« Que… Que s’est-il passé ? Allerie… Elle… » L’assassin regardait fixement devant lui.

« Quel sortilège venimeux, est-ce une magie de type malédiction ou un sortilège à base de poison ? » Rogero s’accroupit près de la mare de pus, l’expression très grave. « Tout a pris fin de manière décisive au moment où j’ai découvert une piste… Le tueur est extrêmement rusé et froid, un adversaire de taille. »

Les autres membres ne réalisèrent que ce qui s’était passé que maintenant. Awar, en particulier, s’agenouilla sur le sol, semblant avoir une dépression nerveuse. « Allerie ! Allerie ! »

L’assassin soupira en regardant la scène. Il savait depuis longtemps qu’Awar avait des sentiments pour Allerie, mais le sorcier n’avait jeté son dévolu que sur les plus forts. Cela l’avait laissé plutôt abattu.

Maintenant, les deux ne seraient jamais ensemble.

« Est-ce une malédiction venimeuse des tribus du désert ? » demanda l’assassin, en regardant l’absence de cadavre dans le sable. Un frisson lui parcourut l’échine.

« Peu probable. Ce devrait être la personne qui vous suit depuis votre entrée dans le désert. » Rogero secoua la tête, et la lance dans ses mains siffla.

« Allons-y. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps. La prophétie est sur le point de se réaliser, nous devons atteindre les Vallées du Givre avant que cela n’arrive. »

« Oui, mon seigneur ! » L’assassin et les autres n’avaient aucune objection, et ils se mirent très vite en route.

Il ne restait plus que le tas de pus grésillant, comme pour rappeler à quelqu’un qu’il s’agissait autrefois d’un Professionnel de haut rang.

……

« Rogero ? » Leylin sortit de l’obscurité au loin. « J’ai déjà entendu ce nom, un lanceur de légende. Il est réputé dans le désert occidental, mais je n’aurais jamais pensé qu’il serait là aujourd’hui… »

« Les corbeaux noirs vont bientôt crier vers la lune de sang. Je me demande combien d’experts doivent encore arriver, tous aveuglés par la cupidité… » marmonna Leylin, la tête levée vers le ciel. Il disparut de son emplacement.

À ce stade, il n’avait plus besoin de guide. Les Vallées de la Chute de givre étaient le territoire sacré des tribus du désert, et elles le protégeaient depuis des générations. Il s’approcha de l’oasis lorsqu’il réapparut, arrachant un cadavre de guerrier du désert du sable. Divers souvenirs fragmentés lui traversèrent les yeux.

Les sorts qui pouvaient récupérer des souvenirs étaient déjà considérés comme rares, mais cette capacité à les extraire d’un cadavre avait le potentiel de bouleverser le monde.

« Alors, il est là… » Après avoir obtenu les informations dont il avait besoin, Leylin forma un scorpion de sable géant. Il regarda au loin et, d’un simple mouvement du doigt, le scorpion de sable sembla soudain prendre vie. Il se précipita vers sa cible.

……

La scène dans les Vallées du Givre laissa Leylin quelque peu abasourdi. Des cadavres jonchaient le désert à perte de vue, dont beaucoup de guerriers du désert portant de nombreuses blessures sur le corps. Leurs visages étaient remplis de rage et de peur absolue.

Il y avait des traces d’un château à cet endroit, mais il semblait avoir été réduit en ruines par une force puissante.

« Cela ne ressemble pas au style de Rogero et de ses hommes… » Leylin se caressa le menton et regarda une paire de cadavres qui étaient morts en se battant. Le guerrier du désert arborait une expression malveillante alors qu’il rongeait la gorge de son adversaire. L’autre partie avait plongé une dague dans son crâne. Les yeux du guerrier étaient encore humides, comme s’il avait prévu de se sacrifier pour tuer sa cible.

Cependant, il y avait une chose qui ne pouvait échapper aux yeux de Leylin. « Une aura de mort… Est-ce de la nécromancie ? » Il tendit la main et attrapa des gaz noirs au-dessus du cadavre.

« On dirait qu’un nécromancien est venu ici et a ressuscité les morts-vivants pour anéantir les forces de la tribu du désert… »

La nécromancie était une école de magie qui se consacrait à la recherche sur le corps physique et l’âme. Les nécromanciens s’occupaient de cadavres tous les jours et, dans l’obscurité, se livraient à des recherches taboues sur les âmes. Seuls les arcanistes étaient plus détestés sur le continent.

Cependant, un nécromancien vraiment puissant avait bien plus de prouesses que ses pairs. Une armée de morts-vivants pouvait piétiner et anéantir des royaumes.

« Il a réussi à écraser la tribu du désert avec une armée de morts-vivants… Ce nécromancien se trouve probablement dans le royaume légendaire… » Leylin inspira profondément et suivit la piste de destruction dans la vallée. Plus il avançait, plus il voyait des traces d’une bataille acharnée. Un morceau d’os était parfois posé sur le sol, semblant provenir d’un squelette de mort-vivant brisé.

Une fois entré dans la partie centrale de la vallée, Leylin aperçut plusieurs silhouettes au milieu d’un immense champ. Cet endroit semblait être un poste de commandement de la tribu du désert, mais il n’était plus qu’une montagne de cadavres. Plusieurs personnes se faisaient face dans une confrontation.

Rogero et ses hommes étaient présents ici, et Leylin remarqua également le moine légendaire dont il appréhendait la présence.

Le moine déplaçait un cadavre dans un trou. Il avait un corps mou et des yeux clairs comme de l’eau, qui exprimaient le désir de vivre de leur propriétaire. C’était le chef de tribu d’avant, qui ne montrait plus aucun signe de vie.

« Il y a quelqu’un d’autre ici ! » L’arrivée de Leylin attira l’attention des autres. Ils l’observèrent avec méfiance.

Leylin ne révéla naturellement pas ses véritables traits. Il se présenta plutôt à l’image de Kukulkan, vêtu d’un masque et de robes noires. Il ressemblait à la manifestation du mal.

Une trace faiblement perceptible de force divine entourait la zone, empêchant toute détection ou exploration.

« Quelle intense aura démoniaque ! » Rogero serra fermement la lance dans ses mains, et de faibles étincelles de foudre jaillirent à son extrémité. Le moine interrompit son travail et regarda Leylin avec hostilité.

Bien qu’il y ait plusieurs groupes de personnes sur le terrain, ils étaient clairement divisés en deux camps. Le moine, Rogero, et quelques paladins étaient proches les uns des autres, ayant manifestement formé une faction.

L’autre camp était composé de quelques individus puissants et solitaires. La plupart d’entre eux avaient masqué leur apparence, comme Leylin, dégageant également une aura maléfique.

Contrairement à ceux qui étaient bien alignés, ces personnes ne se faisaient pas vraiment confiance. Elles gardaient leurs distances les unes par rapport aux autres.

« Haha… Je n’aurais jamais pensé que ce serait quelqu’un de notre camp ! » La personne qui parlait était une femme aux cheveux violets qui portait un fouet à neuf queues en forme de tête de serpent. Derrière elle se trouvaient plusieurs personnes puissantes.

« Bienvenue, mon ami. Je suis Evida, je me demande qui tu es… » Les yeux de la femme aux cheveux violets étaient remplis de doute. Il y avait un nombre limité de légendaires dans le monde, et elle aurait dû le reconnaître. Cependant, Leylin lui donnait une impression d’étranger et semblait extrêmement dangereux. Cela piqua la curiosité de la femme.

« Si je peux attirer cet étranger légendaire à nos côtés, notre Dieu me récompensera certainement généreusement… » En pensant à cela, les yeux d’Evida devinrent encore plus coquets. Même ses paroles semblaient enrobées de miel, enivrantes et séduisantes.

Cependant, Leylin ne s’occupait pas du tout d’elle. Au lieu de cela, il choisit de marcher jusqu’à un coin et dégagea une ambiance hostile.

« Bon sang, est-il aveugle ? » Evida ne put que le maudire. Cela la fit douter de sa beauté.

« Eh bien… Maintenant que nous sommes opposés, il n’y a tout simplement aucun avantage à en tirer ! » Evida regarda furieusement Leylin et se leva pour parler au camp des bons alignés. « Ce liche squelette est déjà entré dans les parties les plus profondes. Devons-nous nous battre ici et le laisser prendre tous les avantages ? »

Malgré leur manque de confiance mutuelle, la faction maléfique avait manifestement l’avantage du nombre.

« Nous sommes ici pour capturer le liche squelette Ilyo. La cité flottante ne nous concerne pas ! » Le chef des paladins était un homme d’âge moyen portant une armure brillante. Il fit sa déclaration à voix basse.

Même les paladins devaient apprendre à faire des compromis. S’ils se mettaient à crier des choses comme « éliminer tout le mal », ils finiraient par se faire écraser par les maléfiques.

« Toussez… Nous voulons un certain objet de la cité flottante », dit Rogero.

« Très bien. Bien qu’il y ait certains conflits d’intérêts, il n’est pas impossible de négocier. Pourquoi n’entrerions-nous pas dans la cité flottante et n’obtiendrions-nous pas ce que nous désirons par nos propres moyens ? » suggéra Evida.

Il était évident qu’aucune de ces personnes présentes ne voulait agir en l’absence d’un avantage tangible.

Lorsque deux parties opposées étaient à peu près égales en force, les trêves étaient courantes. Même si le camp du bien n’en dit mot, le moine légendaire s’enfonça déjà dans les profondeurs de la vallée après avoir enterré le cadavre.

« Hng ! » Évida renifla gentiment avec une expression satisfaite, alors qu’elle emmenait ses hommes plus profondément à l’intérieur. Les deux parties commencèrent également à s’y frayer un chemin.

Leylin suivit nonchalamment le groupe et continua ses réflexions : « Le squelette liche Ilyo ? N’est-ce pas le puissant légendaire ? Je n’aurais jamais pensé qu’il serait là aussi. On dirait que la destruction du château est de son fait… »