L’Académie de Magie et de Force de Babylone était depuis longtemps bondée. Presque toutes les personnalités influentes de l’empire s’y étaient rassemblées. Les représentants et les étudiants de toutes les écoles relevant de l’académie s’affairaient à préparer la cérémonie grandiose.

Sur la plus grande place de l’académie, un escadron de chevaliers en armure noire était posté. Ils protégeaient Lawrence, qui était vêtu d’une robe de cérémonie et se tenait debout avec un grand sourire, discutant avec ses ministres.

Les deux plus grandes menaces qui avaient constamment tourmenté l’Empire Lancelot, l’Empire des Orcs et l’Empire Kasi, avaient toutes deux été neutralisées par Han Shuo en l’espace d’une douzaine de jours à l’aide de méthodes dévastatrices. Ces ministres n’avaient pas dormi depuis des lustres, mais ils pouvaient enfin se détendre. Leurs visages étaient à nouveau illuminés de sourires radieux.

Avant le retour de Han Shuo, il était possible que les centaines de milliers de guerriers orcs de l’Empire des Orcs franchissent la frontière sud à tout moment et marchent sans encombre jusqu’à la capitale de l’Empire de Lancelot, Ossen. La présence de cette énorme menace empêchait tous ces aristocrates de dormir et leur coupait l’appétit. Ils craignaient de se réveiller un jour entourés de guerriers orcs sauvages et barbares.

Les classes privilégiées de l’empire avaient été constamment tourmentées par ce genre de tourments mentaux, jusqu’au jour où Han Shuo décida de traverser la ville frontalière sud. Pour cela, ils étaient sincèrement reconnaissants envers Han Shuo.

Fièrement debout aux côtés du roi Lawrence se tenait Firenze, le seigneur de la frontière sud. Aujourd’hui était un jour important pour Fanny et, naturellement, Firenze avait pris congé pour y assister.

À ce stade, l’histoire de la façon dont Han Shuo avait massacré plusieurs centaines de milliers d’orques s’était répandue comme une traînée de poudre dans tous les coins de l’empire de Lancelot. Tout le monde connaissait cette histoire !

Bien qu’il n’y ait pas eu d’exagération délibérée dans le récit, l’exploit magnifique d’avoir massacré à lui seul plusieurs centaines de milliers d’orques semblait tout simplement incroyable. Par conséquent, la plupart des gens qui avaient entendu parler de la rumeur n’étaient pas tout à fait convaincus que Han Shuo avait de telles capacités.

C’est pourquoi, dès que Firenze apparut, les nobles et dignitaires de l’empire qui entretenaient des relations amicales avec lui l’entourèrent immédiatement et le harcelèrent pour qu’il leur raconte son histoire. Le roi Lawrence ne fit pas exception.

Bien que Lawrence ait eu pleinement confiance en Han Shuo, l’histoire qui venait de la ville frontalière du sud était tout simplement trop incroyable pour être crue, même pour Lawrence. Après que Han Shuo soit devenu un dieu, une aura majestueuse émanait naturellement de lui. Lawrence ressentait une pression plutôt inconfortable lorsqu’il faisait face à Han Shuo et était donc peu enclin à chercher confirmation de la véracité de cette nouvelle directement auprès de lui. Maintenant qu’il avait cette occasion rare de rencontrer Firenze, il écoutait attentivement les ministres qui lui posaient des questions.

« Vieux fou, es-tu sûr d’avoir bien compris ? Bryan, ce jeune homme, a vraiment noyé des centaines de milliers de guerriers orcs à l’aide de créatures nécromantiques ? » Le vieux Hahn de la famille Betteridge entretenait des relations relativement bonnes avec Firenze en raison de l’intimité qui liait Emily et Fanny. Il cria sa question à Firenze.

Lorsque le vieux Hahn posa la question, tout autour de lui, les patriarches de tous les clans familiaux, les ministres de l’empire et même le roi Lawrence lui-même dressèrent l’oreille et écarquillèrent les yeux, la bouche grande ouverte. Il semblait que tout le monde voulait savoir.

« Et puis merde ! Croyez-le ou non, c’est à vous de voir ! Pourquoi vous agitez-vous autant, bande d’imbéciles inexpérimentés ? Même si je mens, pensez-vous que tous les citoyens de la ville frontalière du Sud mentiraient en même temps ? » Firenze roula des yeux et cria. Il était bombardé de la même question encore et encore et ne pouvait être plus agacé.

« À ce sujet, les roturiers ont une immense capacité à exagérer et à déformer la vérité. Nous ne sommes pas assez naïfs pour croire tout ce qu’ils disent », répondit le vieux Hahn avec un petit rire sournois avant de prendre un air solennel. Il fixa Firenze du regard et lui demanda à nouveau : « Alors, tu dis la vérité ? Ce gamin a vraiment éliminé à lui seul plusieurs centaines de milliers de guerriers orcs en utilisant la magie nécromantique ? »

Le vieux Hahn savait que même si Firenze était un homme colérique, il ne racontait jamais de bêtises. Il était d’autant plus certain que Firenze disait la vérité lorsqu’il commençait à montrer des signes d’agacement.

Cette histoire était tout simplement trop incroyable pour être crue telle quelle. Même Ayermike Cotton, l’expert clé de la fondation de l’empire, n’avait jamais accompli un exploit aussi phénoménal que celui de Han Shuo.

Éliminer à lui seul plusieurs centaines de milliers de guerriers orcs, quelle puissance fallait-il avoir ?

« Croyez-le ou non, j’en ai assez de vous parler ! » gémit froidement Firenze en lançant un regard noir à Lawrence qui écoutait la conversation. Il éleva la voix et dit : « Votre Majesté, cessez d’écouter. J’attends toujours les deux légions d’hommes que vous m’avez promises. Quand arriveront-elles ? J’en ai besoin pour conquérir l’Empire des Orcs ! Hum, les orcs ont attaqué la frontière sud pendant trois ans. Il est temps de leur rendre la monnaie de leur pièce ! »

Lawrence afficha un sourire embarrassé et gêné, puis promit à Firenze : « Ne vous inquiétez pas. Dans un mois, les deux légions seront à la frontière sud. D’ici là, soyez prudent avec eux. »

« Après le carnage provoqué par Bryan, l’Empire des Orcs a pratiquement perdu tout son sang-froid. Il est désormais encore plus prestigieux que moi à la frontière sud. Tous les orcs pensent qu’il est un véritable démon diabolique et n’osent plus se battre contre nous. La frontière sud est désormais en sécurité. Vous n’avez plus rien à craindre », dit Firenze d’un ton désinvolte. Il semblait très confiant.

Lawrence acquiesça avec un sourire et ne dit rien de plus. Cependant, son cœur était à ce moment-là rempli d’étonnement. Il n’avait jamais imaginé que Han Shuo était aussi effrayant. Même tout l’Empire des Orcs était tellement effrayé par sa puissance qu’il n’osait plus s’en prendre à l’Empire de Lancelot. Après avoir confirmé la véracité de cet incident à l’extérieur de la ville frontalière du sud auprès de Firenze, Lawrence était encore plus déterminé à offrir le meilleur traitement possible à Han Shuo, quoi qu’il en coûte.

Les dignitaires de l’empire avaient tous les yeux écarquillés. Ils repassaient lentement dans leur tête les paroles de Firenze et les digéraient. Eux aussi avaient pris une résolution ferme : ne jamais s’opposer à Han Shuo.

« De quoi parlez-vous ? » C’est à ce moment-là que la voix douce de Han Shuo retentit. Il s’approcha avec Fanny, méticuleusement parée.

Le maquillage léger et le sourire discret de Fanny rehaussaient encore davantage son apparence déjà charmante et magnifique. La robe magique sombre et fluide lui donnait un air solennel et digne, mais en même temps, elle ne masquait pas complètement sa silhouette gracieuse et séduisante. L’air d’élégance qui l’entourait faisait que chaque personne qui la rencontrait inclinait la tête en son honneur. Pour une raison quelconque, ils avaient simplement le sentiment que l’Académie de Magie et de Force de Babylone allait atteindre des sommets encore plus élevés avec elle comme chancelière.

« Ce n’est rien. Nous nous demandions simplement pourquoi vous n’étiez pas encore là », s’empressa de répondre Lawrence avant que Firenze ne laisse échapper ce dont ils discutaient réellement auparavant.

« Fanny, tu es très belle aujourd’hui, aussi belle que ta mère ! » Cependant, peu après avoir prononcé ces mots, un souvenir sembla surgir dans l’esprit de Firenze, qui poussa un léger soupir. Ses lèvres souriantes se plissèrent lentement.

« Merci pour le compliment, père. Père, aujourd’hui est un jour heureux. Ne pense pas à des souvenirs tristes », dit Fanny précipitamment avec un sourire lorsqu’elle vit le visage de Firenze s’assombrir. Elle avait depuis longtemps pardonné à Firenze de ne pas avoir pris soin de sa famille pour servir son pays toutes ces années auparavant.

Firenze acquiesça et garda le silence. Il semblait aller un peu mieux.

Dès que Han Shuo et Fanny firent leur apparition, les dignitaires de l’empire se précipitèrent pour féliciter Fanny.

« Très bien. Commençons », dit Lawrence en saluant la garde d’honneur de loin.

La garde d’honneur, qui était prête à intervenir, se mit à jouer de divers instruments de musique dès qu’elle vit Lawrence faire un signe de tête. Les enseignants et les élèves de toutes les écoles commencèrent à se rassembler à cet endroit lorsqu’ils entendirent la musique joyeuse et légère. Emily, Phoebe, Emma, Candide, Amyes et de nombreux autres personnages familiers à Han Shuo apparurent tous sur la place. Pour commencer, Emma monta sur scène et, avec un sourire aimable, raconta la glorieuse histoire de l’Académie de Magie et de Force de Babylone. Fanny écoutait attentivement le discours d’Emma, le visage solennel et respectueux.

Les dignitaires de l’empire et les membres de l’Académie de Magie et de Force de Babylone écoutaient également attentivement depuis le bas de la scène. La cérémonie d’inauguration se déroulait dans l’ordre et selon le plan prévu.

Parmi Ayermike Cotton et Graeae, l’un se tenait parmi la foule tandis que l’autre se cachait au sommet du plus haut clocher, observant attentivement la situation autour d’eux.

Han Shuo déploya sa conscience. Lui aussi était prudent et vigilant. Il craignait terriblement qu’un malfaiteur ne sabote la cérémonie.

Le roi Lawrence, la plupart des nobles de l’empire, ainsi que l’avenir de l’empire, les étudiants de l’Académie de magie et de force de Babylone, étaient rassemblés sur la place. Une tentative d’assassinat réussie causerait des pertes incommensurables à l’empire Lancelot. Ils n’avaient d’autre choix que d’être très prudents pour éviter le scénario le plus inacceptable.

Après un certain temps, la chancelière Emma conclut son discours et la cérémonie de passation de pouvoir et d’investiture commença. Tout se déroulait dans le calme et rien d’imprévu ne se produisit.

Je suppose qu’il n’y aura probablement pas de problème. Je doute que quiconque sachant que je suis ici ose causer des problèmes, pensa Han Shuo en constatant qu’aucune activité inhabituelle ne se produisait alors que la cérémonie touchait à sa fin. Cependant, certaines personnes n’ont vraiment pas peur de la mort. Alors que Han Shuo pensait qu’il n’y aurait plus de surprises, il sentit soudain quelque chose d’étrange dans les éléments lumineux qui l’entouraient. La lumière brûlante du soleil qui brillait dans le ciel clair semblait devenir de plus en plus intense.

Une pression immatérielle enveloppa la place depuis le ciel. Elle était si lourde que certaines personnes se sentaient étouffées.

Han Shuo était sur ses gardes. Il déploya immédiatement sa conscience et fit signe à Graeae et Ayermike Cotton.

Ayermike Cotton et Graeae avaient également senti l’anomalie. Ils étaient tous deux en état d’alerte maximale, comme si un grand ennemi s’apprêtait à frapper.

Après avoir soigneusement sondé l’atmosphère pendant un moment, le cœur de Han Shuo se glaça et une lumière froide jaillit de ses yeux. Son corps disparut dans les airs comme un fantôme et se matérialisa l’instant d’après sur la tour de l’horloge, à côté d’Ayermike Cotton.

« C’est la magie de lumière interdite de destruction massive : « Explosion radieuse ». Il y a plus d’une personne qui lance ce sort. Ils ont l’intention de tuer tout le monde sur la place. Ce doit être des membres de l’Église de la Lumière ! » dit Ayermike Cotton d’un ton grave à Han Shuo dès que celui-ci arriva à ses côtés.

« Hum, ils ont frappé à ma porte avant que je puisse frapper à la leur ! » grommela Han Shuo d’un ton glacial, tandis que des pensées meurtrières envahissaient son esprit.