Chapitre 84 – Préparation pour le festival (2)
Auteur : Entrail_Jl
Traductrice : Moonkissed
« Veuillez vous taire. Je ne vais pas annoncer les résultats de l’évaluation que nous avons eue. Que les élèves qui ont été appelés fassent un pas en avant. »
Un homme vêtu d’une tenue vert foncé se tenait droit, le regard fixé sur le papier devant lui. Orné de grosses lunettes à monture carrée, son visage sévère dégageait un air d’autorité alors qu’il commençait à lire les papiers.
« Pour le rôle d’Evangeline, la cadette sélectionnée sera Aria Parlia, en deuxième année. Avance-toi. »
Une jeune femme aux cheveux noirs s’avança. Ses traits étaient plutôt délicats, et bien qu’elle ne fût pas exactement la plus attirante des femmes, elle était au-dessus de la moyenne.
Dès que son nom fut appelé, ses yeux brillèrent et son corps trembla.
Elle semblait avoir du mal à contenir son excitation.
Aoife la fixait d’un regard plat. Aucun trait de son joli visage n’exprimait la moindre émotion. Elle attendait calmement que son nom soit appelé. Même si elle ne le montrait pas, elle était en fait très nerveuse.
Elle avait répété le script pendant d’innombrables heures et pensait avoir fait du bon travail.
Ils n’avaient eu que cinq minutes pour apprendre le script et jouer. Si on lui avait donné plus de temps, elle aurait pu faire une meilleure performance.
L’idée d’échouer la tourmentait.
C’était étouffant.
« Je ne peux pas échouer… Pas encore. »
Et puis…
« Pour le rôle d’Emily, la fille du boulanger, la cadette sélectionnée sera… »
Aoife prit une profonde inspiration, serrant silencieusement ses paumes qui, sans qu’elle s’en rende compte, étaient devenues moites.
« … Aoife Megrail. Avance-toi. »
Un immense soulagement l’envahit au moment où son nom fut prononcé. Si elle n’avait pas dû préserver son image, elle aurait sauté et serré le poing devant tout le monde.
Gardant son expression stoïque habituelle, elle jeta un coup d’œil aux autres cadets qui la regardaient avec des airs d’envie et de jalousie, puis elle s’avança.
‘Je l’ai fait…’
Ses poings se serrèrent.
L’organisateur commença à nommer les autres cadets. Un par un, Aoife vit les cadets réprimer leur joie ou pleurer de tristesse.
Pliant le papier, l’organisateur finit par annoncer :
« C’est tout pour les rôles. Pour ceux qui n’ont pas été appelés, il y a toujours une prochaine fois, vous pouvez dispo… »
« Ah, excusez-moi. »
Une voix coupa celle de l’organisateur. Elle semblait calme, mais son agitation sous-jacente n’échappa pas à Aoife.
Quand elle tourna la tête, ses sourcils se froncèrent.
‘C’est lui…’
L’aîné d’avant.
Il arborait toujours un sourire chaleureux et semblait amical. Cependant, quelque chose dans son sourire était dérangeant et fit froncer davantage les sourcils d’Aoife.
Il s’adressa poliment à l’organisateur.
« Je n’ai pas encore entendu parler du rôle d’Azarias. J’ai postulé et je ne pense pas qu’il ait encore été attribué, donc je pense qu’il y a eu une erreur… »
« Non, il n’y a pas d’erreur. »
L’organisateur l’interrompit froidement.
Jetant un coup d’œil aux cadets qui s’étaient avancés, dont Aoife, il poursuivit :
« Le rôle d’Azarias a déjà été attribué. Il a été choisi il y a une semaine. »
« Hein… ? »
Finalement, des fissures commencèrent à apparaître sur son visage calme. Il semblait assez agité. C’était comme s’il ne s’attendait pas à une telle tournure des événements.
« Quelqu’un a pris le rôle ? »
« Mais les sélections n’étaient pas aujourd’hui ? Comment est-ce possible ? »
« Y a-t-il une erreur ? »
« Le rôle d’Azarias a déjà été pris ? »
Il n’était pas le seul à être surpris par la situation. Tous les autres cadets, y compris Aoife, étaient perplexes.
« Qui a pris le rôle ? »
Aoife était curieuse. Il était censé être celui qui l’avait tuée. Ils étaient destinés à se rencontrer et à travailler ensemble.
« Assez de questions. Vous le rencontrerez plus tard dans la journée s’il est présent. Sinon, vous finirez par le rencontrer. »
« Mais, alors… »
« C’est tout. »
L’organisateur interrompit le doyen avant de poser son regard sur Aoife et les autres. Son ton s’adoucit un peu.
« Veuillez me suivre, je vous conduirai tous à notre rédacteur qui commencera à vous expliquer vos rôles. »
Il se retourna et partit après cela.
Aoife n’hésita pas à le suivre. Perdre tout intérêt pour le senior dont le visage devint complètement blanc.
Son esprit était ailleurs en ce moment.
Elle était curieuse.
Qui était celui qui allait jouer le rôle d’Azarias ?
***
Alexander Harrington, un senior de deuxième année classé parmi les cent premiers, ne pensait pas que les choses se passeraient ainsi.
La démangeaison s’intensifia et il commença à se gratter le cou.
« C’est… Une erreur… Comment… ? »
Gratte. Gratte. Gratte.
Alors qu’il se grattait, une sensation humide commença à se propager le long de son cou. Il voulait continuer, mais la sensation humide l’empêchait de se gratter davantage.
S’épongeant le cou avec sa manche, la tachant de rouge, il continua.
« Je pensais que j’avais bien fait… Tout était parfait… Comment ? »
Ses phrases étaient incohérentes, n’ayant guère de sens.
— Tu n’as pas pu obtenir le rôle ?
« Non, je n’ai pas pu. »
Alexander commença à montrer de la colère en « les » contactant. Comment avaient-ils pu lui mentir ? Ils lui avaient promis le rôle. Que s’était-il passé ?
Que s’était-il passé !!
— Il y aura donc un changement de plans.
« Un changement de plans ? »
Alexander avait suffisamment de rationalité en lui pour écouter.
« Vous changez les plans ? »
— Trouve celui qui t’a pris le rôle. Une fois que tu l’auras trouvé, envoie-nous ses informations. Nous nous en occuperons pour toi.
« Vous allez… ? »
— Oui.
La voix dit catégoriquement. Un sourire revint enfin sur le visage d’Alexander. Ah, oui… Ils peuvent le faire. Ils vont arranger ça. Bien. Bien.
« Je vais le trouver. »
La démangeaison s’arrêta et son expression redevint normale.
Il n’était plus aussi paniqué.
« … Je vais le trouver immédiatement. »
— Fais ça.
Alexander mit fin à la transmission. Il se massait le visage, faisant de son mieux pour corriger son expression. S’essuyant le cou avec sa manche, il s’assura également d’enlever le sang.
Sortant un miroir, il se regarda.
« Bien. »
Un sourire chaleureux et une expression amicale.
Telle était sa personnalité.
« Oui, ça ira. »
Après avoir arrangé ses vêtements, il se retourna.
« Hein… ? »
Il venait de faire quelques pas lorsqu’une silhouette apparut non loin de lui. Immédiatement, il se démarqua. Avec ses traits hauts et dominateurs, son apparence attirait l’attention de tous ceux qui l’entouraient.
Ses yeux noisette profonds scrutant les environs, il semblait chercher quelqu’un.
Sa tête se tourna vers la gauche, puis vers la droite, puis…
« … ? »
Ils le fixèrent.
