Auteur : Entrail_Jl
Traductrice : Moonkissed
Bien que je venais de monter en grade, je n’étais pas satisfait de mon taux de progression actuel.
Dès que j’ai atteint le niveau 2, j’ai remarqué que le taux de croissance commençait à stagner. Si je me concentrais comme avant sur le manuel, je ne pourrais gagner que 3 à 4 % par jour. Une grande différence par rapport aux 8 à 9 % que je recevais auparavant.
D’une certaine manière, c’était logique, mais les progrès étaient trop lents pour moi.
Et c’est pour cette raison que j’ai pensé demander à Delilah.
De toutes les personnes que je connaissais, elle était la seule qui, je pensais, aurait une réponse à mes problèmes. Elle était la plus forte.
Elle devait sûrement connaître un moyen, non ?
Tak.
C’est pour cette raison que j’ai investi beaucoup d’argent dans les barres de chocolat.
Allez, tu es tentée, n’est-ce pas ?
« … Tu veux un moyen de devenir plus fort, plus rapidement ? »
Son ton trahissait sa confusion alors que sa tête s’inclinait.
J’acquiesçai.
« Mon rythme de progression actuel est trop lent. »
« Lent ? »
Elle ferma brièvement les yeux. Je perdis le contrôle de mon corps au moment où elle le fit. C’était comme si je flottais dans les airs.
La sensation fut fugace, disparaissant aussi vite qu’elle était apparue.
« Quo- »
« Tu as atteint le niveau 2. »
Sa voix trancha la mienne alors qu’elle ouvrait les yeux.
« Tu n’es pas satisfait de tes progrès ? C’est dans la moyenne des cadets les plus talentueux. »
« Non. »
Ce serait mentir que de dire que j’étais satisfait. Même si j’avais effectivement progressé rapidement, lorsque je me comparais aux meilleurs cadets de l’Académie, je n’étais pas très loin derrière.
Je ne pouvais pas suivre le programme d’entraînement déraisonnable auquel je m’astreignais actuellement.
L’écart entre moi et les autres se creusait de plus en plus.
Si les choses continuaient à ce rythme, j’étais sûr que je perdrais bientôt tout ce que j’avais.
J’avais besoin de plus…
« … »
Delilah ne dit rien et me regarda fixement. Elle semblait plongée dans ses pensées, ses sourcils légèrement froncés.
J’attendis patiemment qu’elle parle.
Elle était la seule à qui je pouvais penser pour trouver une solution. Les autres professeurs me disaient simplement de m’entraîner plus dur ou d’acheter un meilleur manuel.
Ils m’avaient aussi donné une liste de plusieurs exercices que je devais suivre, ce que j’avais fait.
Mais cela ne suffisait toujours pas.
« … Tu sembles plutôt désespéré de progresser. »
Le silence qui s’était emparé de la pièce fut rompu par les paroles de Delilah qui s’adressait à moi.
Je pris note de son expression avant de pincer les lèvres.
Désespéré ?
J’avais envie de rire. J’avais depuis longtemps dépassé le stade du désespoir.
« … »
Je ne répondis pas, mais c’était comme si elle pouvait lire mon expression.
Peu à peu, ses yeux se déplacèrent vers mon bras droit.
« Est-ce que ça a peut-être un rapport avec ce que je t’ai dit ? »
« … »
Encore une fois, je ne répondis pas. Ce n’était pas que je ne voulais pas répondre, mais je ne pensais tout simplement pas que ce soit sage pour l’instant….
Je ne voulais pas que mon plus grand secret soit révélé.
Que je n’étais pas Julien, mais quelqu’un d’autre qui avait pris possession de son corps.
C’était un secret que seule une personne connaissait, et je ne voulais pas que quelqu’un le découvre. C’était un secret dangereux. Un secret que je ne pouvais pas risquer que quelqu’un découvre.
Si j’acceptais, il y avait de fortes chances que je sois forcée de révéler que je n’étais pas Julien.
‘On dirait aussi qu’elle peut dire si je mens ou non.’
Pour ces raisons, j’hésitais toujours.
« D’accord. »
Je pensais qu’elle ne serait pas d’accord en raison de mon silence, mais à ma grande surprise, elle finit par hocher la tête et accepter.
« … Tu le feras ? »
« Retrouve-moi demain à 22 heures près de la forêt à l’entrée de l’Académie. »
Delilah me donna une date et une heure.
Mais avant que je n’aie eu le temps de me réjouir, elle ajouta :
« Je ne ferai pas ça gratuitement. J’ai besoin d’une faveur de ta part. Tu es libre d’accepter ou non. Je ne te forcerai pas. »
Une faveur ?
J’ai déglutit avant de demander prudemment :
« Quelle est la faveur ? »
« Ce n’est rien de bien important, mais avant ça… »
Delilah tendit la main.
J’inclinai la tête, confus.
« Oui ? »
Que voulait-elle ?
En suivant son regard, j’eus une soudaine révélation et je sentis mes lèvres se tordre. Attrapant ma poche, je demandai.
« Combien ? »
« Tout. »
« … »
***
Clank—
En regardant la porte de son bureau se fermer, Delilah fixa la pile de barres devant elle.
« … Lui. »
Un son étrange s’échappa de ses lèvres alors que sa bouche tremblait. Se couvrant précipitamment la bouche, elle regarda autour d’elle.
« Heh… »
Ses épaules tremblaient.
Cela dura plusieurs secondes avant qu’elle ne prenne une profonde inspiration et se calme.
Faisant de son mieux pour ne pas regarder la « marchandise » devant elle, elle se pencha en arrière sur sa chaise. Ses pensées revinrent à Julien.
« Gourmand »
Tels étaient ses premiers sentiments.
Qu’il était gourmand. Son rythme de progression était stupéfiant. Un rapide examen de son corps lui fit comprendre que cela n’avait pas été facile. Il portait des traces d’épuisement et beaucoup de ses fibres musculaires étaient déchirées.
S’il continuait ainsi, il allait inévitablement mourir d’épuisement.
C’est pour cette raison qu’elle décida de l’aider.
« Peut-être qu’au lieu d’être gourmand, il est poursuivi par quelque chose… »
Quelque chose dont il ne pouvait pas s’échapper.
Comme…
« Ciel Inversé ».
Et si… ? Il avait vraiment fait défection ? En repensant à tous les incidents dans lesquels il avait été impliqué, il semblait vraiment que quelque chose n’allait pas.
Dans tous les incidents dans lesquels il avait été impliqué, l’organisation semblait avoir subi une sorte de perte.
Tous sauf un…
« L’incident de la prison ».
C’était le seul incident où Ciel Inversé avait réussi. C’est pour cette raison qu’elle avait fini par lui rendre visite.
Elle voulait confirmer certaines choses.
« Hmm. »
Mais il était vraiment difficile à cerner.
Une feuille de papier vierge….
Ou du moins, c’est ce qu’elle pensait jusqu’à il y a quelques instants.
Pour la première fois, elle avait perçu quelque chose chez lui. Le désir désespéré de grandir.
Pourquoi était-il si désespéré ?
Delilah était curieuse. Il y avait clairement quelque chose qu’il ne voulait pas dire. Elle ne l’avait pas poussé à répondre.
Elle ne le croyait pas assez naïf.
Ses réponses viendraient avec le temps. Elle en était sûre.
Et c’est pour cette raison qu’elle avait accepté de l’aider.
« … J’ai l’impression d’avoir fait une perte. »
La faveur qu’elle lui demandait n’était pas très importante. Elle lui avait seulement demandé de faire croire qu’elle ne le faisait pas gratuitement.
Elle avait son propre agenda égoïste à remplir en l’aidant.
« C’est juste. »
Delilah se pencha en arrière sur sa chaise et fixa le plafond d’un regard vide.
Ses pensées furent interrompues par un bruit de coups soudain et son corps se redressa brusquement de la chaise et elle se précipita vers son bureau où se trouvaient les piles de barres.
Toc Toc…
« Chancelier ? »
Une femme entra peu après.
« … »
Seulement pour que ses pas s’arrêtent à la vue qui l’accueillit.
Clignant des yeux deux fois, Jasmine, la vice-chancelière de l’Académie, regarda la scène devant elle avec un certain doute. Elle était venue ici pour faire un rapport sur la situation actuelle du festival.
Regardant Delilah, penchée sur son bureau avec une pile de barres devant elle, elle s’interrogea sur la vue actuelle devant elle.
Une illusion ?
Jasmine cligna des yeux une seule fois pour voir la même scène.
Pincant les lèvres, elle demanda doucement.
« … Dois-je revenir ? »
***
Le lendemain.
Sur les terrains d’entraînement à l’extérieur de la salle de conférence.
« Le cours d’aujourd’hui sera un peu différent de d’habitude. Chacun d’entre vous se verra secrètement attribuer le nom d’un cadet et pendant le cours, votre travail consistera à examiner de près ses faiblesses et ses forces. »
Le professeur chargé du cours d’aujourd’hui était un homme grand et corpulent, chauve. S’il y avait un cours que j’attendais le moins, c’était probablement celui-ci.
[Entraînement physique et exécution]
C’était un cours principalement destiné à ceux qui étaient doués pour la classification [Corps]. Cependant, ce n’était pas parce qu’il s’adressait à ceux qui étaient plus doués pour la classification [Corps] qu’il ne serait pas utile aux autres.
Tout le monde était capable de pratiquer les trois voies.
Ceux qui avaient des talents étaient simplement capables de les apprendre plus rapidement.
« S’il vous plaît, soyez attentifs. »
La voix forte du professeur résonna dans toute la zone d’entraînement alors qu’il désignait un petit chapeau posé sur le sol à côté de lui.
« Si vous regardez ce chapeau, vous trouverez les noms de tous vos camarades de classe. Je veux que vous vous aligniez pour récupérer le nom du cadet que vous serez chargé d’analyser. »
Une longue file ordonnée commença à se former pendant que le professeur continuait à parler.
Je me dirigeai silencieusement vers la file et entendis quelques cadets parler. Principalement Josephine et les autres.
« Hm~ Je me demande qui j’aurai ? Heh. Si j’ai cette salope, je m’assurerai de lui donner une mauvaise note. »
« Salope ? »
Aoife pencha la tête.
« Qui d’autre ? Kiera bien sûr. »
« Oh. »
Elle acquiesça comme si elle avait compris.
« Je t’entends. »
Dommage que Kiera ait tout entendu.
« Salut ! »
Je les ignorai et continuai à prêter attention au professeur.
« Rappelez-vous. Il s’agit d’une tâche anonyme. L’autre partie ne doit pas découvrir qui vous êtes. Si je reçois le moindre indice indiquant que vous avez divulgué cette information ou qu’ils ont découvert votre identité, vous échouerez immédiatement à la tâche et perdrez un crédit. »
Les plaisanteries et le bruit qui entouraient l’endroit cessèrent. Tout à coup, l’expression de chacun devint sombre.
Perdre un crédit pour une telle tâche…
« Assez parlé de moi. Choisissez un nom et nous pouvons commencer la tâche. »
De manière ordonnée, un cadet après l’autre s’approcha du professeur et prit une carte. Au moment où les cadets regardèrent les cartes, la plupart d’entre eux montrèrent un changement d’expression.
Certains étaient heureux tandis que d’autres affichaient des regards désespérés.
Je ne pouvais pas leur en vouloir. Certains cadets étaient tout simplement meilleurs que d’autres, et il était donc difficile de comprendre ce qu’ils faisaient.
Je me suis tranquillement mis en ligne par derrière et j’ai attendu mon tour.
Cela n’a pas pris longtemps et dès que je suis arrivé près du chapeau, j’ai tendu la main et pris une carte.
« … »
Mon expression n’a pas changé au moment où j’ai pris la carte.
Cependant, on ne pouvait pas en dire autant de ce que je ressentais intérieurement. Sans me retourner, je mis la carte dans ma poche et partis vers la zone d’entraînement.
Au loin, j’aperçus une silhouette.
Il se tenait au centre, l’épée déjà tirée. Il commença à exécuter un mouvement.
Ses mouvements semblaient fluides, presque sans aucun décalage.
….Je m’arrêtai net en fixant du regard la silhouette lointaine qui semblait avoir attiré l’attention de tous les cadets à proximité.
[Leon Ellert.]
Pourquoi fallait-il que ce soit lui ?