Les Chroniques d’un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 36 – Effondrement
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  1. La grotte dans laquelle nous nous trouvions était sur le point de s’effondrer, et des rochers de différentes tailles nous tombaient dessus ici et là. Si nous restions plus longtemps, je savais que nous risquions d’être ensevelis sous les décombres. Dans une telle situation, avoir un chemin d’accès devant nous était une bonne chose, alors pourquoi s’inquiéter d’autre chose ? Je l’attrapai et criai :

― Pourquoi ne pouvons-nous pas entrer ? Quoi, tu veux qu’on reste ici et qu’on meure ?

― Nous ne savons pas quelle est la situation à l’intérieur. Jette d’abord un coup d’œil et ensuite nous déciderons !

― Nous n’avons pas le temps de nous inquiéter de ça ! Regarde notre situation ! Même si c’est dangereux, nous n’avons pas d’autre choix que d’y aller !

Sur ce, je me penchai et je commençai à le traîner dans la grotte.

Lao Yang attrapa ma main et refusa de bouger :

― S’il te plaît, écoute-moi ! Me supplia-t-il, Tu ne peux vraiment pas aller dans cette grotte !

Puis il commença à me tirer vers l’extérieur. Je devins immédiatement furieux et j’étais sur le point de lui demander s’il avait envie de mourir, mais c’est à ce moment-là qu’un rocher tomba d’en haut. Je me libérai de sa prise au moment où le rocher atterrit entre nous avec un grand bruit, bloquant le trou qui venait d’être créé quelques minutes auparavant.

Je paniquai aussitôt et criai vers lui pour voir s’il allait bien. Après un long moment de silence, je l’entendis gémir et répondre :

― Je vais bien. J’ai juste reçu un coup sur cette putain de tête. Mais ça ne s’effondre plus par ici. Et toi, ça va ? Tu vas bien ?

Je lui répondis que j’allais bien, et je me dirigeai vers l’entrée bloquée pour essayer de repousser les rochers. Ces derniers ne bougèrent pas d’un pouce. Sachant que ce chemin avait été scellé, je regardai autour de moi. J’avais d’abord pensé qu’il s’agissait simplement d’une autre grotte dans la falaise et qu’il y aurait donc une autre sortie, mais je me rendis compte que l’espace dans lequel je me trouvais était très étroit et clos. C’était une crevasse qui s’était formée naturellement dans la roche de la montagne.

J’escaladai les décombres et je réalisai qu’un effondrement s’était probablement produit quelques années auparavant, car tout ce qui aurait pu s’effondrer se trouvait déjà au sol sous forme de gravats.

Je me demandais comment ce serpent géant était assez puissant pour briser les roches dures en quelques coups. Il avait dû causer beaucoup de dégâts aux strates rocheuses environnantes, et même si la roche semblait solide en surface, il y avait un réseau de fissures caché en dessous. Après avoir été frappées par le serpent, les roches ne pouvaient plus résister à la pression et s’étaient finalement effondrées, exposant cette crevasse.

Je levai les yeux et constatai que l’endroit où je me tenais n’était en fait qu’un espace entre deux rochers effondrés, mais d’après la façon dont ils étaient calés dans les parois environnants, ils devaient être très solides, même si le serpent à l’extérieur continuait à s’enfoncer dans la falaise, la seule chose qui tomberait serait de la poussière.

Le serpent semblait avoir utilisé presque toute sa force à ce stade, car ses coups devenaient de plus en plus faibles jusqu’à ce qu’il se calme enfin.

J’étais encore sous le choc, et je me souvins de la façon dont Lao Yang avait tiré sur moi à l’instant. Si je n’avais pas lâché prise à temps, nous serions tous les deux de la viande hachée. Enervé, je lui criais de derrière le rocher :

―  Quel genre de putain d’acrobatie as-tu essayé de faire à l’instant ? Tu as failli nous faire tuer tous les deux !

Le rocher bloquait complètement le chemin de Lao Yang : 

― Mais de quoi tu parles ? Regarde la situation dans laquelle nous sommes. Qu’est-ce qu’on devrait faire maintenant ?

Je poussai certains des rochers pour les écarter et je pus enfin voir le faisceau de sa lampe passer à travers les fissures. Mais le plus gros rocher avait au moins la taille d’une table pour huit personnes, et il y avait à peine un espace entre lui et la paroi. Je pouvais y passer la main, par contre je ne pouvais certainement pas y ramper.

Je ramassai une pierre à proximité et essayai de frapper le gros rocher à plusieurs reprises. Des fragments volèrent, cependant les deux rochers étaient très durs et je n’avançais pas beaucoup. Lao Yang, remarquant que les rochers au sommet du tas de gravats commençaient à bouger, me dit rapidement d’arrêter :

― Vas-y doucement. Si tu continues, tu vas provoquer un autre effondrement.

― Peu importe ce que je fais, le résultat sera le même. Nous pouvons soit mourir écrasés, soit mourir de faim. Ça ne sert à rien de s’en inquiéter.

― Quand même, tu ferais mieux d’arrêter. Avant que nous ne soyons trop épuisés et ne perdions tout espoir, tu devrais d’abord jeter un coup d’œil aux alentours et voir si tu peux trouver quelque chose d’intéressant. Dans l’affirmative, appelle-moi tout de suite.

J’observai autour, mais cet endroit était sombre et je ne voyais que des décombres, alors je lui dis qu’il n’y avait rien.

Il resta silencieux un moment, puis demanda : 

― Il n’y a vraiment rien là ? Regarde de plus près.

― Quoi, tu crois que je te mens ? Cet endroit est à peine assez grand pour contenir un cul. S’il y avait quelque chose ici, je suis sûr que je l’aurais vu.

― Ok, mais regarde quand même attentivement, pendant ce temps, je vais retourner vers l’entrée pour voir s’il y a un endroit un peu épargné par l’effondrement. Peut-être qu’il y aura un espace assez grand pour que nous puissions sortir.

Ensuite, la lumière de sa lampe disparut. J’appuyai mon dos contre le rocher pour me reposer un moment, puis j’avançai plus loin dans la crevasse. Toutefois, après avoir regardé autour de moi, je savais qu’il n’y avait pas de sortie. Il n’y avait aucun doute là-dessus, j’étais définitivement piégé. Les rochers au-dessus de ma tête pesaient plusieurs tonnes, il me faudrait probablement un an pour en sortir.

Ayant marché plus loin à l’intérieur et vu qu’il n’y avait nulle part où aller, je me préparai à faire demi-tour. Mais à ce moment-là, je remarquai quelque chose de peint sur le mur et je me précipitai pour y jeter un œil.

À première vue, je pensais qu’il s’agissait d’une peinture rupestre primitive, semblable à un graffiti, laissée par les anciens qui avaient coulé l’arbre de bronze. Néanmoins, après avoir regardé de plus près, je découvris que ce n’était pas du tout le cas. L’image représentait un avion avec des lettres anglaises à côté. C’était bien l’œuvre de personnes contemporaines.

Je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir perplexe. Qui ferait ce genre de choses dans un endroit comme celui-ci ?

La moitié du graffiti était couverte par le tas de gravats sous mes pieds, alors je déplaçai les rochers pour voir ce qui avait été dessiné, et c’est ainsi qu’apparut un chiffon noir qui ressemblait à un vêtement.

En tirant sur le chiffon, une main humaine desséchée et déjà décomposée tomba. Ses doigts étaient recourbés comme une griffe, comme si la personne avait essayé de sortir des décombres avant de mourir d’épuisement.

J’étais si effrayé que je faillis crier, mais reprenant mon sang-froid, je m’interrogeais sur la présence d’une personne enterrée à cet endroit. Avait-elle été enterrée vivante lors du dernier effondrement ? Qui était-elle ?

Je poursuivis le déplacement des pierres jusqu’à ce que bientôt, un cadavre apparaisse. Il était entièrement décomposé, comme s’il avait été enterré depuis plusieurs années. Non seulement les vêtements sur son corps étaient en lambeaux, mais ils étaient si délavés que je ne pouvais pas dire quelle avait été leur couleur d’origine. À en juger par l’amulette qui pendait à son cou, cette personne était peut-être un pilleur de tombes comme nous.

Le cadavre que j’avais vu au pied de la cascade avait le même degré de décomposition. Ces deux hommes faisaient-ils partie du même groupe ? Il semblait que ce vieux dicton était vrai :  les gens meurent pour l’argent, les oiseaux pour la nourriture. Si les choses continuaient ainsi, je pourrais bien partager leur sort.

Je continuai à creuser jusqu’à en déterrer tout le corps, ainsi qu’un sac à dos qui devait appartenir à la personne. Il était si pourri qu’il était pratiquement sans un fil intact, et il n’y avait presque rien à l’intérieur à part un mystérieux résidu noir. Lorsque je le retournai, un journal intime glissa d’une poche intérieure et tomba sur le sol.

La couverture était en morceaux, mais heureusement, le papier était encore en bon état et les mots écrits au stylo à bille bleu encore lisibles. Je commençai donc à le feuilleter. Les premières pages contenaient quelques lieux géographiques et des numéros de téléphone, mais en feuilletant le verso, je fus surpris : des entrées y figuraient, et la première avait été écrite trois ans auparavant.

L’écriture de cette personne était quelque peu enfantine, comme si elle n’était pas très douée pour écrire. De plus, chaque entrée ne comportait qu’une centaine de mots. Je parcourai rapidement quelques pages, effleurant le texte, et je sentis un frisson me traverser l’échine.

Le journal ne mentionnait pas la façon dont cette personne était arrivée en ce lieu, mais le moment où elle fut piégée dans cette grotte. Elle indiquait occasionnellement certaines de ses expériences précédentes avant son arrivée.

D’après l’une des entrées, il y avait un total de dix-huit personnes dans leur groupe : Sur les dix-huit personnes qui sont venues ici, je suis le seul qui reste. Il était également mentionné qu’ils n’avaient pas suivis le même chemin que nous, mais étaient entrés par un énorme trou caché dans des racines aériennes, dans la forêt de banians au sommet de la montagne.

Ça devait être la forêt de banians dont Lao Yang avait parlé auparavant. Nous n’avions pas eu l’occasion de prendre cette route, alors je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait une chose aussi étrange. Si nous l’avions su plus tôt, nous n’aurions pas eu besoin de nous donner tant de mal.

Cependant, après avoir lu les entrées du journal, je ne pouvais m’empêcher d’être heureux de ne pas avoir pris cette itinéraire, car selon l’auteur de cette écriture, le chemin qu’ils avaient pris était extrêmement dangereux. Sur les dix-huit personnes qui avaient commencé le voyage, uniquement six avaient survécu. Toutes les autres étaient mortes en chemin.

Je me dis que cet énorme trou se trouvait probablement dans l’un des vieux banians au milieu de la forêt, ceux dont Lao Yang disait qu’ils étaient si larges qu’il faudrait plus d’une douzaine de personnes se tenant par la main pour en faire le tour. Il n’était pas clair si ces banians constituaient la forêt, ou s’ils faisaient partie d’une forêt beaucoup plus grande. Après que ce groupe soit descendu, il semblait avoir fait exactement le contraire de nous qui avions grimpé directement depuis le bas de l’arbre de bronze alors qu’ils avaient dû descendre du haut.

En poursuivant ma lecture, je fus surpris de constater qu’après n’avoir rien trouvé sur l’autel sacrificiel, ils étaient descendus jusqu’à la promenade en planches. Mais quand ils atteignirent les niveaux inférieurs, ils trouvèrent la promenade submergée, un vrai bassin profond rempli d’eau verte dont on ne pouvait voir le fond.

Ils plongèrent dans le bassin et ne virent aucun espoir d’atteindre le fond sans équipement approprié. Ils avaient apporté un peu de matériel de plongée, mais ce n’était pas suffisant pour aller jusqu’à cette profondeur. Ils essayèrent tout de même, mais durent abandonner.

Une fois que les six personnes refirent surface, elles furent stupéfaites de constater que le niveau de l’eau avait considérablement baissé pendant leur plongée, et que la passerelle où elles avaient posé leur équipement se trouvait désormais à six ou sept mètres. Ils ne s’attendaient pas à ce qu’une telle chose se produise, aussi avaient-ils laissé toutes les cordes dans leurs sacs et n’en avaient pas emporté. Voyant leur équipement si loin, ils commencèrent à paniquer.

Alors que le niveau de l’eau continuait à baisser rapidement, ils se dispersèrent. Certains grimpèrent sur l’arbre de bronze tandis que d’autres coururent dans les grottes qui parsemaient la falaise. À ce moment-là, le propriétaire de ce journal entra dans la grotte où je me trouvais, mais malheureusement, il n’y resta pas longtemps du fait du python géant ressemblant à un dragon qui venait de surgir du bassin et de se glisser le long de l’arbre de bronze. Il pouvait entendre les cris terrifiés de ses compagnons et les bruits de tirs au loin, cependant, il était trop effrayé pour quitter la grotte et il se cacha plus profondément dans l’eau.

La catastrophe les prit tous au dépourvu, mais ses compagnons étaient tous des desperados. En combattant le python géant, l’un d’entre eux déclencha une série d’explosifs avant de mourir. Ils avaient été préparés à l’origine pour faire sauter la montagne afin d’atteindre le tombeau, et ils avaient donc une grande puissance de feu. Par conséquent, une fois explosés, l’onde de choc provoqua l’effondrement de la grotte où il se cachait.

Le propriétaire du journal fut pris dans l’explosion et finit par s’évanouir pendant un moment. Quand il se réveilla, il se trouva piégé et seul. Avec une explosion aussi violente, il ne s’attendait pas à ce que ceux qui étaient dehors aient survécu. De plus, il n’avait pas de réel objectif en tête lorsqu’il décida de devenir pilleur de tombes, il n’avait donc aucune connaissance ou compétence pour se sortir de cette situation. Il était également impossible que quelqu’un vienne le sauver. Lorsqu’il réalisa cela, il déprima.

Le contenu du journal devint ensuite un peu ennuyeux.

Il fut piégé dans la crevasse pendant sept jours. Manquant de nourriture, il avala presque tout immédiatement. Peu de temps après, la soif et la faim l’assaillirent, puis la batterie de sa lampe succomba. Alors qu’il était assis dans l’obscurité, sachant que sa mort approchait à grands pas, il ne put s’empêcher de penser à sa mère. Une vague insurmontable de chagrin le submergea, sachant que personne ne prendrait soin d’elle.

Quelques jours plus tard, la faim commença à le faire délirer. Puis, un jour, il se réveilla et ressentit une soif insupportable. Il ne savait pas combien de temps s’était écoulé, mais il avait tellement soif qu’il ramassa étourdiment sa gourde à sec depuis longtemps et prit quelques gorgées. C’est à ce moment-là qu’un miracle se produisit. De l’eau douce et fraîche sortit de la gourde. Il ignorait ce qui se passait, mais il but goulûment pendant plus de dix minutes sans que l’eau ne manque.

Il pensa qu’il rêvait, ou peut-être qu’il était si près de mourir qu’il avait des hallucinations, mais ce n’était pas une mauvaise façon de partir. Et il se dit que puisqu’il rêvait, il y avait peut-être encore de la nourriture dans son sac. Il mit alors la main à l’intérieur et commença à fouiller, pour découvrir que le sac où il avait mis sa nourriture était complètement plein. Fou de joie, il mangea avec tellement de frénésie qu’il faillit s’étouffer.

Petit à petit, il se rendit compte que tout cela n’était pas un rêve. Au début, il pensait que Dieu était apparu pour le sauver, mais plus tard, il ne put se défaire du sentiment que quelque chose clochait. Après un certain temps, il réalisa finalement que toutes ces choses avaient à voir avec ses pensées, toutefois, ça ne fonctionnait pas à chaque fois. Par exemple, lorsqu’il voulait manger quelque chose en particulier, cette chose n’apparaissait pas, mais lorsqu’il prenait la nourriture dans son sac, il trouvait souvent de la nourriture qu’il aimait, même s’il n’y avait rien dans le sac précédemment.

Il débuta une analyse du phénomène et commença à faire des expériences de pensée jusqu’à ce qu’il découvre progressivement qu’il avait la capacité de matérialiser les choses. Il décrivit le processus expérimental compliqué dans les moindres détails, pourtant à la fin, il n’arriva pas à la conclusion logique qu’il pouvait matérialiser les choses. Au lieu de cela, il pensa être devenu un dieu.

Les gribouillis sur la paroi rocheuse avaient été dessinés à cette époque, je pensais donc qu’il les avait faits par pur ennui.

À la fin de son journal, il écrivit qu’il utiliserait cette capacité pour essayer de sortir de la grotte. S’il réussissait, il serait comme Superman, mais s’il échouait, il y mourrait. Je ne savais pas quel genre d’expérience il réalisa à la fin, néanmoins, d’après ce que j’avais trouvé, il semblait qu’il avait échoué.

Avoir quelqu’un avec une telle capacité dans le monde réel était-il une bonne ou une mauvaise chose ? Quoi qu’il en soit, voir ce corps et penser à ma propre situation me donna des frissons. Je n’avais pas de nourriture sur moi, je ne pourrais probablement pas tenir sept jours. De plus, même s’il y en avait assez, je resterai toujours coincé indéfiniment. Ce serait mieux de mourir rapidement et sans douleur.

Je posai le journal, fouillai dans les poches du cadavre et trouvai un téléphone portable avec une batterie morte. Après l’avoir jeté, je sortis un portefeuille qui contenait encore de l’argent. Tout pourrit dans le monde sauf les RMB, me dis-je. Quel est le sens de la vie ?

La carte d’identité de la personne était encore dans le portefeuille, alors je la sortis pour voir quel était le nom de ce malheureux. Lorsque j’allumai ma lampe de poche, je remarquai que la photo de la personne était floue, mais le nom toujours clair : Xie Ziyang.

Ce nom de famille était vraiment peu commun. Ce Xie Lianhuan, mort dans la tombe sous-marine, avait aussi ce nom de famille. Je regardais la date de naissance de l’homme et je vis qu’il était encore assez jeune. Ah, quel dommage.

À cet instant, un faisceau de lumière apparut derrière moi. Lao Yang était revenu :

― Vieux Wu ! J’entendis sa voix dire de derrière le rocher :

― Qu’est-ce que tu regardes ?



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