tout en observant le vieux moine et son disciple. Une expression sombre s’affichait sur le visage de Vieux Ma. À l’évidence, les paroles du vieux moine le perturbaient.

« Grand-père Ma, mamie, s’ils avaient pu, ils nous auraient tués ? »

Mamie Si rit froidement et secoua la tête : « Vaincre des démons et des esprits malins, c’est comme cela que le vieux chauve gagne sa vie. Alors, s’ils en avaient eu l’opportunité, notre fin n’aurait pas été meilleure que celle de Madame Wu ! »

En transmettant la technique des Huit attaques du coup de tonnerre, Vieux Ma avait déjà brisé le tabou du Grand monastère !

Perplexe, Qin Mu leur demanda : « Alors pourquoi ne pas les tuer maintenant pour nous éviter des ennuis à venir ? Pourquoi attendre qu’ils reviennent nous chercher querelle ? »

Les yeux de mamie Si s’illuminèrent. Elle proposa : « Notre Mu’er commence à se comporter comme un Corps impérial ! Apothicaire, Muet, Aveugle, que pensez-vous d’aller réduire au silence ces deux chauves ? »

Lorsque le vieux moine entendit cela, même s’il était déjà loin, il se mit inconsciemment à voler plus vite, Ming Xin dans les bras, sans plus penser à s’installer dans le Village des Vieux Estropiés.

Mamie Si et les autres ne leur donnèrent pourtant pas la chasse et reprirent leur activité à la place. Sourd soupira soudain : « Les Grandes Ruines deviennent de moins en moins sûres. N’importe quel démon ou monstre pourrait y entrer et semer le chaos. »

Aveugle hocha la tête en signe d’acquiescement : « Elles font de nous des gens honnêtes incapables de profiter d’un moment de paix. Vieux Ma, cela ne sert à rien de se cacher comme ça. Le jour où tu voudras retourner au monastère du Grand coup de tonnerre, nos vieilles carcasses t’y accompagneront. »

Malgré son émotion, Vieux Ma resta impassible. Il leva le bâton de moine : « À l’époque, j’ai fait couler le sang pour quitter le monastère du Grand coup de tonnerre. Par conséquent, je devrai y retourner de la même façon, et sans votre aide. Mu’er, tu l’as gagné. Il t’appartient désormais. »

Qin Mu prit le bâton de moine. Il ne pesait pas autant qu’il le croyait. Son poids déformait visiblement la table, pourtant il était assez léger dans sa main. Il demanda d’un air perplexe : « Ce bâton de moine est-il si précieux ? Pourquoi grand-père Ma a-t-il misé sa tête contre ce bâton ? »

« Précieux ? Non, pas vraiment. »

Mamie Si prit le bâton de moine et l’évalua. Un sourire illumina son visage : « Connais-tu la ville du Dragon frontalier ? »

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