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Le conte du cultivateur regressé | A Regressor’s Tale of Cultivation | 회귀수선전
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Chapitre 16 – Talent abandonné par les cieux (4)
Chapitre 15 – Talent abandonné par les cieux (3) Menu Chapitre 17 – Premier jour du quatrième cycle

 

 

Auteur : Thremendous

Traductrice : Moonkissed

 

Absorber et comprendre les informations de chaque espace que je traversais n’était pas une tâche ordinaire. C’était étourdissant, surtout combiné à la pratique consistant à maintenir en permanence l’énergie de l’épée.

À présent, cette tâche incluait la perception des informations auditives de chaque instant que je traversais. Il ne s’agissait pas seulement d’entendre le vacarme des rues.

Froufrou.

Le frottement des vêtements les uns contre les autres.

Toc, toc.

Le bruit des pas.

Haa, haa, haa.

Le souffle.

Je devais consciemment percevoir tous ces sons sans interruption.

— Étourdissant.

À faire tout cela simultanément, je ressentais non seulement un mal de tête, mais un vertige au bord de l’évanouissement. Je me demandais même si je pouvais engager des duels martiaux dans cet état.

— Surtout maintenant qu’il ne reste presque plus de sectes avec qui croiser le fer.

Pendant près de trente ans, j’avais parcouru tout Yanguo, défiant en duel presque toutes les petites et moyennes sectes.

À l’occasion, je m’étais même rendu dans de grandes sectes pour des duels.

Au final, il n’y avait guère d’endroit à Yanguo où je n’étais pas allé.

Je me rabattais désormais sur la traque des bandits de terre et des bandits de rivière qui semaient le chaos à Yanguo, et je les capturais.

Le problème était que ces hommes mauvais ne combattaient jamais honnêtement, surtout lorsqu’ils étaient pris en chasse. Les plus désespérés allaient jusqu’à lancer des billes explosives qu’ils s’étaient procurées on ne sait comment.

Dans cet état de vertige, je devais combattre de tels hommes.

— Pourrai-je seulement préserver ma vie ?

Soupir.

Je soupirai et serrai fermement mon épée.

Après tout, c’était la voie que j’avais choisie.

Même si je devais mourir, je marcherais sur cette voie.

Je regardai les six livres empilés devant moi.

— Tu as encore survécu cette fois.

— Oui, cette fois aussi.

Quinze années avaient passé.

Quarante-cinq ans depuis mon retour.

Entre-temps, j’avais rencontré Kim Young-hoon à trois reprises et reçu trois recueils supplémentaires d’enseignements, pour un total de six volumes d’intuitions de Kim Young-hoon.

Durant ce temps, je maîtrisai le traitement non seulement des informations visuelles et auditives, mais aussi du toucher, du goût et de l’odorat, de manière continue et adroite.

À présent, face à un martialiste de fin de premier ordre, ma compréhension des cinq sens, l’énergie d’épée et une immense expérience pratique me permettaient de commencer avec 70 % de chances de victoire contre des adversaires du même niveau.

Bien sûr, cela sans compter la puissance de mes arts martiaux. En l’incluant, ma probabilité de victoire atteignait 99 %.

S’il s’agissait d’un vrai combat autorisant l’usage de toxines et d’armes cachées, je pouvais garantir la victoire contre n’importe quel martialiste de fin de premier ordre.

De plus, grâce à ma capacité à traiter l’information avec les cinq sens et à mon entendement de l’usage constant de l’énergie d’épée,

je pouvais désormais soutenir de dix à vingt échanges contre un maître au pinacle.

Évidemment, il était difficile de poursuivre au-delà.

C’était la limite.

Je n’étais toujours pas…

devenu…

un maître…

au pinacle.

Pourtant !!!

Pourtant !!!

— Mon existence s’est répandue parmi les cultivateurs de Formation du Noyau. Il semble que je sois recherché. Deux cultivateurs de Formation du Noyau m’ont tendu un piège et m’ont attendu. Je m’en suis à peine sorti. J’ai tout de même réussi à entailler légèrement la joue de l’un d’eux.

— Tu as gagné encore des intuitions.

— Quelles intuitions… Malgré tout cela, je ne peux toujours pas affronter correctement des cultivateurs de Formation du Noyau. En supposant que je ne prenne pas la fuite, je ne tiens pas cent échanges face à eux. Il m’est impossible de leur infliger des dégâts significatifs.

Il leva les yeux vers le ciel, avec un sentiment de vacuité, et murmura.

— Honnêtement, je me demande parfois si l’extrême aboutissement des “Cinq Énergies convergeant à l’Origine” que j’ai atteint… n’est pas la [fin] pour les martialistes. Peut-être que le martialiste qui a créé les “Annales d’observation du Dao et de dépassement des arts martiaux” avait des pensées similaires. Quoi que nous fassions, il est impossible de vaincre les cultivateurs avec de simples arts martiaux.

Je regardai silencieusement Kim Young-hoon.

Malgré six livres pleins d’intuitions stupéfiantes, il tenait une petite tasse de thé, le visage creusé d’un sourire vide.

De toute évidence, il possédait un talent donné par les cieux.

Et moi, un talent délaissé par les cieux.

Lui et moi étions manifestement dans des situations diamétralement opposées.

Pourtant, d’une certaine manière, je voyais mon reflet en Kim Young-hoon.

Moi, incapable de saisir ne serait-ce qu’un soupçon du Royaume du Pinacle malgré d’innombrables vies d’efforts.

Lui, pour qui aucune possibilité de vaincre les cultivateurs n’apparaissait malgré des retours répétés.

Un génie béni par les cieux et un lourdaud abandonné par eux.

Alors pourquoi paraissions-nous si semblables ?

— Au fait, je ne comprends toujours pas pourquoi tu n’as pas atteint le Royaume du Pinacle. C’est frustrant pour moi aussi.

Kim Young-hoon me regarda avec une expression légèrement amère.

— Pourquoi ne peux-tu pas atteindre ce royaume malgré ta manière de mimer le monde des maîtres au pinacle, y compris l’énergie d’épée… Je ne saisis pas ce qui manque.

Il lâcha un rire creux et se leva.

— Allons croiser le fer, ça fait longtemps.

— Voilà qui est une bonne nouvelle.

Kim Young-hoon et moi quittâmes la maison d’hôtes et prîmes la direction d’une forêt voisine.

Parvenus à une clairière adéquate, je dégainai mon épée sans un mot.

L’énergie d’épée, que je maintenais sans discontinuer depuis sept jours et sept nuits, vacilla sur ma lame.

— Ta compréhension de l’énergie d’épée est considérable. Tu atteindrais rapidement le stade de la Soie d’Épée une fois parvenu au Pinacle, observa Kim Young-hoon en remarquant l’aura de mon épée.

Je souris avec amertume.

Les hypothèses postérieures au Royaume du Pinacle étaient dénuées de sens.

C’était déjà la quarante-cinquième année depuis mon retour.

Il ne me restait qu’environ cinq années à vivre, et la probabilité de devenir maître au pinacle dans ce délai était mince.

Un royaume que je n’avais pu atteindre malgré une vie entière vouée à cela.

Quel éclair d’illumination particulier pourrait bien survenir dans ces cinq ans ?

— Alors, commençons.

Je pris ma garde, le visage fermé.

Escrime Tranche-Montagne.

Seizième mouvement.

Tigre des Montagnes.

Swish !

Six énergies d’épée de l’angle supérieur gauche vers l’angle inférieur droit.

Six autres de l’angle supérieur droit vers l’angle inférieur gauche.

Douze énergies au total convergèrent vers le cœur de Kim Young-hoon.

Ting !

Kim Young-hoon ne dégaina même pas son sabre. D’un simple coup de doigt, ma technique se dissipa net.

Je ne paniquai pas et enchaînai aussitôt.

Escrime Tranche-Montagne.

Douzième mouvement.

Neuf Lumières surgissant au Sommet.

Une technique plus évoluée qui projetait neuf énergies d’épée sur lui.

— Tu as nettement réduit tes vulnérabilités.

Swoosh !

Kim Young-hoon déploya promptement sa technique de déplacement, esquivant toutes mes énergies, et me complimenta calmement.

Je ne répondis pas, repris ma garde et enchaînai vite.

Escrime Tranche-Montagne.

Dix-septième mouvement.

Montagnes et Vallées en Mutation.

Bouuum, bang, bang !

J’envoyai des énergies d’épée dans toutes les directions, les absorbai dans la terre par le principe de l’infiltration puis les fis exploser avec un délai — un coup décisif de l’Escrime Tranche-Montagne.

Bouum, bang !

Le relief alentour se métamorphosa sous ma volonté.

Des énergies jaillissant du sol fondirent sur Kim Young-hoon.

Whoosh !

Mais d’un revers horizontal du doigt, les énergies que j’avais lancées perdirent leur force et se volatilisèrent dans l’air.

— Art du Sabre Tranche-Veine, Huitième mouvement, Cri de la Montagne.

Whoosh !

Il tendit à nouveau le doigt vers moi.

Boum !

L’énergie de sabre jaillie de son doigt retourna la terre en roulant sur moi.

Escrime Tranche-Montagne.

Dix-huitième mouvement.

Vallée Réverbérante.

Whoosh !

J’infusai de l’énergie d’épée dans ma lame et, simultanément, retirai toute force de celle-ci.

Aussi absurde que cela sonne, Vallée Réverbérante exigeait précisément cela.

Je garnissais mon épée d’énergie tout en en conservant la forme, en retirant toute intention et toutes forces parasites, ne laissant qu’une forme creuse d’énergie.

— Haaah !

Toute ma concentration tendue, je maintins le vide dans mon épée et affrontai l’énergie de sabre qui fondait sur moi.

Grr !

Une pression immense remonta le long de mon bras, mais en même temps l’énergie qui me chargeait fut absorbée dans mon épée.

J’avais vidé mon intention de la lame pour la remplir de l’intention de l’adversaire.

Puis, d’un vif pivot, je projetai toute cette force ailleurs.

Boum !

Le Cri de la Montagne lancé par Kim Young-hoon détruisit plusieurs arbres et pulvérisa un énorme rocher.

— Heugh, heugh !

En sueur, tremblant, j’étais à bout. Vallée Réverbérante était à l’origine une contre-attaque absorbant l’énergie et l’intention de l’opposant pour les lui renvoyer. Je n’avais toutefois réussi qu’à dévier l’assaut.

— Encore loin du compte.

Les dents serrées, je repris ma garde et chargeai.

Escrime Tranche-Montagne.

Dix-neuvième mouvement.

La Montagne résonne, la Vallée répond.

Whoosh !

Mon épée vibra, et mon énergie se mua en ondes qui se répandirent en tous sens avant de converger soudain sur Kim Young-hoon.

Une technique imparable !

Mais il se contenta de sourire, leva la main, et une énergie de sabre jaillit du bout de ses doigts.

Whoosh, bang, bang, bang !

Tournoyant et dansant, il darda ses doigts à chaque fois, déviant les énergies convergentes.

Whoosh, thump, thump, thump !

Il détourna d’innombrables énergies, puis tendit encore le doigt vers moi.

— Art du Sabre Tranche-Veine, Neuvième mouvement, Tumulus du Dragon.

Grrrroum !

Une terrible énergie de sabre, se tordant tel un dragon, vola vers moi.

‘Puis-je l’encaisser ?’

Non, même tenter de la dévier avec ma lame m’arracherait en morceaux tant les changements de sa technique étaient subtils.

‘Il faut prendre un risque.’

Je la pris de face.

Escrime Tranche-Montagne.

Vingtième mouvement.

Neuf Montagnes, Huit Mers.

Je pivotai sur place avec mon épée : une fois, deux fois, trois fois, encore.

À chaque rotation, la vitesse et la puissance de ma lame croissaient de façon exponentielle.

Après neuf tours, la force contenue dans mon épée devint terrifiante.

De tout mon être, je tranchai l’énergie de sabre qui venait de toutes parts.

Boum !

Une détonation tonitruante éclata, et je vis mon épée se briser.

Rejeté en arrière par l’onde de choc, je heurtai un grand arbre, recrachai du sang et tombai à genoux.

Ma défaite était évidente.

— Bon sang… Où est le problème ?

— Hmm…

Kim Young-hoon soupira doucement.

— Je ne sais pas. Toi… Je n’arrive pas à comprendre pourquoi tu es encore dans ce royaume. Tu aurais dû devenir maître au pinacle depuis longtemps.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

Demandai-je, à bout de souffle.

C’était absurde.

Je n’avais jamais même frôlé une illumination, encore moins atteint le Pinacle.

— Intrigant. Pourquoi cela arrive-t-il ? Hmm…

Après réflexion, Kim Young-hoon me regarda avec gravité et suggéra :

— Peut-être qu’il te manque un catalyseur.

— Un catalyseur ?

— Oui, un catalyseur. Une sorte de désespoir ou de moteur. Quelque chose qui pousserait ton talent au-delà de ses limites par une concentration extrême…

— De quel catalyseur parles-tu !

Je le coupai net, hurlant de fureur, des veines saillant à mes tempes.

— Je manie l’épée depuis plus de cinquante ans ! Toute ma vie ! J’ai aspiré à transcender vers le royaume supérieur ! Tu veux dire qu’il faut que je sois encore plus désespéré ? Et combien de plus !

Je criai comme en agonie, ignorant la douleur qui me parcourait le corps.

— Toute ma vie, je me suis débattu pour briser le plafond du premier ordre ! Que me manque-t-il ? Que dois-je faire de plus ? J’ai débloqué tous mes méridiens. Je dors même la main sur l’épée, en faisant circuler l’énergie d’épée ! J’en suis au point de collecter et traiter des informations jusque dans mes rêves ! Alors pourquoi ! Pourquoi !!! Pourquoi les cieux ne me montrent-ils pas le royaume suivant !

Pourquoi !!!

Je me débattis, hurlant vers le ciel.

Je savais que ce n’était pas digne d’un homme approchant les soixante-dix ans.

Mais.

Avoir poursuivi l’épée et désiré le Royaume du Pinacle toute ma vie, sans jamais saisir ce que ce royaume pouvait être…

Comment ne pas être en proie au tourment ?

— Pourquoi… pourquoi donc…

En sanglotant, je levai les yeux au ciel.

Kim Young-hoon me regarda, le cœur lourd, puis fit claquer son doigt en direction de l’arbre où je m’étais écrasé.

Splatch !

Aussitôt, une grande quantité de techniques martiales se grava dans le tronc.

— J’ai créé des arts martiaux pour pallier tes faiblesses pendant notre échange. Ce n’est pas grand-chose, mais j’espère que tu les maîtriseras et que tu trouveras un peu de paix.

Sur ces mots, Kim Young-hoon disparut de nouveau comme un fantôme.

Je restai un moment à contempler le ciel avant de tourner mon attention vers les techniques qu’il avait laissées.

Il y en avait deux : Arts du Seigneur des Montagnes et Pas Transcendant-les-Pics.

En si peu de temps, il avait créé sans effort deux arts martiaux.

J’admirai son incroyable talent martial et me mis à étudier lentement ces deux techniques.

Les Arts du Seigneur des Montagnes étaient une technique de corps.

Elle consistait à oppresser l’ennemi par la prestance d’un Seigneur des Montagnes, avec des mouvements à la manière d’un tigre.

Pas Transcendant-les-Pics était une technique de pas.

Particularité : elle permettait, à partir de n’importe quel pas, d’adopter la posture du premier mouvement de l’Escrime Tranche-Montagne, Transcendance des Pics. Étant donné la nature de l’Escrime Tranche-Montagne, n’importe quel mouvement pouvait ensuite suivre, autorisant des combinaisons sans fin.

— Utiliser ensemble Arts du Seigneur des Montagnes et Pas Transcendant-les-Pics.

Il deviendrait possible d’écraser l’adversaire par la prestance d’un Seigneur des Montagnes tout en l’assaillant sans relâche grâce au Pas Transcendant-les-Pics.

Une technique faite pour épuiser et tuer l’ennemi.

— Ces deux-là complètent parfaitement l’Escrime Tranche-Montagne.

Par conséquent, ils étaient aussi relativement faciles à apprendre.

Je réfléchis soudain à ma maîtrise.

— À présent… contre un martialiste de premier ordre, je peux garantir 100 % de victoires sans recourir à des artifices.

J’avais complètement dépassé le premier ordre.

Pourtant, je n’étais toujours pas au Royaume du Pinacle.

Quelque part entre le premier ordre et le Pinacle.

Tel était mon niveau actuel.

Combien de temps devrais-je rester dans ce royaume ?

— Un catalyseur…

Je ruminai les mots de Kim Young-hoon.

Que me manque-t-il ?

Je n’arrivais pas à le déterminer.

Le temps s’écoulait comme un fleuve.

Encore une fois.

Cinquante ans avaient passé depuis mon retour.

Mes jours étaient comptés.

J’avais dépassé le premier ordre, mais n’étais toujours pas au Pinacle.

J’étais las de manier l’épée.

Dans ma vie passée, j’avais brandi l’épée jusqu’à mon dernier souffle.

Mais dans cette vie, bien que plus compétent qu’auparavant, brandir l’épée m’était devenu pesant.

J’en devinais la raison.

— Parce que cela n’a plus de sens.

Pendant cinquante ans, j’avais manié l’épée.

Sans jamais devenir maître au pinacle.

À quoi bon agiter la lame quand la mort est proche ?

Au final, le résultat serait le même.

— Est-il… mort ?

Ce jour-là, je fis quelques tailles et levai les yeux vers le ciel.

Kim Young-hoon n’était pas apparu depuis près de cinq ans.

La dernière fois que nous nous étions vus, des cultivateurs de Formation du Noyau le poursuivaient. Peut-être fut-il rattrapé et tué par l’un d’eux, ou deux.

— Ce doit être notre destin, le sien et le mien.

Quand ma mort surviendrait-elle ?

Peut-être, dans quelques jours, mon énergie vitale s’épuiserait-elle, et je mourrais.

Même en cet instant, agiter l’épée relevait d’un acte de pure volonté.

— Pour vaincre.

Whoosh !

— Les limites.

Whoosh !

— De l’homme.

Whoosh !

— Il n’y a qu’un certain point… qu’on puisse franchir.

Whoosh, whoosh, whoosh !

Je soupirai et regardai le ciel sans but.

— Avec mon talent, tout ce labeur était ma limite. Et son talent à lui aussi avait des limites.

Oui.

À partir de la prochaine vie, je tenterai une voie différente.

Sachant qu’on ne peut devenir un pinacle en une seule vie, je pourrais tout aussi bien supplier des cultivateurs pour obtenir quelque élixir qui me doterait d’une qualité spirituelle.

Ce serait le mieux que je puisse faire.

— Même si les mortels se débattent, ils ne peuvent échapper au destin fixé par les cieux…

— Kof !

— Ah !

Soudain, Kim Young-hoon apparut près de moi comme un fantôme.

En crachant du sang.

— Kof, kof… Quelles absurdités racontes-tu, Seo Eun-hyun ?

— Non, ce n’est pas…

— Kof… Gloups

Tout en expectorant, il riait.

Ses deux bras étaient tranchés, et il avait perdu un œil, zébré d’une entaille.

— Bon sang, que s’est-il passé ? Tu es dans un sale état.

Son apparition soudaine me saisit ; je me précipitai pour prendre son pouls et chercher des outils médicaux.

Alors, quelque chose m’agrippa la nuque.

— Hein ?

Qu’est-ce que… ?

Ses bras n’étaient-ils pas sectionnés ?

Quelque chose d’invisible me tenait par la nuque.

Et Kim Young-hoon, tout en toussant du sang, riait aux éclats.

— Regarde ! Le prix pour avoir emporté le bras d’un cultivateur de Formation du Noyau !!! Moi, j’ai infligé de lourds dégâts à un cultivateur de Formation du Noyau !

— Quoi… ?

— J’ai vu de mes propres yeux le royaume au-delà des Cinq Énergies convergeant à l’Origine !

Il poursuivait, crachant le sang.

— Je l’ai atteint au prix de ma vie, en la brûlant ! Regarde, Eun-hyun, j’ai parcouru des centaines de li pour te montrer. J’ai décidé de te confier mes dernières paroles !

Whoosh !

Au-dessus de la tête de Kim Young-hoon, une concentration d’énergie de sabre se forma.

Je ne fus pas particulièrement surpris.

Projeter l’énergie interne dans l’air était un exploit qu’il avait montré à plusieurs reprises après avoir atteint le Pinacle.

Peu à peu, l’énergie d’épée commença à briller et à changer.

C’était du Qi Gang (énergie dure).

— Ça, il l’a déjà fait au stade des Cinq Énergies.

Mais ensuite, le Qi Gang se mit de nouveau à changer.

— Qu’est-ce que…

Le Qi Gang commença à se compacter en sphère.

C’était un changement que je n’avais jamais vu, malgré mes nombreuses vies à suivre Kim Young-hoon.

Comme le jour où il entra pour la première fois dans le royaume des Cinq Énergies.

Cinq petites sphères flottèrent au-dessus de sa tête.

Le Qi Gang se mua en petites sphères.

— Avec ça, j’ai pu faire sauter le bras d’un cultivateur de Formation du Noyau. Avant, je ne pouvais affronter des cultivateurs d’Édification du Qi que par embuscade ou surprise, mais avec cela, je peux les affronter de front, force contre force ! Regarde, Eun-hyun ! Voilà le résultat d’avoir dépassé les arts martiaux du monde martial que j’ai poursuivis toute ma vie !

Whoosh !

Kim Young-hoon lança la sphère de Qi Gang vers l’arrière de ma maison.

Boum !

Une énorme explosion retentit, et la maison que j’avais construite avec tout l’argent accumulé en cinquante ans fut détruite en une seconde.

— Ma… maison…

L’espace d’un instant, j’éprouvai un mélange d’engourdissement et de rage, mais je me contins et examinai la puissance de l’art qu’il venait de montrer.

‘Le bâtiment de trois étages a entièrement explosé. Il ne reste presque aucun débris. Heureusement, aucun domestique n’était là ; autrement, des centaines auraient pu mourir d’un seul coup.’

Surtout…

Les centaines, milliers, voire dizaines de milliers de marques de sabre dans les débris — restants.

Cette Sphère de Qi Gang contenait des dizaines de milliers d’énergies de sabre.

‘La puissance est inimaginable. C’est plus fort que tout ce que Kim Young-hoon a montré depuis qu’il a atteint les Cinq Énergies.’

Sa prétention de pouvoir affronter les cultivateurs de front semblait plausible.

En outre, ses arts — commencés avec le Registre de transcendance du Dao et d’épuisement des arts martiaux — visaient surtout l’embuscade et l’évasion ; prendre par surprise un cultivateur de Formation du Noyau avec cela pouvait aisément lui arracher un bras.

— Je… suis venu… te montrer… Eun-hyun…

Il murmura d’une voix faible, égrenant quelques formules martiales.

— Souviens-toi… de ces formules… Elles sont… l’essence de mes réalisations, condensées… S’il te plaît, transmets mes arts… aux générations futures…

— Ne parle pas. Je vais te soigner.

J’appuyai sur des points pour stopper l’hémorragie et m’apprêtai à l’emmener chez un médecin proche.

Whoosh !

Un homme d’âge mûr en robe bleue apparut dans le ciel au-dessus de ma maison.

— Je t’ai trouvé. Monstre Extrême. Alors, tu te cachais ici. Écoute, mortel ! Cet homme a commis de graves crimes envers le clan céleste des cultivateurs. Laisse-le et va-t’en !

— Tu es venu le châtier ?

— Oui. Ne me dis pas que tu es un complice de ce Monstre Extrême ? Tu comptes le protéger ? Peine perd…

Thud !

Avant qu’il ne finisse sa phrase, j’avais hissé Kim Young-hoon sur mon dos et m’élançais vers une chaîne de montagnes voisine.

— Tsk, on dirait un complice du Monstre Extrême. Le Monstre ne t’a-t-il pas instruit, mortel, sur ce que nous, cultivateurs, sommes ?

La voix de l’homme d’âge mûr semblait résonner de partout.

— Ha, eh bien. Profitons de ce dernier divertissement. Fuis, si tu peux.

Whoosh !

De la direction de l’homme, une lueur jaillit et plusieurs masses noires tombèrent au sol.

Thud, thud, thud !

Les masses qui s’abattirent se relevèrent et se mirent à me poursuivre.

— Ce sont… des cadavres ?

Des cadavres animés.

Des jiangshi (zombies chinois).

Aaah !

Grrr !

Waaaargh !

Les jiangshi me prenaient en chasse.

Contrairement à moi, ces morts ne se fatiguaient jamais et continuaient d’avancer.

— Au fait, “Monstre Extrême”, c’est un surnom donné par les cultivateurs ? Original.

— …

Je continuai de parler pour maintenir éveillé Kim Young-hoon, à peine conscient, tout en fuyant.

— Deux “monstres” pourchassés par des jiangshi à leur âge, quel spectacle singulier.

— Bon sang, je savais que ça arriverait quand tu as commencé à provoquer ces cultivateurs.

— Mais si c’était pour faire ça, il fallait gagner net. Pourquoi juste faire sauter un bras ? À quoi bon ?

Aaaaah !

Un jiangshi qui s’était rapproché allongea ses griffes vers moi.

— Zut, ces corps sont immunisés aux poisons.

Clac !

Je projetai une arme dissimulée, touchant précisément l’articulation de la cheville du jiangshi.

Il trébucha et tomba, et j’en profitai pour fuir plus loin.

— Bon sang. Ce serait à toi de me porter et de courir, vu que tu as retrouvé un corps plus jeune ! Je suis hors d’haleine. Et pourquoi tes bras sont-ils coupés, au fait ?

Aaaaah !

Les jiangshi me talonnaient sans répit.

Les dents serrées, je continuai de courir.

Le matin passa, midi passa, la nuit tomba.

Combien de fois le soleil s’était-il levé et couché ?

— Haa, haa…

Je finis acculé dans un cul-de-sac.

Une haute falaise barrait ma fuite derrière, et les jiangshi m’encerclaient devant.

— Épatant. Un simple mortel résistant à mes jiangshi trois jours et trois nuits.

— Haa… Haa…

Je levai les yeux vers l’homme d’âge mûr qui flottait dans le ciel, haletant.

— À présent, tu n’as plus où fuir, et il n’y en a pas besoin. Le Monstre Extrême est déjà mort, n’est-ce pas ? Mortel.

— Haa… Haa…

La sueur ruisselait comme la pluie.

Mes jambes tremblaient.

Mais, rassemblant le dernier reste de volonté acquis en cinquante ans d’entraînement, je parlai au cultivateur.

— Je sais… N’importe quel médecin de premier ordre reconnaît un cadavre. Ce Kim Young-hoon, ce fou, est mort d’hémorragie massive… Je le sais.

— Alors pourquoi fuyais-tu ? Mortel, seule la tête du Monstre Extrême m’intéresse. Ta vie insignifiante ne signifie rien pour moi. Tu n’avais qu’à laisser le corps et t’enfuir.

— Ha, ha ha… Ha ha ha.

Je ris comme un dément et déposai lentement le corps de Kim Young-hoon.

— Cet homme… était mon maître d’arts martiaux. Est-il juste de livrer le corps de mon maître à un étranger, fût-il un cultivateur ?

Escrime Tranche-Montagne.

Méthode du Qi des Veines du Dragon.

Arts du Seigneur des Montagnes et Pas Transcendant-les-Pics.

Et tout le reste qui m’avait mené à ce niveau.

Tout cela, je le devais aux enseignements de Kim Young-hoon.

Il était de mon pays, et il était mon maître.

— Si tu veux la tête de mon maître, il te faudra prendre la mienne d’abord !

— Hmm, quel aplomb pour t’adresser à un pratiquant du Dao. Tu as du cran. On dirait que ton énergie vitale s’éteint ; il ne te reste plus longtemps. Tu joues les braves parce que tu vas mourir ?

Mon cri sembla irriter l’homme en robe bleue.

— Ces mortels, ignorants de ce qu’est un cultivateur du Dao. Il semble qu’ils ne comprennent pas nos moyens. N’as-tu pas peur de la mort ? Ou ne tiens-tu pas à ta vie ? Dans ce cas, je vais te montrer. Les cultivateurs du Dao ont le pouvoir d’infliger des tourments pires que la mort.

L’homme en bleu se mit à marmonner une incantation et tendit la main vers moi.

Je bondis de côté, anticipant une attaque, mais son sort ne me visait pas, lui, non.

— Qu’est-ce…

L’incantation s’était posée sur le cadavre de Kim Young-hoon, et le mort commença à se relever.

Les jiangshi alentour détachèrent chacun un bras et le lancèrent vers le corps qui se relevait.

Les bras des jiangshi s’attachèrent aux épaules du cadavre de Kim Young-hoon.

— Un jiangshi ?

Le cultivateur avait transformé Kim Young-hoon en jiangshi par son sort.

— Misérable mortel, comment oses-tu hurler en présence d’un cultivateur du Dao. À présent, paie le prix. Va, Monstre Extrême, tue de tes propres mains ce disciple à toi.

Grrr… Aahhh !

Le corps de Kim Young-hoon chancela puis se rua sur moi. Je dégainai prestement pour parer et me repliai.

— Vile créature de cultivateur !

Profaner ainsi l’esprit d’un défunt !

Les dents serrées, je parais chaque assaut du jiangshi.

Heureusement, il ne pouvait pas user des arts de sa vie.

Il ne me poussait qu’avec la force et la vitesse d’un jiangshi.

Naturellement, la force insufflée par le cultivateur paraissait énorme, imposant une charge terrible à mon vieux corps du seul fait de sa puissance et sa vitesse.

— Bon sang, bon sang !

À chaque frappe de ma lame, mes yeux se teintaient de rouge.

Chaque entaille portée au corps de Kim Young-hoon me semblait une insulte immense.

— Pardonne-moi.

Mais je raidis mon cœur, repris la garde.

Si c’est ainsi…

Finissons-en vite.

Escrime Tranche-Montagne,

Vingt-et-unième mouvement.

Lac Céleste !

De vieux souvenirs affluèrent.

Pourquoi le vingt-et-unième mouvement de l’Escrime Tranche-Montagne s’appelle-t-il Lac Céleste ? Tous les autres portent des noms de vallées, de pics ou de montagnes, mais pourquoi celui-ci ?

Au début de cette vie,

j’avais demandé à Kim Young-hoon s’il en connaissait la raison, puisque la version révisée de l’Escrime Tranche-Montagne incluait ce mouvement ajouté par son lui du cycle précédent.

— Hmm, Lac Céleste ? Ça me rappelle le lac céleste du mont Paektu.

— Le mont Paektu ?

— Haha, oui. Ce monde a-t-il aussi un lac céleste comme au Paektu ? Ou peut-être que quelqu’un de Corée comme nous a nommé ce mouvement.

— Hahaha, peut-être bien.

Lac Céleste (천지).

Un vaste lac reflétant le ciel.

Un grand bassin situé au sommet de la plus haute montagne.

L’esprit de ce relief émanait naturellement de moi.

L’imaginaire du Lac Céleste, ainsi que l’innombrable mémoire des enseignements de Kim Young-hoon, affluèrent.

L’essence de l’Escrime Tranche-Montagne coula dans ma mémoire.

Le Lac Céleste contient les myriades formes des cieux, et pourtant lui-même ne change jamais.

En substance, le « ciel » symbolisé représente l’objet que j’affronte.

Le lac qui le contient signifie ma frappe unique.

Craaaash !

L’énergie d’épée submergea tout le corps de Kim Young-hoon, et ma lame revint au fourreau.

En un instant, ses mouvements se figèrent.

Le vingt-et-unième mouvement de l’Escrime Tranche-Montagne, Lac Céleste, est une technique qui supprime momentanément les mouvements de l’adversaire en aspirant dans mon énergie d’épée toutes les « forces » circulant dans ses méridiens, pour les piéger dans ma lame.

Une technique qu’un médecin de premier ordre, expert des Huit Méridiens Extraordinaires, seul peut exécuter.

Un art taillé sur mesure pour moi, une manœuvre extraordinaire qu’aucun autre ne peut accomplir.

Grrrrroum !

Dans l’épée au fourreau, l’énergie brièvement volée bouillonna.

Livrée à elle-même, elle se dissiperait ; je choisis de la conserver et repris la posture pour le mouvement suivant.

— Escrime Tranche-Montagne, Vingt-deuxième mouvement.

En excluant les vingt-troisième et vingt-quatrième, plus conceptuels et théoriques.

Le véritable art secret de l’Escrime Tranche-Montagne.

‘Si le cadavre reste intact, le cultivateur peut l’utiliser comme zombie.’

Donc, je ne dois rien laisser derrière.

— Repose en paix.

Escrime Tranche-Montagne.

L’art secret.

— Trancher la Montagne.

Le contenu de l’art secret de l’Escrime Tranche-Montagne n’avait rien de grandiloquent.

Fidèle à son propos — trancher des montagnes — il consistait simplement à porter des tailles brutes au sabre.

Du premier mouvement, Transcendance des Pics, jusqu’au vingt-et-unième, Lac Céleste, déverser d’un seul élan tous les mouvements sur l’adversaire !

Tel était l’art secret de l’Escrime Tranche-Montagne : Trancher la Montagne.

Premier mouvement, Transcendance des Pics.

En dégainant, je suivis le flux de la force subtilisée au corps de Kim Young-hoon, et le coupai à l’horizontale.

Deuxième, Entrée en Montagne.

Transition rapide en posture basse pour frapper les jambes.

Troisième, Veine Ascendante.

Coup montant en gardant la prise basse.

Quatrième, Arête Courante.

Énergie sinueuse projetée pour percer.

Cinquième, Falaise Rocheuse.

Rotation et plusieurs tailles successives.

Sixième, Pierre Étrange.

Changement de prise et ajout d’un leurre.

Septième, Mont Profond.

Retour en garde défensive et coupe diagonale montante.

Huitième, Vallée Secrète.

Torsion pour annuler la force adverse qui me visait.

Neuvième, Peinture de Paysage.

Énergies d’épée diagonales, gauche et droite, six tailles au total.

Dixième, Veine du Dragon.

Élévation de l’énergie pour une grande entaille.

Onzième, Bord de Falaise.

Nouvelle coupe de bas en haut.

Douzième, Neuf Lumières surgissant au Sommet.

Neuf flux d’énergie dépassant l’horizon.

À ce stade, le corps de Kim Young-hoon n’était plus qu’un lambeau.

— Il faut l’anéantir complètement.

Afin que le cultivateur ne puisse rien ranimer ni profaner l’esprit !

Même en loques, il se tordit pour m’assaillir encore.

Puissance et vitesse prodigieuses !

— Il faut esquiver !

Non — à quoi bon ? Ma vie touche à sa fin.

Une vie vouée à la mort, déjà.

En cet instant, pour que l’héritage de mon maître ne soit plus souillé, brûle tout !

— Aaargh !

Treizième, Liesse des Montagnes et des Pics.

Cinq tailles verticales, puis encore cinq.

Dix au total, m’enveloppant de toutes parts.

Kyaaaah !

La main du jiangshi traversa la grêle de tailles pour me frapper.

J’allais mourir.

— Je ne peux pas mourir maintenant.

Encore, un peu plus !

Tire plus d’énergie !

Mon cerveau accéléra la collecte et l’injection d’informations.

L’espace autour, les sons, les odeurs, l’humidité et la température, le goût du sang sur la langue.

J’eus l’impression que ma tête allait exploser.

— Qu’elle éclate.

Encore, encore !

Jusqu’à brûler complètement mon cerveau !

Quatorzième, Ciel du Cœur des Montagnes de Qi.

La Méthode du Qi des Veines du Dragon rugit, et mon élan grandit immensément.

Simultanément, l’énergie d’épée se condensa, prenant la forme de la Soie d’Épée !

Dans cette situation, un choc frontal était inévitable.

Et alors…

Crac.

Mon cerveau, sous la pression de la mort imminente, rompit quelque chose.

Ah—

Est-ce une hallucination ?

Rouge.

Et bleu.

Toutes les couleurs du monde disparurent, ne laissant que ces deux-là.

Rouge.

Et bleu.

Ah—

Est-ce…

Une ligne rouge s’étirait du bout des doigts de Kim Young-hoon vers ma tête.

D’instinct, je sentis que c’était [la prochaine attaque].

Whoosh !

Je l’évitai d’un mouvement minimal et levai mon épée.

Une ligne bleue s’étirait de ma lame vers ses côtes.

D’instinct, je sentis que c’était [ma trajectoire optimale].

Fasciné, je suivis la ligne bleue avec mon épée.

Slash !

Ma lame trancha son haut du corps.

Il me sembla que le visage de Kim Young-hoon esquissait un léger sourire.

À cette vision,

je repris une pensée que j’avais déjà eue.

Un génie accordé par le ciel.

Et un crétin abandonné par le ciel.

Aussi éloignés soient-ils, nous nous ressemblions.

La raison était que,

devant le destin imposé par les cieux, nous nous étions tous deux débattus désespérément.

Ici, il n’y a ni génies ni imbéciles.

Seulement ceux qui ont passé leur vie à résister au destin et ceux qui mourront en faisant de même.

Oui.

Tant que nous vivons dans le destin fixé par les cieux, le talent est indifférent. Nous sommes des humains semblables.

— Est-ce ainsi que tu termines ?

Sur ce cadavre, il me sembla voir le visage de Kim Young-hoon de son vivant.

— Bien sûr que non.

Comme ensorcelé, je poursuivis mes tailles.

Quinzième, Montagnes Superposées.

Des milliers d’énergies d’épée, finement divisées, devinrent une tempête qui enveloppa tout son corps.

Mouvement défensif à l’origine destiné à annuler l’énergie adverse, il évolua en frappe létale, optimisée pour la situation.

Seizième, Tigre des Montagnes.

Les griffes et crocs du tigre logeant dans les Montagnes Superposées se concentrèrent en un point, lacérant son corps.

Dix-septième, Montagnes et Vallées en Mutation.

L’énergie envoyée dans le sol transforma le terrain, ébranlant ses appuis.

Dix-huitième, Vallée Réverbérante.

Vider l’intention de mon énergie pour contrer et riposter.

Dix-neuvième, La Montagne résonne, la Vallée répond.

L’énergie se fit vague, portant un coup inévitable qui déchiqueta son corps.

Vingtième, Neuf Montagnes, Huit Mers.

Plusieurs rotations sur place et tailles dans toutes les directions, déchiquetant sa forme,

Vingt-et-unième, Lac Céleste.

Je fis de nouveau jouer la lame, rassemblant toutes les ondes, tous les flux, toutes les forces que j’avais déchaînés dans l’épée.

Grrrrroum !

La puissance des vingt mouvements — ondes, flux, forces — fut collectée.

Cette vaste énergie fut comprimée dans l’épée au fourreau.

Je dégainai de nouveau, comme au commencement.

Concentrant toute cette puissance en une unique taille.

Escrime Tranche-Montagne.

— Mon vingt-deuxième mouvement.

L’art secret.

— Trancher la Montagne !

L’essence de l’Escrime Tranche-Montagne en un seul coup !

En libérant cette ultime taille, je vis défiler ma vie.

Ah, oui.

C’est la fin.

Flash !

À mon coup, le corps de Kim Young-hoon se désintégra totalement, se dispersant aux quatre vents.

À présent, même si un cultivateur venait, il ne pourrait plus profaner ce corps.

Ainsi, je montai vers le nouveau royaume que je désirais depuis si longtemps.

Et j’achevai cette existence opiniâtre.

C’était mon quatrième retour.

 



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