Auteur : Le Vent du Soir est Apaisant ()
Traductrice : Moonkissed
Le Champ des Héros.
Lin Huaiyuan regarda Shi Yan disparaître progressivement dans le vortex du trou de ver.
Puis, son regard se tourna vers Lin Yaoxuan, qui avait déjà perdu la raison.
« Xuan’er, me hais-tu ? »
En entendant cela, Lin Yaoxuan leva la tête, le visage tordu par la rage.
« Espèce d’ordure ! Tu es la dernière personne à mériter de porter le nom des Lin ! »
« Mon père est mort à cause de toi, mon oncle aussi, et moi, j’ai été entraîné dans tout ça à cause de toi ! »
« Sale monstre sans cœur, tu mérites tout ce qui t’arrive ! »
Le corps de Lin Yaoxuan tremblait légèrement, et son visage était déformé par une expression étrange.
Par moments, il éclatait en sanglots, ses larmes coulant comme une rivière en crue, ses cris déchirants exprimant une douleur qu’il semblait vouloir expulser de son âme ; puis soudain, il éclatait de rire de manière incontrôlable.
Son rire strident et désespéré résonnait comme celui d’un fou.
Son regard était vide et perdu, comme s’il avait complètement perdu la raison.
L’air autour de lui semblait imprégné d’une sombre énergie, une aura si palpable de rancœur qu’elle donnait l’impression de pouvoir engloutir tout ce qui l’entourait.
« Très bien, Xuan’er… »
« Garde cette haine en toi, laisse-la grandir… »
Dans les yeux de Lin Huaiyuan, une lueur de folie brillait, comme s’il manigançait quelque chose.
« Sale ordure, je te hais depuis des générations ! »
« Même en devenant un esprit vengeur après ma mort, je ne te pardonnerai jamais ! »
Lin Yaoxuan le regardait avec des yeux pleins de haine, comme s’il voyait en son grand-père l’ennemi le plus redoutable.
« Xuan’er, tu ne me hais pas, tu hais le monde entier, tu hais tous ceux qui t’entourent… » répondit Lin Huaiyuan avec un sourire amer, comprenant toute la situation.
Il tendit son bras devant Lin Yaoxuan et, d’un ton grave, déclara : « Dévore-moi vivant, et ta rancune grandira encore. Peut-être que cela t’aidera à suivre une voie différente. »
En entendant ces mots, la folie de Lin Yaoxuan sembla s’apaiser.
Il resta d’abord figé, puis, sans la moindre hésitation, mordit violemment dans le bras tendu.
…
Au Parlement national, désormais renommé Centre de service du peuple du Grand Xia, un intendant se précipita dans la salle de réunion. Après avoir reçu l’autorisation, il s’exprima avec anxiété :
« Honorables anciens, une situation est survenue dans le Champ des Héros. Ne pensez-vous pas qu’il faudrait aller y jeter un œil ? »
En entendant cela, Ji Changhe et les autres se précipitèrent immédiatement.
Le Champ des Héros était un lieu sacré pour eux, un lieu de respect et de mémoire, et ils ne pouvaient tolérer qu’il soit profané.
Lorsqu’ils arrivèrent sur place et constatèrent que tout était intact, ils poussèrent un soupir de soulagement.
Cependant, la scène à l’entrée les fit froncer les sourcils.
Ils virent Lin Yaoxuan agenouillé au sol, en train de dévorer une jambe ensanglantée.
Tout près, des morceaux des vêtements de Lin Huaiyuan étaient éparpillés.
Le reste de son corps avait disparu, laissant derrière lui un sol taché de sang.
« Que s’est-il passé ? » demanda Ji Changhe d’une voix grave.
« Ce sale gamin… Est-ce qu’il aurait dévoré son propre grand-père vivant ? » s’exclama Jin Lan avec stupéfaction et dégoût.
Les frères et sœurs de la famille Ji ainsi que Xiao Lingxi étaient également arrivés.
En voyant l’état actuel de Lin Yaoxuan, tous secouèrent la tête avec consternation.
Ils ne pouvaient pas imaginer que cet homme, qu’ils avaient un jour méprisé, se soit retrouvé dans un tel état pitoyable. Pourtant, ils savaient que tout cela était de sa propre faute, et personne ne le plaignait.
Entendant le bruit autour de lui, Lin Yaoxuan tourna la tête d’une manière étrange.
Son visage était couvert de pustules de tailles variées, certaines enflées et rouges, prêtes à éclater et à libérer du pus nauséabond, d’autres déjà ulcérées, laissant des plaies noirâtres qui exhalaient une odeur pestilentielle.
Ses yeux étaient d’un rouge terrifiant.
Son regard écarlate débordait de folie et de douleur, au point que personne ne pouvait soutenir son regard.
« Hehehe… »
« Êtes-vous satisfaits maintenant ? »
Lin Yaoxuan affichait un sourire effrayant, sa voix rauque résonnait comme celle d’un démon venu des enfers.
« Quelle rancune puissante… » Ji Changhe fronça les sourcils.
« Tuez-le, c’est écœurant de le regarder ! » dit Ji Hongyue, le visage plein de dégoût.
Ji Changhe hocha la tête, puis frappa d’une paume.
Le corps de Lin Yaoxuan explosa instantanément, son âme se dissipant dans le vide sans laisser aucune trace.
Après cela, ils allèrent brûler de l’encens en hommage aux soldats tombés, puis quittèrent les lieux.
Peu après leur départ.
Une volute de rancune noire et épaisse s’éleva doucement.
Elle semblait dotée d’une vie propre, se tordant et se débattant, imprégnée d’une haine infinie et d’un ressentiment profond.
Elle s’éleva lentement, semblable à un étrange serpent noir ondulant, traversant les brumes épaisses, s’élevant vers les cieux.
Finalement, lorsqu’elle atteignit la voûte céleste, elle sembla être avalée par une force mystérieuse et, en un clin d’œil, disparut sans laisser de trace.
Ne restait qu’un silence angoissant.
« Père, que se passe-t-il ? »
En chemin, Ji Yunfan regarda son père, Ji Changhe, qui s’était soudainement arrêté, et lui demanda avec perplexité.
Ji Changhe se tourna vers Le Champ des Héros, sentant que quelque chose s’était échappé, mais sans rien voir.
« Rien… Allons-y… »
Il fronça les sourcils et reprit son chemin.
Aujourd’hui, le Grand Xia était protégée par trois divinités : Jingwei, Da Yi, et Kuafu.
Il était convaincu que, quelle que soit cette chose, elle ne pourrait causer de troubles entre les mains des dieux…
…
Étoile du Berceau.
Après être sorti du trou de ver, Shi Yan atterrit directement au milieu du village.
En ouvrant les yeux, il vit des villageois l’entourer, souriants, le regard rempli de chaleur.
« Mon enfant, tu es de retour… »
Un vieil homme ridé s’approcha et lui plaça un chapeau en fourrure sur la tête.
« Oui, je suis rentré, grand-père Xiang. » Shi Yan répondit avec affection.
« Grand frère, bienvenue à la maison ! » Une petite fille, toute excitée, courut vers lui et lui passa une couronne de fleurs tressée autour du cou.
« Bonne petite Yinyin. » Shi Yan la prit dans ses bras, lui caressant la tête avec tendresse.
En regardant ces visages familiers et en sentant leur chaleur, une vague d’émotion indescriptible envahit Shi Yan.
« Mon enfant, comment vont nos frères et sœurs de Blue Star ? J’aimerais tant les rencontrer ! »
« Nos proches vont-ils bien ? Si un jour on pouvait tous les ramener sur l’Étoile du Berceau, ce serait formidable. C’est ici notre véritable patrie… »
Les villageois se rassemblèrent autour de lui, posant de nombreuses questions sur Blue Star.
Shi Yan répondit patiemment à chacun, leur expliquant tout ce qui concernait Blue Star.
Le soir venu.
Ils dansèrent autour d’un feu de camp, buvant du bon vin et mangeant de la viande rôtie. Ils discutèrent des joies simples de la vie et échangèrent des histoires dans une ambiance chaleureuse.
Shi Yan aimait cette vie primitive, simple et paisible, où il n’avait à se soucier de rien.
Tard dans la nuit, après le départ des villageois.
Shi Yan se rendit au sommet de la montagne pour trouver l’Ancêtre des Esprits Céleste.
« Ancêtre. »
« Hm, assieds-toi. » L’Ancêtre des Esprits Céleste sourit et tapota un rocher à côté de lui.
Une fois que Shi Yan se fut assis, l’Ancêtre prit la parole d’une voix lente : « Dans deux jours, commencera l’épreuve des prodiges des Myriades d’Étoiles. Es-tu prêt ? »
« Oui, je suis prêt. » Shi Yan hocha la tête, ses yeux brillaient de détermination.
Cette fois, il avait de nombreuses choses à accomplir.