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Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 172 – Prisonnier et Garde
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Chapitre 172 – Prisonnier et Garde

Impossible. Je ne suis allé nulle part… Les longs bras du malheur seraient-ils venus jusqu’à moi ? Klein esquissa une grimace qui ne convenait guère au personnage de Gehrman Sparrow. Il retint de justesse un halètement.

La seule chose qui l’en empêcha était que cela provoquerait un certain émoi, faisant que les « ennuis » découvriraient sa cachette !

N’étant plus un Faucon de Nuit novice, il se décida rapidement. Il retint son souffle, se redressa lentement et se glissa sur le côté de la porte métallique, sans un bruit. En toute discrétion, il tourna son regard vers la provenance des pas.

Il estimait que, puisqu’il n’était pas forcément utile de se cacher et d’éviter la confrontation, il devait évaluer le danger qui l’entourait afin de faire le meilleur choix !

Les deux minuscules soleils dans ses yeux pâlirent tandis que Klein patientait près d’une minute, entendant les pas devenir plus lourds et plus distincts. Peu après, il perçut le fracas d’un battant métallique heurtant le mur.

Ensuite, il vit une silhouette massive apparaître sur la droite du couloir.

La silhouette, haute de près de deux mètres cinquante, était revêtue d’une armure noire couvrant tout le corps. Le froid qu’elle dégageait semblait tangible, tel celui d’un gigantesque chevalier.

Son aura était ramassée, et il demeurait impassible comme les abysses. À l’emplacement de ses yeux vacillaient deux lueurs rouge sombre. Dans sa main reposait une longue et large épée noire.

Craaac !

Il poussa la grille métallique d’une cellule et y pénétra. Il fit le tour du cachot, comme à la recherche de quelque chose.

Bon sang… Cherche-t-il un prisonnier en particulier ? Je vais finir par être découvert si cela continue… Klein hésita un instant et se demanda s’il devait quitter la cellule pour chercher une issue avant que la silhouette ne s’approche, ou bien lancer une attaque furtive pour l’éliminer d’un seul coup avant de retourner se tapir dans un coin en attendant la fin du rêve.

Après avoir estimé le temps qu’il lui restait pour réfléchir, Klein retira rapidement le pendentif de topaze à son poignet gauche et se mit à procéder à une divination d’une voix que lui seul pouvait peut-être entendre.

« Ce chevalier de tout à l’heure est très puissant. »

Après l’avoir répété rapidement sept fois, Klein rouvrit les yeux et vit le pendentif de topaze tourner dans le sens horaire à haute fréquence, avec de larges oscillations.

Cela signifiait que la cible était une existence extrêmement dangereuse !

Sans l’ombre d’une hésitation, Klein utilisa les pouvoirs de Transcendant d’un Clown et contrôla ses muscles pour entrouvrir la grille métallique sans provoquer la moindre vibration supplémentaire.

Profitant du moment où l’entité en armure noire entrait dans une autre cellule, il se glissa silencieusement dans le couloir et, le corps courbé, partit rapidement sur la gauche.

Dans l’immense obscurité, tout en guettant la moindre agitation derrière lui, il conserva une allure furtive et rapide, prit un coude de couloir puis arriva devant une porte métallique s’ouvrant vers l’extérieur. Elle avait tout l’air d’un point de sortie.

Après avoir tenté de pousser puis de tirer, Klein constata que la porte n’était pas lourde, mais verrouillée.

Après deux secondes de réflexion, il sortit la clé ramassée dans sa cellule, l’introduisit dans la serrure et la tourna sans grand espoir.

Un léger déclic se fit entendre : le verrou venait de céder.

Ça marche ? Même si c’est un rêve, on ne peut pas quand même trouver au hasard une clé qui ouvre une porte importante… J’avais d’abord prévu de plier un morceau de papier, de l’insérer dans la serrure et de la scier petit à petit… Klein poussa lentement la porte tout en se moquant intérieurement, perplexe.

À sa grande déception, ce qui se cachait derrière la porte métallique n’était pas une sortie, mais un hall encombré de bric-à-brac.

Refermant la porte derrière lui au passage, il la verrouilla de nouveau puis contourna les objets éparpillés au hasard, à la recherche d’une autre porte ou d’un passage.

Quelques secondes plus tard, il aperçut dans un coin une discrète porte de bois noir. Il s’en approcha prudemment et tendit la main vers la poignée.

La scène intérieure s’imposa naturellement à son esprit : un débarras, avec à droite un miroir de plain-pied, et, à droite de celui-ci, une silhouette vêtue d’une courte robe de lin.

Il y a quelqu’un ? Le prisonnier évadé ? Contraint de quitter sa zone de confort, Klein décida de prendre, dans une certaine mesure, l’initiative ; aussi tourna-t-il doucement la poignée et poussa la porte de bois noir.

Il entendait ainsi recueillir des informations sur la situation générale afin de savoir où combattre ou s’enfuir le moment critique venu.

« Qui est-ce ? » demanda hâtivement mais à voix basse la silhouette vêtue d’une courte robe de lin. Sa voix était empreinte de désespoir et de douleur.

« Un aventurier », répondit brièvement Klein.

Il avait déjà utilisé sa vision nocturne pour discerner les traits de la silhouette.

C’était un homme au visage buriné. Des rides barraient son front ainsi que les coins de ses yeux et de sa bouche, mais sa chevelure, d’un noir de jais lustré, ne comportait pas la moindre mèche grise.

Sa courte robe de lin était ancienne et simple. Son expression, déformée par la douleur, révélait deux yeux d’un noir pur, peu communs, emplis d’une surprise et d’une perplexité non dissimulées.

« Un aventurier ? »

« Pourquoi seriez-vous ici ? »

Klein conserva une certaine distance avec l’homme — qu’il était difficile de dire s’il était jeune ou vieux —. Il se tint près de l’entrée et le dévisagea.

« Avant d’interroger autrui, il est d’usage de se présenter. »

En tant que Sans-Visage, le simple fait de l’avoir observé quelques instants lui avait permis de mémoriser ses traits : outre cette chevelure discordante et ces rides, l’homme portait une vieille cicatrice hideuse sur la joue.

L’homme sursauta puis jeta un regard inquiet vers le hall.

« Vous feriez mieux de fermer la porte. Nous ne devons pas être attrapés par ce démon, sinon… »

Les muscles de son visage tressaillirent visiblement, comme s’il se remémorait quelque chose d’affreux.

« Démon ? » murmura Klein en tendant la main derrière lui pour refermer la porte de bois noir.

L’homme poussa un soupir de soulagement et esquissa un sourire amer.

« Je vous prie de m’excuser. J’ai effectivement manqué de courtoisie. »

« Je me nomme Leomaster, ascète d’une organisation religieuse. »

« Une organisation religieuse ? À vous voir, vous ne semblez pas dévot d’une des sept divinités. » Klein releva un problème dans son choix de mots.

S’il avait été ascète de l’une des sept divinités, il l’aurait déclaré tout simplement. Même le Grand Prêtre de l’Église du Soleil Ardent Éternel et les évêques de l’Église du Seigneur des Tempêtes ne se seraient pas immédiatement écharpés en un endroit aussi dangereux.

Leomaster eut un rire auto-dérisoire : « En effet. J’adore le Créateur originel. “Il” est un être omnipotent et omniscient, la source de toute grandeur. “Il” est le Commencement et la Fin. “Il” est le dieu de tous les dieux ! »

Cela… En entendant la vénération que cet homme portait au Créateur originel, la première pensée de Klein fut l’Ordre des Ermites du Crépuscule.

Cependant, il existe aussi quelques petites dénominations sur les continents Septentrional et Méridional. Bien des gens croient au Créateur originel… Klein réfléchit, puis demanda : « Quel est le nom de cette organisation religieuse ? »

« Comment avez-vous atterri ici ? »

Leomaster hésita un instant avant de déclarer : « À l’extrême est de la mer de Sonia repose mon Seigneur. “Sa” montagne sacrée y est dissimulée quelque part. J’ai mené un pèlerinage jusqu’ici afin d’être témoin de Ses miracles et de me racheter.

« C’était peut-être une épreuve nécessaire. Ce démon nous a capturés et, l’un après l’autre, nous sommes morts…

Plus tard, j’ai profité d’une occasion pour m’évader de ma cellule et me cacher ici, attendant le départ du démon. »

Klein réfléchit un instant avant de demander : « Connaissez-vous le nom de ce démon ? Quelles sont ses caractéristiques ? »

« Lui ? » Leomaster secoua la tête, un peu perplexe. « J’ignore son nom exact, mais de nombreux pèlerins semblent le connaître. Ils l’appellent le Saint des Ténèbres. »

Saint des Ténèbres ? Un demi-dieu ? S’agit-il du rêve de Leomaster ou de celui du demi-dieu ? Au vu du résultat de ma divination, il s’agit vraisemblablement du second. Sans cela, la situation ne serait pas si périlleuse… Klein s’apprêtait à poursuivre son interrogation sur l’organisation de Leomaster et à déterminer les pouvoirs de Transcendant du Saint des Ténèbres lorsqu’il remarqua soudain, du coin de l’œil, le miroir de plain-pied faisant face à l’ascète.

En mysticisme, les miroirs étaient des passages reliant des mondes cachés et inconnus, susceptibles de causer de terribles accidents ; aussi Klein, plongé dans un rêve dangereux, s’en approcha prudemment, projetant d’employer les pouvoirs d’un Prêtre de Lumière pour détruire l’objet.

« Non, n’en faites rien ! » Leomaster, ayant deviné l’intention de Klein, s’exclama tout bas, horrifié. « Sans lui, je… je mourrai sur-le-champ ! »

Ah ? Klein regarda à nouveau le miroir, perplexe.

Bien que l’environnement fût anormalement sombre, le miroir renvoyait distinctement deux silhouettes. L’une était Leomaster, avec ses multiples rides et sa chevelure d’un noir de jais ; l’autre, Gehrman Sparrow au visage maigre, aux cheveux noirs et aux yeux bruns, coiffé de sa casquette.

À cet instant, le Gehrman Sparrow du miroir inclina lentement la tête alors que Klein demeurait immobile. Il lui adressa un sourire profond et sinistre !

La surface du miroir ondula soudain tandis qu’une main en surgissait.

Le temps d’un battement de paupières, le Gehrman Sparrow, son parfait sosie, sortit du miroir en rampant. Son visage, voilé par l’obscurité, était empreint d’une sinistre malveillance !

Effrayant… Malheureusement, je ne ressemble pas à Gehrman Sparrow ; vous avez donc échoué à m’effrayer… Si Zhou Mingrui était sorti du miroir, j’aurais peut-être été réveillé de frayeur… Klein contempla calmement son double et leva la main gauche, enveloppée d’une couche de lumière solaire.

Le Gehrman Sparrow sinistre sourit à son tour et leva également la main gauche, faisant surgir sur son gant une obscurité à la fois splendide et maléfique.

Il s’agissait des pouvoirs d’un Baron de la Corruption !

Mon clone ? pensa Klein en levant la main droite, impassible.

Sorti de nulle part, un court sceptre d’un blanc laiteux apparut dans sa paume, serti à son extrémité de « gemmes » bleu azur.

Sceptre du Dieu des Mers !

Bien que ses actions dans un rêve dussent obéir à une certaine logique pour produire l’effet voulu, Klein soupçonnait que ce monde illusoire fût incapable d’influer sur l’espace mystérieux ni sur la Brume Grise. Il tenta donc de simplifier le processus rituel, se disant que le Sceptre du Dieu des Mers était conservé dans une zone unique analogue du monde spirituel, d’où il pourrait le récupérer à volonté.

La réussite de son essai ravit Klein : le monde onirique était effectivement incapable de distinguer une zone unique du monde spirituel de l’espace au-dessus de la Brume Grise. Le Sceptre du Dieu des Mers, cet Artéfact Scellé de niveau demi-dieu, fut ainsi « récupéré » sous le simple postulat qu’il lui appartenait.

Cela fonctionne vraiment… Sinon, j’aurais dû livrer un combat acharné… Klein poussa un soupir de soulagement intérieur.

Il estimait de même que le miroir était incapable de reproduire quoi que ce soit lié à la Brume Grise.

Le sinistre Gehrman Sparrow le fixa, hébété. Par réflexe, il leva la main, mais sa paume droite était vide.

Il vit alors jaillir d’innombrables éclairs argentés qui l’engloutirent, l’obligeant à dépenser Substitut de Figurine de Papier après substitut, sans parvenir à s’extraire de la zone.

Dans un grésillement, une énorme boule d’éclairs illumina la pièce exiguë, laissant aucun espace pour esquiver. Le Gehrman Sparrow du miroir disparut aussitôt.

Pour une raison inconnue, Klein se sentit aussitôt envahi d’une sérénité de sage.

Il tourna la tête et posa de nouveau le regard sur Leomaster.

« Quel est le nom de l’organisation religieuse que vous avez rejointe ? »

Leomaster trembla en répondant : « Ordre de l’Aurore… »

Ordre de l’Aurore ? Klein en resta stupéfait et ne put s’empêcher de hausser les sourcils.

À cet instant, un grand fracas retentit dehors. La porte verrouillée qui s’ouvrait vers l’extérieur semblait avoir été défoncée.

Boump ! Boump ! Boump !

Des pas lourds, pareils à des roulements de tambour, se dirigèrent vers l’angle, comme s’ils avaient découvert où Klein et Leomaster se cachaient.

Klein soupçonna que la Tempête d’Éclairs précédente avait été perçue par le Saint des Ténèbres !

Impossible de se cacher… Klein, brandissant le Sceptre du Dieu des Mers, donna un coup de pied dans la porte de bois noir du débarras, l’envoyant voler vers le Saint des Ténèbres !

Tandis que la porte vacillait, il aperçut clairement l’apparence de sa cible.

Le chevalier, vêtu d’une armure intégrale noire, avait relevé sa visière à un moment donné, dévoilant son visage profondément ridé, quelques mèches de cheveux noir de jais ainsi que la vieille cicatrice sur sa joue.

Il était identique à Leomaster, jusqu’au moindre détail !

La seule différence résidait dans la rougeur profonde qui émanait de ses yeux.

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