Mutagen
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Chapitre 153 : La personne qui se cache dans l’ombre
Chapitre 152 : La première et dernière nuit dans le campement – Avant minuit Menu Chapitre 154 : La raison de l’espionnage

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 5 – 21h32 – Bâtiment de deuxième année , école primaire Queens Row, Zone A Queens Row, Ville de Bacoor, Cavite

Dans l’ombre du bâtiment, une personne dont le choc ne pouvait être dissimulé sur le visage, regardait le capitaine Dela Rosa et Irène escorter le sergent-chef Keene Dela Rosa hors de sa cellule. Il savait que Keene, le fils du capitaine Dela Rosa, était devenu ce qu’on appelait un “mutateur raté”. Cette condition était censée être irréversible d’après les connaissances actuelles des scientifiques qui étudiaient le mutagène à Bay City.

Pourtant, d’après ce qu’il avait vu, Keene était redevenu normal. Même si le sergent-chef semblait affaibli, il pouvait voir qu’il était conscient et que sa santé mentale était revenue. On pouvait même voir Keene affaibli ouvrir faiblement la bouche, montrant qu’il était capable de converser et que les deux soldats qui l’assistaient lui répondaient de la même manière.

Un mutateur défaillant qui était censé être mort avait réussi à se rétablir.

L’homme qui observait la scène pensait que ses yeux brillaient d’une lueur acérée, montrant à la fois son choc face à cette scène sans précédent et sa perte d’une opportunité perdue. Il y avait aussi une trace de méchanceté dans son expression. Il lorgnait Irène depuis un certain temps déjà et la perte de Keene comme concurrent aurait dû augmenter ses chances de réussir à la courtiser. Son rétablissement avait fait tomber ces pensées dans une flaque de boue inutile et collante.

Le sénateur devrait en entendre parler.’

Il pensa et s’apprêta à partir. Depuis qu’il avait quitté l’ombre du bâtiment, on pouvait enfin reconnaître son visage. Si Irène et le capitaine Dela Rosa le voyaient, ils ne pourraient pas être plus familiers.

La personne qui les espionnait était en fait Alderick, l’un des trois soldats de la 7ème escouade de sauvetage qui avait le rang le plus élevé en dessous du Capitaine Dela Rosa avec Irène et Joey.

Il était à la recherche d’Irène lorsqu’il tomba sur une nouvelle. Le capitaine Dela Rosa avait renvoyé les soldats qui étaient censés surveiller le confinement de son fils. Les autres n’y penseraient peut-être pas trop et penseraient simplement que le père voulait passer les derniers moments de son fils, mais pour quelqu’un qui connaissait et respectait les protocoles militaires, le capitaine au visage strict n’aurait pas agi de la sorte. Même s’il voulait passer du temps avec son fils, il ne chasserait pas les gardes, d’autant plus que le tranquillisant pouvait se dissiper à tout moment et que son fils recommencerait à se déchaîner.

Il était certain qu’il se passait quelque chose d’étrange.

Lorsqu’il arriva sur les lieux, il vit le capitaine Dela Rosa et Irène qui attendaient anxieusement devant la salle d’isolement. D’après leur expression, elles n’étaient pas seulement là pour monter la garde à l’extérieur. D’après l’arrangement, il devait y avoir deux personnes pour garder l’intérieur de la pièce et deux autres à l’extérieur des portes. Étant donné que le capitaine Dela Rosa et Irène étaient dehors, il était impossible qu’il n’y ait personne à l’intérieur pour surveiller le soldat sauvage.

Au bout de dix minutes, les personnes à l’intérieur de la pièce sortirent et, à sa grande surprise, il s’agissait de Mark et de sa servante sexy.

Tout en réfléchissant à la raison de la présence de Mark, le capitaine Dela Rosa et Irène échangèrent quelques mots avec lui. Malheureusement, Aldrerick ne pouvait pas entendre ce qu’ils disaient. Après le départ de Mark et de sa servante, il assista à la scène du rétablissement de Keene.

Il ne fallait pas trop réfléchir. Mark et son serviteur avaient sûrement un lien avec cela.

Une personne capable de soigner des mutants ratés… Cette nouvelle lui apporterait certainement beaucoup de mérites.

« Tu as fini de regarder ? »

Alderick venait de faire le premier pas pour partir quand cette voix lui parvint aux oreilles.

Il se figea et se tourna vers l’endroit d’où venait la voix et ses yeux se dilatèrent sous le choc.

Comment ?

Sa tête était en ébullition alors qu’il se creusait la tête pour savoir comment il avait été découvert et comment se sortir de cette situation. Aldrerick savait que la personne en face de lui n’était pas quelqu’un avec qui il fallait jouer. De toutes les personnes qui auraient pu le découvrir, celle qui l’avait fait était en fait la personne qu’il voulait dénoncer.

***

Mark se tenait à l’angle opposé du bâtiment et regardait Alderick. Depuis qu’il était en contact avec l’escouade du capitaine Dela Rosa, il n’avait jamais eu envie d’entrer en contact avec cette personne. C’est parce qu’il était très différent des autres soldats sous le commandement du capitaine. Les yeux de cette personne étaient toujours en train de scruter la moindre chose autour d’elle.

Lorsque Mark soignait le fils du capitaine Dela Rosa, toute sa concentration et son attention étaient focalisées sur le traitement, car une seule erreur pouvait déclencher un dommage sur la partie censée être guérie. C’est pourquoi il n’avait pas remarqué l’arrivée de ce type. Mark était sûr que ce type n’était pas là quand il était arrivé avec le capitaine.

Mais après le traitement, il remarqua qu’Alderick les espionnait. Il feignit de partir pour acculer ce rat dans un coin et l’empêcher de s’enfuir.

« Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne fais que patrouiller. »

Alderick répondit à sa question. Sous la lumière de la lune, Mark ne perçut aucune émotion sur le visage de l’homme qui se tenait devant lui. Malheureusement, Mark pouvait détecter chaque vague d’émotion dans l’esprit de ce type. Ce genre de façade ne fonctionnerait pas sur lui.

« Arrête de tourner autour du pot. Une patrouille ne resterait pas cachée derrière ce bâtiment pendant plus de quinze minutes pour surveiller les activités du capitaine Dela Rosa, surtout lorsqu’il a renvoyé tout le monde de cette zone. »

Mark ricana. Ce type le sous-estimait. Avant qu’Alderick ne puisse répliquer, Mark continua.

« Je ne veux pas entendre tes excuses. Ne crois pas que je ne remarquerai pas que tu es différent des autres soldats. Tu es très observateur, rusé, matérialiste et plein d’intelligence. Pourtant, tu essayes de te mettre en retrait, de rester silencieux, ne voulant pas attirer trop d’attention sur toi.

Malgré tes qualités, le capitaine ne t’a pas confié les tâches les plus cruciales et les a seulement confiées à Irène et Joey. Ce n’est pas parce qu’il ne connaissait pas tes capacités, mais parce qu’il ne te faisait pas confiance. Si j’ai bien compris, tu ne fais pas partie de son entourage habituel, n’est-ce pas ? »

Les propos de Mark ne firent pas changer visiblement le visage d’Alderick, mais ses yeux étaient toujours dilatés et son esprit en ébullition. Le soldat savait manifestement qu’il était dans de beaux draps à présent.

« Et alors ? Qu’en est-il ? »

Alderick essaya de maintenir sa façade.

« Pas grand-chose. Je vais juste te dire une affaire que tu ne veux pas enregistrer dans ton esprit, mais tout ce que j’ai dit sont des qualités d’un espion potentiel. J’aimerais donc te demander. Pour qui travailles-tu et quelle est ta mission ? Surveiller les mouvements de l’escouade ? De débaucher des Mutateurs et des Évolués ou de débaucher le scientifique qu’ils étaient censés escorter ? Ou peut-être tout cela à la fois ? »

Mark prit la parole, son rictus se creusant encore plus à mesure que l’esprit d’Alderick devenait plus chaotique. Néanmoins, ce dernier parvenait encore à maintenir sa façade. Il n’y avait presque aucune émotion sur son visage.

« Ce que tu dis ne sont que des accusations sans fondement. Puisque tu es engagé pour aider notre escouade, je ne vais pas poursuivre. Je dois continuer à exercer mes fonctions. »

Alderick commença à partir.

Cet idiot a vraiment fait croire que j’étais à sa disposition.

pensa Mark.

« Odel. »

Mark prit la parole et presque immédiatement, Odelina apparut de l’angle mort de l’autre côté du bâtiment, bloquant la retraite d’Alderick. Elle ne portait pas sa tenue habituelle mais seulement un débardeur de sport pour couvrir sa poitrine malgré la froideur de la nuit. La servante avait déjà enfilé sa tenue de combat et était prête à recouvrir son corps de son armure d’os à tout moment.

« Qu’est-ce que cela signifie ? »

demanda Alderick. Bien qu’il n’y ait pas de rapport de renseignement sur cette servante de Mark, pour qu’elle lui bloque le chemin, cela impliquait que cette femme n’était pas simple non plus.

« Je ne vais pas m’excuser ou quoi que ce soit d’autre. Que tu sois une espion ou non, tu as fouillé dans nos secrets. »

Mark dit ce qui fit immédiatement saisir à Alderick son fusil d’assaut en se préparant à se battre. Ce n’était pas étonnant, il savait ce que Mark sous-entendait et c’était pour l’éliminer afin de garder son secret de pouvoir soigner les mutants ratés à l’abri des autres.

Odelina recouvrit immédiatement tout son corps d’une armure d’os et se prépara à l’affrontement.

Aldrerick fut choqué de la voir se transformer et sut qu’il n’avait aucun moyen de s’échapper. Il pensait qu’il n’aurait qu’à s’occuper de cette femme, mais penser qu’il s’agissait en fait d’un mutateur ! De plus, même s’il avait reçu un entraînement spécialisé, il n’était certainement pas de taille face à Mark qui pouvait affronter et éliminer toute une faction sans recevoir la moindre égratignure en face à face !

Cependant, Alderick, acculé, ne semblait pas craindre de ne pas pouvoir s’échapper. Mark sentit une soudaine poussée d’énergie autour d’Alderick.

Sous les yeux de Mark et d’Odelina, la lumière de la lune qui éclairait le corps d’Alderick se tordit. Son corps commença à disparaître comme s’il était consumé par le néant. En un clin d’œil, Alderick était introuvable.

Odelina fut choquée par cette scène. Quel genre de sorcellerie était-ce là ?

Mark, quant à lui, vacilla un peu. En tant que personne capable de sentir les énergies mentales et émotionnelles des gens, bien qu’il n’ait aucun moyen de les détecter, Mark savait que d’autres personnes ou créatures inexplicables par la science actuelle existaient. Néanmoins, il ne s’attendait pas à en rencontrer un ici. Il comprenait maintenant pourquoi Alderick lui semblait trop différent des autres soldats. Non seulement à cause de son comportement suspect, mais aussi parce qu’il s’agissait d’un autre utilisateur de capacités mentales ou psychiques.

Cependant, Mark ne se laissa pas submerger par la surprise. Après tout, son ennemi ne s’était pas volatilisé, il était toujours là et ils ne pouvaient tout simplement pas le voir.

« Tu ne me tromperas pas Alderick, je sais que tu es… ici. »

Mark pointa soudain son fusil d’assaut sur son flanc alors que le dernier mot de sa phrase entrait dans leurs oreilles.

***

Alderick était vraiment prudent même s’il voulait éliminer la menace qui se trouvait devant lui. Il savait qu’Odelina pouvait être imperméable aux attaques ou même aux balles grâce à son armure, alors il s’attaqua à Mark qui semblait ne pas être protégé. Néanmoins, avant qu’il ne puisse attaquer, le fusil d’assaut dans la main de Mark était déjà pointé sur son corps invisible. Il ne savait pas comment Mark avait pu le trouver, mais il pensait que ce n’était qu’un coup de chance. Il essaya de se déplacer en changeant la direction de son attaque mais le fusil de Mark suivait ses mouvements avec une précision parfaite.

« J’ai fini de jouer. »

La voix de Mark pénétra dans ses oreilles. Elle fut suivie de plusieurs coups de feu étouffés.

L’instant d’après, il ressentit une douleur fulgurante dans les jambes. Il ne pouvait plus se cacher et il apparut à nouveau aux yeux de Mark et d’Odelina, effondré sur le sol, les jambes saignant abondamment de plusieurs blessures par balle.

« Toi… Qu’est-ce que tu es ?! »

Mark entendit la voix d’Alderick qui n’avait pas changé de ton malgré le fait que son esprit était rempli de choc et qu’il endurait la douleur dans ses jambes.

À sa question, Mark ne répondit rien. Soudain, Alderick grimaça de douleur en se serrant la tête. Ses yeux qui fixaient Mark avec horreur se mirent à saigner.

« Toi- ! Tu es aussi un Esper ! »

Alderick ne pouvait plus garder sa façade, son expression et sa voix s’effondrèrent.

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