– « Je suis venu ici avec le Dieu Roi Gouverneur Ao Feng pour obtenir l’Essence Terrestre Condensée, mais je n’avais pas l’intention de la prendre pour moi-même. C’était un accident… » Ao Feng, qui était allongé sur le sol, regardait également dans sa direction. Zhang Xuan ne pouvait que s’expliquer maladroitement.
Il y réfléchissait depuis un moment, mais il se sentait encore un peu gêné. Après tout, c’était de sa faute.
En l’entendant le reconnaître, Hu Xiao éclata de rire. « On dirait que j’ai vraiment décroché le jackpot cette fois-ci ! »
Glacial et autoritaire, il exigea : « Donnez-moi l’Essence Terrestre Condensée maintenant, et je pourrai vous épargner ! »
– « Je ne peux pas. » Il l’avait déjà absorbée dans son corps, comment la lui présenter ? S’il le pouvait, il l’aurait déjà rendue à Ao Feng !
– « Écoutez. Je vous parle encore parce que je suis de bonne humeur. Si vous continuez, je récupérerai simplement l’Essence Terrestre Condensée sur votre cadavre. »
Malgré la menace, Zhang Xuan conserva le même air nonchalant.
Cela mit vraiment Hu Xiao en colère, à tel point qu’il leva la main et frappa. Il forma une énorme paume dans le ciel.
Kacha !
Une explosion de puissance balaya les environs, l’attaque tombant rapidement sur le prodige.
Voyant que le tigre montrait les crocs, le Dieu Roi qui venait de se mettre sous son autorité leva la tête avec un air suffisant. « Il devrait apprendre où est sa place. Pense-t-il que nous sommes encore au Firmament, où tout le monde doit suivre les lois ? »
Ils se trouvaient dans la Mer Diluvienne, un endroit connu pour être le cimetière des Dieux Rois et des Dieux Rois Gouverneurs. Pourtant, ce jeune homme avait osé agir d’une manière si vaniteuse… Ce n’était pas différent de tutoyer la Faucheuse !
Face à cette agression, Zhang Xuan secoua la tête. Il se plaignit : « Est-il nécessaire d’en arriver là ? »
Ces Dieux Rois n’étaient que des étrangers croisés en chemin, il ne se sentait donc aucunement obligé de les protéger.
Je peux fermer les yeux sur le fait que vous soyez un voleur, mais s’en prendre à moi ? Trop, c’est trop !
Il leva la main et tendit un doigt.
Huala !
L’énorme paume se brisa comme du verre. Avant même de pouvoir réagir, le tigre se prit une pichenette en plein front. Il vola en arrière sur des dizaines de mètres avant de s’écraser lourdement sur le sol.
Il cracha d’énormes flots de sang.
– « L’attaque du Dieu Roi Gouverneur Hu Xiao a été annulée d’un seul coup, et il a même été envoyé valser ? »
– « Est-ce que mes yeux me jouent des tours ? »
Les Dieux Rois dans la zone frissonnèrent d’effroi.
Même les gros yeux d’Ao Feng s’écarquillèrent sous le choc. Son corps tremblait tellement qu’il ressemblait, de loin, plus à un python sans tripes qu’à un énorme dragon. Le jeune homme avait été capable de se déplacer parmi les esprits fantasmagoriques, de briser la barrière lumineuse… Il savait qu’il n’était pas un individu ordinaire. Mais qui aurait pu savoir qu’il était si puissant ! Lui-même aurait du mal à maîtriser Hu Xiao même en étant en pleine forme. Pourtant, un adversaire aussi redoutable s’avérait n’être qu’une fourmi face à lui.
N’était-il pas un simple Dieu Roi ?
Hu Xiao se releva péniblement et regarda Zhang Xuan, les yeux injectés de sang.
Comment avait-il pu, en tant que Dieu Roi Gouverneur, être gravement blessé par un unique coup d’un banal Dieu Roi ? Il n’aurait pas pu imaginer une telle chose par le passé ! Même s’il n’avait pas mis toutes ses forces dans son attaque, le fait que son adversaire avait été capable de le maîtriser si facilement signifiait qu’il était plus fort que la plupart des Dieux Rois Gouverneurs qu’il connaissait.
– « Allez au diable ! » Jurant bruyamment, il transforma sa main en patte griffue et frappa, déployant une puissance comparable à une montagne.
Voyant qu’il insistait, le prodige secoua la tête et plaça ses mains derrière son dos.
Hu !
Avant même d’être touché, il dispersa la force offensive. Ensuite, il lança, glacial : « C’est la dernière fois que je vous laisse lever la main sur moi. Comment osez-vous ? »
Il perçut une série d’ondes spatiales. Son agresseur, qui avait encore été un félin féroce un instant plus tôt, s’était déjà enfui au loin.
Dès que sa frappe avait été dispersée, il s’était rendu compte qu’il n’était pas de taille. Sans aucune hésitation, il avait tourné les talons. Dans le Déluge d’Énergie Spirituelle, ceux qui étaient capables d’obtenir des trésors et d’en repartir vivants étaient les vrais vainqueurs. La réputation ? Elle était d’une importance secondaire. Après tout, étant donné la position de Hu Xiao dans le Firmament, qui oserait parler dans son dos ?
D’ailleurs, qui le croirait ?
– « Maître Enseignant Zhang… » souffla Luo Qiqi. Elle savait qu’il aurait pu l’empêcher de s’enfuir, elle était donc perplexe quant à la raison pour laquelle il ne l’avait pas arrêté.
– « Cela n’a pas d’importance. De toute façon, aucun d’entre nous n’a été blessé. » Il fit un geste de la main. Sa priorité devait être d’augmenter sa cultivation et de faire une percée vers le royaume du Dieu Monarque. Les Dieux Rois Gouverneurs ne valaient plus rien à ses yeux, et certainement pas son temps.
– « Mais… Il a volé les trésors d’Ao Feng, dont l’Essence Terrestre Condensée. Si vous les aviez récupérés pour lui, vous auriez pu annuler votre dette… »
Ayant été avec lui pendant un certain temps, elle connaissait son caractère. Il n’aimait pas devoir quelque chose aux autres. Il essayait toujours de rembourser rapidement ce qu’il devait, à sa manière. Voilà pourquoi il s’était senti si mal à l’aise plus tôt, lorsqu’on lui avait demandé s’il était celui qui avait pris l’Essence Terrestre Condensée. Compte tenu de ce qui venait de se passer, l’opportunité aurait été idéale pour effacer son ardoise. S’il pouvait venger le dragon en récupérant ses biens, ils seraient quittes. De cette façon, il n’aurait plus à se sentir gêné devant lui.
Ces mots firent briller les yeux du Maître Enseignant.
Il avait été tellement occupé à essayer de trouver un moyen d’empêcher Ao Feng de s’évanouir de bonheur lorsqu’il lui proposerait de faire de lui son élève qu’il n’avait pas envisagé une telle possibilité. S’il résolvait leur problème de cette manière, il n’aurait plus besoin de le faire…
Quel soulagement ! Avec une telle pensée en tête, Zhang Xuan jeta un coup d’œil dans la direction dans laquelle Hu Xiao était parti. Il avait complètement disparu.
– « Il est déjà trop tard. Il s’est enfui, » sourit amèrement Luo Qiqi. Même si les Dieux Rois Gouverneurs étaient incapables de se téléporter, leur vitesse était presque aussi élevée. Le tigre avait pu courir pendant presque une minute, il était donc presque impossible de le rattraper.
– « Il n’est pas trop tard. »
Zhang Xuan leva la main et la tendit.
L’espace devant lui commença à se déformer. Comme si des couches de papier avaient été compressées ensemble, une distance de plusieurs centaines de kilomètres fut soudainement comprimée, permettant à son bras de s’étirer aussi loin.
– « Que… Quoi ? Comment est-ce possible ? » Dans un cri d’agonie, Hu Xiao fut ramené là où se trouvaient le prodige et les autres avant d’être lourdement jeté à terre.
En voyant un tel spectacle, la gueule d’Ao Feng s’ouvrit. Comprimer l’espace afin de capturer quelqu’un… C’était censé être un exploit réservé aux Dieux Monarques ! Ce jeune homme en était-il un, mais déguisé ?
Hu Xiao était sur le point de perdre la tête. Il avait pensé être sain et sauf après avoir volé aussi loin. Qui aurait pu savoir que son opposant serait capable de l’attraper si facilement ?
Même capturer une mouche aurait été plus difficile !
– « Je viens de me rappeler que vous ne leur avez pas rendu ce que vous leur avez volé. Donnez-moi tout ce que vous avez, » lança Zhang Xuan, impassible.
Ayant bénéficié de la Nomination du Monde et absorbé une grande quantité d’essence spirituelle. Son âme était déjà assez forte pour manipuler les lois spatiales du Firmament. Même si Hu Xiao avait été au-delà de son champ de vision, il était resté à portée de détection de sa Perception Spirituelle. Il lui avait suffi d’une simple pensée pour le retrouver et l’attraper.
Ce n’était rien pour lui.
– « Oui… » Son prisonnier hocha la tête avec véhémence et rendit tout ce qu’il avait pris. Contre un adversaire qui pouvait l’attraper si facilement, il savait qu’il n’avait aucune chance. Après avoir tout posé par terre, il se tourna vers le Maître Enseignant et baissa la tête en signe de soumission. « Doyen, puis-je partir maintenant ? »
Il ne faisait plus le malin devant lui.
– « Je vous ai dit de me donner tout ce que vous avez, n’est-ce pas ? Où sont vos propres biens ? » Puisqu’ils en étaient là, autant vider ses poches. Il ne ressentait aucun sentiment de culpabilité à dépouiller quelqu’un qui, de toute façon, volait les autres.