Le Chevalier des Elfes
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Finalement les elfes des forêts acceptèrent seulement en partie la proposition d’Arthur le vampire. Ils ne participeraient pas à des guerres de façon conjointe, mais ils consentaient à du troc d’armes surnaturelles.

Arthur devait encore mener une tournée diplomatique avec les dragons, même s’il hésitait à nouer ensuite une alliance avec ces créatures, il se souvenait de la trahison de leur chef Véruza à son égard. Or il n’appréciait pas du tout les coups fourrés motivés par l’appât du gain. Arthur pouvait pardonner la trahison quand elle était motivée par un but très altruiste telle que la défense du plus grand nombre. Par contre il ne digérait pas que Véruza l’ait dupé pour conserver plus facilement sa place de chef.

Le vampire ne s’en tira que parce qu’il déploya des ressources inattendues lors du combat rituel l’opposant au chef. Alors il hésitait vivement à accorder sa confiance à Véruza. D’un autre côté il commettrait une lourde erreur de ne pas chercher à fraterniser avec les troupes du chef. Même si la majorité des autres alliés potentiels participait de façon massive dans le combat contre le Néant et d’autres dieux de la destruction, la victoire était loin d’être garantie. En effet ces divinités pouvaient compter sur une puissance qui augmentait au fil du temps. Le nombre croissant de leurs adeptes apportaient un gain continu de force magique à ces dieux.

Les temps s’annonçaient difficile. Il fallait unir un maximum de factions, donc se passer de Véruza constituait un comportement franchement téméraire. Cependant Arthur devait faire de violents efforts de volonté pour ne pas se laisser dominer par son amertume et sa rancune.

Il était profondément irrité par la perspective de devoir se montrer poli et courtois avec le chef. Ainsi il fut à deux doigts de tenter de décocher une gifle retentissante à Véruza quand il l’aperçut de nouveau. Heureusement le vampire était un individu habitué à supporter la frustration et la colère. Alors il finit par se forcer à adopter une contenance. Il parvint à masquer son déplaisir sous un sourire affable, et à contrôler le timbre de sa voix, de façon à ce que son hostilité ne transparaisse pas.

Tous deux se rencontrèrent au sommet du château de la montagne des quatre vents, l’endroit fut aménagé pour qu’un dragon puisse s’y déplacer sans problème. C’était un lieu gigantesque, la salle la plus petite mesurait cent mètres de haut. En matière de décoration, il y avait quantité de statues de dragons célèbres, dont certaines grandeur nature, ainsi que des bannières, des tableaux, et d’autres œuvres d’art commémorant la mémoire de dragons illustres.

Autrement dit le château servait de moyen de propagande pour impressionner les visiteurs. Son gigantisme était possible grâce à la conception de multiples sorts qui demandèrent des décennies de préparation. Arthur devait presque se tordre le cou pour apercevoir le plafond. Il ressentit une pointe d’angoisse quand il vit qu’il se trouvait dehors avec pour seule compagnie le chef.

Véruza : Je ne suis pas contre le fait de m’allier avec vous. Mais la majorité des dragons refusera de laisser sans protection les elfes et les nains qu’ils défendent, à moins d’avoir de fortes récompenses en échange. Que pouvez-vous offrir ?

Arthur : La permission d’emprunter des livres de la fabuleuse Bibliothèque sans fin du dieu Proélium, et le droit de recopier leur contenu. En outre vos protégés recevront des armes pour se défendre telles que des épées, des arcs et des arbalètes, ainsi que des instructeurs pour leur apprendre à s’en servir.

Véruza : Vous avez là des arguments de poids pour convaincre les plus récalcitrants.

Arthur le vampire savait s’y prendre pour négocier, car les dragons acceptèrent de joindre leurs forces à celles des elfes. Ils pouvaient lire des livres grâce à des sorts de métamorphose, qui les dotaient de mains et modifiaient leur taille. Bien que beaucoup d’hommes considèrent les dragons comme des bêtes sanguinaires, qu’il fallait exterminer sans état d’âme ; dans la réalité les dragons pouvaient se montrer beaucoup plus tolérants et gentils que beaucoup d’humains.

Il existait des dragons malfaisants, mais il s’agissait de l’exception à la règle. La majorité d’entre eux voulait vivre en harmonie avec l’ensemble des membres des races intelligentes. Elle s’entendait très bien avec les elfes et les nains. Certes certains dragons avaient une faiblesse pour l’or ou les pierres précieuses. Toutefois rares étaient les hommes qui n’appréciaient pas les richesses. D’ailleurs en matière de sens de l’honneur les humains n’avaient aucune leçon à donner aux dragons. Des millions d’hommes nuisaient à leur prochain dans l’optique d’obtenir des revenus supplémentaires.

Les dragons s’intéressaient généralement plus au savoir qu’à la fortune. Ils pouvaient avoir une collection de bijoux, mais ils échangeaient sans hésiter une tonne de diamants contre une collection de livres qui leur plaisait beaucoup.

Pourtant les humains aimaient décrire les dragons comme des créatures vraiment dégénérées. Cependant même si les hommes l’oublièrent, sans l’appui des dragons, ils ne seraient pas grand-chose. Leur civilisation se serait probablement éteinte depuis longtemps. Il y avait plusieurs milliers d’années, des elfes entreprirent d’exterminer l’humanité, ils furent à deux doigts de réussir, mais ils furent stopper par des dragons.

La tournée diplomatique d’Arthur fut couronnée de succès. Quand il revint de voyage, son amie Thérésa sollicita un entretien discret dans la chambre du haut-roi. Elle remarqua deux ou trois détails qui la firent tiquer, notamment que le lieu de vie d’Arthur était assez petit et peu fastueux pour une chambre de monarque. Certes l’endroit était propre et bien rangé, cependant il ne correspondait pas à la vision traditionnelle sur le lieu où dormait un haut-roi.

Beaucoup se seraient attendus à une pièce immense remplie de biens précieux et de matières comme le velours et la soie. À la place se trouvait un lit solide mais plutôt commun, un bureau pour travailler, et une étagère remplie de documents dans un espace pas spécialement imposant. Arthur quand il était un esclave manquait d’espace pour dormir, il avait du mal à trouver le sommeil dans une pièce trop grande. Malgré les années il ne se débarrassa pas de son conditionnement.

Thérésa : Votre haute-majesté j’ai un service à vous demander. Euh, voilà, en fait.

Arthur : Thérésa, je ne suis pas seulement ton haut-roi, mais aussi un ami. D’ailleurs si tu veux tu peux me tutoyer, quand nous sommes seulement tous les deux.

Thérésa : Merci votre haute-majesté, mais je trouverais cela impoli d’utiliser le tutoiement pour m’adresser à vous. Autrement je voudrais que vous détruisiez un tableau me représentant.

Arthur : Qu’a de spécial le portrait qui te gêne ?

Thérésa : C’est un nu, en outre des centaines de personnes l’admireront si vous n’agissez pas.

Arthur : Toi, pourtant si pudique, poser nue pour quelqu’un, voilà ce que j’appelle une nouvelle surprenante. Qu’est-ce qui t’a poussé à vaincre ta timidité ?

Thérésa : J’ai perdu un pari, le lutteur que je soutenais a été laminé. L’enjeu était de mille zénis, comme cela représentait une très grosse somme pour moi j’avais accepté l’alternative que proposait l’autre parieur. Celui qui m’a peinte est le roi Hertio, d’habitude il ne fait que de l’abstrait, alors je pensais que même s’il vendait le tableau, cela ne serait pas dérangeant, puisqu’en théorie personne ne pourrait me reconnaître.

Arthur : Comment se fait-il que tu n’aies pas remarqué les agissements d’Hertio ?

Thérésa : Sa majesté a l’habitude d’interdire à quiconque de regarder ses œuvres avant qu’elles ne soient terminées.

Arthur : Qu’est-ce qui a incité Hertio a modifié ses habitudes picturales ?

Thérésa : Sa majesté a dit que ma beauté l’avait tellement impressionné qu’un déclic s’est produit en lui. Il a estimé que le style de peinture qu’il utilisait à ses débuts artistiques, était plus approprié pour immortaliser ma splendeur.

Arthur : Tu souhaites sans doute, que je rachète discrètement ton portrait.

Thérésa : Exactement.

Arthur : Combien devrai-je débourser d’après toi ?

Thérésa : Au moins cent mille zénis.

Arthur : Mazette, très bien je vais envoyer quelqu’un pour négocier l’achat du tableau qui te répugne, mais tu dois me promettre d’être plus prudente lorsque tu t’engages dans un pari.

Thérésa : Je jure de réfléchir consciencieusement avant de songer à participer à un pari.

Arthur envoya Merlin pour négocier avec le roi Hertio. Ce dernier était en train de s’adonner à transcrire de façon fidèle un panier d’osier contenant des pommes sur sa toile. Merlin remarqua que l’atelier se remplissait d’œuvres d’art. Quand Hertio était contrarié il se mettait avec énergie à peindre, or il éprouvait un ressentiment croissant à cause des manœuvres d’Arthur.

Merlin : Votre majesté, je représente une riche personne qui aimerait acheter votre dernière œuvre, la bellissima.

Hertio : Comment êtes-vous au courant ? M’avez-vous espionné ?

Merlin : Pas du tout, il se trouve que je travaille pour une connaissance de Thérésa, votre modèle.

Hertio : Pourrais-je connaître son nom ?

Merlin : Mon employeur veut rester anonyme. Il est prêt à offrir un million de zénis pour la bellissima.

Hertio : C’est une belle somme, si ce portrait était à vendre, je le céderais volontiers pour ce prix là.

Merlin : Pourtant depuis que vous êtes un artiste reconnu, vous vendez chaque tableau que vous produisez.

Hertio : Je sais, mais le portrait que j’ai peint à une valeur spéciale à mes yeux, je ne veux pas le monnayer. Par contre vous et votre commanditaire pourrez l’admirer à l’exposition que j’organise la semaine prochaine, dans le hall des trois princes.

Merlin : Très bien au revoir, votre majesté.

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