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L’Avènement des trois calamités | Advent of the three calamities
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Auteur : Entrail_Jl

Traductrice : Moonkissed

« Quoi… Je… »

Les mots étaient coincés dans ma bouche. J’avais du mal à comprendre la situation. Non, pas tout à fait.

Une idée s’est formée dans mon esprit peu après, et j’ai pu me calmer.

« Vous êtes ici à propos de l’incident. »

Cela aurait dû être évident.

Une fois que mon esprit s’est calmé et que j’ai analysé la situation, j’ai eu une image de la situation.

« … Peut-être voulez-vous un rapport ? Ma version des faits concernant la situation. »

Les mots sortaient de ma bouche sans difficulté.

Je venais de vomir quelques instants plus tôt et ma tête me faisait encore mal, mais même dans cet état, j’étais capable de penser clairement.

Ma douleur n’avait pas été vaine.

« Je peux le faire, mais j’aimerais savoir quelque chose en retour. »

« … »

Delilah ne répondit pas et me regarda fixement. Les bras croisés, elle pencha la tête en arrière avec désinvolture.

Je sentis un frisson parcourir mon corps alors que son regard balayait mon corps. C’était intense, et les poils de ma nuque se hérissèrent.

‘Comme on peut s’y attendre de la part d’une des personnes les plus fortes… Le simple fait d’être à côté d’elle est une pression.’

J’avais déjà ressenti cette sensation auparavant, pendant l’examen, mais par rapport à ce moment-là, la pression que je ressentais était plus forte.

C’était étouffant.

Et puis,

« … D’accord. »

Elle cligna des yeux.

La pression qui m’envahissait disparut. Presque comme si elle n’avait jamais été là.

« Faisons ça. Tu me poses une question, j’en pose une aussi. »

« … »

J’acquiesçai silencieusement de la tête.

Puis, réfléchissant à mes pensées, j’ouvris la bouche et dis prudemment :

« … Vous étiez là, n’est-ce pas ? Vous avez tout vu. »

Même maintenant, l’idée que l’institut n’était pas au courant de cet incident n’avait pas de sens. Leur sécurité n’était sûrement pas si mauvaise.

Qu’un incident comme celui-là arrive à quelqu’un d’aussi important que moi.

L’Étoile Noire.

Cela n’avait tout simplement pas de sens.

Et c’est avec de telles pensées que je me suis convaincu de ma théorie.

Mais ce n’était pas tout.

« J’ai entendu le médecin dire : « Le chancelier t’a ramené personnellement ». Puisque c’est vous qui m’avez ramené, j’ai des raisons de croire que c’est vous qui observiez. »

Je me suis arrêté et j’ai rassemblé mon courage pour la regarder dans les yeux. Ils étaient profonds. Si profonds que j’avais l’impression qu’ils pouvaient m’aspirer à tout moment.

Mais en ravalant ma salive, je finis :

« … J’ai raison, n’est-ce pas ? »

Le silence s’abattit sur la pièce après que j’eus dit ce que j’avais à dire.

Le regard de Delilah continua de s’attarder sur moi comme si elle essayait de jauger mes sentiments intérieurs.

Juste au moment où je pensais qu’elle allait faire quelque chose, sa bouche s’ouvrit.

« On dit que lorsqu’un mage émotif atteint la dernière étape de son parcours, la cinquième étape de l’accomplissement et le parcours parfait, il devient capable de voir les émotions, non pas en lui, mais chez les autres. Dans de tels cas, il devient presque impossible de lui mentir. Ou de cacher ce qu’on ressent… »

J’écoutai ses paroles en silence.

Je ne comprenais pas où elle voulait en venir, mais cette information me surprit.

‘Au cinquième stade…’

Cela équivalait-il au niveau cinq ?

Est-ce ce qu’elle voulait dire par le cinquième stade ?

Si c’était le cas…

‘Est-ce que cela signifie que si j’atteins le niveau cinq, je serai capable de dire quand quelqu’un éprouve ladite émotion… ?’

Ça…

Cela semblait plutôt utile.

Mais encore, qu’est-ce que cela avait à voir avec notre conversation ?

Serait-ce…

« … Est-ce que tu insinues que tu peux voir mes émotions ? »

« Non. »

Mais elle secoua rapidement la tête.

« En ce qui concerne la magie émotionnelle, je suis inférieure à toi. »

Ah…

C’était juste moi, ou avait-elle l’air un peu agacée ? Son expression n’avait pas changé pendant tout ce temps, mais son ton semblait donner cette impression.

Enfin.

« Qu’est-ce que ça a à voir avec ma question ? »

« Rien. »

Putain…

« … »

Elle me regarda sans que son expression ne change beaucoup.

Je ne savais pas quoi penser de tout ça. C’était quoi ce truc bizarre ? Avant que je puisse dire quoi que ce soit, elle reprit la parole.

« Oui, je t’observais. »

La désinvolture avec laquelle elle prononça ces mots me laissa un peu perplexe.

Elle parlait d’une manière qui rendait cela évident.

Eh bien, c’était…

« Et… ? »

« Tu t’en es bien sorti. »

Ça…

Qu’est-ce que j’attendais ? Pourtant, cela répondait à l’une de mes questions. Je n’avais jamais été en danger et elle aurait probablement interféré si la situation l’avait exigé.

Un test peut-être ?

Une petite partie de moi était agacée par cette pensée, mais une autre était reconnaissante.

Sans cette situation qui m’avait désespérée, je n’aurais jamais pu faire progresser ma magie.

‘Ah, oui… Ma magie.’

Me souvenant soudain que j’avais réussi à faire progresser mon autre magie, un sentiment de soulagement et de joie m’envahit.

Enfin…

« À mon tour. »

« Hein ? »

Ah, d’accord.

Elle avait aussi une question.

Je me préparai à entendre le genre de question qu’elle avait pour moi. J’étais moi aussi curieux. Allait-elle juste me poser des questions sur la situation ? Ou…

« Ton tatouage… »

Euh…

« Pourrais-tu me le montrer ? »

« … »

Je restai assis, stupéfait, incapable de comprendre la situation. De toutes les choses qu’elle aurait pu demander, elle avait demandé le tatouage.

Juste quoi exactement…

« … Tu ne vas pas me le montrer ? »

Son ton s’abaissa et mon corps frissonna. En la regardant dans les yeux, je ne pouvais voir qu’une froideur glaciale, et je sus qu’elle était sérieuse.

Je restai calme et lui montrai mon bras.

Bien que je ne sache pas quel était son but, j’étais moi aussi curieux de voir mon tatouage.

Peut-être… qu’elle pourrait m’aider à comprendre quelque chose.

« Hmm. »

Alors qu’elle baissait la tête pour regarder ce tatouage, ses cheveux tombèrent sur le côté, me permettant de mieux voir son visage.

Mon regard ne s’attarda pas longtemps et je gardai mon expression ferme.

Mais…

‘Ouah !’

Elle était vraiment quelque chose.

J’avais du mal à croire qu’elle puisse être mesurée selon les normes « terrestres ». Elle était tout simplement hors du commun.

‘Reprends-toi.’

Je me suis empressé de chasser ces pensées de mon esprit. Ce n’était qu’une admiration passagère de ma part.

« … Ciel inversé. »

Soudain, sa voix claire a atteint mes oreilles et nos regards se sont croisés. Sa main s’est agrippée à mon avant-bras.

« Ça te dit quelque chose ? »

Sa prise se resserra, presque jusqu’à me faire mal. Mais je restai ferme.

« Ciel Inversé ? »

Je réfléchis à ses mots et finis par secouer la tête.

« Non. »

Je n’avais aucune idée. Était-ce le nom d’une organisation ? Le titre de quelqu’un ? Ou le nom d’un objet ?

Je n’en avais vraiment aucune idée.

« … »

Delilah leva la tête et nos regards se croisèrent à nouveau.

Mon corps se figea.

Plus je plongeais mon regard dans les siens, plus je me sentais m’enfoncer. Un abîme sans fin semblait contenu dans ces yeux, me clouant sur place.

Sa voix se fit plus grave.

« Je te repose la question. En as-tu déjà entendu parler ? »

« … Non. »

Ma réponse resta la même.

Je n’en avais vraiment jamais entendu parler.

C’est lorsque j’ai senti mon souffle quitter mon corps qu’elle a finalement relâché son emprise sur mon avant-bras, et tout est revenu à la normale.

Ce n’est qu’alors que j’ai eu l’impression de pouvoir enfin respirer à nouveau.

« Tu ne sembles pas mentir. »

Elle pencha légèrement la tête, se pinçant le menton alors qu’elle se penchait en arrière sur la table en bois.

« Étrange, si étrange… »

‘Qu’est-ce qui se passe avec elle ?’

Son comportement était vraiment étrange. Bien qu’elle se comportât comme quelqu’un d’important, elle dégageait aussi une impression plutôt bizarre.

Comme…

‘Effrayante.’

Je ne pouvais pas vraiment le mettre en mots.

Mais elle semblait avoir deux facettes. Une normale, et une qui faisait extrêmement peur. Le simple souvenir de ses yeux me faisait frissonner.

‘Je me demande quelle est la vraie facette ?’

« Tu penses à quelque chose de bizarre ? »

J’ai failli tressaillir, mais je me suis retenu de justesse avant de secouer la tête.

« Non. »

Comment le savait-elle ?

« … »

Son regard perçant s’est posé sur moi, et j’ai senti mon dos frissonner.

Heureusement, ce n’était que pour un bref instant avant qu’elle ne dise :

« Ton activité extrascolaire. Le Club de Comédie… »

« … Oui ? »

Pourquoi en parlait-elle soudainement ?

« J’ai mis ta candidature en attente. »

En attente ?

« Pourquoi ? »

« … »

Elle ne répondit pas immédiatement et me fixa. Son regard ne semblait pas aussi insistant cette fois-ci.

Puis…

« Tu es faible. »

Elle dit quelque chose dont j’étais tout à fait conscient.

« La plus faible des Étoiles Noires. C’est ainsi que certaines personnes t’appellent. »

« … »

Je pinçai les lèvres.

« … C’est moi qui t’ai nommé Étoile Noire. »

« … »

« Et ma décision était la bonne. »

Surpris, je sentis mes yeux s’écarquiller.

« Au lieu de rejoindre le Club de Comédie, deviens mon assistant. »

« … ! »

« Je ne pourrai pas t’apprendre grand-chose, et je ne te protégerai pas, mais dès que je serai libre, tu pourras me demander conseil. Tu as du talent dans le domaine de l’émotivité, mais pas dans l’autre. »

Pour la première fois, son visage montra des signes de fissure.

« … Ce cinquième état dont je t’ai parlé. »

Ses lèvres se retroussèrent doucement.

« Je me demande si tu peux y parvenir. »

Sa silhouette s’estompa progressivement, disparaissant de ma vue comme une rafale de vent. Mais pas avant d’avoir laissé quelques mots derrière elle.

« Penses-y. »

Comme ça, elle était partie.

« … »

Je restai immobile sur place pendant quelques secondes avant de finalement me ressaisir.

Est-ce que celle qui était la plus proche du Zénith venait de me demander de devenir son assistant ?

« C’est ridicule… »

Toute la situation l’était.

Son motif était assez évident. Pour une raison quelconque, elle voulait m’observer. Cela avait peut-être un rapport avec le tatouage sur ma main, mais je n’en étais pas sûr.

Pour l’instant, cela semblait être la raison la plus plausible.

‘Devrais-je refuser l’offre ?’

C’était certainement une bonne offre.

Cependant, je comprenais aussi qu’elle n’était pas sans arrière-pensées.

Mais plus j’y réfléchissais, plus je réalisais à quel point elle était bénéfique pour moi. Avoir quelqu’un d’aussi fort qu’elle pour me donner de temps en temps des conseils dans un domaine où j’étais déficient… Combien de personnes seraient jalouses de cela ?

Elle ne me forçait pas non plus à devenir son assistant.

C’était une offre.

Que je l’accepte ou non, c’était à moi de décider.

Criiiiiiiiiiiiiik-

La porte de la pièce s’ouvrit soudainement et une silhouette familière entra. Avec un plâtre sur le bras, il n’avait pas l’air d’être dans la meilleure des conditions.

C’est vrai, il devait aussi…

Je fus le premier à parler.

« … Je suppose que tu ne t’es pas bien amusé. »

« Non. »

Il me regarda de haut en bas.

« … Tu sembles t’être mieux amusé. »

« Ha, oui. »

J’avais l’impression que tout mon corps était en train de se briser. Chaque mouvement me faisait mal et mon esprit n’était pas au mieux de sa forme.

Leon regarda autour de lui avec désinvolture et pencha la tête.

« Il y avait quelqu’un ici ? »

Je haussai les sourcils.

Comment pouvait-il le savoir ?

« L’odeur. »

« Ah. »

C’était logique. Je me mis à raconter ce qui s’était passé avec la chancelière. Je ne lui dis pas tout et omis quelques détails. Je ne pouvais toujours pas lui faire confiance. Mais je lui parlai de la situation générale et de son offre.

Après avoir tout entendu, il me répondit…

« Tu devrais accepter l’offre. »

« Tu crois ? »

« C’est une excellente opportunité pour toi. Je ne la refuserais pas si j’étais toi. C’est bien mieux que… »

Il s’arrêta là, alors que je remarquais un tic à son front gauche.

Je penchai la tête.

« Mieux que quoi ? »

« … Euh. »

Il détourna les yeux et se tourna vers la porte.

« Je dois y aller. »

« Pourquoi un nez ne peut-il pas mesurer trente centimètres ? »

Il tressaillit visiblement et son expression changea.

À ce moment-là, je me souvins des paroles de Delilah.

‘On dit que lorsqu’un mage émotif atteint la dernière étape de son parcours, la cinquième étape de l’accomplissement et le parcours parfait, il devient capable de voir les émotions.’

En fixant Leon, je pouvais certainement le voir.

L’émotion qu’il ressentait.

La peur.

Avais-je déjà atteint ce stade ?

Hmm.

Évidemment que non.

Mais…

« Je… »

Fixant Leon, j’acquiesçai de la tête.

Pauvre âme.

« … Parce qu’alors, ce serait un pied. »



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