Le Chevalier des Elfes
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Arthur se sentait dérisoire, tous les efforts qu’il avait menés jusqu’à maintenant lui semblaient vains. Le Néant ou l’informe était appelé à régner sans partage et sans conteste sur le monde de Gerboisia. Les fous et les inconscients qui osaient s’opposer au Néant étaient destinés à finir misérablement, à avoir leurs âmes qui subiraient les affres de milliers de supplices implacables. Toutes les planètes de l’univers devaient tôt ou tard disparaître. La vie et la matière n’étaient rien que des insultes idiotes, qui ne valaient rien face à la majesté du Néant.

Résultat Arthur songeait de plus en plus à rejoindre les rangs des serviteurs de l’informe, ainsi il pourrait atteindre des sommets de gloire, faire connaître son nom jusqu’à la fin des temps. Il soumettrait à son pouvoir l’ensemble des elfes et des humains, puis il sacrifierait les âmes de tous ses suivants pour la plus grande gloire de l’informe. Alors il récolterait une immense récompense l’accès au statut de divinité. Il deviendrait un dieu supérieur, une entité capable de définir sur un caprice l’avenir de millions de personnes.

Il serait capable de provoquer la mort de mondes entiers d’une seule pensée. Pour obtenir le fameux sésame, la transformation en divinité, il suffisait de peu de choses, juste de s’agenouiller face au Néant et de reconnaître sa supériorité incontestable. Le fort était partagé, sa partie ambitieuse lui suggérait de céder à la tentation à l’égard de l’informe, de sauter sur l’occasion d’accéder à un niveau fantastique de puissance. Cependant sa tendance altruiste considérait comme une folie de céder aux sirènes de la tentation à l’égard du Néant, présentait comme un acte démentiel et extrêmement destructeur pour les elfes de chercher à honorer l’informe.

Cependant Arthur luttait assez difficilement contre son appétit de pouvoir, il avait du mal à réfréner son désir d’acquérir une gloire mémorable. Surtout qu’il sentait que l’informe ne lui mentait pas, qu’il présentait peut-être sous un jour avantageux ses projets, mais qu’il semblait parfaitement sincère. Le fort se révélait à deux doigts d’accepter un pacte avec le Néant, quand il remarqua Lancelot, et qu’il pensa à l’avenir très précaire de son ami, s’il rejoignait les rangs de l’informe. Alors Arthur entra dans une colère monumentale contre Glil.

Il imagina des flammes, même s’il était coupé de la puissance de Proélium. Il ne résista pas à l’impulsion de visualiser des flammes dans son esprit, de sentir une chaleur intense, de chercher à jeter un sort de feu sur son ennemi, malgré une formation presque inexistante dans le métier de mage.

Arthur : Maudis sois-tu Glil, je souhaite que les flammes de l’enfer te consument !

Glil l’ignoble fut très surpris de la résistance mentale d’Arthur. Il sentit aussi que le Néant fit une offre au fort, et que son ennemi rejeta de façon tonitruante le pacte. Par conséquent Glil était rempli de joie, il craignit un moment de devoir traiter son adversaire comme un camarade, alors qu’il le haïssait au plus haut point. Il demeurait libre de s’amuser comme il le voulait à tourmenter l’esprit et le corps d’Arthur. Et l’ignoble comptait bien prendre sa dose de plaisir, une sacrée ration de jouissance.

Certes il connut un gros moment d’angoisse quand le Néant son maître absolu proposa une porte de sortie à Arthur. Mais comme l’offre était rejetée de manière irrévocable, il n’y avait rien à craindre. L’ignoble s’avérait désormais libre de s’amuser autant qu’il le souhaitait avec un ennemi dont il maudit des milliers de fois le nom. Il éprouvait un ravissement à la perspective de pouvoir jouer de façon extrêmement sadique avec son adversaire.

Il y avait moins d’une heure, Glil souffrait de peur pour son statut social en tant qu’officier dans une armée elfique. Maintenant il était nécessaire qu’il aspire à des ambitions nettement plus importantes. Il devint un champion du Néant, il allait montrer que son maître fit le bon choix en lui donnant de la puissance surnaturelle. Il prouverait qu’il était un subordonné bien plus digne de la grandeur qu’Arthur. Il pensait marquer bientôt l’histoire avec le surnom de destructeur de royaumes. Il ferait tomber les monarques par dizaines.

Il avait envie de faire durer particulièrement longtemps le supplice qui consistait à briser l’esprit du fort. Le jeu de transformer en loques serviles les gens plaisait au plus haut point à l’ignoble. Le point faible de ce genre de divertissement venait du fait qu’il n’était possible généralement qu’une fois par personne.

Alors Glil espérait que l’esprit d’Arthur se montre rebelle et déterminé pendant plusieurs heures. Cela apporterait un très vif plaisir à l’ignoble, de pouvoir jouer avec les émotions du fort pour une longue durée. Glil était tellement concentré sur les tortures spirituelles à infliger à Arthur, qu’il ne sentit pas le feu qui le consumait. Des flammes étaient en train de dévorer les jambes de l’ignoble, et elles remontaient petit à petit le long de son corps. Même quand elles arrivèrent au niveau de la tête, l’ignoble ne réagit pas. Cette situation paraissait surréaliste, mais d’un autre côté le Néant avait ôté la capacité à Glil de ressentir la douleur, et l’ignoble était terriblement concentré sur le fait d’asservir Arthur. Il finit par se transformer en une vive lumière noire, son âme hurla devant l’anéantissement de son corps.

Les portes et les fenêtres scellées à cause de la magie de Glil, ne purent être ouvertes qu’au bout de plusieurs heures d’efforts acharnés. Cela laissa le temps à Lancelot de se remettre des effets du sort mental jeté par l’ignoble. L’assassin avait disparu en même temps que le corps de Glil, son instinct lui avait dit de se jeter dans la lumière noire. Arthur s’effondra à cause du violent effort que lui avait imposé sa résistance à la sape mentale de l’ignoble. Il resta dans le coma pendant trois jours, le général Lancelot vint le voir plusieurs fois.

Durant le combat contre l’ignoble, un événement inattendu eut lieu, Arthur se retrouva avec l’aspect d’un adolescent. Quand il se réveilla, il constata qu’il se trouvait dans un hôpital militaire, dans une chambre luxueuse habituellement réservée aux gens ayant au moins le rang de colonel. Cependant Lancelot payait ses dettes d’honneur, alors il s’arrangea pour qu’Arthur ait le droit à un lieu de convalescence particulièrement douillet. Par exemple il dormit couvert de draps en soie, il bénéficiait de visite quotidienne d’un médecin réputé. Sa chambre faisait d’ailleurs une très grande surface, il n’y avait qu’un lit mais elle pouvait contenir plus de cent personnes assises.

Arthur faisait régulièrement des cauchemars lorsqu’il dormait. Il devenait une personne affiliée aux forces des ténèbres, il restait un guerrier, mais il s’illustrait en terme de massacres d’elfes. Il acquit une puissance physique et magique décuplée mais il bafouait complètement son ancien sens de l’honneur. Par contre sa tendance sauvage se réjouissait de pouvoir s’adonner à des combats sans tabou ou retenue, de guerroyer du matin au soir. Le vampire attira beaucoup l’attention du Néant, l’entité la plus redoutée mais aussi vue comme la plus puissante parmi les incarnations de la ruine. Il était déjà un objet de convoitise dans le passé, mais il devint encore plus précieux en terrassant un champion du Néant. L’entité pouvait avoir un comportement capricieux, donner plus de puissance surnaturelle à un adepte récent comme Glil qu’à un fidèle qui la servait depuis plusieurs siècles.

Cependant Arthur parvint quand même à triompher, il réalisa un bel exploit sur le plan magique. Il y avait des circonstances favorables qui expliquèrent en partie la victoire du fort, notamment que Glil manquait d’expérience dans le domaine de la défense face aux sorts ennemis, donc il négligea de se protéger convenablement. Mais le fait de tuer Glil demeurait une belle performance, les élus du Néant représentaient souvent un danger considérable. Ainsi Arthur attira sur lui davantage l’attention des puissances des ténèbres.

Alors le Néant essayait de tenter régulièrement Arthur, de le pousser à rejoindre ses rangs. Il parvenait à exercer par moment un attrait pour la partie avide du vampire. Cependant il se heurtait aussi à une opposition farouche pour l’instant. La conscience du fort rejetait avec une terrible véhémence les offres alléchantes de l’entité. Elle voyait avec horreur les rêves envoyés pour obtenir sa damnation. Certains démons jugeaient que Glil ferait une excellente recrue. Arthur avait un destin remarquable aux yeux de certaines divinités, donc cela poussait un nombre inhabituel d’entités à investir sur ses amis et aussi ses ennemis. Certains dieux voulaient élever le fort vers la gloire, mais d’autres voulaient le supprimer. Et Glil avec sa sombre détermination et sa haine semblait un bon candidat pour les partisans de la suppression. Ainsi Glil entendit des chuchotements qu’il était le seul à percevoir, et distinguait des sortes de mouvements dans les ombres.

Les tactiques classiques basées sur les gains de richesses, de postes politiques prestigieux, de gloire guerrière rencontraient un certain écho sur Arthur. Mais le fort estimait plus important de vivre avec un minimum d’honneur. Et puis rejoindre la cause du Néant signifierait sans doute travailler à la perte de Lancelot et de Thérésa, ce qui suscitait de l’horreur chez Arthur. Quand le vampire alla mieux, il reçut une visite de Lancelot désireux de lui faire une proposition.

Lancelot : Tu m’as sauvé la vie Arthur, ce geste mérite récompense, désormais tu es un commandant.

Arthur : Merci général, avez-vous une idée sur ce qui s’est passé ? Je n’ai prié personne, mais Glil s’est embrasé comme je le souhaitais.

Lancelot : C’est un indice qui prouve que tu as un potentiel magique important.

Arthur : Si vous avez raison, j’aimerai suivre une formation à la magie mon général.

Lancelot : Comme tu veux, je connais justement Merlin le plus fameux des haut-mages des royaumes elfes, et il me doit plusieurs faveurs. Je peux m’arranger pour qu’il te prenne comme élève.

Arthur : Merlin est réputé pour être intraitable et très sévère. Vous ne connaissez pas une autre personne qui pourrait m’enseigner la magie ?

Lancelot : Je reconnais que tu as raison, mais d’un autre côté si tu réussis à t’adapter aux exigences de Merlin tu deviendras un haut-magicien d’une puissance redoutable.

Arthur : Entendu, je vais essayer de supporter Merlin. Autrement avez-vous une explication sur le fait que mon apparence d’adulte ait évolué vers celle d’un adolescent ?

Lancelot : Quand on lance un sort puissant sans avoir subi d’entraînement poussé il y a souvent des effets secondaires imprévus, comme par exemple une modification de l’apparence.

Arthur : Pourquoi le timbre de ma voix reste celui d’un adulte ?

Lancelot : La magie a des effets parfois bizarres. Ainsi un homme qui se retrouve avec un corps d’enfant peut hériter en même temps d’une voix de vieillard.

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