Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 242 – L’Appel à l’aide
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Vol 2 : L’Homme Sans Visage / Chapitre 242 – L’Appel à l’’aide

Dans le temple à moitié effondré, seuls quelques piliers de pierre restés intacts soutenaient la moitié du hall principal à l’entrée de laquelle se trouvait un autel fissuré.

Au centre de celui-ci trônait une immense croix noire et dessus, un homme suspendu la tête en bas. On pouvait voir, à l’endroit de ses chevilles, de ses cuisses et de son torse, dépasser des pointes de métal rouillé, bien visibles, accompagnées de taches de sang d’un rouge vif.

Derrick comprit qu’il s’agissait d’une représentation du Créateur Déchu, mais il ne put s’empêcher de baisser les yeux pour examiner le visage de la statue.

Le nez, la bouche et les oreilles étaient flous, à l’exception des yeux, sculptés avec une étrange précision.

Ceux-ci étaient fermés, comme s’il souffrait de culpabilité et de douleur.

– « Détournez les yeux, ne vous attardez pas sur la statue d’un dieu maléfique ! » lui chuchota Colin.

– « Bien, Votre Excellence », répondirent les quelques membres de l’équipe qui obtempérèrent aussitôt.

Même si la Cité d’Argent avait, au cours de ses explorations, découvert de nombreuses villes en ruines et des écrits évoquant des dieux maléfiques, la plupart des habitants n’avaient encore jamais vu de statues de ces fameux dieux.

Ce qui restait du temple n’étant pas très vaste, les explorateurs se séparèrent en groupes de deux ou trois et terminèrent les recherches sans rien trouver d’anormal.

Voyant cela, Colin, le chef du Conseil des Six réfléchit quelques secondes.

– « Allons voir les souterrains », dit-il en tirant de son sac à dos l’une des deux épées qu’il avait emportées et qu’il enduisit d’un onguent argenté grisâtre.

Puis il sortit d’un compartiment caché de sa ceinture un petit flacon métallique, le déboucha et avala le contenu de la potion.

Derrick eut alors l’impression que les yeux bleu pâle du chef devenaient un peu plus brillants.

Les membres de l’équipe se préparèrent avec le plus grand soin. À la lumière des quatre lanternes en peau de bête, ils empruntèrent les escaliers situés sur le côté gauche de la statue et descendirent dans le souterrain.

Derrick, qui tenait une lanterne et marchait devant sur la gauche, s’enfonça prudemment dans l’obscurité.

Le bruit de ses pas et de ceux de ses compagnons résonnait sur les marches de pierre, produisant un écho lointain et vide.

Les échos ne subissant aucune interférence, cela mettait en évidence le silence absolu qui régnait en contrebas. Cependant, dans le cœur des membres de l’équipe d’exploration, c’était comme si l’on frappait à la porte. La quête d’un secret enfoui depuis un nombre incommensurable d’années les rendait extrêmement tendus.

Ils marchaient sans aucune notion du temps lorsqu’enfin, Derrick vit que le chemin devant lui s’était aplani. Il aperçut également les peintures murales récemment découvertes dont avait parlé Darc Regence, le jeune homme corrompu.

Celles-ci s’étendaient sur deux côtés du mur. Colorées et lugubres, elles semblaient anciennes comme si elle avait connu les vicissitudes de la vie.

Le regard de Derrick fut immédiatement attiré par l’une des fresques.

Sur le mur de gauche, juste devant lui, on pouvait voir, au centre, une croix d’un blanc pur. Tout autour, c’était comme une mer noire où les hommes, les bras tendus, se débattaient en se noyant.

Le Créateur Déchu était suspendu à la croix, tête en bas et comme sur les statues du monde extérieur, on pouvait voir des clous rouillés et des taches rouge sang.

Mais sur cette représentation, le Créateur Déchu était entaché d’une trace noire due à l’érosion et qui avait en partie noirci le blanc de la croix.

Par ailleurs, celle-ci soutenait un lambeau de terre brumeux où d’innombrables humains étaient agenouillés, en prière.

Autour de la fresque, au plus profond de l’obscurité, on pouvait voir six personnages qui ressemblaient à des dieux maléfiques.

Dans le coin supérieur gauche se trouvait une femme vêtue d’une robe noire classique. Superposés mais sans complexité, ses vêtements étaient recouverts d’un éclat étoilé. Son corps, relativement éthéré, semblait onduler vers l’extérieur et son visage était flou, comme si elle portait un masque sans traits.

Les ténèbres autour d’elle s’intensifiaient et l’on pouvait voir, l’un après l’autre, apparaître d’étranges yeux.

Juste au-dessus se tenait un jeune homme vêtu d’une robe d’un blanc immaculé. Son visage était peint d’une teinte d’or pur et des tentacules lumineux sortaient de sa peau.

Il tenait dans ses mains un livre d’un vert putride et une lance rayonnante, sa poitrine et son dos étaient inversés.

Dans le coin supérieur droit se trouvait un monstre tenant un trident, à la tête de pieuvre, aux yeux écarquillés et au corps enveloppé d’éclairs.

Sa cape était faite des plumes d’innombrables oiseaux et ses pieds reposaient sur des vagues issues des ténèbres.

En bas à droite se trouvait une femme souple et belle. Sa poitrine bombée faisait ressortir ses vêtements. Elle tenait dans ses bras un bébé en décomposition, et à ses pieds, des épis de blé noirs, de l’eau de source où se tortillait de la chair, des herbes dégoulinantes de pus et des animaux s’accouplant sauvagement.

Juste en dessous se trouvait un vieil homme coiffé d’une capuche qui laissait entrevoir sa bouche, ses rides et sa barbe blanche.

Il tenait un livre ouvert sur lequel on pouvait voir un œil, symbole de l’omniscience.

À première vue, ce vieil homme était tout ce qu’il y a de plus normal, mais le sourire qu’il arborait avait quelque chose d’étrangement maléfique.

En bas à gauche se dressait un guerrier géant à l’armure en lambeaux. Il tenait une longue épée et était assis sur un trône sur fond de sombre crépuscule.

Cette fresque explique qu’au moment du Cataclysme, les dieux maléfiques sont montés de l’Abîme. Afin de sauver les habitants du monde, le Créateur Déchu a subi la grande majorité des péchés et de la douleur, et de fait, a montré des signes de corruption et son image a changé…Mais à mon avis, de tous les dieux maléfiques, c’est le pire…

Sa lanterne à la main, Derrick, tout en marchant, examinait les peintures murales : elles correspondaient parfaitement à la description de Darc Regence, le thème central étant que l’endroit où ils se trouvaient n’avait pas été abandonné par les dieux. Au contraire, il avait été béni par le Créateur et préservé la civilisation durant l’apocalypse.

Cela dit, Darc Regence n’en avait que brièvement fait mention et n’avait pas donné tous les détails représentés sur ces murs.

Ce faisant, Derrick ne baissait pas la garde. Il était prêt à réagir immédiatement en cas d’accident.

À la faible lumière jaune des bougies, couloir après couloir, salle après salle, chambre après chambre, les explorateurs s’enfoncèrent dans les sous-sols du temple.

Soudain apparut devant eux une porte de pierre grise entrouverte.

Devant celle-ci poussait une grappe de magnifiques objets en forme de champignons. Ils avaient la taille d’une paume de main, avec des tiges blanches et des têtes d’un rouge vif où scintillaient de taches couleur d’or sombre.

La vue de ces “champignons” mit en appétit les membres de l’équipe. Ils n’avaient qu’une envie : se précipiter, en arracher un pied et le mettre dans leur bouche.

Plusieurs d’entre eux ravalèrent leur salive.

Cependant, la plupart de ceux qui avaient eu la chance de faire partie de l’équipe bénéficiaient d’une riche expérience et d’une Séquence relativement élevée. Ayant reçu un avertissement, l’un d’entre eux se leva aussitôt et dit à voix basse :

– « Ce sont des chairs putrides et des scalps chevelus. »

Derrick connaissait ce coéquipier appelé Joshua. Lors d’une exploration, celui-ci avait réussi à se procurer un objet occulte.

Joshua tendit sa main gauche gantée d’écarlate vers la porte.

Dans un éclair de lumière, une boule de feu prit aussitôt forme, jaillit et atterrit droit sur ces “champignons” extrêmement tentants.

Le sol trembla légèrement et le brasier s’étendit sur deux mètres.

Lorsque le feu s’apaisa, tous les champignons avaient disparu. Il ne restait que des lambeaux de chair et de sang. Tous les Transcendants qui avaient bien failli céder à la tentation, en furent dégoûtés.

Colin, le Chasseur de Démons, n’intervenait pas dans ce que faisait l’équipe. Il observait tranquillement, hochant la tête de temps en temps.

– « Pourquoi des champignons faits de chair et de cheveux ? D’où proviennent cette chair et ces cheveux ? », marmonna Joshua, confus.

Un membre de l’équipe fit une supposition audacieuse.

– « Des premiers habitants de cette ville ? »

C’est possible… Peut-être est-ce leur réduction à l’état de chair et de cheveux qui a causé leur mort… se dit Derrick.

Après une brève discussion, les explorateurs formèrent plusieurs groupes et nettoyèrent le devant de la porte de pierre.

Cela fait, ils se regroupèrent et passèrent lentement le seuil, prêts, à tout moment, à engager le combat.

Derrière la porte se trouvait comme une sorte d’autel. La lumière dissipait à grand peine l’obscurité de l’endroit qui semblait dissimuler quelque chose d’inconnu.

Au-dessus de l’autel se dressait une croix noire ornée d’un Créateur Déchu à l’envers.

Lanterne à la main, Derrick, qui était le plus proche, jeta instinctivement un coup d’œil.

Soudain, son regard se figea. La représentation du Créateur Déchu ici était différente de celle qu’il avait vue à l’entrée :

Ses yeux étaient ouverts !

Ils étaient rouge sang et les pupilles noires qui, comme s’il était vivant, fixaient tous ces intrus.

Derrick entendit claquer des dents.

Il pensa d’abord qu’il s’agissait d’un membre de l’équipe, mais très vite, le jeune homme s’aperçut que c’était lui qui tremblait !

Même s’il ne savait pas grand-chose du danger que représentait ce dieu maléfique, ses dents s’étaient mises à claquer.

Il en fut de même de ses coéquipiers.

Au même moment, un peu de poudre s’éleva dans l’air et Colin serra le poing.

Il y eut un bruit de tonnerre, et Derrick et les autres reprirent brusquement leurs esprits.

Avant même qu’ils n’aient eu le temps d’examiner l’endroit, des pleurs se firent entendre, venues de derrière l’autel.

Dans un silence glacial, le Chasseur de Démons ordonna calmement :

– « Derrick, Joshua, allez jeter un coup d’œil. »

Un frisson parcourut Derrick, qui, sa lanterne dans une main et la Hache de l’Ouragan dans l’autre, contourna lentement l’autel accompagné de son coéquipier.

À mesure que la lumière dissipait les ténèbres, ils aperçurent, recroquevillée derrière celui-ci, une silhouette noire.

Ils firent deux pas en avant et virent enfin ce qu’était cette ombre.

C’était un enfant de sept ou huit ans aux doux cheveux blonds.

Il ferma les yeux comme s’il n’était pas habitué à la lumière et tout excité, leur cria :

– « Sauvez-moi, sauvez-moi… »

Les pupilles de Derrick se contractèrent et à la pensée de l’appel à l’aide qu’il avait entendu plus tôt dans l’obscurité, il leva instinctivement sa hache.

C’est alors que Colin fit un pas en avant et demanda d’un ton grave :

– « Qui es-tu ? »

– « Je m’appelle… Je m’appelle Jack… », répondit l’enfant, comme s’il se souvenait.

Le dîner terminé, Klein enfila son manteau, mit son chapeau et se prépara à sortir.

Il avait l’intention d’aller voir Sharron, de résoudre le problème du baronnet qui creusait un tunnel et de demander des indices au sujet des sirènes. Il lui fallait régler ces questions avant que le détective Sherlock Moriarty ne parte en “vacances” dans le sud.

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