Quant à Milliel, ses pensées étaient presque les mêmes. Les sirènes étaient nées belles, et elles le savaient. Dans son royaume, il n’était pas faux de dire qu’elle était la plus belle. Cependant, elle ne s’attendait pas à ce qu’une femme humaine puisse égaler sa beauté.

« Ahem… »

Mark toussota volontairement. Il était là, pourquoi les deux se fixaient-elles l’une l’autre ? Ce n’était pas comme s’il voulait qu’on le regarde. Cependant, Mark avait autre chose à faire que de regarder les deux se regarder.

Mei et Milliel baissèrent les yeux, honteuses de leurs manières.

« Peux-tu me comprendre maintenant ? »

Mark s’accroupit au bord de la piscine et parla. Il gardait cependant une certaine distance, car il ne voulait pas l’effrayer.

À la question de Mark, Milliel répondit.

« Oui… Oui… un peu… »

Elle parla lentement.

Même si elle savait déjà comment faire, Milliel était encore en train d’apprendre. Elle réfléchissait profondément aux mots qu’elle devait dire avant de les prononcer.

« D’accord, je vais nous présenter un peu. Je suis Mark, voici Mei. Comment t’appelles-tu ? »

Mark se présenta et présenta Mei.

« Milliel. »

Elle répondit.

« Hallie m’a dit que tu voulais me parler. »

Mark reprit la parole, ce qui fit hocher la tête à la sirène.

Elle attrapa alors la pièce maîtresse de son ornement de tête et en sortit une jolie pierre de couleur rouge. Elle ressemblait presque à un cristal si ce n’était sa texture de galet et sa forme de goutte d’eau.

Elle s’approcha lentement de Mark et lui tendit la pierre. Il semblait qu’elle pouvait désormais s’approcher des humains. Du moins, pour quelques personnes sélectionnées.

Mark prit la pierre avec précaution, et Milliel prit la parole.

« Merci… Merci… De m’avoir sauvée… »

Elle était un peu timide. C’est parce qu’en tant que princesse des sirènes, elle n’essayait jamais de dire aux autres à quel point elle était reconnaissante. Sa famille et ses serviteurs étaient les seules exceptions.

« Qu’est-ce que c’est ? »

Mark ne put s’empêcher de demander. S’il s’agissait d’une pierre ou d’un cristal ordinaire, il n’y avait pas lieu de s’interroger. Il l’aurait simplement accepté. Cependant, lorsqu’il le toucha, il sentit une certaine énergie s’en dégager.

« C-Clé… Trésor… Notre royaume. »

Mark et Mei ne savaient plus où donner de la tête.

« N’est-ce pas trop précieux pour un cadeau de remerciement ? »

Mark ne put s’empêcher de poser une autre question. Pour lui, cette chose était vraiment précieuse. Même s’il n’y avait aucune garantie qu’il puisse se rendre dans leur royaume sous la mer, c’était tout de même une chose précieuse.

À la question de Mark, Milliel baissa tristement les yeux.

« Je n’ai plus besoin de rien… Tout le monde… Mort… Le royaume… Détruit. Impossible de rentrer… chez soi. »

Les sirènes, en tant que sirènes, pouvaient charmer les gens. En même temps, pour les sirènes, cette capacité reflétait leurs émotions du moment.

Mei comprenait maintenant ce que Mark ressentait lorsqu’il pouvait détecter les émotions de n’importe qui. Elle pouvait ressentir la tristesse de Millie comme la sienne.

Mark était pareil. Et en tant qu’empathe, il pouvait ressentir la tristesse encore plus fort.

Si ce n’était du fait que Mark était habitué à ce sentiment, et que Mei ne ressentait guère d’émotions pour d’autres choses que Mark et sa famille actuelle, les deux auraient déjà versé des larmes.

Quant à la sirène, même si elle était triste, elle ne versa aucune larme. Elle avait déjà accepté son destin et celui de leur royaume. Elle était devenue plus forte mentalement que lorsqu’elle était choyée dans son royaume. Les dangers et le chagrin qu’elle ressentait la rendaient plus forte.

Voyant le visage triste de Milliel, Mark regarda Mei avec intention. Mei le regarda qui montrait sa main brillant d’une faible lumière blanche et hocha la tête.

Milliel sentit soudain une main lui tapoter la tête. C’était bon et réconfortant. Elle leva les yeux et vit Mark qui lui tapotait la tête.

« Tu n’as plus besoin d’être triste. Tout le monde ici peut devenir ta nouvelle famille. »

Milliel hocha un peu la tête. Cependant, elle hésitait encore à le croire entièrement. Après tout, ils étaient des humains tandis qu’elle était une sirène.

« Très bien, nous devons partir. Nous en reparlerons une autre fois. »

Mark décida de partir avec Mei. Contre toute attente, Mei sourit à Milliel et la salua avant de sortir de la cabane.

Milliel les regarda sortir avec un peu de soulagement. Son cœur était un peu plus léger car elle avait enfin réussi à remercier la personne qui était la raison pour laquelle elle était encore en vie. Quant à ce que Mark avait dit, elle devait encore y réfléchir.

Elle nagea jusqu’à la partie de sa piscine qui n’avait pas de toit. Là, elle pouvait regarder le ciel tout en se remémorant sa maison.

Cependant, lorsqu’elle regarda le ciel, ses yeux s’écarquillèrent.

Un tourbillon de nuages gris se dessinait dans le ciel, accompagné d’une aura familière qui l’entoura soudain.

Des perles tombèrent et s’entrechoquèrent dans l’eau tandis que ses larmes coulaient.

***

« Gege, tu es sournois. »

Mei ne pouvait que se plaindre à Mark. Il se tenait à l’extérieur du hangar, un cristal brillant dans la main.

Mark n’avait pas le temps de demander à Milliel des informations personnelles comme son statut dans leur royaume. Cependant, pour qu’elle ait la clé de leur trésor, il n’était pas difficile de supposer son statut.

Et il avait raison. Alors qu’il activait la capacité d’appeler des tempêtes qui auraient pu appartenir au roi des sirènes, il sentit une réaction intense de la part de Milliel.

Il faudrait encore du temps avant qu’elle puisse s’ouvrir à tout le monde dans cette base. Ils ne pouvaient qu’y aller doucement.

Pour l’instant, ils devaient donner la priorité à certaines choses.

C’est pourquoi, après le petit-déjeuner, Mark partit avec la même équipe qu’hier. Ils allaient se rendre au manoir pour récupérer le matériel et les armes qui s’y trouvaient. Peut-être aussi pour récupérer le humvee.

De manière inattendue, quelqu’un était allé au manoir avant qu’ils n’arrivent.