Auteur : Brother Ling

Traductrice : Moonkissed

La salle d’entraînement que Song Tian avait louée se trouvait au troisième étage, et des lianes vertes recouvraient les murs. Elle ouvrit la fenêtre et une brise s’engouffra à l’intérieur.

Après avoir ouvert la fenêtre, Song Tian posa son sac et sortit ses chaussures de danse. Elle leva les yeux et dit à la fille en s’excusant : « Je suis désolée, Qiao Nian. »

La fille avait jeté son sac de côté et était allée directement essayer le clavier électronique lorsqu’elle était entrée. Les touches noires et blanches produisaient un tintement lorsqu’elle jouait. Fronçant les sourcils comme si elle n’était pas satisfaite, elle s’était ensuite écartée et avait croisé les bras. Sa main claire soutenait son menton tandis qu’elle regardait le clavier électronique sur son support.

Qiao Nian revint au bout d’une minute. Elle ajusta ensuite la tonalité du piano.

Pendant tout ce temps, elle était restée très directe. Elle leva les yeux, confuse, et demanda nonchalamment lorsque Song Tian lui parla : « Quoi ? »

Song Tian ne savait pas où poser ses mains et ses pieds lorsqu’elle vit ses yeux excessivement beaux qui la regardaient. Les lobes de ses oreilles redevinrent légèrement rouges, elle attrapa la couture de son pantalon et dit doucement : « Je ne savais pas qu’il n’y avait pas d’air conditionné ici. Je m’en suis rendu compte en entrant. Tu as chaud ? Si c’est le cas, nous pouvons changer de salle… »

La faculté de médecine chinoise était réputée pour sa pauvreté !

Tout le monde, des professeurs au département, était pauvre.

Cette fois-ci, tous deux représentaient la faculté de médecine chinoise pour assister à la cérémonie d’ouverture. La faculté leur avait déjà alloué une grosse somme d’argent.

Mais Song Tian ne s’attendait pas à ce que les prix à Pékin soient aussi élevés.

Elle avait longuement cherché en ligne hier soir avant de trouver cette salle d’entraînement. Bien qu’elle soit loin de l’école et qu’il soit difficile de s’y rendre, c’était la moins chère et elle n’avait pas besoin de faire la queue pour l’obtenir.

Elle pensait avoir fait une bonne affaire et s’en était même vantée auprès de ses camarades de classe dans le tchat de groupe. Qui aurait cru qu’il n’y avait pas de bonnes affaires ? Bon sang, il n’y avait pas de climatiseur.

Il faisait très chaud en ce mois d’août.

Cela n’avait pas d’importance pour elle.

La ville de Liangjiang avait toujours été appelée la ville de la fournaise. Elle était habituée à la chaleur de l’été. Bien qu’il fasse chaud à Pékin en été, il faisait déjà beaucoup moins chaud qu’à Liangjiang.

Elle pouvait supporter la chaleur, mais elle était gênée d’impliquer Qiao Nian. Après tout, Qiao Nian n’avait pas besoin de monter sur scène. C’est elle qui avait dit qu’elle avait besoin d’un accompagnateur, alors Qiao Nian était gentille de se porter volontaire.

Song Tian pensa à l’argent qu’elle venait de recevoir pour ses frais de subsistance et regarda le profil de la jeune fille, d’une blancheur de porcelaine. Elle serra les dents et décida d’aller jusqu’au bout. « Allons ailleurs si tu te sens à l’aise. Je sais qu’il y a une salle d’entraînement près de l’université de Qing, mais elle doit être bondée car c’est proche de la cérémonie d’ouverture de l’école. On risque de devoir faire la queue si on y va maintenant. »

Qiao Nian pensa qu’elle allait dire quelque chose de plus sérieux et attendit patiemment qu’elle termine. Les coins de ses yeux se retroussèrent légèrement tandis qu’elle enlevait sa casquette de baseball et la jetait de côté. Puis, elle dit d’un ton décidé et courageux : « Ce n’est pas nécessaire. »

« Hein ? » Song Tian se toucha l’oreille, embarrassé. « Tu n’as pas besoin de m’accommoder… »

Certains des garçons du tchat de groupe discutaient en privé du fait que la meilleure élève de leur département était douée pour tout après le dernier repas, mais qu’elle était trop froide et avait l’air difficile à fréquenter.

Elle-même pensait que Qiao Nian était plutôt facile à vivre. En mettant de côté l’impression que cette fille donnait aux gens, Qiao Nian était celle qui les avait défendus au Pavillon d’Émeraude avant qu’ils ne réussissent à occuper la salle privée.

« Je n’essaie pas de te satisfaire. » Qiao Nian fit tourner son poignet, étirant ses muscles qui n’avaient pas été sollicités depuis longtemps. Son ton était décontracté, mais il dégageait un sentiment inexplicablement affectueux. « Je pense que cet endroit est très bien. C’est calme et il n’y a personne pour nous déranger. »

Qiao Nian sourit et détendit ses épaules. « D’ailleurs, n’y a-t-il pas un ventilateur ici ? »