L'Etrange Vie d'un chat | Strange Life of a Cat | 回到过去变成猫
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Chapitre 23 : Il faut essayer cinq fois pour réveiller un chat
Chapitre 22 :  Les Pilules Pour Le Mal des Transports Peuvent Être Mortelles Menu Chapitre 24 : Le gars sur la moto a un chat sur son dos

À six heures du matin, Wei Ling se leva. Il fit bouillir un peu d’eau pour que les enfants puissent se nettoyer le visage lorsqu’ils se réveilleraient.

Le jeune homme n’avait pas grandi à Chuhua. Il ne s’y était installé qu’après avoir quitté l’armée dans la mesure où la plupart de ses amis vivaient ici. Après quelques semaines passées en ville, la plus forte impression qu’il en retenait était qu’il y faisait un temps affreux.

Pour le citer : « Le temps est malade, il faut le soigner. »

La température à Chuhua était comme une sorte de farce. Elle était passée de trente degrés hier à seulement dix aujourd’hui.  C’était peut-être ces variations de température qui faisaient que les arbres sur le campus étaient toujours aussi verts. Bien sûr, des feuilles tombaient en même temps, mais de tous les endroits bruns et verts sur le côté de la route, les gens remarquaient toujours le vert en premier. Peut-être parce que cette couleur les faisait se sentir mieux.

Wei Ling avait passé une nuit blanche. Il était resté éveillé très tard afin de trouver les informations dont il avait besoin. Au moment où il s’apprêtait à faire un somme, Papa Jiao l’appela pour lui rappeler que la température était en train de baisser et qu’il apprécierait que les enfants restent bien au chaud.

Cet appel acheva de réveiller Wei Ling. Il se mit à jouer au solitaire, passant d’un niveau moyen de difficulté à deux jeux de poker au niveau maximal à quatre jeux. Lorsqu’il en eut assez, il décida de jouer au Démineur. Le jeune homme passa le reste de la nuit à battre et rebattre son record.

Bien qu’il manquât de sommeil, Wei Ling était plein d’énergie. Comme il était encore très tôt, il envisagea d’aller courir avant d’aller acheter le petit-déjeuner des enfants.

Il n’oublia pas d’écrire une note à leur intention au cas où ils se réveilleraient avant qu’il ne revienne. Il laissa la note sur la table de la salle à manger et s’apprêtait à partir lorsqu’il vit que Zheng Tan dormait toujours sur le canapé.

Depuis qu’il avait griffé le voleur l’autre soir, le chat noir ne dormait plus sur le lit de Gu Youzi. Il craignait que l’odeur du sang sur ses pattes ait un impact négatif sur les enfants. Apparemment, cela pouvait leur faire faire des cauchemars.

Gu Youzi avait apporté pour Zheng Tan sa couverture duveteuse décorée d’un chapeau et de fausses oreilles de chat.

Pour le moment, le félin, blotti sous la couette, dormait profondément. Jusqu’ici, Zheng Tan s’était toujours demandé pourquoi les chats se roulaient en boule pour dormir. Cette position n’était-elle donc pas fatigante ?

Devenu chat, il réalisa que cette position était en fait très confortable. La plupart du temps, instinctivement, il se roulait en boule en dormant. Comme c’était le cas présentement.

Debout à la porte, Wei Ling l’appela à voix basse :

– « Charbon, lève-toi ! On y va! ».

Le chat ne bougea pas.

– « Charbon! Réveille-toi! C’est l’heure du jogging. » Appela une nouvelle fois le jeune homme. Pas une seule seconde il n’aurait pensé que le chaton ne l’entendait pas.

Ses oreilles, qui dépassaient de sous la couverture, remuèrent, mais… ben, c’était tout.

Wei Ling : « … … » Ce petit bâtard fait la sourde oreille!

– « Charbon! » Appela-t-il une nouvelle fois, sur un ton de mise en garde.

Zheng Tan ne bougeait toujours pas. Néanmoins, il ses narines laissèrent échapper un souffle indiquant qu’il avait entendu et que l’homme pouvait aller voir ailleurs s’il y était.

– « Charbon, tout de suite! » Tenta une nouvelle fois Wei Ling.

Le jeune félin daigna enfin bouger. Il s’étira paresseusement, sortit la tête de sous la couette, regarda Wei Ling et bailla. Voyant que l’homme ne bougeait pas, Zheng Tan se rendormit.

– « Charbon! Debout! On va courir! » Répéta Wei Ling en détachant chaque syllabe comme pour lui faire comprendre qu’il ne plaisantait pas.

Zheng Tan se leva enfin. Il émergea de sa couverture, s’étira puis secoua sa fourrure.

Wei Ling : « … »

P*tain de merde, il ne s’attendait pas à devoir réveiller un chat cinq fois pour qu’il se lève!

– « Dois-tu encore malaxer le canapé, passer à la salle de bains ? Quoi ? T’as fini ? » Dit Wei Ling en serrant les dents.

Zheng Tan remua les oreilles. Il ne pétrissait jamais. Et quand bien même il le ferait, ce seraient des seins. En quoi malaxer un sofa était-il amusant ? Le félin avait l’impression que cette action caractéristique des chats était erronée. Ils le faisaient surtout quand leur mère leur manquait. C’était dans leurs gênes.

Pétrir n’était pas nécessaire. Mais faire son pipi du matin, si.

En voyant le chat noir courir à la salle de bain, Wei Ling leva les yeux au ciel et soupira. Pourquoi la famille Jiao le traitait-elle comme s’il s’agissait d’une récompense ?

La température ayant chuté, la brise glaciale frappa Zheng de plein fouet au moment où il sortait de l’immeuble. Il frissonna.

Le soleil n’était pas encore levé et à l’exception des quelques bruits en provenance de la cafétéria, le campus était calme et paisible.

À mi-chemin de leur jogging, cependant, la radio du matin commença juste à l’heure.

Elle diffusait chaque jour entre six heures et demi et sept heures.

Alors qu’il passait devant les dortoirs, la chanson d’ouverture venant de s’achever, commença la musique qui accompagnait l’émission de gymnastique.

– « Et maintenant, voici la huitième série de notre émission de gymnastique. Marchez sur place! Un, deux, trois, quatre… »

Des plaintes agitées se firent entendre depuis les dortoirs :

– « P*tain, c’est trop tôt pour ces conneries! ».

Celles-ci n’étaient pas terminées qu’une pantoufle vola par la fenêtre et percuta le haut-parleur. Malheureusement, cela n’empêcha pas la radio de poursuivre :

– « Sautez! Un, deux, trois, quatre… »

– « Ah! Tôt ou tard, je vais finir par le fracasser! Vous verrez, le jour où je quitterai l’école, ce haut-parleur sera réduit en pièces. »

En entendant ce vacarme, Zheng Tan se sentit étrangement joyeux.

Tout le monde n’avait pas l’habitude de mettre des bouchons d’oreilles. Il plaignait les pauvres idiots qui pensaient pouvoir éviter les séances matinales d’auto apprentissage en entrant à l’université. En effet, celles-ci n’étaient plus obligatoires, mais à présent, la radio se chargeait de les réveiller.  

Le jeune félin se sentit soulagé de vivre dans les quartiers Est. Là-bas, c’était relativement calme. Il n’entendait la radio scolaire que lorsqu’il arrivait sur le campus.

Ils firent un tour de piste. La radio ne diffusait toujours pas le journal, cela signifiait qu’il n’était pas encore sept heures, heure à laquelle Jiao Yuan se réveillait pour aller à l’école.

Wei Ling passa à la cafétéria pour acheter le petit-déjeuner. Zheng Tan l’attendit dehors et tous deux reprirent ensemble la direction des quartiers.

En arrivant dans la cour, ils croisèrent M. Yan qui promenait son chien.

Mighty, avec sa grosse tête et ses petits yeux, remua frénétiquement la queue en apercevant le chat noir. Même si c’était une vilaine bête, il était plutôt gentil avec les autres animaux de compagnie. Tigre léchait souvent sa fourrure à sa place. Zheng Tan avait remarqué depuis peu que le chat tigré recrachait des boules de poils blancs et bruns. Sans doute venaient-ils de Marguerite et de Mighty ici présent.

Wei Ling, qui pratiquait parfois le Tai Chi avec les personnes âgées du quartier, les connaissait donc bien. M. Yan, qui le connaissait aussi, s’arrêta pour les saluer.

– « Votre chien, c’est quelque chose! » Dit Wei Ling au vieillard, en regardant l’animal.

À ces mots, un grand sourire illumina le visage ridé. Depuis quelques temps, il aimait raconter à qui voulait l’entendre les actions glorieuses de Mighty.

Mais le terrier n’était pas amical envers Wei Ling. Sans doute était-ce son instinct animal. Il évitait l’homme et, pour peu que celui-ci le regarde, lui montrait les dents.

Mr. Yan regarda le petit-déjeuner que Wei Ling venait d’acheter et secoua la tête en signe de désapprobation :

– « Vous avez acheté des œufs et du lait de soja ? J’ai entendu dire il y a quelques jours que, mangés ensemble, ils n’augmentent pas la quantité de protéine mais affectent la capacité du corps à en absorber. J’ai oublié l’explication scientifique. Demandez à Jiao, il saura certainement. »

Wei Ling remercia le vieil homme et reprit sa route, accompagné du chat. M. Yan et Mighty continuèrent leur promenade tandis que Wei Ling et Zheng Tan hâtaient le pas. La radio venait de commencer à diffuser le journal : Jiao Yuan et Gu Youzi étaient probablement déjà levés.

Zheng Tan réfléchit à ce que M. Yan venait de leur dire. Maintenant qu’il y pensait, il n’avait encore jamais vu des œufs et du lait de soja ensemble sur la table de la salle à manger. Si cela se produisait, ce serait pour que Jiao Yuan emporte les œufs comme casse-croûte à l’école. Il ne les mangerait pas  immédiatement.

Au final, Wei Ling opta pour du lait en poudre.

Lan Tianzhu et Su An vinrent chercher les enfants pour les accompagner à l’école. Zheng tan fut soulagé de ne pas avoir à le faire. « C’est mieux ainsi », pensa-t-il. Puisque Wei Ling allait rester ici pendant quelques jours, il ferait aussi bien de lui parler de ce qu’il avait découvert. Peu importe comment les choses tourneraient, dans tous les cas, il serait fixé.

Pendant que l’homme était dans la salle de bain, le félin charbonneux se rendit dans la chambre et sauta sur le bureau de Papa Jiao. Sur le côté était posée une pile de livres que le professeur utilisait régulièrement. Parmi eux se trouvait celui que cherchait Zheng Tan : « La génétique. »

Cette année, Papa Jiao enseignait cette matière. Le chat noir avait vu toutes les diapositives PowerPoint qu’il avait présentées. Après chaque projection, le professeur simulait un cours. C’était une de ses habitudes. Il était persuadé que certains détails posant problème ne pouvaient ressortir que durant une conférence.

Zheng Tan sortit le livre de la pile. Il devait à présent trouver l’information dont il avait besoin dans ce que Papa Jiao n’avait pas encore enseigné à sa classe.

Le jeune félin n’était pas certain que ce dont Papa Jiao avait parlé à l’hôpital l’autre jour était tiré de ce livre. Il tentait sa chance. S’il ne trouvait pas dans celui-ci, il chercherait dans un autre.

Pour un chat, tourner une page n’était pas une mince affaire mais Zheng Tan avait l’habitude. C’était une compétence qui pouvait s’améliorer avec de l’entraînement. Tout en lisant, Zheng Tan restait attentif aux moindres sons et mouvements. Si Wei Ling sortait, il cesserait de feuilleter le livre. Un chat capable de lire n’était pas chose courante. Même s’il ne comprenait pas un traitre mot, cela restait bizarre.

Heureusement, il trouva bientôt ce qu’il cherchait. Pas étonnant que Papa Jiao ait mentionné le développement prénatal. Apparemment, étant donné qu’il allait bientôt en parler à sa classe, il avait récemment lu à ce sujet.

Lorsque Wei Ling arriva pour prendre des dossiers, il vit le chat noir tapis à côté de l’ordinateur, en train de jouer avec le marque-page.

– « Ne retire pas ça! C’est certainement Papa Jiao qui l’a placé là. »

Mais le marque-page était presque sorti du livre. Wei Ling l’ouvrit pour le remettre à sa place. Avant de le refermer, il jeta un coup d’œil à son contenu et se figea.

Il se dépêcha de lire, puis tourna la page pour en apprendre un peu plus.

Il fronça les sourcils et revint sur le dernier passage pour le relire plusieurs fois.

Il s’agissait de la théorie des cinq sexes que Papa Jiao avait mentionnée à l’hôpital. Le père y avait fait quelques annotations à l’attention de ses élèves.

Afin de ne pas révéler ses intentions, Zheng Tan avait placé le signet à la page précédant celle qu’il souhaitait que Wei Ling lise.

Après maintes et maintes lectures et relectures, Wei Ling ferma le livre. Il sortit son téléphone et composa un numéro.



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