Tout le monde se retourna, surpris. Lorsqu’ils virent qui c’était, ils se mirent à s’incliner précipitamment. « Commandant Lao, vous êtes sorti de votre retraite ! » « Vous avez percé au sixième niveau ! »

Il s’agissait du commandant des Faucons-Loups de la ville de Jiaping, Lao Xishan. Il paraissait avoir une quarantaine d’années, avec un visage carré. Voyant la surprise sur leurs visages, il esquissa un léger sourire malgré son sérieux. Tout le travail acharné qu’il avait fourni en cultivation, les jours passés en retraite, étaient pour ce moment précis. Il demanda d’un ton sévère : « Qui avez-vous dit qui allait être fini ? »

Personne n’osa répondre. En réalité, Lao Xishan n’avait pas besoin de réponse. En tant que vice-commandant, il avait ses propres informateurs au sein des Faucons-Loups et connaissait déjà toute l’affaire.

« Je vais prêter main forte au commandant Zhuo. » Il s’élança dans la direction de Zhuo Zhibo, glissant le long de la montagne tel un grand oiseau, disparaissant rapidement dans la brume matinale.

Les autres gardes Faucon-Loup échangèrent des regards. Li Qingshan avait réussi à provoquer un tel tumulte malgré ses trois mois à peine dans la garde. Le commandant Zhuo et le commandant Lao avaient toujours été en opposition, et maintenant que Lao Xishan avait également atteint le sixième niveau, la ville de Jiaping allait sans doute devenir très agitée.

Li Qingshan abaissa son bouclier et brandit son sabre. Dans un éclair, une lame de vent trancha directement en direction de l’assaillant le plus proche.

L’homme ne s’attendait pas à ce que Li Qingshan soit encore capable de manier son sabre dans de telles circonstances, et encore moins avec une telle rapidité. Il invoqua un soldat mécanique pour bloquer l’attaque.

Bang Le soldat mécanique fut tranché en deux, ses composants se répandant sur le sol.

Tout le monde fut stupéfait et s’écria : « Il peut encore bouger ! Soyez prudents, tout le monde ! »

Li Qingshan parvint à discerner les assaillants. C’étaient tous de jeunes hommes d’une vingtaine d’années, vêtus de robes bleu marine similaires. Ils tenaient tous d’étranges arbalètes brillantes. La pluie de petits carreaux provenait de cinq de ces arbalètes, bien plus puissantes que les légendaires arbalètes à répétition.

Li Qingshan fit un pas en avant. Sous son poids immense, le sol cédait comme de la boue, ses jambes s’enfonçant jusqu’aux cuisses. Les inscriptions brillantes, qui flottaient dans les airs après activation, n’étaient pas détruites malgré le piétinement du sol.

« Laissez-moi faire ! » Un homme barbu et corpulent enfonça un mur avec fracas, apparaissant dans la morgue. Il tenait dans ses bras un énorme canon en bronze, couvert d’inscriptions qui brillaient de lumière. C’était un artefact spirituel de qualité intermédiaire. La gueule du canon, sculptée comme une tête de dragon féroce, commença à accumuler des particules lumineuses.

C’était la première fois que Li Qingshan ressentait un tel danger. Même lorsqu’il était sur l’Île des Fleurs Chéries, sous le barrage des tirs de canon, il n’avait pas ressenti un tel danger. Le plus inquiétant était que l’aura que dégageait cet homme au canon indiquait qu’il était au sixième niveau de Qi.

« Qui êtes-vous ? Pourquoi m’attaquez-vous en embuscade ? » Li Qingshan avait d’abord pensé qu’il s’agissait du Taoïste Zombie tendant un piège avec la complicité de Zhuo Zhibo. Cependant, à bien y regarder, cet homme ne ressemblait en rien au Taoïste Zombie, et les techniques qu’il utilisait n’avaient aucun rapport avec lui. Il réprima donc son envie de se battre pour poser des questions. Si ces hommes continuaient de l’attaquer, il n’aurait d’autre choix que de se transformer en démon et de les massacrer tous.

« Hmm ? Pourquoi le Taoïste Zombie est-il si jeune ? » Les jeunes hommes en bleu marine observèrent à leur tour Li Qingshan avec confusion.

« Arrêtez, grand frère ! C’est l’uniforme des Faucons-Loups ! » s’écria un autre, reconnaissant l’uniforme de Li Qingshan.

Le canon avait fini de concentrer son énergie. Un rayon de lumière blanche, aveuglante et brûlante, jaillit du canon, transperçant le plafond et laissant une traînée lumineuse dans le ciel nocturne.

Xiao An relâcha son emprise sur la Perle Crânienne qu’elle tenait, et la lueur rouge dans les yeux de Li Qingshan s’estompa. Il observa le grand trou au-dessus de lui avec étonnement. Même transformé en démon, il aurait subi de lourds dégâts sous une telle décharge de canon.

Il baissa de nouveau la tête et leur demanda : « Qui êtes-vous ? » Ensuite, il rangea son sabre Enrouleur de Vent dans son fourreau.

Son geste réduisit l’hostilité des jeunes hommes, qui abaissèrent également leurs arbalètes. Celui qui avait reconnu son uniforme dit : « Nous sommes des disciples du Mohisme. Nous sommes ici pour accomplir une mission. Vous devez être un garde Faucon-Loup. »

« En effet, je suis ici pour une mission également. »

« Pourriez-vous nous montrer votre tablette ? »

Des disciples du Mohisme ! Li Qingshan comprit enfin. Il leur lança sa tablette de Faucon Noir. Après un rapide coup d’œil, les jeunes hommes se détendirent. « Très bien, très bien. Tout va bien. Désactivez la formation. Tout ceci n’était qu’un malentendu ! »

« Bon sang, c’est quoi ce bazar ! » « Tu n’as pas dit que le Taoïste Zombie viendrait ? Pourquoi un garde Faucon-Loup à la place ? » Les disciples mohistes se mirent à râler. L’un d’eux rangea un parchemin couvert d’inscriptions identiques à celles du sol.

Li Qingshan se sentit aussitôt plus léger. Il ramassa son bouclier au sol, mais constata que celui-ci était désormais noirci par les explosions. Il avait bloqué le dragon de feu de Zhuo Zhibo quelques jours plus tôt, mais après ce barrage, une grande partie de son Qi spirituel s’était dissipée.

Soudain, un vent puissant souffla, et l’homme barbu rangea son canon en bronze avant de se précipiter vers Li Qingshan. Xiao An brandit sa lame cachée, mais s’arrêta après un simple regard de Li Qingshan. L’homme était hostile, mais il n’avait pas d’intention meurtrière.

L’homme attrapa Li Qingshan par le col et rugit : « Espèce de gamin, tu as fichu en l’air mes plans ! » Il portait les mêmes robes bleu marine que les autres disciples mohistes, mais torse nu. Sa manche droite était nouée autour de sa taille, révélant ses bras et son torse robustes. Il semblait extrêmement puissant.

Li Qingshan libéra son qi véritable pour bloquer les postillons de l’homme, le regardant calmement. Avant même qu’il ne puisse répondre, les autres disciples mohistes arrivèrent pour le tirer en arrière, tentant de le calmer : « Calmez-vous, grand frère ! »