Auteur : Brother Ling

Traductrice : Moonkissed

Ye Qichen se sentit lésé. Il avait envie de pleurer, mais il serra les dents et supporta la situation. Il refusa obstinément de pleurer devant sa sœur.

Qiao Nian regarda le petit gars baisser la tête et arrêter de manger. Il ne pleurait pas, mais elle voyait bien qu’il était déprimé. Elle se sentit impuissante et amusée. Elle lui demanda doucement, alors que Ye Lan ne parvenait pas à l’amadouer : « Veux-tu vraiment vivre avec moi ? Je n’aurai peut-être pas le temps de jouer avec toi. »

Ye Qichen leva soudainement la tête. Ses yeux étaient encore rouges, mais leur forme était magnifique. Il avait parfaitement hérité des contours profonds de la famille Ye. Sa peau était claire et tendre, et il était extrêmement mignon. « …Je peux prendre soin de moi ! »

« Tu n’as que cinq ans. Es-tu sûr de pouvoir prendre soin de toi ? »

Qiao Nian ne le traita pas comme un enfant. Elle dit avec une expression sérieuse, « Je pourrais ne pas être capable de m’occuper de toi quand je suis occupée. Ce n’est pas comme si tu pensais que je n’aurais pas le temps de jouer avec toi. Je ne remarquerai peut-être même pas que tu n’as pas mangé. Peux-tu prendre soin de toi ? »

Elle disait la vérité.

Elle oubliait souvent de manger quand elle était occupée.

Elle ne se souvenait même pas de manger. Comment pouvait-elle se souvenir de s’occuper des repas des autres ?

Ye Qichen n’était encore qu’un enfant et continuait de grandir. C’était un problème très réel.

« Oncle Gu San sera là. » Ye Qichen avait déjà pensé à une contre-mesure. Il répondit aux questions de Qiao Nian avec fluidité. « Il reste l’oncle si l’oncle Gu San n’est pas là. »

Il mentionna son oncle avec beaucoup de réticence.

Il était particulièrement réticent.

Il était à deux doigts d’écrire « dédain » sur son visage.

Finalement, il dit calmement : « Si l’oncle Gu San et l’oncle ne sont pas là, j’ai toujours mon téléphone. J’appellerai grand-mère. Je peux prendre soin de moi. »

Le cœur de Ye Lan se serra. Ainsi, dans le cœur de son petit ancêtre, Gu San était plus grand que Ye Wangchuan… Ye Wangchuan était plus grand qu’elle…

Sa grand-mère biologique était en fait à la dernière place !

Ye Lan mit de côté son cœur brisé et regarda à nouveau vers le haut. Elle se redressa et dit à la fille assise en face d’elle, « Nian Nian, oublie si tu es occupée. Je vais dire à Chen Chen que tu n’as pas à te contenter de lui. »

Les grands yeux de Ye Qichen s’assombrirent.

Il était indigné, mais il ne pouvait pas supporter de rendre les choses difficiles pour Qiao Nian. Il retint ses mots.

Voyant son regard s’assombrir, Qiao Nian leva les yeux et regarda Ye Lan. « Ce n’est pas grave. Je ne suis pas particulièrement occupée. Il peut me suivre s’il le souhaite. J’ai juste peur de ne pas pouvoir m’occuper de lui. »

Ye Lan ne s’attendait pas à ce qu’elle accepte. Elle fut agréablement surprise. « C’est bon ! Chen Chen a un téléphone relié à sa smart watch 1. Il m’appellera s’il a besoin de quelque chose. Aide-moi à garder un œil sur lui quand tu seras libre. »

« D’accord. »

Qiao Nian prit ses baguettes et choisit une autre tranche de pomme de terre. Elle la plaça dans le pot de tomates et accepta.

« Je vais essayer. »

Voyant qu’elle avait mis des chips dans le bol de Chen Chen, Ye Lan s’inquiéta d’abord un peu de ne pas pouvoir prendre bien soin des deux jeunes gens vivant avec Ye Wangchuan. Maintenant qu’elle voyait les actions douces et naturelles de Qiao Nian, la dernière inquiétude dans son cœur disparut.

Elle se souvint alors que Qiao Nian allait participer à la compétition. « Nian Nian, quand les résultats de cette compétition de logiciels seront-ils publiés ? »

« Il semblerait que ce soit dans trois jours. »

Qiao Nian se remit à faire cuire ses tripes. L’huile rouge dans la marmite était bouillante, et la saveur épicée et fraîche stimulait ses papilles gustatives, augmentant considérablement son appétit.

Qiao Nian avait toujours aimé la nourriture épicée, et elle en mangeait avec Ye Lan et le petit garçon.

Elle était donc exceptionnellement détendue et sa position assise n’était pas très droite. Ses bras étaient étendus sur la chaise et ses longues jambes étaient croisées sous la table. Elle avait l’air tout à fait décontractée.