Le Chevalier des Elfes
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Arthur et ses trois camarades partageaient une certaine dose d’angoisse en s’approchant en petit groupe de la citadelle. Par contre Merlin avait une autre émotion qui le dominait, la soif de gloire. Il avait renoncé à demander officiellement le titre de premier successeur au vampire, mais il pensait qu’il pouvait s’arranger pour qu’officieusement il soit reconnu comme le plus apte à commander grâce à ses facultés intellectuelles. Il voyait l’aventure actuelle comme une bonne occasion de prouver sa supériorité sur les autres.

Certes il existait des facteurs physiques qui aidaient à la survie en milieu hostile. Mais Merlin pensait que c’était son intelligence qui ferait la différence entre le trépas et le fait de rester vivant. Il estimait qu’aujourd’hui pourrait être une sorte de consécration pour lui, qu’il en mettrait tellement plein la vue à Arthur que le haut-roi chanterait ses louanges. Il avait la ferme intuition qu’il serait bien parti pour cesser d’être vu comme l’égal de Lancelot et de Morgane. Que le vampire créerait peut-être même un nouvel échelon hiérarchique en faveur de Merlin.

Lancelot pourrait défaire des dizaines d’ennemis avec son épée, et Morgane séduire des pirates, mais Merlin lui était capable de faire beaucoup mieux, il avait moyen d’annihiler tout vie adverse de la citadelle avec un sort. Il était tellement obnubilé par son envie de réussite qu’il faillit tomber par terre, et alerter de manière sonore des gardes. Les reliques du Néant commençaient déjà à produire des effets négatifs sur l’équipe d’Arthur. Ainsi Merlin de par sa grande sensibilité à la magie fut le premier touché. Heureusement ce dernier commença à remarquer que quelque chose ne tournait pas rond, et prit des contre-mesures mystiques.

La forteresse du fléau des mers se caractérisait par un port de très grande taille, et surtout une forteresse dotée de murailles épaisses. Le style était simple, peu de décorations, mais beaucoup de machines de guerre notamment de catapultes et de canons pour recevoir les intrus.

Cependant pénétrer dans la chambre de Barbeorange le pirate fut facile, Arthur et ses camarades savaient se déplacer silencieusement, en outre la vigilance se révélait très relâchée dans l’antre du pirate. Ses hommes pour fêter une grosse prise se soûlèrent généreusement. Ainsi il n’y avait qu’une poignée d’humains sur l’île qui demeurait avec l’esprit clair, et qui ne récupérait pas d’une soirée très arrosée en ronflant comme des bienheureux d’un sommeil très profond.

Barbeorange et ses sbires mirent récemment la main sur un très joli butin en or et en pierres précieuses, ils détroussèrent un convoi marchand rapportant des richesses considérables. Or chaque fois qu’ils parvenaient à réaliser une prise importante, ils respectaient la coutume de participer à une fête mémorable, où l’alcool, la drogue et le sexe faisaient partie des activités principales.

En effet Barbeorange tenait à apporter le maximum de plaisir et d’occasions de se défouler pour ses subordonnés, il jugeait que négliger les opportunités de s’amuser constituait une grosse erreur. Il était cruel et sadique avec ses ennemis, mais il prenait un grand plaisir à festoyer.

En outre il estimait qu’un chef scélérat qui gardait continuellement son sérieux, ne fournissait pas des distractions à ses subalternes creusait sa propre tombe. Qu’il était logique de fidéliser ses hommes en leur donnant des moments de vif plaisir. De plus Barbeorange considérait qu’une vie de bandit sans des amusements réguliers était une existence déplorable.

Néanmoins bien que le pirate ait fait honneur aux festivités, mangea comme quatre, et but une quantité impressionnante d’alcool, il attendait de pied ferme Arthur et ses trois compagnons, et les rendit visibles. Il fit semblant de dormir profondément avec une bouteille à la main pour surprendre ses ennemis.

La chambre avait assez de place pour contenir cent personnes assises, son état laissait penser que son propriétaire se caractérisait par un esprit bordélique et peu organisé. Il régnait un fouillis indescriptible, les lingots d’or s’entassaient sur des restes de nourriture. Mais Barbeorange demeurait un individu rusé.

Barbeorange : Bienvenue dans ma demeure, misérables chiens.

Merlin : Comment as-tu fait pour neutraliser, un sort jeté par moi le haut-mage le plus doué des elfes ?

Barbeorange : Le dieu du complot Enredo, m’apporte une grande puissance magique.

Arthur : Vous voulez certainement quelque chose, sinon vous auriez appelé à l’aide vos hommes.

Barbeorange : Bien vu, je désire les reliques du Néant, apporte les moi, et je m’engage à te tuer rapidement.

Arthur : Ma réponse est non, je vais d’ailleurs prendre un malin plaisir à te massacrer.

Barbeorange : J’aimerai que notre duel comporte une règle, l’interdiction formelle de puiser dans les flux divins de notre dieu tutélaire pour augmenter sa puissance.

Arthur : Si tu veux.

Arthur le vampire attaqua mollement d’abord son adversaire, car il était confiant dans ses capacités et conforté par l’apparence de Barbeorange le pirate. Mais il déchanta vite, le pirate avait un sérieux embonpoint et le teint d’un buveur d’alcool qui s’avérait victime de problèmes de foie, mais il disposait d’excellentes capacités de combattant. Enredo le dieu du complot ne faisait pas qu’enseigner des sorts, et rendre retors ses adeptes, il pouvait leur apprendre des bottes d’escrime très redoutables, et accroître considérablement leurs talents martiaux.

Selon plusieurs rumeurs les adeptes d’Enredo étaient surtout des érudits amateurs de stratagèmes machiavéliques, qui n’aimaient pas s’exposer au grand jour, qui demandaient à des hommes de main d’effectuer les basses besognes. Toutefois entre le stéréotype et la vérité il y avait généralement un fossé immense.

Le vampire finit par se réveiller, et se mit à se battre sérieusement, toutefois il épuisa une partie importante de son énergie vitale, à soigner les plaies infligées par le pirate qui en quelques secondes réussit à toucher plusieurs fois Arthur. Certes il causa des blessures légères, mais son ennemi perdit plus d’un litre de sang. En outre Barbeorange violait l’unique règle du combat, il demandait à Enredo de le rendre plus fort. Tandis que le vampire refusait d’appeler à l’aide Proélium la divinité de la guerre. Il voulait prouver qu’il était capable de battre au un contre un sans l’appui de son dieu, un ennemi plus réputé pour ses talents de buverie que ses capacités guerrières, malheureusement la fierté cela jouait par moment de graves tours.

Les jeux semblaient faits au bout de deux minutes. En effet le pirate dominait de plus en plus franchement Arthur, qui devait se livrer à une défense acharnée pour retarder un trépas paraissant inévitable. Le pirate rayonna à la perspective d’ajouter la tête du vampire à son tableau de chasse. Néanmoins la vitesse d’Arthur se mit à augmenter de manière d’abord inaperçue, puis à devenir progressivement plus importante aux yeux des spectateurs. Il semblait qu’il y avait une interférence dans le duel avantageant le vampire. Il atteignait une rapidité assez notable pour qu’il se doute qu’un allié s’implique par la magie. Toutefois il laissa ses réflexions de côté et se concentra sur l’offensive qui redevenait payante. Il fit bien de conclure le duel car son adversaire était sur le point d’appeler ses sbires à la rescousse.

Ainsi Barbeorange perdit le défi malgré son optimisme. Merlin, le haut-mage voyant le désarroi d’Arthur, avait lancé sur lui un sort de rapidité. L’appui de l’enchantement et l’excès de confiance du pirate dans sa victoire furent décisifs, ils permirent au vampire de trancher la tête de son ennemi. Le vampire reconnut la signature de Merlin dans l’aide mystique reçue dans le défi, mais il choisit de ne pas le punir, ou de mentionner son appui. Il devait la vie au haut-mage, et puis même s’il n’appréciait pas le fait d’être épaulé d’une façon frauduleuse lors d’un duel martial, son ressentiment était atténué par le fait que son adversaire tricha de façon éhontée.

Une épreuve difficile venait d’être franchie, mais le plus dur restait à venir. Il fallait que l’équipe menée par Arthur traverse le Labyrinthe Diabolique. Il était nécessaire d’emprunter un passage secret dont Barbeorange ignorait l’existence, il descendait en bas jusqu’à un endroit rempli de traquenards. Une fois quelques centaines de marches passées, des épreuves difficiles attendaient Arthur et ses camarades.

Arthur : Merlin quelles sont les caractéristiques du Labyrinthe Diabolique ?

Merlin : Malheureusement je manque de détails, une seule personne est revenue vivante sur les centaines qui se sont aventurées à l’intérieur du Labyrinthe. Quoiqu’il en soit les murs de cet endroit bougent avec le temps. Le Labyrinthe est rempli de pièges et de créatures difficiles à tuer, dans le sens que cinq ou six flèches dans le corps ne les empêchent pas de charger.

Lancelot : Se peut-il que l’unique rescapé n’ait pas cherché à intensifier le côté dangereux du Labyrinthe, dans le but d’accroître sa gloire ?

Merlin : J’aimerais que ce soit le cas, mais d’un autre côté de nombreux guerriers très aguerris ont péri dans ce lieu. De plus même si je ne me rappelle plus le nom du concepteur du Labyrinthe, je sais qu’il était renommé pour être un perfectionniste acharné et un créateur de pièges redoutables.

Deux minutes après qu’Arthur et ses compagnons s’engagèrent dans le Labyrinthe, les murs de pierre blanche se mirent à bouger, résultat les aventuriers furent séparés en deux groupes. Ils tentèrent d’user de divers artifices pour empêcher les murs de leur jouer un sale tour, mais ils ne parvinrent à rien de concret.

Arthur essaya de briser les structures de pierre blanche en s’appuyant sur sa force, en donnant des coups de poing mais la résistance des murs aux attaques physiques s’avérait extrême. Pourtant il était sacrément costaud, il pouvait tordre une barre de fer épaisse de plus de dix centimètres à main nue, mais bien que les structures rappellent du calcaire, elles étaient beaucoup plus solides. Elles semblaient narguer les gens qui cherchaient à les parcourir. Le vampire sentait une sorte de volonté malveillante dans les murs comme si ces constructions de pierre étaient dotées d’une volonté propre, désiraient apporter la déchéance et le découragement aux gens pénétrant à l’intérieur du Labyrinthe.

Ou alors il s’agissait d’un des traquenards des lieux, d’un stratagème mystique destiné à susciter le désespoir sur les gens traversant le Labyrinthe. Alors Arthur raffermit sa volonté et se força à positiver. Il eut une nouvelle idée, il sauta pour vérifier la réaction des murs, et il eut le droit à une mauvaise surprise, une partie de la structure de deux mètres cinquante de haut grandit brutalement pour atteindre plus de cinq mètres. Ainsi le vampire eut le droit à un choc violent, rien de grave mais il s’avéra récompensé de son initiative par le fait d’entrer en contact physique avec un mur capable de grandir ou de rapetisser.

En effet une fois qu’Arthur se retrouva à son point de départ, près de Merlin, la structure revint à sa taille initiale, de deux mètres cinquante. L’aventure dans le Labyrinthe commençait avec des rebondissements négatifs.

Arthur : Lancelot, Morgane, vous allez bien ?

Morgane : Oui votre haute-majesté.

Arthur : Merlin casse ce mur avec un sort, pour que nous puissions de nouveau être ensemble.

Merlin : Destructio. Destructio… !

Arthur sentit Merlin déployant sa puissance magique, mais rien de notable ne se passa en apparence, le mur restait intact, et aucun son, lumière ou odeur ne surgit, il y avait juste Merlin qui brisait le silence en répétant encore et encore le même mot de pouvoir.

Merlin : Malheureusement comme je le pensais, on ne peut pas endommager le Labyrinthe.

Arthur : Ce n’est pas grave, fais nous voler toi et moi, pour que nous allions rejoindre Morgane et Lancelot.

Merlin : Volus… volus !

Merlin mobilisa sa puissance, mais une nouvelle fois les propriétés anti-magie du lieu interférèrent avec ses buts. Il eut beau s’époumoner, ses pieds et ceux d’Arthur restèrent au niveau du sol.

Merlin : Un enchantement m’empêche de recourir à un sort de lévitation.

Arthur : Tu pourrais nous transformer en oiseaux ? Le sort du Labyrinthe empêche peut-être le vol magique mais pas forcément celui naturel.

Merlin : Malheureusement il y a un hic dans votre plan, les oiseaux ne volent pas comme ça, ils ont une période d’apprentissage.

Arthur : Tu as raison, même si j’obtiens des ailes je resterais cloué au sol, vu que je n’ai jamais appris à les utiliser pour voler. Tant pis dans ce cas Morgane et Lancelot je vous donne rendez-vous au centre du Labyrinthe.

Au bout d’un moment, Arthur et son compagnon Merlin le haut-mage rencontrèrent des chauves-souris géantes, malgré leur invisibilité ils se firent attaquer. Les animaux volants mesuraient une belle taille, ils faisaient deux mètres d’envergure, et ils possédaient aussi l’avantage du nombre, étant donné qu’ils formaient un groupe de cinquante bêtes.

Ils assaillaient non en étant motivés par la faim, mais par désir de défendre leur territoire. Toute créature ou être n’appartenant pas à leur espèce qui pénétrait dans leur zone de chasse prenait de gros risques. Merlin resta figé par la surprise, il ne comprenait pas pourquoi les chauves-souris arrivèrent à le repérer. Ainsi il se mit à réagir lentement à l’assaut contre lui, il serait sans doute mort, si Arthur n’était pas intervenu.

Le haut-roi anticipa correctement la situation, et envoya plusieurs boules de feu, qui causèrent la fuite des chauves-souris. Merlin ne comprenait absolument pas ce qui se passait, il était inconcevable qu’un haut-mage de son niveau ait pu faire une erreur. Il voulut alors critiquer voire blâmer le vampire pour son incompétence, puis il se rappela le lien hiérarchique qui l’unissait à Arthur, et son serment de fidélité. Cependant Merlin n’abandonnait pas la partie, il agirait avec tact, toutefois il avait bien l’intention d’inciter le haut-roi à reconnaître qu’il commit une lourde erreur, à le pousser subtilement à s’excuser pour une grosse bourde magique. Le haut-mage s’estimait totalement hors de cause, sans aucun lien avec l’assaut des chauves-souris, le seul responsable de leur déboire avec les animaux volants ne pouvait être qu’Arthur.

Merlin : À votre avis comment les chauves-souris ont deviné notre présence ? Elles ne nous voyaient pourtant pas. De plus j’avais pris la précaution de neutraliser les odeurs que nous émettions.

Arthur : Les chauves-souris ont une ouïe très développée, et tu as oublié d’annuler le bruit que nous faisons Merlin.

Merlin : C’est vrai, malheureusement je ne maîtrise pas de sort de silence.

Arthur : Pardon ?

Merlin : Je suis tellement habitué à user de sorts puissants depuis des décennies, que j’ai perdu l’habitude de manier des pouvoirs mineurs.

Arthur : C’est assez déconcertant.

Merlin : Autrement vous pensez que Lancelot et Morgane vont bien ? Tous deux ont des capacités magiques, mais leurs facultés de mage sont clairement moins développées que les nôtres.

Arthur : Tu as raison en ce qui concerne les pouvoirs surnaturels, mais d’un autre côté Lancelot est un champion de la survie en milieu hostile, et Morgane dispose d’une intelligence supérieure à la nôtre.

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