Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 70 – 7h11 – Padilla, San Jose, Antipolo, Rizal
Alors qu’ils avaient déjà quitté la périphérie de la ville, l’atmosphère était désormais détendue à l’approche du matin.
Dans ces régions, les animaux mutants sont les pires choses qu’ils puissent rencontrer. Des infectés mutants plus puissants pouvaient également être repérés.
Néanmoins, leur nombre était plutôt faible.
Contrairement à ce qui se passait au cœur de la ville, où les infectés arrivaient continuellement en hordes, ici, rencontrer des ennemis en si grand nombre n’était pas aussi dangereux.
De plus, avec la présence de Chaflar et Mark, seuls les animaux mutants farouches et les infectés mutants osaient s’approcher d’eux. Quant aux animaux non sauvages, ils préféraient rester à l’écart.
Il semblait que les animaux considéraient leur présence comme celle d’un prédateur de haut niveau.
Il y avait aussi Gifre et Logan qui n’étaient pas des infectés ordinaires. Sans parler de l’infecté de [Type Roi] qui était également présent.
N’importe quel animal sain d’esprit tremblerait devant l’existence de ce groupe.
La nuit précédente s’était déroulée sans encombre.
Bien sûr, à l’exception d’un moment où tout le monde entendit le bruit d’une porte métallique qui s’ouvrait.
Les soldats s’étaient précipités vers l’endroit d’où venait le bruit et avaient vu le fond de la piscine asséchée disparaître dans ce qui semblait être un bunker.
Lorsqu’ils virent Mark et les filles en bas, tout le monde fut surpris.
***
« Attention ! Ce sont des explosifs ! Portez ça avec précaution ! »
La voix forte du lieutenant Baller résonna dans la zone arrière du manoir. Il dirigeait ses soldats qui sortaient la plupart des provisions que Mark et les filles avaient trouvées la nuit dernière.
Tous ceux qui avaient vu la quantité de provisions à l’intérieur du bunker avaient été stupéfaits. Le nombre de conserves représentait à lui seul un cinquième de ce que la colonie de Bay City possédait déjà. En ce qui concerne les armes, les munitions et les explosifs, il y en avait environ vingt fois plus que ce que les soldats avaient emporté au cours de ce voyage.
Les soldats se demandaient tout de même comment une telle quantité d’équipements illégaux avait pu entrer dans le pays. Cette quantité était plus que suffisante pour accuser quelqu’un de complot terroriste.
Le plus détestable pour les soldats, c’est que la majorité de ces armes et équipements étaient bien meilleurs que ceux qu’ils possédaient.
C’était une vérité malheureuse.
Les armes, les équipements et même les véhicules dont disposaient les militaires de ce pays étaient dépassés. Le gouvernement considérait que la recherche sur les armes n’était pas nécessaire. Ainsi, aucune recherche sur les armes effectuée par le gouvernement n’était connue du public.
Ainsi, pour les armes et l’équipement dont l’armée avait besoin, le gouvernement s’en remettait à d’autres pays, en particulier à l’Amérique. En fait, la plupart des modèles de fusils dont disposaient les forces armées des Philippines étaient des modèles américains. Il en allait de même pour les chars, les véhicules militaires et même les avions.
Le pire, c’est que les autres pays n’essayaient certainement pas de vendre leurs technologies les plus récentes. C’est pourquoi les forces armées s’étaient retrouvées avec ces vieux modèles. De plus, pour réduire le budget, le gouvernement s’était contenté de choses de seconde main.
Ce fait rendait les soldats de ce pays plutôt pitoyables.
Ils étaient déjà louables de pouvoir résister à l’apocalypse dans cet état.
Sentant l’envie de ces soldats pour les armes et l’équipement, Mark décida de faire don d’un ensemble pour chaque soldat de cette mission. Le nombre de soldats n’était pas si élevé que cela et ne serait pas un démérite. Ils étaient donc non seulement heureux, mais aussi reconnaissants de la générosité de Mark.
Bien sûr, comme ce marché ne concernait que les soldats, quelques personnes n’étaient pas contentes. Ces personnes n’étaient rien d’autre que le groupe d’Harold. Néanmoins, ils ne pouvaient rien faire. Ces choses n’avaient pas été trouvées par eux. La seule chose qu’ils pouvaient faire était de rester jaloux de la chance de Mark.
Ces fournitures étaient précieuses. Personne ne pouvait le nier. Cependant, après le début de l’épidémie, ce n’était rien d’autre que « ceux qui trouvent gardent » et « les premiers arrivés sont les premiers servis ». Cette fois-ci, même s’il y avait des soldats ici, tout ce qui se trouvait dans le bunker appartenait à Mark et à son groupe, puisque c’était eux qui l’avaient trouvé.
S’ils voulaient quelque chose comme ça, ils devaient le trouver eux-mêmes. À moins que… Qu’ils aient le courage de voler. Bien sûr, ils n’en avaient pas. Ils ne pouvaient donc que regarder avec envie les soldats entasser tout ce qu’ils pouvaient dans les véhicules. Même les toits des véhicules étaient recouverts de plusieurs caisses.
Tout était prêt à partir une fois que les soldats avaient fini de charger le matériel dans les véhicules. Malheureusement, il n’y avait pas assez d’espace ou de véhicules pour tout transporter. En fait, tout ce qu’ils pouvaient charger pour l’instant, c’était les armes et l’équipement, ainsi qu’une petite partie de la nourriture et de l’eau qui se trouvaient dans le bunker.
Ils avaient décidé de donner la priorité aux armes plutôt qu’à l’eau et à la nourriture. C’était l’idée de Mark.
Comme ils ne pouvaient pas tout transporter, ils devaient revenir ici pour récupérer les choses laissées sur place. Comme Mark et Miracle avaient déjà cassé les choses qui cachaient le bunker, comme l’étagère qui cachait la pièce cachée, et les tuiles métalliques de la pièce, il était toujours possible que des gens la trouvent.
Dans ce cas, il valait mieux éliminer la source de danger possible, à savoir les armes. Quant à la nourriture, une partie pouvait être emportée, mais il y en avait trop pour que tout soit emporté.
Bien sûr, Mark se prépara aussi à bloquer les portes et à fermer la piscine au cas où. Il ne laissait aucune chance à qui que ce soit de voler facilement ses affaires.
« Monsieur, nous avons terminé le chargement. »
Le lieutenant Baller informa Mark qui se trouvait à l’intérieur du bunker. En plus de la porte cachée dans la chambre du maître, il y avait une autre porte cachée dans le jardin qui facilitait l’entrée et la sortie du bunker. C’est juste que la porte était bien cachée sous une énorme statue et que personne ne pouvait la voir à moins que quelqu’un ne vienne d’une autre entrée.
Malheureusement, le humvee à l’intérieur du bunker était déjà en panne. Après deux mois sans entretien approprié, un véhicule pouvait connaître différents problèmes. Même l’essence contenue dans le réservoir était déjà mauvaise. Ils avaient essayé de le réparer et il avait réussi à démarrer. Cependant, le bruit du moteur leur avait fait penser qu’il valait mieux le laisser ici pour l’instant.
À dix heures du matin, ils déjeunèrent tôt et partirent. Lorsqu’ils étaient arrivés, le convoi avait l’air d’un convoi militaire normal. Maintenant qu’ils partaient, le convoi ressemblait davantage à une caravane de marchands. Même les dos de Chaflar et de Gifre étaient couverts de caisses de provisions.
Alors que le convoi partait, Chaflar resta en arrière pour continuer à sécuriser le bunker. Il regarda le véhicule des survivants mené par Harold. Les soldats étaient plus dignes de confiance qu’eux. C’est pourquoi il décida de sécuriser le bunker après le départ de tous.
Il utilisa le [Métal de sang] pour sceller les portes brisées, et ajouta même un mécanisme qui libérerait une rafale de miasme une fois les portes ouvertes. Il avait fabriqué des boîtes scellées à l’aide de [Métal de sang], avait scellé une épaisse boule de miasme à l’intérieur et avait placé la boîte sur le mécanisme. Il le fit pour chaque porte menant au bunker.
« Maître, vous n’êtes pas trop prudent ? » dit Ignis en volant autour de Mark pendant qu’il fabriquait les pièges. « Je ne pense pas que quelqu’un puisse arriver ici facilement. »
« Il n’y a rien de mal à être prudent. Ce qui est mauvais, c’est de ne pas être prudent et de le regretter après. »
Mark répondit en installant le dernier piège à la porte située sous la statue du jardin.
« Ok, j’ai fini. »
Mark s’étira les bras et le dos. Fabriquer des engins comme celui-ci était assez difficile car il n’avait pas de plans à suivre et le faisait sur un coup de tête.
« Tu vas revenir en volant ? »
demanda Ignis.
« Eh bien, oui. Mais pas avec mes ailes. Je veux essayer autre chose. »
dit Mark en regardant Ignis.
Ignis frissonna.
***
« J’avais du mal à faire de la planche à roulettes avant… Est-ce que mon équilibre corporel s’est amélioré ? »
dit Mark en survolant l’autoroute.
Au lycée, il avait essayé de faire du skateboard. Mais il avait failli tomber, ce qui l’avait incité à ne plus jamais en faire. Cette fois-ci, cependant, il éprouvait la même sensation. La différence, c’est qu’il ne tombait pas cette fois-ci et qu’il parvenait à s’équilibrer parfaitement.
Et sur quoi se tenait-il en équilibre ?
Ignis soupira en se résignant à son sort.
L’épée démoniaque volait à grande vitesse tandis que Mark se tenait en équilibre dessus. C’était une scène que l’on retrouvait souvent dans les romans chinois sur la culture.
Mark apprécia l’air froid qui frôlait son corps tandis qu’il se baladait sur une épée volante. C’était une toute nouvelle expérience, comparable à celle de monter sur le dos d’un dragon. Même si sa posture n’était pas très élégante, au moins, il ne tombait pas.
Mark rattrapa bientôt le convoi. Il semblait qu’ils étaient en difficulté.
« Un nid de termites ? »
murmura Mark en voyant un monticule au bord de l’autoroute. Il mesurait environ cinq mètres de haut. Quant à la largeur du nid, elle était plutôt douteuse. Certaines parties du nid chevauchaient l’autoroute. Il semble que la présence du convoi ait perturbé le nid et que les termites soient sorties pour le protéger.
Cela avait posé un problème au convoi car les termites avaient bloqué l’autoroute. La situation aurait pu s’arranger si les termites avaient été normales, mais chaque termite avait la taille d’un chat domestique adulte, tandis que les termites soldats avaient la taille d’un chien adulte.
Chaflar menait le combat et crachait des flammes pour tuer les termites qui s’approchaient du convoi. Les soldats avaient également commencé à combattre les termites. Ils utilisaient des armes de mêlée sur les termites ouvriers tandis qu’ils tiraient sur les termites soldats avec des fusils. Il n’y avait aucun moyen de combattre les termites soldats de près à cause de leurs mandibules en forme d’épée.
Même si les ennemis n’étaient que des termites, ce n’était pas facile. Non seulement leur taille augmentait, mais leur exosquelette, en particulier celui des termites soldats, devenait plus robuste. De plus, ils étaient trop nombreux.
Le convoi était pris en tenaille et n’avait d’autre issue que de battre en retraite.
C’est alors que…
BOUM ! BOUM !
Des boules de flammes noires explosèrent dans les rangs des termites mutants. Puis, une longue lame de flammes noires vola vers le côté de l’autoroute, ce qui força le reste des termites à battre en retraite.
Tout le monde regarda derrière eux, d’où venaient les flammes.
Là, ils virent Mark chevauchant son épée comme un hoverboard.
« Qu’est-ce que vous regardez tous ? » cria Mark en passant au-dessus du convoi. « Dépêchez-vous de rouler ! Il y a encore beaucoup de termites qui sortent ! »
Tout le monde s’était empressé de regarder Mark avec des expressions étranges. Ils s’empressèrent de monter à bord de leurs véhicules et repartirent.
Mark s’assura que les termites ne se mettraient pas en travers de son chemin. Les mandibules en forme d’épée des termites soldats ressemblaient à quelque chose qui dégonflerait la roue d’un véhicule.
Bien sûr, Mark était sûr de pouvoir s’occuper de ces termites et de les éliminer. Le problème, c’est que cela prendrait beaucoup de temps d’essayer de forcer les termites à sortir de leur nid.
Alors que le convoi quittait les environs du nid de termites, Mark le suivait et volait au-dessus du convoi. De cette façon, il pouvait surveiller l’ensemble du convoi et rester à l’affût d’un éventuel danger.
C’était plutôt efficace, car Ignis n’avait qu’à absorber le miasme de Mark pour pouvoir continuer à voler sans problème. Le seul problème était que Mark ne pouvait que se tenir debout sur Ignis et s’équilibrer. Il n’y avait aucun moyen de s’asseoir, Ignis n’étant pas assez large pour cela.
De temps en temps, les pieds de Mark s’engourdissaient et il décidait de se reposer sur le dos de Chaflar. Bien sûr, une fois qu’il s’était remis, il s’était remis à s’entraîner à voler correctement sur Ignis.
La journée se passa sans trop de problèmes. Ils passèrent par plusieurs villes et barangays, mais il n’y avait rien de bien gênant à part quelques infectés mutants de [Type prédateur]. Ils utilisaient la forêt comme camouflage, ce qui rendait Mark difficile à trouver. Heureusement, Mei avait réussi à se débarrasser efficacement de ces infectés gênants.
En plus des ennemis sur la route, il y avait une autre chose ennuyeuse. Emika ne voulait pas se taire et n’arrêtait pas de crier pour qu’on la laisse monter sur Ignis.
Finalement, ils atteignirent l’endroit où ils allaient déposer les provisions qu’ils avaient transportées. Cet endroit était encore loin de la colonie. Cependant, c’était là que se trouvait la route qui menait à Barangay Daraitan. Comme il n’y avait pas de route menant directement à leur base, ils ne pouvaient qu’utiliser celle qui passait par ce barangay.
Cependant, Mark ne pouvait pas amener le convoi à cet endroit, sinon la position du convoi serait compromise.
Ils avaient donc décidé de déposer le matériel dans un endroit caché à proximité et de laisser Chaflar le garder.
Après avoir déposé les provisions et quitté Chaflar, ils continuèrent leur route.
Le soleil s’était déjà couché. Cependant, il n’était pas nécessaire d’installer un camp.
Ils passèrent encore une heure sous le ciel nocturne et atteignirent enfin la colonie de New Infanta.