L'Etrange Vie d'un chat | Strange Life of a Cat | 回到过去变成猫
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Chapitre 19 : Les voleurs sont de retour
Chapitre 18 : Charbon, aide à La maison Menu Chapitre 20 : Tu es un bon garçon, Mighty

Les deux enfants attendaient le bus devant la porte de l’hôpital. Les deux premiers étant trop bondés, Jiao Yuan préféra attendre encore un peu qu’il en passe un avec moins de passagers à bord. Les bus qui allaient de l’hôpital au portail Est de l’université étaient si fréquents qu’il ne voyait pas l’intérêt pour eux de se retrouver écrasés.

La plupart étaient des banlieusards qui rentraient du travail. La population de Chuhua était très importante et la ville ne possédait pas encore de métro, par conséquent, les bus étaient toujours bondés aux heures de pointe.

Aujourd’hui, Jiao Yuan était très calme. En d’autres circonstances, il serait en train de donner des coups de pied à un arbre, de retirer les autocollants d’un poteau ou encore de parler aux gens qui se trouvaient à proximité. Il n’était pas du genre à attendre le bus calmement.

Ce jour-là, il restait là, à tenir simplement la main de sa sœur sans dire un mot, hormis pour prévenir Gu Youzi qu’ils devraient attendre le prochain bus.

Zheng Tan était à l’intérieur du cartable du garçon qui n’était pas complètement fermé. Il avait laissé une petite ouverture pour que le jeune félin puisse sortir sa tête et que l’air frais y pénètre. Ce n’était pas très confortable, mais il devait garder la tête basse et rester caché pour éviter les ennuis inutiles.

Le cartable de Jiao Yuan sentait les œufs au thé1. Il était probablement allé à la cafétéria acheter de quoi grignoter avant le déjeuner.

Ils durent attendre quinze minutes avant qu’un bus pas trop bondé n’arrive. Les enfants y montèrent. Un passager qui descendait et leur céda sa place. Jiao Yuan le remercia, puis ils se partagèrent la place, le cartable délicatement posé sur leurs genoux.

Le portail de l’université n’était qu’à deux arrêts de bus, mais il en restait deux autres avant d’arriver aux quartiers Est. Il était préférable d’y aller en bus plutôt qu’à pieds.

Comme Zheng Tan étouffait, il mit sa truffe près de l’ouverture afin de respirer un peu d’air frais. Le bus s’arrêtait, redémarrait et, parfois, lorsqu’ il atteignait un arrêt ou un feu. Zheng Tan avait envie de dormir.

Cependant, après un moment, il sentit une douleur vive au niveau des moustaches.

Sortant la tête de l’ouverture, il vit une femme et son tout-petit assis devant eux. L’enfant faisait face aux sièges derrière lui, assis sur les genoux de sa mère. Il avait probablement vu la truffe de Zheng Tan dépasser du cartable, ainsi que ses moustaches et il venait d’en arracher une.

Suite à la douleur, le chat noir rentra sa tête.

– « Poil… chat… » s’écria l’enfant qui ne parlait pas encore couramment en pointant du doigt le cartable.

Il avait sans doute vu l’animal disparaitre dedans avec ce qui lui restait de moustaches.

Jiao Yuan et Gu Youzi, qui étaient tous les deux dans les nuages, furent ramenés à la réalité. Ils ne savaient pas ce qui s’était passé. À la vue de l’enfant qui pointait le cartable du doigt en criant, ils se dirent que les passagers avaient dû apercevoir le chat et devinrent très nerveux. Même s’il n’y avait pas de panneau “interdit aux animaux” sur le bus, la majorité des gens étaient contre le fait d’en amener dans les transports publics.

Heureusement, personne d’autre n’avait remarqué les moustaches. L’éclairage était faible. De plus, les gens étaient exténués à cause de leur journée de travail et ne prêtaient pas attention aux autres. La mère du petit elle-même se dit que son fils avait dû apercevoir les motifs en forme de chat qui décoraient le cartable. Elle sourit et lui caressa la tête.

Lorsque le bus arriva à destination, les deux enfants descendirent aussi vite que possible par crainte d’être pris en flagrant délit. Après tout, ils étaient jeunes. Ils ne supportaient pas encore les humiliations publiques comme les adultes.

Arrivés dans le quartier, Zheng Tan bondit hors du cartable. Il se sentait bien mieux maintenant qu’il pouvait respirer l’air frais.

Le ciel était déjà sombre, les lampadaires étaient allumés et ils distinguaient la chanson qui signalait la fin de l’émission radio de l’école. Une bourrasque de vent passa. Des bruissements, accompagnés du doux son des feuilles tombant sur le sol, se firent entendre autour d’eux.

Le félin charbonneux frissonna. Il courut quelques mètres, grimpa dans un arbre, puis se laissa glisser en bas. Cet exercice le réchauffa un peu.

Voyant leur chat faire ses acrobaties, les enfants, qui avaient déprimé toute la journée, se sentirent un peu mieux. Tout autour d’eux, des gens se promenaient ou rentraient du travail en voiture et ils entendaient aboyer les chiens du quartier. La rue était animée.

À l’entrée du bâtiment, Jiao Yuan passa sa carte d’accès. Zheng Tan le précéda à l’intérieur.

Ces bâtiments étaient relativement vieux. Ils ne possédaient pas de lumières à détecteur sonore, mais les gens qui vivaient là avaient l’habitude de ce système légèrement obsolète.

Les lumières étaient allumées jusqu’au troisième étage mais les couloirs des quatrièmes et cinquièmes étages restaient sombres. Les propriétaires du perroquet, qui vivaient au quatrième, n’étaient pas à la maison. Ils étaient sans doute partis en voyage d’affaires, une fois de plus. Apparemment, même l’otaku Qu Xiangyang était allé faire une de ses rares excursions en bas, aussi personne n’avait-il allumé.

Zheng Tan tenait à le faire afin que les enfants ne se cognent pas dans les escaliers. La plupart des gens ne voyaient rien, la nuit, dans les couloirs éteints mais pour Zheng Tan et les chats en général, c’était du gâteau.

L’animal sauta, alluma la lumière du quatrième étage puis monta et fit de même au cinquième. Il redescendit chercher les enfants qu’il retrouva au second.

Deux autres escaliers plus tard, les deux enfants comprirent pourquoi leur chat avait pris les devants. Depuis l’extérieur, ils avaient bien vu que les couloirs des quatrièmes et cinquièmes étages étaient sombres.

– « Charbon est vraiment intelligent! » dit en riant Jiao Yuan.

C’était la première qu’il riait depuis qu’il avait appris l’accident de Mama Jiao.

– « Oui! » répondit Gu Youzi, peu loquace comme à son habitude.

Zheng Tan fut interloqué. Ce qu’il avait fait ne méritait pas d’éloges.

– « Père dit que les chats qui sont trop astucieux inquiètent certaines personnes. Il vaut mieux garder ça pour nous. Je ne vois pas l’intérêt de raconter aux autres ce qui vient de se passer. »

– « Je sais. »

Gu Youzi hocha de la tête. Elle n’avait jamais parlé du chat à qui que ce soit. Une de ses camarades de classe avait l’habitude d’apporter tous les jours sa poupée Barbie à l’école pour se faire remarquer. Bientôt, la poupée disparut. Lorsque la petite la retrouva, celle-ci avait été piétinée et jetée à la poubelle. Apparemment, les autres filles étaient jalouses.

Le fait que le félin venait la chercher tous les jours à l’école ne passait déjà pas inaperçu. Il n’était pas nécessaire d’en rajouter.

Jiao Yuan appela Papa Jiao pour l’informer qu’ils étaient bien arrivés à la maison. Il n’avait pas encore raccroché que la maîtresse de Tigre, cette dame que les enfants Jiao appelaient Tante Ling, arriva. Elle avait acheté quelques gâteaux et une brique de lait de crainte que les enfants aient faim. Ils pourraient également les prendre au petit-déjeuner le lendemain.

Elle ne pouvait s’attarder car elle avait de la famille en visite. Les enfants ayant insisté pour rester chez eux, elle fit chauffer de l’eau du bain et resta avec eux jusqu’à qu’ils aient terminé de se laver et soient partis se coucher.

Zheng Tan resta près de Gu Youzi jusqu’à ce qu’elle s’endorme puis il alla voir Jiao Yuan dans sa chambre. L’enfant était encore éveillé. Le chat noir resta un moment et, lorsqu’il fut certain que celui-ci s’était endormi, sortit sur le balcon.

Il aimait venir là quand il ne pouvait pas dormir. L’ambiance était particulièrement appropriée à la réflexion sur l’existence humaine ou plutôt à sa p*tain d’existence féline.

Alors que la nuit tombait, les lumières de la cour s’éteignirent une-à-une. Le son de la télévision et des discussions s’affaiblirent lentement eux-aussi.

Seul Qu Xiangyang, le voisin, avait toujours ses lumières allumées. Il n’irait se coucher que vers une ou deux heures du matin.

Ce soir-là, Zheng Tan n’avait pas envie de dormir. Il était assis tranquillement sur le balcon, ses oreilles remuant de temps à autres afin de guetter le moindre mouvement dans les chambres des enfants. À son grand soulagement, ils dormaient paisiblement, sans faire de cauchemars.

Vue du quatrième étage, la lumière orange des lampadaires semblait très brillante. À l’horizon, des taches lumineuses scintillaient entre les branches. Il eut un sentiment spécial de paix et de sérénité lorsque le vent s’arrêta de souffler et que tout – les branches, les feuilles et les lumières – s’immobilisèrent.

Sur le campus, la plupart des lampadaires jalonnant les routes destinées aux véhicules diffusaient eux aussi une lumière orange. Le jeune félin avait entendu dire que cette couleur était plus sécurisante car c’était celle qui avait la plus grande longueur d’onde. Elle était visible de loin et en même temps, elle n’aveuglait pas. Les conducteurs pouvaient voir les voitures loin devant eux sans avoir à se fatiguer les yeux, même s’ils avaient roulé longtemps. Cette mesure avait grandement amélioré la sécurité routière.

Zheng Tan bailla. Il se faisait tard. Dans quelques heures, les coureurs du matin se réveilleraient. Même Qu était allé se coucher.

Le chat se détourna, prêt à rentrer au salon pour aller dormir sur le canapé. De là, il pourrait surveiller les enfants. Mais au moment même où il levait la patte, il entendit un léger bruit de lattes de bois qui s’entrechoquaient. Il s’arrêta pour écouter.

Le son provenait du carillon éolien sur le balcon de l’appartement de Patapouf, au premier étage. À première vue, ce carillon ressemblait à tous les autres. Si les gens de l’extérieur le trouvaient spécial, c’est simplement parce qu’il était fait de lattes de bois au lieu de métal ou de coquillages. Cependant, il émettait quand même un son clair et léger.

Zheng Tan ne l’a jamais remarqué jusqu’au jour où Patapouf avait reçu la visite d’inspection de l’ancien chef de peloton de Wei Ling. Il réalisa que le carillon de bois devait être une sorte d’avertisseur.

Il ne carillonnait pas lorsque le vent soufflait normalement, mais seulement s’il y avait une tempête. En temps normal, il fallait une force humaine pour le faire tinter et chaque latte émettait un son différent.

En l’entendant sonner, Zheng Tan baissa les yeux : c’est alors qu’il aperçut les ײratsײ.

Même si les deux hommes étaient cachés dans l’ombre, le chat les voyait malgré tout. Il ne pouvait voir clairement leur visage mais leurs silhouettes ne lui échappèrent pas.

Après les cambriolages de Septembre, les quartiers avaient accueilli deux chiens qui, jusqu’ici, avaient réussi à dissuader les voleurs.

Ces deux-là n’en étaient pas à leur première infraction. De toute évidence, ils connaissaient très bien le quartier ainsi que les résidents. Il était très possible qu’ils soient à l’origine des deux premiers cambriolages.

« Alors, après s’être cachés durant un mois, ces deux voleurs ne pouvaient plus rester à l’écart ? »

Qui sait si, cette fois, ils n’allaient pas choisir son immeuble ? S’ils n’allaient pas visiter son appartement ? De toute évidence, ces hommes n’avaient pas l’intention de cambrioler le quatrième étage.

La maison du général était spéciale. Il y avait des barbelés tout autour du balcon et la porte d’entrée était construite de manière très particulière elle aussi. Elle était extrêmement bien protégée du fait que la famille possédait un perroquet très rare et aussi très cher. L’autre famille étant absente la majeure partie de l’année, leur appartement ne contenait probablement rien de précieux.

À quel appartement pouvaient bien penser ces ײratsײ en ce moment ? Si jamais c’était celui-ci, eh bien…

Zheng Tans plissa les yeux. Il fléchit la patte et fit sortir ses griffes acérées.

« Je ne peux peut-être pas parler, ni faire chauffer de l’eau et je dois me cacher dans un sac à dos pour prendre le bus. Mais si vous pensez que je suis incapable de m’occuper de vous deux, vous vous trompez. »

À cet instant, les deux personnes cachées dans l’ombre au pied du bâtiment B étaient loin de s’imaginer qu’accroupi devant une fenêtre du premier étage, un chat les observait attentivement. Ils ne savaient pas non plus que, dans le même même temps, un autre chat, au cinquième étage, surveillait chacun de leurs mouvements.

NT : 1Pour les curieux ou les amateurs de cuisine chinoise



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