Auteur : Entrail_Jl
Traductrice : Moonkissed
Hall Dorset.
C’était la nuit, et le monde était calme. La lune était haute dans le ciel, projetant une douce lueur argentée sur le paysage.
Leon se tenait dehors, regardant la lune qui était suspendue au-dessus de lui.
Se prélassant dans sa douce lueur, il restait immobile, les yeux fermés.
« Haa… »
Son doux soupir rompit inévitablement le silence.
L’esprit de Leon était rempli de toutes sortes de pensées. En particulier, à propos du match d’exhibition qu’ils allaient avoir demain avec les membres de l’Empire Aurora……
Cela n’était pas censé être important étant donné que le véritable test se déroulait lors du Sommet des Quatre Empires, mais Leon ne comprenait que trop bien les implications de cet échange.
‘Si nous perdons, tout l’élan que nous avons pris sera brisé.’
Une fois que cela se serait produit, ils seraient devenus la risée du Sommet.
Heureusement, l’exposition était privée et personne n’allait voir les résultats. Sinon, si les choses tournaient mal, cela serait vraiment préjudiciable à leur avenir.
« Que fais-tu ? »
Une voix résonna doucement derrière lui. Leon ne tourna pas la tête et continua à regarder la lune dans le ciel.
De la vision périphérique, une mèche de cheveux violets entra dans son champ de vision.
« … Tu n’es pas du genre à être debout si tard. Serais-tu nerveux ? »
« Nerveux ? »
Leon réfléchit avant de secouer la tête.
« Pas vraiment. »
« Alors… ? »
« Je suis juste perdu dans mes pensées. »
C’est vrai, il était perdu dans ses pensées….
Il était indéniable qu’à part Aoife, tout le monde était désavantagé par rapport aux membres des autres Empires.
Ils avaient tous commencé bien plus tard que ceux des autres Empires.
Et s’il était vrai qu’il avait la même force qu’Aoife, la raison pour laquelle il était aussi fort qu’elle était à cause de « ça ».
Le Calice.
Sans ça, il n’aurait pas été dans la même position qu’elle.
« Tu devrais te reposer. On m’a dit que leur meilleur membre ne participerait pas demain. Non pas que ça aurait de l’importance. »
Evelyn s’avança et se retourna pour croiser son regard.
« … Tu es très fort maintenant. Je ne pense pas que tu auras à t’inquiéter trop pour demain. D’autant plus que leur membre le plus fort ne devrait pas participer. »
« Tu as raison. »
Leon sourit.
Il était maintenant sur le point de passer au niveau 4 et de surpasser officiellement certains des professeurs qui lui enseignaient.
Il lui restait encore un peu de chemin à parcourir et il y était presque.
Au cours des derniers mois, tout le monde avait vu sa puissance augmenter considérablement.
Ils avaient une grande confiance en eux. C’était pour cette raison qu’ils ne pouvaient pas se permettre de perdre les matchs.
Mais qui pouvait prédire ce qui allait se passer ?
« Je suppose que je ne devrais pas trop m’inquiéter. »
Leon repoussa ses cheveux en arrière tout en prenant une longue inspiration.
Quoi qu’il arrive demain,
… Il n’allait pas perdre.
***
Au même moment, dans le bureau de Delilah.
« Qu’en penses-tu ? »
Delilah resta assise sans dire un mot. En face d’elle, Atlas regardait autour de lui, émerveillé.
« C’est propre. »
Un miracle… !
« … »
Comme si elle pouvait lire dans ses pensées, Delilah leva les yeux et plissa les yeux. Atlas toussa et haussa les épaules.
« Tu as bien nettoyé. »
« …. »
Delilah ne répondit pas et se concentra sur la paperasse devant elle.
Avec le prochain sommet, elle avait beaucoup de travail à faire. Elle n’aurait pas un seul jour de repos.
« Qui était-ce ? »
L’expression de Delilah changea légèrement.
« Je le savais. »
Atlas frappa sa paume avec son poing.
« Tu as demandé à quelqu’un de nettoyer la pièce pour toi. »
« … Si tu n’as rien d’utile à dire, va-t’en. »
« En fait, si. J’essaie de parler depuis une minute, mais tu ne fais que m’ignorer. »
« … »
Le regardant sans rien dire, Delilah laissa tomber son crayon et le regarda enfin correctement. Son regard semblait dire : « Je t’écoute. »
Atlas en profita pour parler.
« À propos de l’échange de demain. Que penses-tu de « le » laisser participer ? »
« …. »
Les yeux de Delilah se plissèrent et l’air se figea.
« Pourquoi ? »
« … Tu sais pourquoi. »
Atlas sourit, son sourire refroidissant légèrement la température de la pièce.
D’après la façon dont il agissait, il ne semblait pas du tout gêné par la pression qu’elle exerçait.
Au contraire, il semblait trouver la situation plutôt amusante.
« Ne sont-ils pas venus ici pour nous causer des ennuis ? Pourquoi ne pas renverser la situation ? »
Delilah fronça les sourcils et réfléchit un bon moment avant de secouer la tête.
« Non. »
« Pourquoi ? »
« Leon et Aoife sont assez bons. »
« Ça ne marchera pas. »
Le déroulement de l’échange était le « dernier homme debout » gagne. Avec vingt personnes de chaque côté, un côté enverrait une personne à la fois, et celui qui gagnait restait.
Atlas avait confiance dans les capacités de ses meilleurs éléments, mais on ne pouvait pas en dire autant de ceux qui étaient en dessous.
« Nos meilleurs éléments sont peut-être plus forts, mais l’endurance est incroyablement importante. Ils ne sont pas très en retard sur nous en termes de capacités. Si nous laissons faire, il n’y a aucune garantie que nous puissions gagner. Si tu… »
« Toujours pas. »
Delilah coupa la parole à Atlas.
Il semblait vouloir dire autre chose, mais il finit par s’arrêter et secoua la tête.
« Si c’est ce que tu as décidé, je ne m’y opposerai pas. Après tout, c’est toi qui commandes. »
« … Tu sais exactement pourquoi « il » ne peut pas participer. »
« Je sais. »
Atlas acquiesça d’un air troublé.
« Mais il peut quand même participer. Même si… »
Atlas ne termina pas sa phrase, mais son sens était clair pour Delilah.
« … Il n’est pas mentalement stable. »
« … »
Delilah resta silencieuse et baissa la tête.
En effet, Julien…
Depuis son réveil, il était presque comme une personne complètement différente.
Au point que même Delilah avait du mal à interagir avec lui.
C’était pourquoi elle hésitait tant à le faire participer. Le faire participer dans son état actuel…
Malgré sa force, Delilah n’était pas sûre….
Sûre de pouvoir l’empêcher de casser les autres cadets.
***
Je suis heureux.
Je suis triste.
J’ai peur.
Je suis surpris.
Je suis en colère.
Je suis…
***
Le lendemain.
Les terrains d’entraînement étaient l’endroit où l’échange allait avoir lieu. C’était un grand carré avec des sièges aux deux extrémités.
Chaque siège était destiné à un participant, et il y avait vingt sièges de chaque côté.
Les deux camps se tenaient aux extrémités opposées, les membres de Haven portant des uniformes noirs tandis que les membres de l’Empire Aurora portaient des uniformes blancs avec de subtiles nuances de bleu.
En avançant, les deux camps s’assirent sur leurs sièges respectifs.
Le terrain d’entraînement était silencieux, les deux camps se regardant sans dire un mot.
Assise tout au bout, Aoife avait les yeux fermés.
On ne savait pas à quoi elle pensait.
De l’autre côté, Kaelion semblait perdu dans ses pensées, son regard balayant les cadets de l’autre côté, comme s’il cherchait quelqu’un.
« On dirait que les deux camps sont prêts. »
Le professeur Thornwhisper était assis sur l’un des sièges réservés aux professeurs.
Ce n’était ni Atlas ni Delilah qui supervisait l’échange, mais le professeur Bridgette, qui regardait les cadets avec un sourire.
« Comme c’est amusant ! »
« Ce sera encore plus divertissant plus tard. » dit le professeur Thornwhisper en riant depuis son siège.
Il n’attendait pas grand-chose de cet échange. En regardant autour de lui, il ne pouvait même pas voir l’ancienne Étoile Noire, ce qui le détendait encore plus.
‘On dirait qu’ils l’ont vraiment remplacé.’
Comme on pouvait s’y attendre de la famille Megrail, ils étaient vraiment tyranniques.
Se débarrasser de l’un de leurs meilleurs talents pour que le leur puisse briller. Plus le professeur y pensait, plus il se surprenait à rire intérieurement.
Vraiment…
Un spectacle risible.
Tak… !
Un seul pas rompit le silence qui s’était emparé de l’arène.
Marchant vers l’avant, l’un des professeurs de Haven apparut au milieu de la scène, son regard s’attardant à chaque extrémité.
« Maintenant, alors… ! »
Sa voix résonna dans toute la salle.
« Je ne dirai pas grand-chose. Il s’agit d’une exhibition amicale, alors s’il vous plaît, n’attaquez pas avec l’intention de tuer. Si nous détectons de telles méthodes, les attaquants seront immédiatement disqualifiés et bannis du terrain de l’Académie. Cela vaut pour les deux camps. »
Le Professeur fronça les sourcils en disant cela.
Aucun des deux camps ne dit un mot sur les règles, une forme tacite d’accord.
« Bien. »
Le Professeur hocha la tête avant de mettre ses mains dans son dos.
« Que le match d’exhibition commence ! Que les représentants de chaque camp se présentent ! »
Une forte tension s’installa sur le terrain de l’arène dès que le professeur eut prononcé ces mots. Les expressions des gens de chaque côté devinrent incroyablement sérieuses, et un cadet aux cheveux blonds courts et aux yeux bleus s’avança du côté de Haven.
Il s’appelait Julius Claude et était un élève de première année très bien classé.
Classé parmi les 20 premiers, il avait parfaitement le droit d’être présent.
En entrant sur le terrain de l’arène, son visage devint extrêmement sérieux.
‘Je n’en ai besoin que d’un.’
Il comprenait trop bien son rôle.
Malgré son rang élevé, il savait qu’il était encore à la traîne par rapport aux membres de l’Empire adverse.
Même le plus faible d’entre eux était plus fort que lui.
Son objectif était simple : épuiser ses adversaires et faciliter la tâche des membres de son équipe plus loin sur la ligne.
À l’heure actuelle, seules quatre ou cinq personnes pouvaient réellement se battre contre celles de l’Empire adverse.
Il devait—
« Que se passe-t-il ? »
« Euh ? Que fais-tu ? Pourquoi as-tu… ? »
« Attends, pourquoi… ? »
Entendant l’agitation venant de l’autre côté, Julius leva la tête.
Immédiatement, il sentit ses jambes s’affaiblir au moment où ses yeux se posèrent sur la silhouette qui se tenait en face de lui.
« Qu-quoi… ? »
Il commença à paniquer.
« Pourquoi ? »
En fixant l’homme qui se tenait devant lui, Julius sentit tout son corps se refroidir.
‘P-pourquoi est-il là… ? !’
De son côté, Kaelion le fixait sans dire grand-chose. Il pouvait encore entendre les voix choquées et surprises de ses coéquipiers, mais cela n’avait pas d’importance pour lui.
‘Peut-être que si je fais ça, il sortira…’
Il serra et desserra le poing, le mana qui l’entourait s’agglomérant à une vitesse incroyable.
Levant la tête pour fixer son adversaire, il porta sa main vers l’avant où plus de deux douzaines de cercles magiques apparurent derrière lui.
Ils lévitèrent dans les airs, tandis que ses doigts se contractèrent légèrement, les faisant bouger à sa guise.
« …. »
L’air même se tordit sous ses actions, et il tourna lentement la tête pour regarder le professeur responsable.
« Je suis prêt. »