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L’Avènement des trois calamités | Advent of the three calamities
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Chapitre 19 – Langue (1)
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Auteur : Entrail_Jl

Traductrice : Moonkissed

… Il était minuit quarante-cinq.

Les étoiles brillaient dans le ciel et un calme inhabituel enveloppait les environs. Il y régnait une étrange sensation de paix.

« … »

Après avoir pris une profonde inspiration, je me suis immergé dans la baignoire.

L’eau était froide, mais elle m’aidait à garder l’esprit clair.

Splash…

L’eau éclaboussa lorsque je sortis mon bras de l’eau. Concentrant mon attention sur elle, mes yeux tombèrent sur le trèfle à quatre feuilles.

Deux des feuilles étaient actuellement éclairées.

Le haut et le bas.

« … Comme c’est étrange. »

C’était un tatouage mystérieux. Il était avec moi depuis que j’étais apparue dans ce monde. Même maintenant, j’avais du mal à comprendre ce qu’il faisait.

Qu’était-ce exactement ? … Et quelle était sa signification ?

« Quatre feuilles, donc… Quatre capacités ? »

Cela semblait logique.

J’en avais déjà expérimenté une.

Mon esprit frissonna en pensant à la première capacité. D’après ce que j’avais compris, chaque fois que j’utilisais la capacité, il fallait une journée entière pour qu’elle se recharge avant que je puisse l’utiliser à nouveau.

Cela dit…

« C’est impossible. »

Alors que la capacité se reconstituait en une journée, mon esprit ne pouvait pas se recharger au même rythme.

C’était une capacité dangereuse.

Chaque utilisation menaçait de ronger ma santé mentale.

Il y avait une raison pour laquelle j’étais si désespéré d’apprendre mes autres capacités. Je ne voulais pas dépendre complètement de cette capacité.

Bien sûr, cela ne voulait pas dire que je n’étais pas prêt à l’utiliser.

Chaque avantage était nécessaire.

Mais…

‘Il vaut mieux que je fasse attention.’

Oui.

Pour ne pas perdre la tête.

Je devais avancer prudemment.

« Hou… »

Je flottais sur l’eau, seul mon cou et ma main dépassaient de la surface.

Compte tenu des effets secondaires de la première capacité, la perspective d’utiliser la seconde était intimidante.

Mes yeux continuaient à s’attarder sur le tatouage.

Que se passerait-il si j’appuyais dessus… ?

L’effet secondaire serait-il plus important ? Si oui, est-ce que j’irai bien jusqu’au bout ?

Tant de questions et si peu de réponses…

« … Dois-je essayer ? »

Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir.

Bien que l’idée me paraisse intimidante, mon esprit était ferme. Quelque chose pesait lourdement sur mon esprit et me rongeait de l’intérieur.

Tout ce que je voulais, c’était que cela cesse.

Et pour cela…

« Je vais le faire. »

Même si cela signifiait plus de douleur.

Avec de telles pensées, j’ai tendu la main vers la deuxième feuille.

« …. »

Silencieusement, je sentis mon doigt toucher ma peau.

Il appuya sur la zone où la deuxième feuille s’était allumée et je fermai les yeux en prévision de ce qui allait arriver.

Mais…

« … Rien ? »

Quand j’ouvris à nouveau les yeux, je remarquai que tout était pareil.

Il n’y avait aucun changement.

Non, il y avait un changement.

« Qu’est-ce que c’est ? »

La deuxième feuille.

Elle avait perdu sa lumière. Elle était redevenue comme avant.

« …. »

Je fixai silencieusement ma main pendant ce qui me sembla une éternité.

Finalement, ma tête s’enfonça dans l’eau.

Une partie de moi se sentit soulagée, mais une autre se sentit déçue.

En m’enfonçant plus profondément dans l’eau, je me laissai aller à la détente.

Dans cet étrange silence.

Je me sentis en paix.

***

Le lendemain.

Les cours se déroulaient comme d’habitude. Les premières années n’étaient pas autorisées à choisir leurs propres cours. Par conséquent, alors que je jetais un coup d’œil au nom du cours, je dus résister à l’envie de pousser un grognement audible.

« … Étude de la langue. »

Comme prévu.

Même dans ce monde, ce type de cours était inévitable.

La langue utilisée dans cet empire s’appelait le « lumoraic ». Une langue moderne qui n’avait que quelques siècles.

Heureusement que je savais déjà parler en arrivant dans ce monde, sinon…

« N’y pensons pas. »

J’entrai silencieusement dans la salle de classe.

La salle de classe était plutôt grande. Avec plus d’une centaine d’élèves, elle se devait d’être spacieuse.

Dès que j’entrai dans la salle de classe, plusieurs regards se posèrent sur moi. Leurs regards me pesaient encore, mais je commençais lentement à m’y habituer.

Je regardai autour de moi avant de me diriger vers Leon.

C’était étrange.

Avant, il avait l’habitude de me suivre partout. Comme s’il étudiait chacun de mes mouvements.

Cependant, maintenant… Il ne semblait plus s’en soucier autant.

Il m’avait quand même gardé une place.

Voilà, c’est réglé.

Je venais de m’asseoir quand Leon me jeta un coup d’œil et fronça les sourcils.

« … Tu as l’air assez fatigué. »

« Ah, oui. »

J’ai à peine dormi la nuit dernière.

« Je suis encore en train de m’adapter. »

« Oh. Prends soin de toi. »

« … Oui. »

La conversation s’est arrêtée là. Il était peu loquace, tout comme moi. Nos conversations duraient généralement aussi longtemps.

Pour un étranger, elles auraient probablement semblé extrêmement guindées. Cependant, j’aimais qu’il en soit ainsi.

C’était la distance parfaite.

Ni trop proche, ni trop loin.

Il était exactement 8 heures lorsque le professeur responsable entra.

« On dirait que la classe est pleine. C’est agréable de voir autant d’étudiants désireux d’apprendre une nouvelle langue. »

Le professeur était un homme d’âge moyen, arborant une moustache méticuleusement entretenue et des cheveux gris. Vêtu d’une tenue élégante, son comportement dégageait une aura de grâce indéniable.

Il était évident au premier coup d’œil qu’il s’agissait d’un noble de haut rang.

« Comme beaucoup d’entre vous le savent, les dimensions du miroir recèlent de nombreux mystères. Des ressources aux anciens manuscrits… Il y a beaucoup de trésors cachés dans la dimension. »

Ce n’était pas sans raison que l’Empire avait fait construire de nombreuses stations d’approvisionnement dans la Dimension.

Ce n’était pas seulement pour arrêter l’expansion de la dimension. C’était aussi pour rassembler des ressources. Des ruines d’anciennes civilisations aux minerais, en passant par les monstres… Elle offrait de nombreuses possibilités.

« Comme on dit, savoir, c’est pouvoir. Dans les civilisations anciennes, il existe de nombreux livres contenant des informations utiles sur l’expansion de la dimension miroir. En étudiant leur langue, nous nous donnons la capacité de comprendre leurs erreurs et leur technologie. »

Le professeur semblait enthousiaste à propos de la conférence.

Il continua à se vanter des réalisations de l’Empire dans ce domaine et de la façon dont ils étaient en avance sur les autres Empires.

Mais…

Je ne ressentais pas la même excitation que lui.

« … Huam. »

Un léger bâillement s’échappa de ma bouche.

Il était silencieux.

À tel point que personne d’autre ne sembla le remarquer.

Mais il reflétait parfaitement mon état d’esprit.

J’étais fatigué et le cours était ennuyeux.

Ayant à peine dormi la nuit précédente, et compte tenu de l’intérêt du cours, je me retrouvais en proie à la somnolence.

Je dus me pincer plusieurs fois pour ne pas m’endormir.

Mais il y avait un léger problème.

Bien que je fisse de mon mieux pour cacher ma somnolence, cela ne suffisait pas.

Cadet Julien, mon cours t’ennuie-t-il ?

Une ombre se projeta sur la zone où je me trouvais.

Levant les yeux, je vis le professeur debout à quelques mètres de moi.

« … ? »

Je me grattai le côté de la tête.

As-tu réussi à dormir la nuit dernière ?

Je réfléchis à une réponse appropriée mais,

Non.

Je secouai la tête et avouai.

Je n’ai pas beaucoup dormi la nuit dernière.

L’expression du professeur se figea soudainement.

Une petite agitation s’ensuivit alors que plusieurs regards se posèrent sur moi.

La situation me prit de court.

‘Que se passe-t-il… ?’

Et puis, j’entendis une petite voix derrière moi.

« … C’était moi ou sa prononciation était encore meilleure que celle du professeur ? »

La prononciation… ?

Je repensai à la conversation que j’avais eue avec le professeur.

Il avait juste demandé si son cours m’ennuyait.

Qu’est-ce qui était si étrange… ?

« Ah. »

C’est là que j’ai compris.

‘Ce…’

Nous parlions tous les deux français.

***

Le cours de langue s’est terminé au bout d’une heure.

Evelyn marchait la tête baissée, accompagnée d’une jeune femme aux cheveux bruns courts.

« Ah~ J’ai mal au dos. Je n’arrive pas à croire qu’on ait dû subir ça. »

Les cours théoriques avaient toujours tendance à être plus ennuyeux que les cours pratiques.

« Et le fait qu’on doive mémoriser l’alphabet avant le prochain cours est encore pire. Qu’on me tue déjà… ! »

Alors que Josephine grommelait, elle se rappela soudain quelque chose et pencha la tête.

« Evelyn, tu n’as pas dit que tu connaissais Julien ? »

« Euh, ah ? »

Evelyn sortit de ses pensées à l’évocation du nom de Julien.

« Tu as dit quelque chose ? »

« Bon sang ~ Fais attention quand je parle. »

En se frottant le front, Josephine répéta :

« N’as-tu pas dit que tu connaissais Julien ? »

« … Ah, oui. »

Julien. L’image d’un homme apparut dans son esprit.

Elle resta là et refusa de partir.

« Était-il toujours comme ça ? Je veux dire, non seulement il est l’Étoile Noire, mais il semble aussi très compétent en français. Mince… »

Josephine se frotta les côtés des bras.

« As-tu remarqué l’expression du professeur lorsqu’il lui parlait ? Pendant un moment, je me suis demandé qui était le véritable expert. N’as-tu pas ressenti la même chose ? »

« … »

Evelyn resta silencieuse face à la question. Cela faisait un moment qu’elle se mordait tranquillement les lèvres.

Josephine pencha la tête, perplexe.

Pourquoi est-elle si silencieuse ?

Elle n’était généralement pas aussi silencieuse.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu n’as pas ressenti la même chose ? »

« … »

Mais une fois de plus, Evelyn resta silencieuse.

Réalisant que quelque chose n’allait pas, Josephine suivit le regard d’Evelyn.

« Ah. »

C’est alors qu’elle aperçut une silhouette au loin.

Il se tenait droit, sa présence se distinguait de celle des autres, et ses enjambées étaient mesurées et régulières. Sa seule présence attirait les regards de ceux qui l’entouraient.

Le fixant de loin, Evelyn plissa les yeux.

Julien. Que s’était-il passé pendant les cinq années où elle ne l’avait pas vu ?

Peu à peu, la distance entre eux deux se réduisit.

Tap…

En faisant un pas de plus, il apparut devant elle.

En passant, leurs regards se croisèrent brièvement.

« … »

Elle pensait qu’il continuerait d’avancer, mais…

« … »

Ses pieds s’arrêtèrent juste au moment où il passait. Evelyn sentit ses épaules se tendre à ce moment-là. Se retournant pour le regarder, ses yeux rencontrèrent les siens.

Ils étaient froids.

Détachés de tout sentiment. Si auparavant elle pouvait ressentir les émotions dans son regard, maintenant… tout ce qu’elle pouvait ressentir était le vide.

L’aliénation.

Ses mots interrompirent bientôt ses pensées.

« Tes lèvres. »

Il désigna.

« … Elles saignent. »



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