L'Etrange Vie d'un chat | Strange Life of a Cat | 回到过去变成猫
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Chapitre 7 : Pas Question de Manger ce Cochon d’Inde
Chapitre 6: Les Quatres Mousquetaires et le Perroquet Qui Avait Tout Menu Chapitre 8 : Sois Sage Quand Tu Es Seul à la Maison

Zheng Tan grimpa sur un arbre pour chercher d’où venaient les voix qu’il entendait.

Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que l’on tournait dehors, dans le monde réel, un  épisode de ces feuilletons que Mama Jiao aimait tant. A la différence près que la femme ne pleurait pas.

Le chat noir s’en désintéressa. Le perroquet, qui s’ennuyait, pouvait bien le regarder tout seul, au moins cela l’occuperait de sorte qu’il ne pourrait pas embêter Zheng Tan. Rien que pour cette raison, ce dernier espérait que le créateur de cette “émission” rencontrerait suffisamment de difficultés pour que la diffusion ici dure toute la journée. Il pourrait même peut-être en faire une série.

Cette pensée n’était pas très charitable. Ceci dit, Zheng Tan lui-même ne l’était pas.  Du plus loin qu’il s’en souvienne, il avait tourné le dos à toute pensée de morale ou de scrupules. Il préférait oublier tout cela, du moment que cela ne touchait pas à ses intérêts personnels.

Sous l’arbre, Patapouf, roulé en boule dans une position confortable, avait l’air de dormir. Tigre et Sheriff était partis. Zheng Tan supposa qu’ils s’étaient éloignés pour trouver un terrain de jeu.

Les endroits fréquentés par les chats étaient peu nombreux par ici, aussi ne craignait-il pas de perdre ces deux-là.

De sa queue, il effleura Patapouf afin qu’il le suive. 24h sur 24 et 7 jours sur 7, celui-ci donnait toujours l’impression de manquer de sommeil. Au début, Zheng Tan pensait que c’était parce qu’il utilisait trop son cerveau. Mais par la suite, il réalisa qu’en fait, il était toujours comme ça, même lorsqu’il ne faisait rien. Difficile à croire que ce chat rondelet qui ne pensait qu’à dormir était un spécialiste du Morse.

L’expression “L’habit ne fait pas le moine” s’appliquait également aux chats.

Non loin des quartiers résidentiels se trouvait un petit supermarché appelé “le supermarché Dongyuan”. Depuis peu, cet endroit était en pleine rénovation. Un amas de gravier avait été laissé près de la porte de derrière. Et par chance, les employés étaient en congés ce jour-là.

Comme il s’y attendait, Zheng Tan retrouva Tigre tapi sur la pile de gravier. Il déféquait, le regard solennel. Cela fait, il cacha la preuve sous un peu de sable sauta du tas de gravier, secoua son pelage et s’éloigna comme si de rien n’était.

Tigre, en effet, avait cessé de faire pipi partout depuis son opération, mais il restait lui-même. Désormais, il causait toujours des problèmes, mais d’une manière différente.

Le jeune chat noir se demanda comment les employés réagiraient le lendemain en apercevant le caca. Ce serait bien pire encore s’ils ne le trouvaient pas et qu’il finisse sur le mur du supermarché.

Zheng Tan se dit que, s’il était le propriétaire des lieux, il aurait étranglé Tigre.

Près du supermarché se trouvait un grand carré d’herbes. En temps normal, les quatre amis n’y allaient jamais. Il y avait toujours une foule de gens, adultes et enfants, là-bas. C’était un terrain propice aux ennuis. Les petits enfants, encore ignorants, étaient les pires ennemis des chats. Ces derniers ne pouvaient pas se débattre lorsque les enfants les attrapaient par la queue ou jouaient trop brutalement. Même si ceux-ci étaient fautifs, c’étaient  toujours les chats qui étaient punis.

Par conséquent, la plupart du temps, les quatre mousquetaires jouaient dans les bois.

Tigre était occupé à gratter l’écorce des arbres. Lorsqu’il en avait terminé avec l’un, il passait à un autre. Sheriff, quant à lui, était à l’affût d’insectes à grignoter. Quant à Patapouf, il se reposait, indifférent à ce qui l’entourait. Les pattes avant cachées sous son corps, il ressemblait à un pain de viande.

Zheng Tan jeta un coup d’œil aux alentours pour s’assurer qu’il n’y avait pas d’humains. Ne voyant personne, il trouva une place sous le soleil et s’y installa.

Le vent apportait le doux parfum des fleurs de mai. Hormis les bruits occasionnels de griffes, rien ne perturbait la tranquillité des bois.

Sous les chauds rayons du soleil de l’après-midi, le chat noir avait envie de dormir.

Tout à coup, il entendit un cri. On aurait dit celui d’un oiseau, mais pas tout à fait. C’était la première fois que Zheng Tan entendait un tel bruit.

Il ouvrit les yeux et vit Tigre debout, cherchant à savoir d’où venait le son. La patte en l’air, il  tournait la tête de gauche à droite, comme s’il cherchait où frapper.

Sheriff, qui avait également entendu le bruit, se précipita dans sa direction. Bientôt, une boule de poil sortit des buissons.

Un cochon d’Inde ?

Celui-ci était un peu différent des cochons d’Inde habituels. Ses poils étaient relativement longs et une longue mèche blanche pendait du haut de sa tête, semblable à une frange. Comparé à ses congénères enfermés dans des cages toute la journée que Zheng Tan avait pu voir, celui-ci était bien plus rapide.

Néanmoins, il n’était pas de taille face à deux chats dynamiques.

Sheriff et Tigre bloquèrent le petit animal des deux côtés pour le coincer. À chaque fois qu’il essayait de s’enfuir, ils le forçaient à revenir sur place.

Zheng Tan le regarda un moment, puis arrêta les deux chasseurs au moment précis où ils s’apprêtaient à faire festin. La plupart des cochons d’Inde du campus étaient des animaux domestiques. Ce n’étaient pas des rats et ils ne pouvaient être considérés comme tels. Celui-ci, en particulier, semblait spécial.

Le jeune félin observa son pelage. Il était très propre et soigneusement peigné. De toute évidence, son propriétaire tenait à lui. Il n’était pas certain qu’ils ne laisseraient pas de trace après l’avoir mangé. Si son maître venait à s’en apercevoir, ils auraient des ennuis. De très gros ennuis.

Au lieu de profiter du fait que Zheng Tan avait arrêté Tigre pour s’enfuir, l’animal, prudent, regarda autour de lui et s’avança doucement vers le félin charbonneux.

Avait-il deviné qu’il n’allait pas le manger ?

  Il faut admettre que les animaux ont parfois un sixième sens incroyable.

Zheng Tan remua la queue et s’éloignait du cochon d’Inde lorsque, du coin de l’œil, il aperçut quelqu’un. Un étranger.

La simple présence d’un étranger ne l’aurait pas autant choqué, mais cet homme avait réussi à s’approcher sans qu’aucun des quatre chats ne le remarque. Ils ignoraient depuis combien de temps  il était là et s’il s’était caché tout près.

Les yeux de Zheng Tan fixèrent sa main droite, partiellement cachée derrière lui.

Lorsque leurs regards se croisèrent, le jeune chat se remémora subitement celui de Papa Jiao alors qu’il tuait les rongeurs dans le laboratoire l’autre nuit. C’était la seule fois où il lui avait vu ce regard. Mais cet homme… Cet homme donnait la chair de poule. Quelque chose lui disait qu’il avait tué bien plus que des rats de laboratoire.

Tigre sursauta à son tour en apercevant l’intrus. Cependant, la boule de poils qui se tenait près de Zheng Tan l’intéressait davantage. Il leva la patte pour une nouvelle tentative.

Le félin charbonneux ne put s’empêcher de le frapper violemment. Ne comprenait-il donc pas qu’une personne dangereuse se trouvait tout près d’eux ?

Alors même qu’il s’occupait de Tigre, Zheng Tan ne quittait pas l’homme des yeux. Il avait l’air beaucoup trop menaçant. Lui et ses copains ressemblaient aux rats de laboratoire de l’autre nuit. Ils étaient comme accrochés au sol, impuissants, incapables de bouger, attendant qu’on leur brise le cou.

Patapouf lui-même quitta sa position allongée dans l’herbe. Il sauta, courba le dos et abaissa ses oreilles en arrières, les poils dressés. Il n’avait plus du tout son regard habituel de chat fatigué. Il fixait l’étranger avec férocité tout en crachant pour le mettre en garde. C’était la première fois que Zheng Tan le voyait ainsi.

Les deux ne s’aperçurent que quelque chose n’allait pas que lorsqu’ils les virent, Patapouf et lui. Eux aussi étaient à présent en alerte. Même si, de temps à autres, ils pouvaient sembler rebutants, Tigre et Sheriff ne fuyaient pas lorsque la situation était grave. C’était à cela que l’on reconnaissait la loyauté.

En fait, Sheriff s’apprêtait à fuir à toutes pattes, mais voyant les autres immobiles, il se retourna immédiatement et se dressa, comme ses amis.

«  Que faire ? »

Zheng Tan se creusait la tête avec acharnement pour trouver des solutions.

S’enfuir immédiatement était de loin la meilleure. C’était aussi la plus commune. Mais le jeune félin n’était pas certain qu’ils parviennent à s’en sortir en un seul morceau. L’homme ne les quittait pas des yeux, prêt à réagir au moindre mouvement. Sa main à moitié cachée inquiétait grandement Zheng Tan.

Les deux camps restèrent en confrontation pendant deux minutes. Puis, tout à coup, l’homme rit, ce qui parut détendre l’atmosphère. Il secoua le bras, leva les deux mains et dit :

– « Du calme, les minous. Je ne vous veux aucun mal. Je veux seulement récupérer mon animal de compagnie. »

L’homme pointa du doigt le cochon d’Inde caché derrière Zheng Tan, mais la bestiole ne joua pas le jeu. Il demeura auprès du chat noir, comme s’il cherchait à fuir l’étranger.

Le jeune félin lâcha un soupir de soulagement mais ne baissa pas complètement sa garde pour autant. Il avait l’impression que l’homme tenait quelque chose dans sa main. Peut-être une lame ou autre objet qu’il avait très bien pu cacher lorsqu’il l’avait agitée.

Qui est cet homme ? Se demandait Zheng Tan.

– « Noisette, viens. Dépêche-toi. Sinon ton propriétaire va s’inquiéter. »

Le cochon d’Inde ne bougea ni ne lâcha un couinement.

– « Oh, Noisette… » L’homme s’accroupit et appela à nouveau la boule de poil bornée.

Zheng Tan maudit la bestiole. Il se déplaça un peu sur le côté pour l’exposer. Le chat ne voulait pas mettre son petit groupe en danger à cause d’elle.

Voyant qu’elle ne bougeait toujours pas, le chat couleur charbon la poussa de sa queue. Va-t’en, pour l’amour de Dieu ! Hurla-t’il intérieurement.

Le cochon d’Inde, à contrecœur, finit par s’approcher de l’homme.  Heureusement, ce dernier ayant repris son animal, il ne s’attarda pas.

Zheng Tan retint sa respiration jusqu’à ce qu’il le perde de vue. Il nota dans un coin de sa tête d’éviter désormais cet endroit.

De son côté, l’homme étrange qui venait d’avoir une confrontation avec des chats, ignorait les bruits de protestation du cochon d’Inde qu’il tenait dans ses bras. Tandis qu’il s’éloignait, il ne put s’empêcher de regarder vers les bois. Quelque chose lui disait que les deux chats qu’il venait de rencontrer étaient très spéciaux… Surtout le noir.



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Chapitre 6: Les Quatres Mousquetaires et le Perroquet Qui Avait Tout Menu Chapitre 8 : Sois Sage Quand Tu Es Seul à la Maison