Le Chevalier des Elfes
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Morgane la manipulatrice en avait marre d’Arthur le fort. Elle remporta quelques victoires sur le vampire, mais il était devenu rare qu’elle triomphe, depuis que le haut-roi des elfes soutenait le fort. Cependant la manipulatrice ne se décourageait pas, elle trouva un moyen de maltraiter l’orgueil d’Arthur. Évidemment il fallait aussi que son plan se déroule aussi bien dans la pratique que dans la théorie. Même si Morgane était trop fière pour l’admettre, il n’empêchait qu’elle éprouvait de plus en plus de respect et d’admiration pour le vampire. Les excellentes capacités du fort à manigancer, corrompre des gens supposés irréprochables, plaisaient à la manipulatrice. En outre Arthur fournissait un puissant défi intellectuel, ses plans toujours plus complexes et poussés étaient difficiles à décrypter et contrer.

Le fort offrait des distractions très amusantes, il apportait des sensations que la manipulatrice ne pensait plus ressentir. Enfin du point de vue physique Arthur était tout à fait le type de Morgane, qui raffolait des personnes musclées et à la voix grave. Si le vampire n’avait pas été un rival politique particulièrement énervant, la manipulatrice n’aurait pas été contre l’avoir pour amant. Toutefois si Morgane l’emportait conformément à son stratagème rien ne lui interdisait, de joindre l’utile à l’agréable.

Elle aborda Arthur dans une rue peu passante dans le quartier du Haut-Parlement, surnommée la zone des restaurants pourris, un endroit où manger à bas prix était facile, mais déconseillé pour les estomacs fragiles.

Morgane : Arthur je vous déteste, vous êtes un furoncle dans ma brillante carrière politique, à cause de vous j’ai essuyé des dizaines de revers.

Arthur : Nous appartenons à deux camps opposés, mais nous jouons à armes égales. Si vous avez perdu c’est parce que votre talent d’oratrice est inférieur au mien.

Morgane : Je vous le concède, vous savez manier les mots, voyons ce qu’il en est de l’épée. Vous aviez une réputation de guerrier brillant, mais je pense que vous avez perdu du talent à force de ne pas vous entraîner.

Arthur : Vous êtes dans l’erreur, je sais toujours me battre, je vais d’ailleurs me faire une joie de vous corriger.

Morgane : Je vous donne rendez-vous demain sur la place des duels, le perdant devra se plier aux quatre volontés du vainqueur pendant un mois.

Arthur : Qu’entendez-vous par se plier aux quatre volontés ?

Morgane : Le gagnant pourra exiger du vaincu n’importe quoi, mis à part un bris de serment.

Arthur : Cela me va, je rêve depuis longtemps de vous obliger à vous comporter comme une servante dévouée à mon égard.

Le lieu de l’affrontement la place des duels, était une étendue de terre rouge plate, où les ruses déloyales étaient difficiles d’après les elfes, à cause de la présence des pommiers ceinturant les lieux.

Morgane quand elle vit l’arme d’Arthur eut une bouffée de satisfaction, sa victoire serait plus facile que prévu. Certes l’outil de mort de son adversaire semblait d’excellente qualité, il avait l’air d’être très bien au niveau de l’équilibre, et de la prise en main, celui qui le conçut devait assurément être un maître forgeron renommé. En prime la lame en mithril du fort tranchait comme du beurre frais le fer ordinaire. Pour arranger les choses l’arme était très bien entretenue.

Arthur était réputé pour le soin extrême avec lequel il choisissait ses armes, il ne lésinait pas sur la dépense pour acquérir des outils de mort particulièrement meurtriers. Là où certains payaient seulement cinquante pièces d’or pour une arme, lui en déboursait sans hésiter des milliers, en échange de la certitude de posséder un outil de mort nettement plus efficace que la moyenne. Un des surnoms du fort était le mécène généreux, quand Arthur souhaitait de la qualité, il ouvrait largement sa bourse. Néanmoins il était très sévère avec les gens essayant de lui refiler du travail bâclé.

Ainsi un jour un forgeron de niveau moyen tenta de lui remettre une épée de piètre qualité, et il usa d’un sort pour que son tranchant soit convenable pendant quelques heures. La réaction du fort fut terrible sur l’escroc, il lui écrasa les os de la main droite avec sa marchandise défectueuse. Mais il n’empêchait que l’arme qu’Arthur manierait pendant le duel contre Morgane, avait une caractéristique handicapante.

Morgane : Vous avez apporté une épée de petite taille, votre arme ne fait que soixante-dix centimètres, elle est presque minuscule comparé à ma lame d’un mètre trente de long.

Arthur : Je sais mais si je ne m’impose pas un handicap, votre défaite sera instantanée.

Morgane : Votre orgueil signifiera votre perte Arthur.

Arthur : Je doute qu’un adversaire tel que vous constitue un danger pour moi.

Morgane : Vous allez bientôt perdre votre sourire, en garde.

Morgane la manipulatrice était une excellente épéiste, en plus de très bonnes prédispositions au maniement de l’épée, elle s’entraînait régulièrement. Cependant Arthur le fort s’avérait bien meilleur. En outre la rumeur selon laquelle il négligeait de s’entraîner aux armes était fausse. Le fort répandit ce ragot, car il espérait ainsi que des nobles le défieraient en duel, et neutraliser pour longtemps voire se débarrasser définitivement d’adversaires gênants. Morgane enchaînait les attaques puissantes et rapides, pourtant elle n’arrivait pas à mettre en difficulté Arthur, qui de son côté parait avec aisance les techniques de son adversaire.

Il s’ennuyait tellement qu’il ne put réprimer un bâillement. Il considérait comme un événement très lassant son duel, pourtant il espérait beaucoup de son ennemie. En effet le vampire entendit dire que la manipulatrice vainquit plusieurs épéistes redoutables. Il se demandait s’il ne s’agissait pas de propos mensongers, ou alors Morgane tricha.

En ce moment même elle employait une puissante magie pour accroître ses performances guerrières. Cependant cela ne suffisait absolument pas pour lui permettre de prendre l’avantage. Le fort se demandait ce qu’il pourrait faire de sa découverte sur la tricherie de la manipulatrice. Il pensa un moment obliger son adversaire à se dénoncer, mais il ne considérait pas cette solution comme amusante.

Il préférait plutôt jouer avec les nerfs de la manipulatrice, il l’obligerait à signer une confession sur ses méfaits, et la ferait chanter pendant des années. Satisfait de sa résolution, Arthur décida qu’il était temps de mettre fin à un duel ridicule, où il ne s’amusa aucunement. Il affrontait une adversaire certes bien entraînée, mais pitoyable selon ses critères. Aussi il cessa de s’échauffer, mit davantage de puissance dans ses coups, et au bout de quelques secondes, désarma son ennemie, la fit tomber par terre, et plaça sa lame près de la gorge de Morgane.

Arthur : J’ai gagné facilement, je vous annonce que vous allez durement trimer pour moi.

Morgane la manipulatrice eut beaucoup de travail pendant son mois de servitude. Cependant Arthur le vampire ne l’obligea pas à effectuer des besognes dégradantes. En effet il l’employa comme assistante. La manipulatrice à cause du tact et de la retenue du fort, ne savait pas comment réagir. La plupart de ses adversaires n’auraient pas hésité à avoir des exigences très humiliantes. Or les tâches principales de Morgane étaient la lecture de rapports et de documents, la mise au point de stratégies, et l’analyse du comportement d’elfes. Arthur ne mit pas à exécution ses projets pervers et retors à l’égard de la manipulatrice. Il sentait qu’il pourrait avoir besoin d’elle plus tard. En outre il développa un certain degré d’affection pour elle. En la côtoyant régulièrement, il apprit à apprécier son énergie, sa ténacité, et son enthousiasme. Il découvrit les bons côtés de Morgane, et s’il ne fut pas charmé, il conçut un certain respect pour elle.

Arthur le fort fréquenta une personne par moment tricheuse et hautaine, mais aussi déterminée et courageuse. Il passa des soirées agréables en affrontant aux échecs une joueuse dont le niveau rivalisait avec le sien. Il conçut des plans plus efficaces, grâce à la vision pertinente et intelligente de la manipulatrice. Il vainquit grâce à son assistante, des ennemis de longue date, qui nuisaient à ses intérêts depuis des années. Il grimpa plus vite les échelons politiques, il séduisit des personnes qui hésitaient à l’appuyer. Il découvrit de nouvelles manières de mettre en place des ruses, ses horizons de comploteur s’élargirent.

Autrement dit Morgane réalisa un travail superbe pour le vampire. Elle changea progressivement d’opinion sur Arthur. Elle ne le voyait petit à petit comme une exception masculine, un être capable de battre à la loyale des femmes intelligentes. Une fois libérée de son obligation de servitude, elle retourna travailler pour le roi Hertio.

D’ailleurs le monarque avait quelques questions à poser à la manipulatrice. Il s’arrangea pour la rencontrer sur une place de ville pavée et surtout remplie de pommiers, il croyait dans la superstition que ces arbres gênaient le mensonge.

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