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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Gu Jiaqi

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« Non, je ne suis pas d’accord avec ça ! Je ne serai jamais d’accord ! Tu n’as pas le droit ! »

Liang Xiuqin s’élança vers l’avant, son corps heurtant les barreaux qui la séparaient de Yun Xi. Elle ne se souciait pas de savoir si elle était saine d’esprit à ce moment-là et poussait désespérément ses mains menottées à travers les barreaux pour tenter d’atteindre Yun Xi.

Son regard était aussi acéré que le dard d’un scorpion. Il était perçant et plein de venin. Liang Xiuqin voulait bondir hors de la cellule et déchiqueter Yun Xi avec ses griffes.

Yun Xi se leva et recula légèrement, le visage plein d’amusement alors qu’elle regardait Liang Xiuqin tenter désespérément de sortir de derrière les barreaux pour l’attraper.

Elle avait beau être tordue, Yun Xi appréciait le sentiment de puissance qu’elle avait sur Liang Xiuqin. La haine qu’elle éprouvait depuis sa dernière vie ne pouvait être apaisée que par la vue de Liang Xiuqin acculée au pied du mur et à bout de nerfs.

« Tu es un porte-malheur. J’aurais dû t’avorter ! Tu m’as ruinée. Tu as tout gâché. Tout cela ne serait jamais arrivé si tu n’avais pas été là. Quand je serai libre, je ne te laisserai jamais partir. Tu n’as qu’à attendre. »

Yun Xi n’avait jamais autant souri qu’en cet instant. Ses yeux étaient brillants et vifs tandis qu’elle regardait Liang Xiuqin comme si elle était une étrangère.

À cet instant, Yun Xi avait l’impression d’avoir enfin coupé tous les liens avec Liang Xiuqin. Sa mère était devenue quelqu’un qui n’avait plus le pouvoir de la blesser. Elle avait réussi à se venger d’elle.

« D’accord, j’attendrai. » Elle haussa les sourcils et se dirigea vers la sortie de la salle de visite. Yun Xi s’arrêta soudainement, comme si elle s’était souvenue de quelque chose.

« Au fait, » dit-elle en jetant un regard innocent à Liang Xiuqin, « je te remercie de m’avoir tportée pendant dix mois. Je demanderai à la cour de t’accorder plus d’années. »

« Toi ! Arrête-toi là ! Ne pars pas. »

La porte du parloir claqua et coupa court aux cris de Liang Xiuqin. Yun Xi se détourna de la porte et fit un signe de tête poli au garde avant de sortir de l’établissement.

La pluie commença à tomber alors qu’elle se tenait devant les portes du centre de détention. Yun Xi regarda la fine couche de brouillard qui recouvrait le ciel gris et nuageux. Elle sentait une lourdeur peser sur sa poitrine. Elle était presque en train de l’étouffer et de lui écraser les côtes.

La vengeance ne dure qu’un instant.

Elle avait ruiné la vie de Yun Ziling et écrasé les rêves de luxe de Liang Xiuqin. Elle avait accompli les vœux de vengeance qu’elle avait portés en elle depuis sa dernière vie. Yun Xi savait qu’elle était censée se sentir soulagée, mais tout ce qu’elle pouvait ressentir, c’était un vide déprimant.

Dans le brouillard de la pluie battante, une silhouette s’avança vers elle avec un grand parapluie noir.

Les gouttes de pluie tombaient lourdement sur le toit de l’allée, et des bruits sourds et rythmés résonnaient sur le chemin. Les gouttes tombées glissaient du bord de l’allée, formant un voile d’eau entre Yun Xi et le monde extérieur. Yun Xi regarda l’homme vêtu d’un uniforme vert foncé traverser le voile et entrer dans son champ de vision.

Leurs regards se croisèrent. L’expression affectueuse de Mu Feichi apparut dans le champ de vision de Yun Xi et, pendant un instant, Yun Xi sentit ses yeux se remplir de larmes.

Mu Feichi ne dit pas un mot et regarda Yun Xi sous le parapluie. Elle avait l’air épuisée et fatiguée.

La haine dans ses yeux se dissipait lentement, comme la pluie torrentielle qui lavait le monde autour d’eux. Elle révélait une fille désolée, vulnérable et faible comme un chaton abandonné dans la rue.

« Rentrons. »

Mu Feichi soupira, inclina le parapluie et ouvrit les bras. Il attira doucement Yun Xi dans ses bras. Elle se rendit et le rejoignit sous son parapluie.

Le léger parfum de menthe qu’elle connaissait si bien l’enveloppa. Yun Xi pensait avoir le contrôle de ses émotions, mais cet acte de Mu Feichi remplit ses yeux de larmes chaudes.

Cependant, elle choisit de les retenir. Yun Xi enfouit sa tête dans sa poitrine et fit de son mieux pour faire disparaître la tristesse qui l’habitait.

Mais Mu Feichi sentit que quelque chose n’allait pas. Il s’arrêta et attira Yun Xi plus près de lui qu’auparavant, sa voix douce se penchant vers lui et chuchotant : « Ne te retiens pas, laisse sortir tes larmes. Cette pluie est si forte que personne ne t’entendra. » Il fit une pause : « Je serai là pour toi. »

Elle se serait retenue si Mu Feichi avait gardé le silence, mais son doux encouragement l’avait immédiatement plongée dans une avalanche de larmes.

Le ciel avait l’impression de pleurer avec elle tandis qu’elle se réfugiait dans les bras de Mu Feichi. Le bruit des gouttes de pluie contre le parapluie s’intensifia, passant de légers coups à de lourds bruits sourds, et la brume de la pluie brouilla les deux silhouettes sous le parapluie.

C’était la première fois dans ses deux vies qu’elle pleurait dans les bras d’un homme, et la première fois que Yun Xi pleurait dans les bras d’un homme qu’elle aimait.

Alors que la pluie se déversait et nettoyait le monde autour d’eux de la saleté et des débris, Yun Xi avait l’impression qu’elle avait également lavé toute la douleur qu’elle portait en elle.

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