Auteur : Entrail_Jl
Traductrice : Moonkissed
« … Qu’avons-nous ici ? »
La voix atteignit les profondeurs de mon esprit, faisant frissonner tout mon corps. Elle était rauque, presque caverneuse. Comme si un balai raclait du verre brisé.
J’en avais la chair de poule.
Je clignai des yeux.
Le monde autour de moi changea à nouveau.
Je me retrouvai dans ma chambre.
Je gardai les yeux grands ouverts. Quelque chose me disait, non je savais que si je clignais à nouveau des yeux, je retournerais dans ce monde.
« … Qu’est-ce que c’était ? » me demandai-je, en regardant autour de moi alors que je sentais la sueur couler sur le plancher en bois sous moi.
Mon pouls s’accéléra et ma poitrine se mit à monter et descendre rapidement….
Je sentis mes yeux brûler.
Que se passait-il ?!
Il y avait tellement de questions dans mon esprit auxquelles je voulais des réponses. Cependant, s’il y avait une chose à laquelle je connaissais la réponse, c’était que cette personne sans visage était dangereuse.
Extrêmeme-
« … ! »
Ma pensée intérieure s’arrêta au moment où je remarquai que le tissu de l’espace même devant moi se pliait en forme de main.
Blink.
Le monde changea à nouveau.
« Haa… »
Tous mes instincts me disaient de courir, et en regardant le paysage devant moi, j’ai ressenti un sentiment d’impuissance en réalisant cela.
Tout ce que je voyais, c’était des rochers et des montagnes sans fin.
L’air était froid et sec…..
Je n’avais nulle part où me cacher.
Comme si elle pouvait lire mes pensées, une voix chatouilla mes oreilles, me faisant frissonner de la tête aux pieds.
« Tu n’as nulle part où te cacher. »
Blink.
Je clignai des yeux à nouveau, dans l’espoir de m’échapper à nouveau, mais…
« Ce ne sera plus possible. J’ai temporairement verrouillé l’espace autour de nous. »
Je restai dans le monde.
Cliquetis. Cliquetis.
Malgré tous mes efforts, je me retrouvai incapable de revenir en arrière. La panique commença à s’installer dans mon esprit, mais au milieu de la panique, je me forçai à ne rien montrer.
Je ne pouvais pas laisser la peur envahir mon esprit.
« Hum, ton esprit est plutôt résistant. »
L’espace devant moi se replia, dévoilant la silhouette sans visage d’avant. Bien que je ne puisse pas voir son apparence réelle, je pouvais dire que, qui que soit cette silhouette, elle appartenait à un homme.
Enveloppant l’espace comme s’il s’agissait d’un film plastique, il fit le tour de moi, m’observant de près. Ou plutôt me sentant ?
C’était difficile à décrire.
… À sa façon de bouger, on aurait dit qu’il ne pouvait pas vraiment me voir. C’était plutôt comme s’il pouvait sentir ma présence.
Ou est-ce que je me faisais trop de soucis ?
Quoi qu’il en soit, je me suis abstenu de faire le moindre mouvement irrationnel.
« Tu es du genre prudent, n’est-ce pas ? »
« … ! »
L’espace à côté de moi s’est plié et une main s’est agrippée à mon épaule.
Quand est-ce qu’il a…?
« Ton cœur bat plutôt vite. Es-tu nerveux ? »
J’avalai ma salive.
« Oh ? Il bat encore plus vite maintenant… Mes paroles t’ont-elles effrayé ? »
« … »
« Il n’y a pas lieu d’avoir peur. Je ne peux vraiment pas te faire de mal. Nous sommes trop éloignés. Le mieux que je puisse faire est de sceller l’espace pendant quelques minutes. Je viens de sentir une odeur familière émaner de toi. Une odeur intrigante. »
Il baissa les yeux vers l’épée que je tenais, se pencha et renifla légèrement.
« Haa… Oui, une odeur familière. »
En un clin d’œil, il était à côté de l’épée, passant son doigt sur le fourreau.
« Elle semble avoir la même longueur, mais… »
Après une pause soudaine, l’homme sans visage leva les yeux.
« … Elle a été utilisée. Hmm. »
Comme s’il comprenait quelque chose, l’homme sans visage sourit.
« Quelle pensée intéressante. »
Ses mots me troublaient, mais même s’ils me troublaient, je restais silencieux. Mon instinct me disait que moins je parlais, mieux c’était pour moi.
Mais même alors…
« Hmmm. »
Apparaissant à nouveau à côté de moi, la main se mit à saisir mon épaule.
« Le Consortium. »
Sa voix résonnait dans les environs. En écoutant les mots qu’il prononçait, je restais silencieux.
Au cas où il m’entendrait, je ne voulais pas qu’il mémorise ma voix, ou qu’il révèle quelque chose que je ne devrais pas.
« … »
« Non ? Ça ne te dit rien ? »
L’air un peu déçu, il continua.
« Hmm, alors… Ordre Nocturne ? »
« … »
Encore une fois, je gardai le silence.
Il continua.
« Ciel Inversé. »
« … ! »
Soudain, l’atmosphère devint oppressante.
Mes pensées se figèrent, mais je m’abstins de faire le moindre mouvement ou bruit.
Comment…
Juste au moment où je pensais qu’il avait compris quelque chose, il continua en prononçant un autre nom.
« Cabale stygienne ? »
« … ? »
Il n’avait rien remarqué ?
J’étais sur le point de pousser un soupir de soulagement quand il lâcha mon épaule et marmonna :
« Tu dois être dans l’Empire de Nurs Ancifa. »
Mon esprit s’est alors vidé. C’était comme si toutes mes pensées avaient été effacées, m’empêchant de penser.
Comment… ?
Comment le savait-il ?
J’étais resté silencieux tout ce temps, alors… Comment ?…
J’ai pu entendre la réponse peu après.
« Le Consortium, l’Ordre Nocturne, Ciel Inversé, la Cabale Stygienne… »
En énumérant à nouveau les noms, il poursuivit :
« Ce sont les noms des organisations que j’ai créées. »
« … ! »
Une fois de plus, mes yeux s’écarquillèrent.
Mais comme si cela ne suffisait pas, l’homme continua :
« Chaque organisation se trouve dans l’un des Empires. Pour le monde, elles sont différentes, mais pour moi, elles sont toutes pareilles. Pourquoi crois-tu que je les ai nommées différemment ? »
J’avalai mes mots mais je connaissais la réponse.
‘Parce qu’il est plus facile de savoir qui est de qui…’
« Parce qu’il est plus facile de savoir qui est de qui. »
Comme s’il pouvait lire mes pensées, il marmonna les mêmes mots que je murmurais dans mon esprit. Je ne ressentis que des frissons alors que la sueur commençait à s’accumuler sans que je m’en rende compte sur le côté de mon visage.
L’air était suffocant et je devais prendre chaque respiration avec précaution.
« … Cela aurait été problématique si tu n’avais pas connu le nom. Cependant, il y a encore suffisamment d’informations pour que je puisse travailler. »
Clignant des yeux avec désinvolture, il apparut devant moi, se promenant tranquillement tout en commençant à parler.
« La façon dont nous opérons entre chaque Empire est différente. Tu vois, nous ne voulons pas nous sentir trop semblables entre chaque Empire, n’est-ce pas ? »
Faisant une pause, il se pinça le menton.
« Leur faire croire qu’ils sont tous pareils irait à l’encontre du but recherché, n’est-ce pas ? »
Il tourna la tête pour me faire face.
« Entre les quatre Empires, nous avons veillé à ce que dans les deux ans, tout le monde, qu’il s’agisse des roturiers ou des nobles de haut rang, soit au courant de l’organisation. »
J’ai été rapide à comprendre. J’ai immédiatement saisi ce qu’il essayait de dire, mais je suis resté silencieux en écoutant ses paroles.
Je ne savais pas exactement pourquoi il disait tout cela, mais je savais qu’il avait un but.
C’est pour cette raison que je me suis contenté d’écouter et d’absorber chaque mot avec attention.
« Si tu n’en connaissais aucun, tu allais probablement devenir citoyen de l’un des deux autres Empires. Ceux où nous nous assurons de garder l’organisation secrète et où seuls quelques-uns sont au courant. »
Soudain, son sourire vide s’élargit.
« … Tu connaissais Ciel Inversé. Je l’ai senti au rythme de ton cœur. C’est le nom de l’organisation qui réside au sein de l’Empire de Nurs Ancifa. Et le fait que tu le saches signifie que tu es au moins un noble. Hmm. »
Perdue dans ses pensées, la silhouette sans visage se mit à marcher. Tout le temps, il dégageait une attitude désinvolte.
Cependant, en le regardant, je ne pouvais que ressentir une peur absolue.
Tout mon corps frissonnait sous sa présence alors que des notifications clignotaient devant mes yeux.
?| Niv. 1. [Peur] EXP + 0,1 %
?| Niv. 1. [Peur] EXP + 0,01 %
Elles continuaient de clignoter devant mes yeux.
Je n’avais jamais ressenti une telle terreur de ma vie. Pas même lorsque j’avais utilisé mes pouvoirs pour la première fois.
C’était juste…
Accablant.
« À quoi penses-tu ? »
Un doux murmure me chatouilla à nouveau l’oreille alors qu’il apparaissait juste à côté de moi. Je sentis mon corps se contracter à son contact. Mais alors même que j’essayais de m’éloigner de lui, je découvris que mon corps refusait de bouger, presque comme s’il était collé sur place.
« Hmm. »
Il réapparut devant moi. Cette fois, son poignet levé donnait l’impression qu’il vérifiait l’heure.
« Eh bien, on dirait qu’on manque de temps. »
Il tourna la tête et je rencontrai son visage vide.
« Pour ton information, je ne peux ni t’entendre ni te voir. Je ne peux que te sentir. Mais tu l’avais probablement déjà compris. »
Baissant le poignet, il sourit à nouveau en pointant l’épée dans ma main.
« J’en aurai besoin très bientôt. Garde-la précieusement. Je reviendrai bientôt la chercher. »
Blink.
En clignant une fois, il apparut à quelques centimètres de moi.
« … Oh, et ne pense même pas à t’enfuir. »
Tout mon corps se tendit à son apparition. Et surtout à son sourire.
« Tu ne pourras jamais m’échapper. »
Blink.
Le décor changea à nouveau.
Cette fois, j’étais de retour dans mon dortoir.
« …. »
Mais malgré tout, je retins mon souffle et regardai autour de moi. Touchant le canapé, je m’assurai que tout était réel.
Pour une raison quelconque, même si je savais que c’était le cas, je ressentais toujours le besoin de vérifier.
Je continuai ainsi pendant dix minutes avant de m’asseoir sur le canapé et de poser l’épée.
« …. »
Je restai assis sans dire un mot.
En baissant les yeux, je vis que mes jambes étaient toujours tendues. Ma mâchoire aussi… Tout mon corps était tendu. Même en regardant autour de moi et en voyant que personne n’était présent, il y avait toujours ce sentiment lancinant au fond de mon esprit qui me rendait méfiant.
Finalement, je retrouvai ma voix.
« Que s’est-il passé ? »
Cela me semblait étrange, car ma voix était rauque.
« Où en étais-je… ? Et pourquoi m’a-t-il tout raconté ? »
Cela n’avait aucun sens. Pour quelle raison aurait-il…
« Ah. »…
Mais cela a aussi fait tilt dans mon esprit.
La raison pour laquelle il m’avait tout raconté comme ça.
Je me suis couvert la bouche et j’ai senti des frissons parcourir mon corps. Au cas où je devais tout révéler, alors…
« Il aura une idée précise de qui je suis. »
C’était un piège.
Un piège soigneusement tissé que l’on ne pourrait pas remarquer si l’on n’y prêtait pas une attention extrême.
Et le sentiment de terreur que je ressentais s’intensifia.
« Ceci… »
Je me penchai en arrière et fixai le plafond vide.
Tout à coup, je sentis l’énergie s’échapper de mon corps. Jetant un coup d’œil à l’épée qui reposait à côté de moi, j’eus soudain envie de la jeter.
Et s’il pouvait détecter sa présence et la trouver ? Et si…
« Haa. »
Je me couvris les yeux avec mon avant-bras.
Le sentiment que l’homme sans visage dégageait… C’était un sentiment d’impuissance totale. J’avais l’impression que je ne pouvais rien faire pour l’arrêter.
Le sentiment fugace de contrôle auquel je m’étais accroché si désespérément dans le passé… Il avait complètement disparu.
À sa place, il n’y avait que de l’impuissance.
Mais qui était-il donc ?