Les Chroniques d’un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 06 – Une nouvelle équipe
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― Pourquoi ne m’as-tu pas appelé ? Grande-Gueule explosa, Quand as-tu vu pour la dernière fois le Capitaine San ? »

 

L’homme nous regarda avec scepticisme, haussa les épaules et sourit : 

 

― Arrêtez de me taquiner. Bien sûr que le Maître Wu te l’aurait dit. C’est une entreprise énorme qu’il a mise en place. Pourquoi diable te mentirais-je ?

 

― Que t’a dit précisément le Capitaine San et quand te l’a-t-il dit ? S’écria Grande-Gueule.

 

L’homme nous regarda à nouveau et réalisa que nous n’avions vraiment aucune idée de ce que mon oncle lui avait dit :

 

― Vous ne savez vraiment rien, c’est vrai ? Je n’ai rien de spécifique moi-même. J’ai juste reçu l’ordre du Patron Chu au change du marché noir. Il est là-bas dans le fond, allez lui demander.

 

Grande-Gueule grogna et me dirigea dans un étroit couloir, déverrouillant une porte en fer à son extrémité. Derrière, se trouvait un bureau délabré où un homme chauve d’âge moyen était affalé sur un canapé, en train de fumer. À notre entrée, il jeta le mégot de cigarette par terre, l’écrasa et se leva.

 

― Frère Chu. L’attitude de Grande-Gueule devint instantanément respectueuse. J’étais sûr que c’était l’homme qui avait le message que mon oncle.

 

Chu fit un signe de tête à Grande-Gueule et se tourna ensuite vers moi :

 

― Qu’est-ce qui vous a pris si longtemps ? On s’est tourné les pouces en attendant ces deux derniers jours.

 

Grande-Gueule évoqua brièvement notre voyage et demanda ensuite :

 

― Frère Chu, que se passe-t-il ici ? Qu’avons-nous fait pour mettre la police en rogne ?

 

― Tout d’abord, calme-toi. Tout va bien ici, dit-il en s ‘étirant paresseusement, C’était l’idée de votre Capitaine San, de divulguer un peu d’information à une équipe de la police secrète. Il semble qu’il essaie de saboter les activités d’un groupe d’entreprises concurrent. Par conséquent, tout le marché des antiquités est sur la brèche. Les acheteurs de Maître Wu sont surveillés. Personne ne peut vendre ses marchandises. Je pense qu’il a fait ça pour gagner du temps pour vous les gars.

 

Je jetai un coup d’œil à Grande-Gueule :

 

― Du temps pour quoi ?

 

Frère Chu haussa les épaules :

 

― Qui peut prédire quel genre de complot votre oncle a en tête ? Certainement pas moi, et je travaille avec lui depuis des années.

 

― Le vieux Quatre-vingt-quatorze vient de nous dire que l’équipement était prêt et que tu lui avais dit de le préparer. Maintenant, qu’est-ce que tout ça veut dire ?

 

― Écoutez attentivement. À chaque fois que l’on sait que je prépare une expédition pour obtenir des fournitures, on s’arrange pour tout saboter. Donc, votre oncle s’en est chargé et j’ai ensuite payé quand tout était prêt. Autrement, il y aurait eu des problèmes sans nom et je n’aurais même pas pu acheter une seule pelle.

 

― Mais pourquoi acheter de l’équipement ? Nous n’avons aucun projet de travail en vue. Demandai-je.

 

― C’est pourquoi votre oncle vous a laissé un message, Il nous fit s’asseoir, En fait, il n’avait pas prévu que vous participiez à cela ; C’est l’un des cinq jeux d’équipement qu’il avait initialement prévu d’utiliser lui-même.

 

Il s’arrêta pour allumer une autre cigarette :

 

― Il n’est pas le seul à se préparer pour cette entreprise, il y en a d’autres qui veulent la même chose, et ils ne doivent en aucun cas être sous-estimés. S’il ne se présente pas lorsque le moment sera venu de partir, vous devrez prendre sa place. En aucun cas cet autre groupe ne peut arriver en premier.

 

Un autre groupe ? Je pensai immédiatement à l’entreprise pour laquelle travaillait Ning. Mon oncle avait-il prémédité toute la disparition de la tombe sous-marine pour les distraire de ce qu’il faisait ici ?

 

Grande-Gueule demanda : 

 

― Le Capitaine San vous a-t-il dit qui était l’autre groupe ?

 

― Non, mais je pense qu’il est possible qu’il soit tombé entre leurs mains. Sinon, il serait revenu il y a longtemps. Malheureusement, nous ne savons rien pour l’instant, pas la moindre information qui nous aiderait à comprendre ce qui se passe.

 

Mince ! Me dis-je. Cela avait un air de déjà-vu !

 

― Tout ce que je sais, c’est que vous êtes envoyés dans la chaîne de montagnes de Hengshan, là où se trouve la montagne Changbai, dans le Jilin. J’ai appointé un guide du coin pour vous y emmener.

 

La montagne Changbai ? Je pensai de suite au Palais dans les Nuages de Wang Canghai, qui se dressait apparemment quelque part dans les montagnes de Hengshan. Mais pourquoi devais-je y aller ? Et pourquoi diable cela devait-il avoir lieu en plein hiver ?

 

Voyant mon expression confuse, frère Chu grimaça :

 

― Pour être honnête, je suis moi-même assez perplexe face à ce plan, mais il n’y a qu’une seule chose à faire. Vous devez le suivre pour découvrir ce qui se passe, sinon je suis sûr que votre oncle va mourir.

 

Grande-Gueule me saisit l’épaule avant de demander : 

 

― Quelle est la première étape de ce plan ?

 

― Demain, vous prendrez le train pour Jilin, avec tout le matériel et vous rencontrerez avant de partir l’équipe que votre oncle a rassemblée. J’ai pris en charge tous les détails. Vous n’avez qu’à partir et vous faire discret. C’est le plan de votre oncle, et vous savez qu’il est un expert en la matière, alors ne vous inquiétez pas.

 

Nous sortîmes du bureau. Et je vis beaucoup d’écrans d’ordinateur d’occasion transportés dans le magasin. D’après Grande-Gueule, c’était une façade pour dissimuler les trésors funéraires achetés par des acheteurs. Une grande partie de notre matériel serait cachée de la même manière lorsqu’elle serait mise dans le train.

 

En quittant le magasin, Grande-Gueule semblait préoccupé et il resta silencieux pendant un moment. Lorsque nous descendîmes la rue, il me dit : 

 

― Tu sais, cette entreprise qui a organisé l’expédition de la tombe sous-marine ne me paraît pas très honnête. Penses-tu qu’on pourrait avoir à faire au même groupe que ton oncle essaie de fuir ?

 

― J’ai la même idée que toi, sauf que je pense qu’il y a un groupe plus important derrière cette entreprise qui dirige les opérations. Mais ma préoccupation du moment est de savoir si nous pouvons faire confiance au frère Chu.

 

― J’ai travaillé avec lui pendant longtemps et ton oncle aussi. Tu n’as pas à t’inquiéter à son sujet, m’assura Grande-Gueule, mais les trois autres gars de notre équipe, je me demande bien qui ils sont.

 

― Si c’est oncle San qui les a choisis, ils doivent être corrects.

 

Grande-Gueule secoua la tête : 

 

― Pas nécessairement. Le capitaine San avait l’habitude de dire qu’il fallait passer au moins trois cent soixante-cinq jours avec quelqu’un avant de le connaître réellement. Les gens changent. Tu ne vois pas un homme pendant une semaine et la fois suivante qu’il se montre, il pourrait prévoir de te tuer, surtout les barbares de la profession. Il n’y en a pas beaucoup d’entre nous dont les mains ne sont pas ensanglantées. S’ils sont assez désespérés, ils pourraient enterrer leur propre mère vivante. Qui sait qui nous attend à Jilin ?

 

Le lendemain matin, frère Chu nous conduisit à la gare dans sa propre voiture. A  bord, se trouvait un vieil homme assis à l’arrière. 

 

―  Il me semble familier, fais-je remarqué à Grande-Gueule, Peut-être l’un de nos policiers sous couverture ?

 

Je regardai de plus près l’homme assis en face de moi et j’e senti ma gorge se nouer. C’était Chen Pi.

 

Grande-Gueule le reconnut et le salua par son nom. Le vieil homme se reposait les yeux fermés et ne répondait que par un simple signe de tête.

 

― Qu’est-ce qu’il fout ici ? Chuchota Grande-Gueule à frère Chu.

 

― Maître San l’a engagé pour travailler avec vous. C’est son idée, ne me demande pas pourquoi. » murmura Chu.

 

― Impossible, marmonnai-je, il approche de ses cent ans et il est aveugle. À quoi peut-il bien servir ? Qui sera le prochain membre de l’équipe ? Une femme enceinte de neuf mois ou peut-être quelqu’un en fauteuil roulant ? Mon oncle teste-t-il notre compassion ?

 

Lorsque nous entrâmes dans notre wagon-lit, nous trouvâmes un homme obèse  assis avec un bol de nouilles, qui mangeait bruyamment. Il me regarda, haussa les sourcils et dit : 

 

― Qu’est-ce que c’est que ça, c’est encore toi ?

 

Ma tête commença à me faire mal et j’e senti des vertiges. Pourquoi mon oncle avait-il engagé ce gros ? Je regardai la couchette du haut et une paire d’yeux froids et impassibles me fixa. 

 

Je souris de soulagement en apercevant Poker-face, ce bon vieux Zhang Qilin lui-même, qui plissa les yeux vers moi pendant une seconde, avant de se retourner et de s’endormir.



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