Han Sen ne s’attendait pas à ce que les choses se passent aussi bien ; c’était une véritable surprise.
À son retour, il contacta sa mère. Il espérait qu’elle pourrait prendre rendez-vous avec la famille Ji.
Luo Sulan ne s’y opposa pas et Han Sen l’emmena rapidement rencontrer la famille Ji.
Han Sen pensait qu’il ne s’agirait que d’une discussion sur les fiançailles, et qu’il suffirait que les parents des fiancés fassent connaissance. Lorsqu’il arriva avec sa mère, il fut surpris de voir qu’il n’y avait pas que Monsieur et Madame Ji pour les accueillir, mais aussi les oncles et tantes de Ji Yanran.
« Mademoiselle Han, notre famille Ji a de nombreuses règles. J’espère que vous ne vous en offusquerez pas » expliqua poliment Madame Ji, mais son ton était guindé et respirait l’arrogance.
« Je sais que la sécurité est une préoccupation majeure lorsqu’il s’agit du mariage d’une fille. J’ai moi aussi une fille. Je comprends ce que vous ressentez » dit Luo Sulan en souriant.
« Veuillez vous asseoir, Mademoiselle Han. » Ji Ruozhen regarda Luo Sulan avec une surprise soudaine.
Ils connaissaient tous les antécédents familiaux des Han. Mais le tempérament et les manières de Luo Sulan étaient différents de ce qu’ils attendaient d’une femme au foyer.
Alors qu’ils discutaient des détails des fiançailles, Luo Sulan sembla très compréhensive et se montra très polie à l’égard de la famille Ji. Ses manières étaient excellentes.
Han Sen ne pensait pas que c’était surprenant. D’après ses souvenirs, Luo Sulan avait toujours été une femme élégante.
Quand Han Sen était enfant, sa mère était comme une fée pour lui. Elle le protégeait toujours. Mais après l’accident de son père, la vie de sa mère avait dû changer.
Voir sa mère ainsi ramena Han Sen à son enfance.
Cependant, Han Sen n’était qu’un enfant, et il n’avait pas le droit de l’interrompre et de parler. Il se contenta de rester derrière sa mère et de regarder la conversation se dérouler.
Ji Yanran faisait de même, debout à côté de ses parents. Elle aussi se contentait d’écouter la conversation, sans dire un mot de son propre chef. Elle ne parlait que lorsqu’on lui adressait la parole.
Les choses se passaient très bien et Luo Sulan ne demandait pas grand-chose. Tous les membres de la famille Ji s’accordaient à dire qu’elle était gentille et la considéraient comme une femme au foyer bien éduquée.
« Mademoiselle Han, après leur mariage, j’aimerais qu’ils fassent partie de la famille Ji. Je pense qu’il sera plus facile pour nous de prendre soin d’eux, mais j’aimerais connaître votre avis sur la question. » Mademoiselle Ji posa la question.
Han Sen n’avait pas d’antécédents notables, mais si le grand-père Ji pensait qu’il avait un avenir prometteur, il pensait qu’il valait mieux l’entretenir au sein de la famille Ji. Grâce à leur influence, il pourrait gagner beaucoup plus et son changement de nom de famille serait mieux perçu par Yanran.
Madame Ji souhaitait également voir sa fille chaque fois qu’elle le pouvait. C’est pourquoi cette question était un sujet de discussion important pour elle.
C’était aussi le souhait du grand-père Ji. La famille Ji autoriserait le mariage, mais seulement à la condition qu’Han Sen rejoigne leur famille.
« Je suis désolé, Madame Ji. Je n’ai qu’un fils et j’espérais qu’il serait à mes côtés lorsque je serai âgée » répondit Luo Sulan. Elle poursuivit froidement : « Il est encore un homme de la famille Han. Un homme doit fonder sa propre famille, n’est-ce pas ? »
Le visage de Madame Ji changea à ces mots. L’une des tantes de Ji Yanran intervint pour dire : « Mademoiselle Han, je vous prie de reconsidérer votre position sur ce sujet. Vous avez raison de dire qu’un homme doit fonder sa propre famille. Mais le pouvoir d’un homme est limité. Si, à l’avenir, il devenait le gendre de Ruozhen, cela ferait de lui le gendre du président. S’il faisait quelque chose d’inapproprié, cela ferait honte à notre famille. »
« Oui, Mademoiselle Han. En quelle année sommes-nous ? Notre famille Ji est prête à aider Han Sen, car avec notre pouvoir, il peut devenir quelqu’un de grand. Il vous rendra plus fière que vous ne pouvez l’imaginer » dit une autre femme d’âge moyen.
Madame Ji reprit la parole et dit : « Mademoiselle Han, si Han Sen épouse notre fille, il sera la moitié de mon fils. La famille Ji l’aidera à se forger un héritage et à s’engager dans de belles et grandes actions. N’est-ce pas ce que vous souhaitez ? »
« Je n’ai pas beaucoup d’attentes. Je veux seulement qu’il soit avec moi. Poursuivre l’héritage de la famille Han me suffit amplement » répondit Luo Sulan aux critiques.
« Mademoiselle Han, ce n’est pas correct. Comment pouvez-vous ne pas vous préoccuper de l’avenir de votre fils ? Savez-vous ce qu’il recevra lorsqu’il nous rejoindra ? Ce qu’il accomplira et où il ira ? N’êtes-vous pas égoïste de ne pas lui permettre de rejoindre notre famille ? » Le ton de Madame Ji était infecté de sous-entendus de colère à présent.
Han Sen ne put pas tenir sa langue plus longtemps. Il pouvait supporter toute la pression, si c’était lui qui était sous le microscope, mais il ne pouvait plus supporter que sa mère soit malmenée.
Alors qu’Han Sen était sur le point de bouger, la main gauche de Luo Sulan l’arrêta. Bien que Luo Sulan ne se soit pas retournée pour regarder, elle le tenait fermement et l’empêchait de faire ce qu’il voulait.
Ji Yanran tire rapidement sur les manches de sa mère. Elle voulait qu’elle arrête de pousser le dialogue.
Mais Madame Ji n’était pas d’humeur à arrêter ses critiques, et elle commença à dire : « Mademoiselle Han, la famille Ji est grande et riche. Mon mari, Ji Ruozhen, est le président de l’Alliance. Pensez-vous vraiment que je vais laisser ma fille s’enfoncer dans la boue pour être avec vous ? »
« Quand on se marie, la femme a tendance à suivre son mari. Yanran est une bonne enfant, et je suis sûr qu’elle se débrouillera très bien » répondit calmement Luo Sulan.
Au moment où Madame Ji se mettait en colère et s’apprêtait à dire quelque chose d’autre, la voix de quelqu’un d’agacé vint d’un peu plus loin, derrière un paravent.
« L’opinion d’une femme au foyer est celle qui permet à son homme de tout faire. Vous êtes en train de détruire son avenir. » La voix était calme, mais elle était imprégnée d’intimidation. Après que l’homme ait parlé, tout le monde du côté de Ji se calma.
« Que peut lui fournir la famille Ji ? » Luo Sulan, toujours aussi calme, regarda l’écran et parla.
« Une réputation au sein de l’Alliance. Une réputation qui lui vaudra le monde. » Ces mots furent prononcés par le grand-père Ji. C’étaient des mots d’ordre, et ils étaient prononcés avec puissance.
« Si c’est l’avenir, je préférerais qu’il reste à la maison à élever des bébés » répondit froidement Luo Sulan. Elle n’était pas effrayée par l’homme qui s’adressait à elle.
Le visage de la famille Ji était étrange, car ce qu’elle disait semblait si nul.
« Espèce de femme ingrate ! Vous ne savez vraiment pas où vous en êtes. Je suis gentil avec votre fils et vous lui suggérez d’élever des bébés. Qu’est-ce que vous pensez que les hommes devraient faire ? » Le grand-père Ji était furieux. Il franchit l’écran pour voir la femme qui le défiait et qui voulait détruire l’avenir de son fils.
Les membres de la famille Ji furent choqués de voir le grand-père Ji se dévoiler. Il avait l’air fou, et pas une seule personne ne voulait parler pendant qu’il le faisait ou essayer de le calmer.
« Grand-père ! » Tous sauf Ji Yanran. Elle courut vers l’avant et tenta d’arrêter l’avancée de son grand-père.
Le grand-père Ji dit froidement : « Ne t’inquiètes pas. Je n’ai pas l’intention de faire quoi que ce soit ; je veux juste voir qui est cette femme irrespectueuse. »
Tout en parlant, il marcha en direction de Luo Sulan. Il jeta un coup d’œil en chemin, et son visage changea du tout au tout lorsqu’il la vit.
Il se précipita alors devant elle, ce qui choqua les membres de la famille Ji. Ils pensaient que sa colère avait été tellement attisée qu’il courait en avant pour faire quelque chose.
Mais ce n’était pas le cas. Grand-père Ji avait l’air nerveux, et il tendit la main vers elle. Il voulut l’attraper, mais il recula car son corps tremblait.
« Dame Lan ! Vous êtes Dame Lan ? Vous ne vous souvenez pas du troisième frère des Ji ? » Les cordes vocales du grand-père Ji tremblaient. Ses genoux se ramollirent et il s’agenouilla devant elle, des larmes roulant sur ses joues.
NdT : Et baaaaam, le charisme de maman Han ! J’avais tellement hâte que vous arriviez à ce moment !