Le Véritable Monde des Arts Martiaux|True Martial World|真武世界
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Il fallait être méchant pour faire porter le chapeau au jeune Yi Yun et le désigner comme porteur de la maladie! Mais le villageois moyen n’étant guère intelligent, ce n’était pas vraiment difficile.

Comment pourraient-ils savoir que la pilule supposée les guérir les privait en fait de leur vitalité ou qu’il y avait, dans les os de Créatures Fabuleuse, une toxine assassine ?

Deux mois auparavant, beaucoup d’entre eux n’avaient encore jamais entendu parler d’ossements de Créatures Fabuleuses!

La plupart des gens du désert, qui n’avaient connu que pauvreté, froid et se battaient chaque jour pour assurer leur nourriture n’avaient pas le loisir de penser à apprendre quoi que ce soit. Et même si on leur expliquait, seraient-ils capables de comprendre ?

« Bon sang! » Pensa Yi Yun le regard vengeur. Mais s’il venait à se montrer, c’était comme s’il déclarait la guerre à Chengyu!

Le jeune garçon n’était qu’au niveau du domaine des Méridiens, mais il possédait désormais un corps trempé et avait atteint l’état du Pouls du Dragon.

Chengyu, pour sa part, était au sommet du niveau “Collecteur de Qi”, à deux pas seulement d’atteindre le domaine de Sang Pourpre. Sans Yi Yun, ce serait une affaire réglée.

Mais il n’était pas le seul à avoir atteint ce niveau : c’était également le cas du Patriarche et de Yao Yuan, l’instructeur.

S’il déclarait la guerre à Chengyu, Yi Yun aurait à affronter non pas une personne mais trois.

S’il ne s’inquiétait pas pour le Patriarche, il ne savait rien de la véritable force de Yao Yuan qui avait atteint le niveau de Sang Pourpre pour ensuite rétrograder.

Hormis “Puissance du Tigre, Résistance du Dragon”, Yi Yun ne connaissait aucune technique offensive, n’avait pas de compétences en matière de mouvements et manquait d’habileté au combat.

À cette pensée, Yi Yun retrouva son calme et réfléchit à tête reposée.

« Chengyu, je ferai en sorte que ta mort soit lente et douloureuse », pensa le jeune garçon qui, s’il n’avait jamais tué personne, il en avait fermement l’intention après ce qui venait de se passer!

Chengyu avait tenté à deux reprises de lui nuire, mais il n’aurait jamais dû s’en prendre à sa sœur!

Seule et démunie, comment Xiaorou, du haut de ses 15 ans, pouvait-elle faire face aux accusations de toute la tribu ?

« Et ces femmes qui pleurent la mort de leurs maris et qui sont convaincues que je suis le seul responsable, qui sait ce dont elles seraient capables! » Pensait Yi Yun.

Caché dans l’herbe, à l’abri des regards, le jeune garçon prit un caillou et le lança au visage de Cuihua.

– « Aïe! S’écria-t-elle en se baissant. « Qui a fait ça ?! »

Voyant Cuihua furieuse, les enfants hochèrent la tête pour lui faire comprendre qu’ils n’y étaient pour rien.

Bien qu’il eut envie de tuer toutes ces femmes, Yi se ravisa : il ne voulait surtout pas éveiller les soupçons de Chengyu.

« Tout vient à point à qui sait attendre » Pensa-t-il.

– « Qui m’a frappé ? » S’écria soudain le meneur du groupe qui accompagnait Cuihua, en sursautant et en serrant les fesses.

– « C’est pas moi! »

– « J’ai rien fait! »

D’où pouvaient bien provenir ces mystérieux projectiles ? Les enfants en avaient des sueurs froides.

Les mains de Yi Yun, extrêmement rapides, lançaient avec une grande précision.

– « Des fantômes! » Cria l’un d’entre eux.

Tous les villageois craignant le surnaturel, Cuihua et le groupe, effrayés, se dispersèrent très vite.

Yi Yun fit alors le tour des environs pour s’assurer qu’il n’y avait plus personne, puis sauta par-dessus le mur.

Le niveau de Yi Yun étant équivalent à celui d’un maître de Kung Fu, en deux temps trois mouvements, il traversa la cour souillée de bouse sans même salir ses chaussures.

Il n’eut pas à toucher la porte : une rafale de vent l’ouvrit et il pénétra dans la maison.

Il faisait nuit noire, car le poêle ne fonctionnait pas. Yi Yun se dirigea vers la chambre à coucher où il trouva sa sœur, sous le clair de lune.

À voir son visage et ses épaules courbées, n’importe qui aurait ressenti l’envie de lui donner beaucoup d’amour.

– « Qui est là ? »

Depuis la disparition de son frère, Xiaorou, quoique submergée par le chagrin et l’inquiétude, demeurait extrêmement alerte. Sitôt qu’elle entendait du bruit, elle attrapait la flèche qu’elle gardait toujours à ses côtés!

Jiang Xiaorou était une jeune fille inflexible. Les conditions de vie étant très difficiles, elle s’efforçait chaque jour de devenir plus forte!

Son existence tournait autour de son frère, devenu son pilier. Dans le désert en effet, les jeunes filles qui vivaient seules étaient sujettes à intimidation.

– « Sœurette, c’est moi… Yun’er… » Dit-il avec des larmes dans la voix en voyant sa sœur désemparée au milieu du désordre.

Xiaorou fut stupéfaite. Même si sa silhouette était floue, comment ne l’aurait-elle pas reconnue.

– « Yun’er! » Xiaorou courut vers son frère, les larmes aux yeux et l’embrassa fermement! « Yun’er, tu vas bien ? Elle n’en croyait pas ses yeux et le serrait très fort de peur qu’il ne lui échappe à nouveau!

Yi Yun pouvait ressentir les rapides battements de son cœur et la chaleur de ses larmes qui coulaient sur son cou.

– « Je vais bien, Sœurette… »

– « J’en étais sûre… Je le savais depuis le début! » S’écria Xiaorou, qui avait toujours gardé une lueur d’espoir.

– « Partons immédiatement d’ici, ma sœur. Nous ne pouvons plus rester dans ce village. »

Ces soudaines paroles firent à Xiaorou l’effet d’une bombe et un flot d’émotions se déversa en elle :

– « Où pourrions-nous aller ? As-tu l’intention de te rendre dans le désert ? »



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