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L’Avènement des trois calamités | Advent of the three calamities
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Chapitre 141 – La fin du voyage scolaire (2)
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Auteur : Entrail_Jl

Traductrice : Moonkissed

Le soleil se levait à l’est, projetant une lumière orangée sur le terrain rocheux.

Crunch… !

Le silence qui s’était emparé des environs fut rompu par le bruit d’un pas.

« Nous sommes proches. »

Le capitaine Reijnder s’arrêta et se retourna. Derrière lui, plusieurs dizaines de chevaliers s’alignaient parfaitement. Leurs armures dorées brillaient sous les rayons du soleil, les rendant d’autant plus imposants.

Formant une haie, ils protégeaient les magiciens qui se tenaient à l’arrière.

« Capitaine, voici le rapport. »

Recevant un papier de l’un des chevaliers membres, le capitaine en lut le contenu avant de froncer les sourcils.

« … Nous devons nous dépêcher. »

Rendant le papier, il fit signe aux membres de se dépêcher.

« Le combat a déjà commencé. Dépêchons-nous. »

En effet, comme le rapport l’indiquait. Dès leur arrivée à destination, des impulsions de mana balayèrent les environs tandis que le lourd bruit du métal s’entrechoquant résonnait dans l’air.

Clank, clank, clank…

Les membres de l’escouade avancée étaient déjà pleinement engagés avec les Chiens de l’Enfer qui attaquaient férocement.

Awooo… !

Leurs hurlements transperçaient l’air.

« Imbéciles… ! »

Debout près d’eux, le capitaine fit un signe de la main et les chevaliers derrière lui chargèrent.

Il en fut de même pour les membres de la Tour Magique qui lancèrent toutes sortes de sorts vers les Chiens de l’Enfer.

Awooo ! Awooo !

Leur intervention inattendue prit les Chiens de l’Enfer par surprise alors qu’ils hurlaient dans le ciel.

Mais il était trop tard.

Pfft !

Le sang se répandit dans l’air.

C’était une scène brutale. Même le chien de l’enfer classé Terreur n’avait pas été épargné par le massacre. Avec plus d’une douzaine de chevaliers de rang 5 attaquant ensemble, sa résistance était futile.

En quelques minutes, son corps fut coupé en deux.

Boum !

« Nous avons terminé. »

« … Tous les chiens de l’enfer ont été éliminés. »

Une fois que tout fut dit et fait, les Chevaliers et les Magiciens allèrent faire leur rapport au Capitaine qui se tenait devant un gros rocher.

Son expression était sombre.

« C’est beaucoup plus difficile que je ne l’avais prévu. »

Pourquoi est-ce que je tremble ? se demanda le capitaine, en regardant sa main tremblante. Il n’était pas censé avoir peur, vu l’escouade avec laquelle il était. Malgré tout, la peur innée que le Dragon inspirait était quelque chose qu’il ne pouvait pas ignorer.

« … On se demande comment une seule escouade d’une si petite ville a pu le réduire à un tel état. »

En toute honnêteté, la réponse était évidente.

Le Dragon du Rocher était probablement encore à ses débuts à l’époque. La Fissure du Miroir venait de se former et le Dragon n’était pas encore complètement acclimaté à son nouvel environnement.

En général, le meilleur moment pour affronter les monstres provenant de la Fissure du Miroir était lors de leur première apparition.

L’environnement dans la Dimension Miroir et le monde extérieur étaient très différents.

Il fallait du temps aux créatures pour s’habituer au nouvel environnement, ce qui rendait une telle situation idéale pour les humains.

« C’est dommage que nous ne l’ayons trouvé que maintenant. »

Trente ans plus tard, bien qu’il ait été scellé, son corps était maintenant très probablement habitué à l’environnement et il avait atteint sa pleine maturité.

C’est pour cette raison que la pression ressentie était écrasante.

« Faites vite les préparatifs ! »

Il n’y avait pas de temps à perdre.

S’il était resté immobile à attendre, c’était uniquement parce que lui seul n’avait aucune chance de tuer le Dragon des Roches.

Ce n’était pas sa force qui était terrifiante, non.

Ce qui était vraiment terrifiant chez cette créature, c’était sa grande couche externe presque impénétrable….

Il ne pouvait pas vaincre le Dragon des Roches.

Ce n’était pas son travail de le vaincre.

Il était seulement là pour le bloquer si quelque chose devait arriver.

Il en était de même pour les chevaliers. Leur travail consistait à protéger les magiciens qui se préparaient à lancer un grand sort.

Ils étaient actuellement les seuls capables de maîtriser le Dragon de pierre.

« Combien de temps… !! »

Les mots du capitaine s’éteignirent.

Regardant devant lui, il aperçut son propre reflet.

À ce moment-là, tout son corps frissonna et il porta sa main vers son épée.

« Préparez-vous… ! »

Tremblement ! Tremblement !

Ses mots étaient accompagnés d’un grondement.

Le rocher trembla, tout comme les environs.

« Akh… ! »

« Ah ! »

Entièrement concentrés sur le grand sort qu’ils s’apprêtaient à lancer, de nombreux mages furent pris au dépourvu, perdant pied dans le processus.

« Protégez les mages… ! »

Les chevaliers se mirent en formation.

« Il se réveille ! Levez vos boucliers ! »

Le capitaine Reijnder brandit son épée. Une énorme vague de mana jaillit de son corps.

Boum !

Le sol continua de trembler.

Dans le chaos, des rochers tombèrent du grand rocher alors que quelque chose dépassait de son dos.

Vrooo, vrooo !

Deux ombres distinctes se projetèrent sur les chevaliers.

L’atmosphère autour du terrain changea.

« Ne paniquez pas ! Restez en formation… ! Protégez les magiciens ! »

Le capitaine Reijnder continua à aboyer des ordres.

Pendant ce temps, la couleur autour d’eux commença à s’estomper.

Le monde devint gris.

Et le capitaine sentit son cœur se serrer.

Il en fut de même pour les chevaliers qui avalèrent silencieusement leur salive en tournant la tête pour regarder vers le haut.

Swoosh, swoosh… !

S’élevant du sol, un fort vent s’abattit sur les chevaliers.

À ce moment-là, le capitaine leva les yeux.

Ses yeux se fixèrent sur ceux du Dragon.

Et puis…

Roooooooar… !

Le Dragon rugit.

Après trente ans.

Il s’était enfin réveillé.

***

—-Quelques instants plus tôt.

Ellnor.

Je me tenais au milieu de plusieurs cimetières, enveloppé de verdure. Le cœur léger, je m’effondrai sur le sol.

« Tu as enfin décidé de nous rendre visite… ? »

« Hur. Hur. Tu as mis du temps à venir nous voir. »

« Ça devenait assez ennuyeux de rester avec ces trois-là. Heureusement que tu es venu. »

J’entendais encore les voix de Daphné, Gork et Liam au loin.

Je n’y pouvais rien, étant donné que je me trouvais devant leurs tombes. Elles étaient bien polies et des fleurs remplissaient l’espace en dessous.

Il y en avait beaucoup et je pouvais même voir quelques lettres éparpillées.

J’étais tenté de les ouvrir, mais je me suis retenu.

Ce n’était pas mes affaires.

Au lieu de cela, je me suis concentré sur leurs tombes.

« Ce n’est pas mal. »

Leurs tombes.

Elles étaient assez belles.

« Qu’en penses-tu ? La mienne a plus de fleurs que ce gros salaud. »

« … Ce n’est pas un concours. »

« Arrête. »

C’était étrange, mais les trois ne voulaient pas arrêter de parler. Le plus drôle, c’est qu’ils n’étaient que le fruit de mon imagination.

Mais cela n’avait pas d’importance.

Pour moi, ils étaient vivants.

En moi.

« Haaa… »

Je me penchai en arrière pour regarder le ciel. Le soleil brillait, projetant sa lumière sur le cimetière en contrebas.

Des centaines de tombes entouraient l’espace, chacune appartenant à un membre des escadrons d’asservissement. Je connaissais le nom de chacun d’entre eux.

D’une certaine manière, c’était parce que je connaissais tout le monde que je me sentais un peu dépassé.

« Pourquoi tu ne dis rien ? »

« … Tu vas continuer à nous ignorer ? »

Faisant taire le bruit des trois, je me penchai en arrière et me prélassai dans la rare chaleur du soleil.

« … Je ne peux pas dire que ce fut un mauvais voyage. »

Je commençai à me remémorer mon séjour ici.

Je pensai en particulier à mes acquis.

Bien que mon niveau n’ait pas beaucoup augmenté, ma force globale était bien plus grande que par le passé.

Non seulement j’avais pu améliorer [Mains de Maladie] en [Emprise de la Peste], mais j’avais aussi pu acquérir beaucoup de souvenirs.

Ceux de Gork, Daphné, Liam, Aurelia, etc.

J’avais perdu le compte du nombre de souvenirs que j’avais consultés.

Il fallait noter que chaque membre de l’escouade d’asservissement avait été l’un des plus puissants guerriers de la ville.

En gros, j’avais plus d’une dizaine de souvenirs d’eux.

Cela signifiait que j’avais beaucoup de connaissances inexploitées qui pourraient être utiles plus tard.

Je ne les avais pas encore parcourus et triés, mais si je le faisais, j’étais sûr de pouvoir encore améliorer ma force.

Mais ce n’était pas tout.

Si de nombreux souvenirs ne me servaient à rien, comme ceux qui appartenaient à des chevaliers, ils n’étaient pas techniquement inutilisables.

Enfin, pour moi, ils l’étaient.

Mais cela ne signifiait pas qu’ils étaient inutiles pour les autres.

Et si je les enseignais à d’autres ? … Ou si je pouvais les vendre ?

Serais-je même capable de faire ça… ?

Serait-ce irrespectueux à leur égard ?

« … »

Je réfléchis un moment avant de secouer la tête.

Ils étaient morts.

À quoi bon penser à une telle chose ?

Quoi qu’il en soit, enseigner à d’autres les techniques que je connaissais n’était pas vraiment facile étant donné que je n’en avais qu’une connaissance superficielle.

Mais au moins, cela m’a aidé à comprendre comment les autres se battaient.

Si je rencontrais quelqu’un avec des styles de combat similaires, j’en saurais plus sur la façon dont il se battait, ce qui me faciliterait les choses.

« Haa… »

Prenant une longue inspiration, je fermai les yeux.

Pour les rouvrir aussitôt en me retournant pour regarder vers…

« … Terrifiant. »

Sentant l’énergie émaner de la distance, je frissonnai.

« Ça a commencé. »

Le combat avec le Dragon de pierre.

Je pouvais dire d’un seul coup d’œil que ce n’était pas un combat auquel j’aurais jamais pu espérer participer.

Peut-être un jour, mais pas le moi actuel.

« C’est un peu dommage. »

Je pensais à l’os de dragon.

Il m’aurait certainement beaucoup aidé.

Malheureusement, je n’avais aucun moyen de tuer le dragon.

Il en allait de même pour les chiens de l’enfer.

Malgré tout, j’étais satisfait de mes gains.

Il ne me restait plus que quatre os à intégrer en moi.

Je devais faire attention à ce que j’ajoutais.

D’autant plus que je ne pouvais pas retirer un os après l’avoir intégré. Une fois intégré, c’était fini. Il n’y avait pas de retour en arrière.

Vrooo !

Sentant la brise, je me hérissai les cheveux et me levai.

Il était temps pour moi de rentrer.

Debout, je regardai au loin. Là, je pouvais voir Daphné et les autres qui me faisaient signe.

« Tu t’en vas déjà ? »

Cette fois, j’acquiesçai.

« Quoi ?! Tu viens juste d’arriver ! »

« Tu ne nous as même pas parlé ! »

Les trois me lancèrent un regard noir et je riais pour moi.

« … La prochaine fois. »

« Tss, peu importe. »

« Ne romps pas ta promesse, cependant. On se sent bien seul ici. »

« D’accord. »

Je souris et l’instant d’après, ils disparaissent de ma vue.

À l’exception d’une silhouette isolée au loin.

Aux cheveux blonds courts et aux yeux bleus, elle est assise sur une pierre tombale noire. Elle avait l’air jeune. Elle devait avoir environ 14 ans.

Les jambes pendantes au-dessus de la pierre tombale, elle levait les yeux.

Me croisant du regard, elle leva la main et fit un signe de la main.

L’instant d’après, elle disparut à son tour.

« … »

D’un seul coup, je me retrouvai seul dans le cimetière.

J’observai le paysage devant moi et fermai les yeux.

Sans me retourner, je retournai en ville.

Ce voyage.

… Il était également arrivé à son terme pour moi.



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