Auteur : Brother Ling

Traductrice : Moonkissed

Ses doigts qui tenaient le téléphone étaient fins et beaux. Il s’était arrêté un instant et avait répondu : [Y : Fais attention dehors].

Une fois le message envoyé, il avait rangé son téléphone dans la poche de son coupe-vent et avait fait demi-tour. Tout son corps était empli d’hostilité, et il était évident qu’il ne fallait pas jouer avec lui.

« M-Maître Wang ? » Lorsque Mo Dong vit qu’il était soudainement revenu, il posa la tasse de thé qu’il tenait à la main, hébété, et lui demanda : « Tu ne montes pas pour rattraper ton sommeil ? »

Ye Wangchuan se dirigea directement vers le canapé et trouva une place confortable pour s’asseoir. Ensuite, il s’était prit une cigarette et l’avait mordue entre ses lèvres. Il demanda paresseusement : « Où est Torre ? »

Mo Dong n’avait pas encore réagi que Gu San se gratta l’arrière de la tête d’un air hébété. « L’alliance de la chambre de commerce, c’est ça ? »

Torre était le président de l’Alliance de la chambre de commerce. Lorsqu’il n’avait rien à faire, il restait certainement au siège et n’allait nulle part ailleurs.

« Attrapez-le. » Il toucha le briquet, et une grappe de feu d’orchidée s’alluma. Il baissa la tête et alluma la cigarette. Son beau visage était assez dissipé en ce moment, mais c’était un regard sanglant et féroce.

Son corps tout entier dégageait une aura vicieuse.

Mo Dong était d’abord resté stupéfait et sans voix.

Puis, il reprit ses esprits et dit précipitamment : « Maître Wang, n’avais-tu pas dit au début que nous n’alerterions pas l’ennemi et que nous enquêterions d’abord sur la personne qui se trouve derrière lui avant de fermer le filet ? Pourquoi as-tu soudainement… »

Sa réponse fut plate. « J’ai changé d’avis. »

Mo Dong était confus.

Comment Maître Wang avait-il pu changer d’avis sur une question aussi importante ? Il n’y avait aucun signe avant qu’il ne change soudainement d’avis.

Après avoir dit cela paresseusement, Ye Wangchuan l’ignora et se tourna vers Gu San. « Dans quel hôtel se trouve Maître Cheng ? »

La réaction de Gu San fut plus lente que celle de Mo Dong. Il y pensait par habitude. « L’hôtel Paradise, c’est ça ? »

Ye Wangchuan avait décroché son téléphone et avait regardé l’heure. « Je passerai plus tard. »

Gu San acquiesça bêtement.

Les paupières de Mo Dong avaient tressailli. Il avait l’estomac rempli de questions.

Par exemple, Maître Wang n’avait-il pas prévu d’interroger Torre ?

Ils allaient capturer le président de l’Alliance de la chambre de commerce au grand jour. Les autres forces du continent indépendant les remarqueraient certainement.

À ce stade, pourquoi Maître Wang se souciait-il que Torre se rende à l’hôtel Paradise ?

Après que Gu San eut fini de parler, il avait retrouvé ses esprits et avait voulu chercher son téléphone. « Je vais appeler Maître Cheng et lui demander s’ils sont à l’hôtel ».

Ye Wangchuan l’avait arrêté. « Non, je ne cherche pas Maître Cheng. »

Gu San l’avait regardé d’un air confus.

Qu’est-ce que tu veux dire ?

Il finit par poser une question plus cruciale : « Maître Wang, pourquoi ne vas-tu pas chercher Maître Cheng et les autres ? Alors, pourquoi vas-tu à l’hôtel ? »

En fait, Mo Dong voulait lui aussi poser cette question. Il observa immédiatement les moindres gestes de l’homme, comme s’il voulait obtenir une réponse.

Sous leurs regards impassibles, Ye Wangchuan rétrécit les yeux et regarda l’interminable coucher de soleil au loin. Il avait écrasé sa cigarette et l’avait jetée dans le cendrier. Semblant de bonne humeur, il dit doucement : « Qiao Nian est là-bas. »

Mo Dong était abasourdi.

Gu San fut le premier à réagir. Il avait l’air heureux. « Mademoiselle Qiao est dans le Continent Indépendant ? »

Dans son excitation, il avait fait les cent pas, puis s’est arrêté. « Ce n’est pas vrai. Mademoiselle Qiao ne nous a même pas dit qu’elle était venue sur le Continent Indépendant. »

Ye Wangchuan avait gloussé et s’était penché en arrière. Il le regarda paresseusement et demanda : « Tu lui as demandé ? »

Gu San répondit sans réfléchir : « Non ! »

« C’est vrai. » Ses yeux étaient sombres et épais. « Tu ne lui as pas demandé, alors pourquoi te l’aurait-elle dit ? Tu ne lui as pas non plus dit que tu allais sur le continent indépendant. »