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Mutagen
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Chapitre 452 — Prendre part à la réunion, la cause mystérieuse de l’accélération de l’invasion des Infectés dans la Dimension des Esprits
Chapitre 451— Au bord du fleuve en furie, rencontre avec le Rey des Montagnes de l’Est et les représentants des races survivantes Menu Chapitre 453 — L’arrivée de Danaya, mise en doute de l’identité de Mark

Chapitre 452 — Prendre part à la réunion, la cause mystérieuse de l’accélération de l’invasion des Infectés dans la Dimension des Esprits

Jour ▋▋ — ▋▋:▋▋ ▋▋ — Barrière d’illusion, Montagne de l’Est

Sur invitation du Rey des Montagnes de l’Est, Hieromano, Mark et son équipe le suivirent.

Bien sûr, tout n’était pas rose : certaines races affichaient des expressions et des émotions peu amènes face à la décision du Rey. Après tout, les humains étaient connus pour chasser leur espèce dans le Monde mortel. C’était particulièrement flagrant chez le Sarangay, qui ne cherchait pas à dissimuler sa haine des humains.

D’autres races des environs n’aimaient pas non plus les humains. Il était probable qu’elles comptaient parmi celles qui avaient vécu dans le Monde mortel avant de se replier dans cette dimension. Rien d’étonnant, d’après les récits d’Amihan : durant l’Inquisition espagnole, nombre de races furent traquées et forcées de quitter le Monde mortel.

Quant aux Sarangays, leur haine n’était pas sans raison. Leur espèce était chassée depuis des âges à cause du joyau enchâssé dans leurs oreilles.

Ces joyaux servaient aux Rajas ou aux Datus pour des parures coûteuses — le plus souvent envoyées en dot à la famille de la femme qu’ils voulaient épouser. Bien sûr, les Sarangays n’étaient pas faciles à chasser, et les chasseurs subissaient des pertes. Ce qui rendait le joyau encore plus précieux.

Dans cette drôle d’atmosphère, nourrie des sentiments mêlés de chacun, ils entrèrent tous dans la forêt.

De l’extérieur, sous les arbres géants dont l’ombre couvrait même Chaflar et Gifre, tout paraissait clair. Mais, une fois à l’intérieur, tous ceux qui pouvaient afficher des émotions — ou n’avaient pas de handicap émotionnel — restèrent bouche bée.

L’aspect réel de la forêt ne se voyait pas de l’extérieur. À l’intérieur de l’illusion, cependant, tout était limpide. On comptait une bonne poignée d’infectés qui rôdaient. Ils erraient au hasard et ne semblaient pas remarquer la présence d’êtres vivants qui passaient tout près.

Ces infectés, sans l’ombre d’un doute, subissaient l’effet de l’illusion. Ils étaient si vulnérables que beaucoup étaient abattus par les races locales sans même s’en rendre compte.

Preuve de l’efficacité de leur méthode : employer des Tikbalangs pour protéger la forteresse.

Mark remarqua toutefois que certaines catégories d’infectés étaient soigneusement évitées par les races locales. Il devait y avoir des problèmes particuliers avec ceux-là, et ces créatures folkloriques n’étaient pas en mesure de les tuer.

En sortant de la forêt, Mark et les siens découvrirent un spectacle merveilleux, invisible de l’extérieur.

La forteresse de pierre était en vue, bien qu’à environ cinq cents mètres. Et, sur tout le reste du trajet, s’étendait une communauté magique. Elle grouillait de créatures de toutes sortes qui vaquaient à leurs occupations. Des structures bizarres, faites de terre, de plantes, de pierre et même d’arbres, parsemaient l’endroit. De gigantesques champignons dignes des contes de fées y poussaient.

Bien sûr, si Mark et son groupe s’émerveillaient, l’étonnement était partagé par les créatures qu’ils croisaient. Celles-ci s’arrêtaient pour saluer le roi, la reine et les représentants des races, tout en lançant au groupe de Mark une kyrielle de regards chargés d’émotions diverses. Certaines positives, beaucoup négatives, et d’autres curieuses — surtout braquées sur Gifre, qui ressemblait à une créature étrange venue d’une autre dimension. Ce qui, dans le fond, n’était pas faux.

Plus encore, l’apparence de Mei attirait énormément l’attention. Amihan et Pefile chuchotèrent que beaucoup semblaient la prendre pour une nouvelle Diwata en visite à la forteresse. Et ce, en dépit de ses vêtements et de Miracle dans ses bras, qui indiquaient le contraire.

Sous ces regards, ils atteignirent la forteresse de pierre. De près, elle était immense — bien plus qu’ils ne l’avaient imaginée en la voyant de loin.

L’ouvrage entier forçait l’admiration lorsqu’ils passèrent les portes de lianes mouvantes. Comme elle était d’essence magique, rien n’indiquait un système structurel ni une méthode de construction. Les murs étaient lisses comme des galets de rivière. Le sol sous leurs pieds, bien que poli, offrait assez d’adhérence pour éviter toute chute.

Aucune fondation, aucune jonction visible entre murs, sol et plafond qui eût trahi une construction par éléments : tout indiquait que l’ensemble avait été soulevé de terre d’un seul tenant.

Gifre, Chaflar et Logan furent laissés dans la cour d’entrée : leurs corps étaient trop grands pour l’intérieur. La plupart des soldats repartirent à leurs tâches, ne laissant qu’un petit groupe pour garder le roi, la reine et les représentants. Mais ces quelques soldats n’étaient pas à prendre à la légère : Mark sentait que certains étaient même plus puissants que le roi et les représentants.

Le roi adressa quelques mots aux représentants. Amihan traduisit pour Mark et les autres. Il leur demandait de regagner la salle du conseil : la réunion allait reprendre sous peu. Les représentants se retirèrent — certains en maugréant des mots incompréhensibles.

Se tournant vers le groupe de Mark, Hieromano déclara :

« Vous avez l’air épuisés. Que mon Heneral, Merio, vous conduise à nos chambres d’hôtes. »

Le roi désigna un Duende en armure. Celui-ci semblait d’agréable compagnie, saluant humblement tout le monde… du moins l’aurait-il été sans ce regard féroce qu’il lançait à Teremillio.

Teremillio, qui recevait ce regard, haussa simplement les épaules avec une moue amère. Geste qui, hélas, sembla aggraver l’humeur de Merio.

Bien que le roi leur ait proposé de se reposer, Mark ne voulait pas perdre de temps. Il dit donc aux autres d’y aller sans lui ; il rejoindrait, avec Pefile, la réunion.

Le roi n’y vit aucune objection — au contraire : il souhaitait lui aussi la présence de Mark. L’information était cruciale, plus que jamais.

Tandis que le roi guidait Mark et Pefile vers la salle du conseil, la reine emmena Felenia rejoindre le groupe de Mark. De toute évidence, elle désirait rencontrer celles que Felenia considérait comme ses sœurs.

À l’entrée de la salle, la présence de Mark et Pefile modifia sensiblement l’atmosphère. Heureusement, personne ne s’éleva contre leur participation. Tous voulaient comprendre ce qui s’était passé. Ils avaient perdu le moyen d’aller chercher des informations dans l’autre monde, et ceux envoyés autrefois n’étaient jamais revenus.

Ainsi, Mark et Pefile devinrent le centre de la réunion.

Sans hésiter, Mark expliqua ce qui s’était produit dans le Monde mortel et la cause du chaos auquel ils étaient confrontés. En apprenant l’existence de Mutagen — et le fait qu’il venait de l’espace —, une part de la haine des représentants s’atténua. Certains pensaient que les humains étaient responsables de la situation. En entendant que le Monde mortel subissait la même catastrophe et que les humains frôlaient l’extinction, leur ressentiment diminua encore.

Bien sûr, la haine liée au passé, elle, demeurait intacte.

Mark délivra ce qu’il pouvait en connaissances générales, évitant les détails superflus qu’il pouvait garder pour conserver un avantage. Inutile de tout déballer et de brader l’échange.

Après son récit, Mark posa des questions : comment tout avait commencé dans cette dimension ?

Le Roi des Duendes, le Roi des Sylphs et la représentante des Anggitays prirent la parole.

Comparé au temps écoulé dans le Monde mortel depuis l’outbreak, il ne s’était écoulé ici qu’un mois et une semaine depuis qu’ils avaient remarqué des anomalies dans le monde des humains.

À ce moment-là, le Roi des Sylphs avait envoyé des soldats constater la situation — ils étaient les seuls à posséder un Spirit Tree dans la région. Hélas, pas un seul ne revint.

Dès lors, une rumeur commença à circuler de tribu en royaume. On aurait rencontré des humains furieux qui s’étaient perdus et avaient atterri ici. Comme tous les Esprits et Élémentaires ne haïssaient pas les humains, certains tentèrent de les aider à rentrer dans le Monde mortel… pour se faire attaquer.

Heureusement, ces cas restaient rares, et ils n’étaient qu’un ou deux à se perdre à la fois. Aucun mort ne fut signalé : les humains agressifs étaient aussitôt neutralisés par la magie et renvoyés.

Une semaine plus tard, les occurrences se multiplièrent. Les habitants de la Dimension des Esprits sentaient déjà que la barrière entre le Monde mortel et leur dimension devenait instable.

C’est à ce moment que le terme Infecta commença à se répandre : des victimes apparurent et se mirent à agir comme des Infecta, attaquant les leurs. La situation restait alors sous contrôle, et l’on tenta — en vain — de soigner les proches contaminés. Des créatures et animaux à l’allure étrange commencèrent aussi à apparaître de la même façon, avec le même comportement.

Les Esprits parvinrent encore à contenir la situation.

Cela changea il y a environ deux semaines.

Une sorte de grande perturbation eut lieu sur la côte ouest. D’après les survivants, cela ressemblait à un combat entre deux divinités démoniaques.

Des fissures spatiales apparurent, laissant suinter Miasme et Flammes. L’hypothèse tenait la route : seules certaines races démoniaques contrôlent le Miasme, et ces Flammes exhalaient une aura démoniaque.

La perturbation ne dura pas et se dissipa… mais l’espace resta gravement instable.

Deux jours plus tard, de nombreuses failles s’ouvrirent encore, jusqu’à un retour progressif à la stabilité.

Le problème, c’est que…

Durant ces deux jours, des dizaines et des dizaines d’Infecta furent transportés ici par les failles. De tailles, de forces et d’apparences variées. Ils commencèrent à envahir les royaumes et à décimer les tribus rencontrées. De nombreux membres des races devinrent des Infecta tout en conservant leurs aptitudes magiques. Ce qui porta la menace à un autre niveau pour tous les habitants de ces terres.

Dès le premier jour, les Infecta conquirent les régions de l’ouest et se répandirent à grande vitesse. Beaucoup tentèrent de fuir vers l’est — en vain pour la majorité.

Certains y parvinrent, la plupart non.

Depuis, cette partie de la Dimension des Esprits s’est muée en chaos grouillant de créatures mortelles qui continuent de muter jour après jour.

À ces mots, Mark resta impassible. À l’intérieur, il n’avait qu’une envie : se frapper le front.

Donc, la majorité de ce qui s’est produit ici, c’est à cause de moi et de ce démon des flammes ? pensa-t-il.

Pas étonnant qu’après son combat contre Gar’Vlam que le Bay City Settlement soit resté étrangement calme plusieurs jours. Les infectés, qui auraient dû attaquer la colonie, avaient pu être attirés par les failles. Après tout, ces brèches reliées à la Dimension des Esprits devaient bien relâcher une énergie magique assez forte pour les happer.

Quoi qu’il en soit, inutile de s’y attarder — décida Mark. D’après ce qu’il venait d’entendre, la barrière entre le Monde mortel et la Dimension des Esprits devenait déjà instable. Ce n’était qu’une question de temps avant que tout n’en arrive là.

L’accident causé par lui et Gar’Vlam n’avait fait qu’accélérer l’inévitable. Cela devait arriver tôt ou tard.

Mark s’enquit aussi de la chose qui avait envahi le Royaume des Sylphs.

Heureusement, cela ne le concernait pas. Apparemment, lors de la propagation des Infecta, un Berberoka avait d’une façon ou d’une autre pénétré leur Spirit Tree depuis le Monde mortel. On ignorait encore comment il était entré. Pire : ce Berberoka était en train de se transformer en Infecta.

Il muta soudain à l’intérieur de l’espace du Spirit Tree, emplissant la cavité de sa masse. Il attaqua les Sylphs qui y résidaient, contaminant la majorité d’entre eux via ses tentacules.

Le Roi et la Reine, avec leurs proches, purent s’échapper grâce à leur contrôle du portail de sortie.

Mais peu après, l’espace interne de l’arbre s’effondra, et plus de trois mille Sylphs infectés se déversèrent sur ceux qui étaient restés dehors.

Heureusement, Danaya, qui rassemblait des survivants dans les régions de l’ouest, passait par là et parvint à sauver un bon nombre de Sylphs avant de fuir.

Alors que la réunion se poursuivait, l’intéressée — la jeune Diwata nommée Danaya — arriva.

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