Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 68 – 12h32 – Zone de loisirs, Maison de retraite Maryhill, Extension de l’avenue Ortigas, Dolores, Taytay, Rizal
Mark et son groupe avaient déjà fini de manger le repas. Au début, beaucoup d’entre eux s’étaient sentis mal à l’aise de se détendre ainsi au milieu de la fin du monde. Néanmoins, au fur et à mesure que l’atmosphère s’installait, ils avaient commencé à apprécier l’événement.
La nourriture n’était pas très copieuse, car la plupart des plats n’étaient rien d’autre que des conserves transformées en un autre type de plat. Même les boissons n’étaient que des jus ou des sodas.
Ce qui comptait le plus, c’était l’ambiance.
Rire des histoires des uns et des autres, passer du temps avec leur bien-aimé et regarder les enfants jouer. Ce genre de choses leur faisait oublier les horribles créatures qui se trouvaient à l’extérieur de cet endroit.
Pourtant, il semblait que Mark attendait autre chose. Après tout, il jetait de temps en temps un coup d’œil à la maison de retraite.
***
À l’intérieur de la Maison de Retraite, Case et Kaira se glissèrent dans la pièce qu’ils avaient utilisée la nuit dernière pour prendre leurs affaires. Comme cette pièce n’était pas vraiment un endroit où dormir mais une salle de conférence, ils partageaient tous cette grande pièce. C’est pourquoi ils devaient se glisser à l’intérieur pour éviter que quelqu’un ne les voie.
Case prépara ses affaires en pensant à beaucoup de choses.
« Es-tu vraiment sûr de toi, Case ? »
demanda Kaira, incertaine.
Case lui avait demandé soudain de partir avec lui. Bien qu’elle ne l’ait pas détesté, c’était trop soudain. Ils n’avaient pas de préparatifs, de plans concrets, ni même assez de temps.
De plus, même si Case avait déjà parlé au commandant des soldats, il n’y avait aucune garantie qu’ils seraient acceptés par eux.
De plus, ils risquaient de se faire attraper par Harold. Bien qu’Harold ne montre que rarement sa colère, l’une des choses qu’il détestait était la désertion. C’était exactement ce qu’ils étaient en train de faire.
« De plus, nous ne sommes pas sûrs… que ce commandant soit quelqu’un de bien non plus.
– Monsieur Mark ? Je suis sûr que c’est un vrai démon. Il n’hésitera pas à abandonner des gens sans liens et à les laisser mourir. »
La réponse de Case surprit Kaira.
« Alors pourquoi…
– Tu as vu ces gens dehors. Les membres de son groupe. Qu’en penses-tu ?
– Ils ont l’air de s’amuser. »
répondit Kaira en fermant son sac.
« Exactement. » Case acquiesça. « Leur chef est un démon pour ceux qui n’ont rien à voir avec eux, mais le meilleur chef pour son peuple. Si nous pouvons nous joindre à eux, nous n’appartiendrons plus à ceux qui n’ont aucun lien avec eux. »
Case glissa son sac à dos sur ses bras.
« Allons-y. »
Il prit la main de Kaira et tous deux sortirent précipitamment de la pièce.
Puisque ce n’était pas nouveau que Case apparaisse et disparaisse, tout aurait dû bien se passer.
Mais…
« Où pensez-vous aller tous les deux ? »
Prince était assis sur la plus haute marche de l’escalier menant au deuxième étage.
Il leur tournait le dos, mais Case pouvait voir que ce narcissique avait un air suffisant.
Kaira se figea. Comparée à Harold, elle avait plus peur de cette personne. Après ce qu’il lui avait fait subir plusieurs fois, elle avait déjà développé une peur instinctive à son égard. Pour elle, il valait mieux que ce soit Harold qui les attrape plutôt que ce fou.
Case fronça les sourcils. Il rapprocha Kaira, ce qui lui fit perdre l’équilibre puisqu’elle était figée par la peur. Cependant, cela facilitait la tâche de Case, car Kaira ne pourrait pas résister à ce qu’il s’apprêtait à faire.
« Uwaaa ! »
Kaira cria alors que son corps tombait.
Case l’attrapa et la souleva pour la porter comme une princesse.
« Tiens-toi bien et ne te mords pas la langue. »
Il dit avant de faire une chose à laquelle non seulement Kaira mais aussi Prince ne s’attendaient pas.
Comme Kaira criait, Prince se retourna. Mais au moment où il le fit, il vit Case sauter par-dessus la rampe de l’escalier.
C’était incroyable, car aucune personne saine d’esprit ne ferait ce genre de chose à moins de vouloir se suicider. La hauteur entre le deuxième et le premier étage était plus importante que celle entre le deuxième et le troisième étage. Cela s’expliquait par les zones de réception et les autres zones d’activité construites au premier étage.
Une personne normale ne mourrait pas si elle ne tombait pas la tête la première. Cependant, se briser un os ne serait pas surprenant.
Et pourtant, Case sauta sans hésitation. Il portait même Kaira.
« Hé ! »
Prince cria de surprise. Sa voix était si forte qu’elle alerta évidemment tout le monde autour d’eux. Cela incluait Harold et les autres membres de leur groupe qui regardaient toujours l’événement en bas.
Contrairement à ce que Prince pensait, Case atterrit sans encombre au premier étage. Le bruit de l’atterrissage fut à peine perceptible.
Plusieurs soldats et les membres des familles des soldats qui se trouvaient encore à la réception et dans la salle à manger ouverte avaient été témoins de cet atterrissage.
Case avait ignoré tous ces regards et s’était élancée. C’est parce que Prince avait également sauté pour les poursuivre.
En tant que Mutateur, Prince atterrit au premier étage sans effort.
« Case… Comment as-tu… »
Kaira était en état de choc. Bien qu’elle ait réussi à retenir son cri lorsqu’ils étaient tombés, ce qui venait de se passer était encore incroyable pour elle.
« Je t’expliquerai plus tard. »
Case continua à courir tandis que Prince les suivait.
***
« Les voilà qui arrivent. »
Mark parle en regardant la porte arrière de la maison de retraite.
Case était sorti de la porte en portant Kaira.
Bien sûr, l’endroit devint silencieux car ils devinrent immédiatement le centre d’attention.
« Gege, tu les attendais ? »
demanda Mei.
« Oui, je les attendais. Ces deux-là seront nos nouveaux membres. »
Mark répondit avec assurance.
« Ils ont l’air d’avoir des ennuis. »
dit Mei alors que Prince avait également franchi la porte en courant après les deux.
« C’est bon, ils n’ont en pas. »
Alors que Mark et Mei discutaient, Case arriva déjà devant Mark.
« Monsieur… »
Case s’apprêtait à dire quelque chose, mais il fut interrompu.
« Laisse-la ici. Fais ce que tu as à faire. »
Case acquiesça et posa Kaira à terre.
« Reste ici. D’accord ? »
Case parla avec une expression sérieuse qui donna à Kaira l’impression qu’il n’accepterait pas un non comme réponse.
« D’accord… »
répondit Kaira même si elle était encore incertaine.
Alors que Case s’apprêtait à faire face à Prince qui hésitait à poursuivre, il entendit Mark parler.
« Donne-nous un bon spectacle. »
Il s’agissait peut-être de mots simples. Cependant, Case en comprit le sens profond.
Même si Mark accueillait ouvertement quelqu’un comme lui, il devait encore prouver sa valeur.
Case s’avança devant Prince, un sourire subtil sur la bouche.
« Hé, Case. Qu’est-ce que tu crois faire, hein ? Harold ne te le pardonnera pas. »
Prince fronça les sourcils.
Avec sa personnalité, il ne voulait pas faire trop de grabuge devant les filles qui le faisaient baver. C’est pourquoi il hésitait.
Mais à sa grande surprise, Case pencha la tête en signe de confusion.
« Vraiment, tu es naïf à ce point ? Tu crois vraiment que j’ai peur de gens comme toi ? Même de ce chef à la con. Pour qui se prend-il, au juste ? »
Case parlait d’une manière très différente de celle à laquelle ils étaient habitués.
« Alors, c’est comme ça que tu me vois, hein ? »
Harold et les autres membres de leur groupe avaient entendu ce que Case avait dit alors qu’ils sortaient par la porte arrière de la maison de retraite.
« Qu’est-ce que je devrais penser d’autre de toi ? Je ne suis pas comme ces idiots qui rampent à tes pieds. »
dit Case en ricanant et en regardant les autres membres du groupe d’Harold. Bien sûr, ils étaient offensés.
Néanmoins, Case avait raison. Ils étaient idiots de se laisser manipuler.
Harold n’était pas un bon leader. Il était juste doué pour les mots. Il avait réussi à convaincre les autres et à gagner leur cœur et leur esprit en tant que chef. Lentement, il avait fait en sorte que les autres comptent sur lui, leur faisant croire qu’ils ne pourraient pas survivre sans lui.
Pour ce qui est des autres aspects, ce soi-disant chef était une ordure. Sa planification était si mauvaise que de nombreux membres du groupe étaient morts d’une manière atroce. Pourtant, Harold n’avait jamais admis que ces morts étaient de sa faute. Il s’était toujours dérobé en disant que ceux qui sont morts étaient faibles et n’étaient pas adaptés au monde actuel. Les autres ne devraient pas suivre leurs traces.
Prince, quant à lui, était un pervers qui mettait la main sur toutes les filles qu’il approchait. Le pire, c’est qu’avec son beau visage, certaines femmes avaient du mal à résister à ses avances. L’état mental de ce type était si grave qu’il n’hésitait pas à toucher la mineure Kaira.
En fait, Kate, l’arriviste, valait mieux que n’importe laquelle d’entre elles. Au moins, elle savait ce qu’elle devait faire et ne pas faire.
« Harold. » Case prit la parole sans la moindre once de respect. « Nous allons nous séparer de ton groupe d’idiots. Il vaut mieux que tu ne nous déranges plus. »
Il se tourna ensuite vers Prince.
« Quant à toi, bâtard moche, j’ai un compte à régler avec toi. »
Case s’adressa au pervers narcissique avec un sourire en coin.
Le visage de Prince devint rouge de fureur.
Les autres ne le savaient peut-être pas, car personne n’y prêtait attention. Case, lui, les observait bien plus qu’ils ne l’auraient imaginé.
Le narcissique Prince était trop sensible au mot « moche », surtout si ce mot était personnellement prononcé pour le décrire.
Dès que cela se produisait, Prince perdait le contrôle.
Voyant Price fulminer de fureur, Harold paniqua. Même s’il n’aimait pas du tout le groupe qui l’observait, il serait malvenu de se comporter de manière aussi disgracieuse en leur présence. Après tout, c’était encore eux qui commandaient les soldats. Il serait mauvais qu’ils décident soudainement de les abandonner.
« Prince ! Ne fais pas ça ! »
cria Harold. Mais son cri tomba dans l’oreille d’un sourd.
Prince fonça vers Case sans la moindre once de raison sur son visage.
« Qui es-tu en train de traiter de moche ! »
cria Prince.
Il chargea tandis que son corps se transformait. Ses pupilles devinrent rouges et commencèrent à se diviser. Ses pupilles ressemblaient aux yeux composés que l’on trouve sur de nombreux insectes, en particulier le genre des mouches.
Une armure segmentée recouvrait ses bras et dans son dos, une paire d’ailes transparentes poussait. Sa bouche se divisa en plusieurs parties et prit une forme effrayante.
BUZZZZ !!!
Ses ailes s’agitèrent rapidement, provoquant un bourdonnement sonore qui le fit planer au-dessus du sol. Grâce à sa transformation, il fonça sur Case à toute vitesse. De plus, il hurlait de fureur en libérant une intention meurtrière vers Case.
« CASE ! »
Kaira ne put s’empêcher de crier d’effroi.
Elle s’apprêtait à courir vers Case lorsqu’elle sentit que quelqu’un lui tenait l’épaule. En regardant derrière elle, Odelina était là.
« Tu devrais faire plus confiance à ton petit ami. »
Mark prit la parole, ce qui fit rougir Kaira malgré sa peur de ce qui allait arriver à Case.
« Mais, Case… I-Il… »
Kaira bégayait en essayant de supplier Mark de sauver Case.
« Pourquoi ne regardes-tu pas ? »
Mark pointe le doigt vers l’avant et Kaira se retourna vers Case.
Elle était choquée.
Sans aucun doute, Prince attaquait rapidement. Il frappait avec ses bras blindés, attaquait avec les protubérances pointues de son armure, et donnait des coups de pied à différents angles tout en volant autour de Case comme une mouche étourdie.
Néanmoins, aucune de ces attaques ne parvint à toucher le supposé faible Case.
Même Harold et les autres membres de leur groupe n’arrivaient pas à croire ce qu’ils voyaient.
Parmi les trois mutateurs de leur groupe, Prince était le plus rapide. Même s’il avait perdu la tête en ce moment, ses attaques étaient toujours aussi rapides.
Et pourtant…
Case esquivait chaque attaque de justesse.
« Mocheté, peux-tu te battre sérieusement ? »
Case poussa la colère de Prince encore plus loin.
Il se mit à rugir comme un malade mental.
Sur le côté, Aephelia se posa sur l’épaule de Mark et prit la parole.
« Ce garçon n’est pas mauvais. Il est vraiment doué pour lire les attaques à l’avance. Il doit avoir de bons yeux.
– Il manque tout de même d’expérience. »
Mark ajouta, ce qui fit hocher la tête d’Aephelia.
« Sa personnalité ressemble un peu à celle d’une certaine personne. »
dit Aephelia avant de s’envoler malicieusement.
« Cette femme. »
Mark secoua la tête. Il pouvait admettre qu’il y avait des similitudes entre lui et Case. Cependant, il y avait plus de différences.