Lin Ming fit le vide dans son esprit et, sortant deux pierres de véritable énergie, s’assit en méditation afin de recouvrir ses forces ; tout en étalant un baume médicinal sur ses bras.
Il s’était violemment fracturé les os dans sa confrontation face à l’artiste martial d’ombre et de lumière. Une blessure pareille aurait nécessité au minimum deux bonnes semaines de convalescence pour n’importe quel autre artiste martial. Cependant, la résistance de Lin Ming, ses capacités de récupération et de régénération ainsi que sa vitalité sanguine avaient toutes été largement améliorées. A tel point que ses blessures furent complètement guéries après deux heures et deux pots d’une préparation médicinale onéreuse.
Lin Ming restaura ensuite sa véritable énergie et sa force physique à leur niveau optimal, tout en maintenant son esprit dans un état de tranquillité.
La septième et dernière épreuve allait finalement commencer.
Le temple et la place attenante disparurent dans un éclair de lumière, puis il se retrouva au milieu d’un monde baigné d’une lumière blanche éblouissante où d’innombrables formes apparaissaient pour tourner autour de lui.
« Le septième niveau… personne n’a jamais mis les pieds ici en dix-neuf millénaires », se dit-il avec détermination en serrant les poings et en respirant calmement.
Il s’était imaginé une multitude de scénarios différents, mais maintenant qu’il y était, le spectacle qui se déroulait sous ses yeux le laissa sans voix.
Durant les six premiers niveaux, chaque monde correspondait à un nom. Le premier niveau par exemple, Enfer, était un monde à la terre rougeâtre et parsemé de lacs de sang. Le deuxième niveau, Fantômes Affamés, n’était rien d’autre que le Fleuve Jaune, celui des enfers. La vaste étendue sauvage du troisième niveau renvoyait aux bêtes sauvages, et l’arène du quatrième à un duel…
Par conséquent, et puisque le septième niveau s’intitulait ‘Monde du Sorcier’, Lin Ming s’attendait à apercevoir une région au sein du Domaine des Dieux. Mais certainement pas à se retrouver dans une ville tout ce qui a de plus ordinaire. Une foule pleine de vie l’entourait, de jeunes enfants jouant entre les marchands ambulants et les badauds. Les rayons du soleil laissaient apparaitre les fines particules de poussière qui flottaient dans l’air entre les étales desquelles s’élevait un parfum intriguant, mélange de fleurs et de marchandises épicées. Tout cela semblait si authentique et tangible ; en un mot, réel. A ce détail près que personne ne semblait remarquer sa présence.
Mais ce qui l’avait frappé au point de le laisser sans voix, c’était l’endroit en face duquel il se tenait, un vieux restaurant à la devanture assez chic.
Les tuiles d’argile avaient perdu de leur éclat d’antan et le reflet brillant des piliers rouge laqué s’était terni. Les montants des fenêtres s’affaissaient, tout comme le toit, dont les poutres de la charpente étaient fatiguées d’en supporter le poids. Tout ici témoignait du temps qui passe…
Lin Ming ne connaissait que trop bien cet endroit. D’aussi loin que ses souvenirs remontaient, il se voyait courir dans le hall, écouter les conteurs tisser le fil de leurs récits et les bardes donner vie à leurs chants glorieux. Il avait passé des heures à regarder des parties d’échecs en mangeant des bonbons.
Les tasses à thé avec leurs couvercles finement décorés, les cenelles confites enrobées de sucre, le torchon posé bien à plat sur l’épaule d’un serveur, la nourriture au fumet alléchant préparée par sa mère… tout ici correspondait parfaitement à ses souvenirs.
C’était son foyer.
« C’est le restaurant de la Famille Lin dans la Ville du Murier Vert. J’ai passé plus de dix ans de ma vie ici, je… qu’est-ce que je fais ici ? »
Il ne put se retenir de faire un pas en avant et de rentrer à l’intérieur, comme s’il était attiré par une force inexplicable. Mais alors qu’il s’apprêtait à franchir le seuil, il resta figé sur place. Il était là, immobile, son cœur emplit d’une vague d’incertitude et d’incompréhension.
Un jeune homme d’une vingtaine d’années habillé avec d’élégants vêtements en soie venait de sortir de la cuisine tout sourire, un éventail dans la main. Moins qu’un étranger, il eut l’impression de se voir lui-même. Pour être exact, c’était lui avec quelques années de plus.
Mais un rapide coup d’œil lui permit de voir qu’il ne possédait pas la moindre trace de cultivation. Il ressemblait davantage à un érudit qu’à un artiste martial. Arts martiaux qu’il n’avait visiblement jamais pratiqué de sa vie.
Non seulement cela, mais son attitude et son tempérament semblaient tout à fait différents des siens.
Le visage de Lin Ming dégageait toujours un air vif, même lorsqu’il retenait son souffle. L’on aurait dit en le voyant qu’il était prêt à entrer en éruption jusqu’au ciel à tout moment, imparable.
Tandis que ce jeune homme en face de lui arborait un sourire cynique, voire même maléfique. Il avait l’apparence d’un fils de savant.
« Est-ce vraiment moi ? »
Lin Ming ne pouvait pas y croire.
« Xiao Li, prépare-moi une berline. Mademoiselle Su du Hall des Fleurs Bleues organise une représentation ce soir. Va donc me réserver un ticket, je ferai bien d’y aller pour l’encourager, dit le jeune homme d’un ton sec tout en agitant frénétiquement son éventail.
– Ce… ce n’est pas une bonne idée, souffla avec embarras le jeune servant avant de reprendre, Jeune Maître, il y a le banquet de la deuxième fille de la Famille Tian ce soir, auquel vous êtes personnellement convié.
– Tu n’as qu’à y aller ! Si c’est un festin qu’elle organise, c’est d’un cuisinier dont elle aura besoin. A quoi cela servirait-il que je m’y rende ?
– C’est que… commença Xiao Li l’air peiné, la deuxième fille de la Famille Tian aimerait demander au Jeune Maître de réaliser un tableau pour son anniversaire. Elle a également dit qu’elle souhaitait apprendre des poèmes et des chants avec vous. Vous êtes le nouvel homme de lettres de l’université et l’on ne trouve pas de vers plus beau que les vôtre à travers la Ville du Mûrier Vert… Et puis, Jeune Maître, c’est une femme magnifique et vertueuse de surcroit. Madame est tombée sous le charme lorsqu’elle l’a vue. Peut-être qu’à l’avenir… Jeune Maître, hé ! Jeune Maître ! ne partez pas ! »
Xiao Li n’eut pas le temps de finir sa phrase que le jeune homme quittait la pièce sans se retourner.
« Si mon père demande où je suis allé dis-lui que je suis parti boire un verre », dit-il en criant au loin.
Ses mots résonnaient encore que sa silhouette disparaissait déjà au coin de la rue. Le visage de Xiao Li arborait une mine déconfite. Il allait devoir payer les pots cassés. Si Monsieur ou Madame l’apprenait, il serait durement châtié.
La deuxième fille de la Famille Tian avait une bonne impression du Jeune Maître. C’était une belle femme, gentille et issue d’un bon lignage, soit la moitié idéale pour le Jeune Maître.
Mais, aussi incompréhensible que cela puisse être, ses préférences penchaient pour Mademoiselle Su du Hall des Fleurs Bleues.
Il s’agissait en réalité d’un bordel qui, quoique de classe supérieure et d’une élégance rare, n’en restait pas moins un bordel. A ceci près que la plupart des filles qu’on y rencontrait étaient particulièrement bien apprêtées et éduquées, et qu’elles étaient plus régulièrement amenées à vendre leurs compétences plutôt que leur corps. Elégantes et raffinées, elles excellaient dans la poésie et la peinture. Leur talent et leur beauté étaient tels que les hommes étaient nombreux à se battre pour pouvoir les courtiser. C’était des sortes d’anges.
Et parmi toutes ces créatures envoutantes, Mademoiselle Su était une sorte de déesse. Mais aussi divine que puisse être sa beauté, et quoiqu’elle ait conservé la pureté de son corps, elle n’en était pas moins qu’une prostituée. Comment Monsieur et Madame pourraient l’accepter dans la famille ?
« Je suis fichu ! Si Monsieur apprend que le Jeune maître est parti au Hall des Fleurs Bleues, non seulement le Jeune Maître sera puni, mais je ne donne pas cher de ma peau ! » marmonna Xiao Li en grimaçant. Il ne savait pas encore s’il valait mieux être honnête avec ses maîtres ou tenter de cacher la vérité.
Lin Ming était planté sur le seuil de la porte du restaurant, la bouche muette et le regard tranquille devant la scène qui venait de se dérouler. Le jeune homme venait de quitter la pièce en passant à travers lui comme s’il n’existait pas.
Lin Ming finit par comprendre. Il n’appartenait pas à ce monde. Il y était seulement de passage. Personne ici ne pouvait le voir ou remarquer sa présence.
« Que se passe-t-il ? Pourquoi y a-t-il une autre version de moi-même ?
C’est comme si j’avais fait d’autre choix dans ce monde. Comme si je n’avais pas tout abandonné à mes douze ans pour me consacrer corps et âme aux arts martiaux. Comme si j’avais continué d’étudier à la capitale pour préparer l’examen préliminaire comme le souhaitaient mes parents. Quand j’y repense, ça m’a tout de même valu une dispute bien amère avec eux, heureusement que leur lassitude l’a emporté sur leur colère, j’ai bien cru qu’ils n’en démordraient pas.
Il semblerait que le Lin Ming de ce monde ait poursuivi ses études. Plutôt que de se lancer sur la voie des arts martiaux, il a préféré passer l’examen préliminaire pour finir candidat à la cour impériale.
A quoi cela rime ? S’agirait-il d’une réalité parallèle ? Ou alors est-ce une illusion de mon esprit ?
Si c’est bel et bien la septième épreuve, Monde du Sorcier, qu’est-ce que s’est censé tester ? Mon cœur des arts martiaux ? Si c’est le cas comment réussit-on l’épreuve ?
Puisque c’est le ‘Monde du Sorcier’, qu’est-ce que je fais dans la Ville du Mûrier Vert ? »
Lin Ming était désemparé. Il resta ainsi à attendre dans l’entrée du restaurant plusieurs jours durant.
Les gens allaient et venaient sans jamais le voir, traversant son corps comme si de rien était…
Dans la rue, les marchands continuaient de déambuler avec leurs marchandises, tandis que des artistes chantaient des chants joyeux et entrainants. Un parfum enivrant de nourriture et de vin emplissait l’air du matin jusqu’au soir. Il avait même aperçu à plusieurs reprises le visage vieilli de ses parents…
Tout autour de lui semblait si réel et pourtant si faux.
Toutes les personnes qui passaient lui était familières, mais aussi tout autant étrangères…
Lin Ming semblait être une existence bien terne au milieu de ce monde bruyant et plein de vie. Il était seul avec son ombre, plongé dans un profond désespoir.
« Ce monde est une illusion et je suis réel ?
Ou alors… c’est la réalité et moi je suis une illusion ?
Non, ça ne va pas. Ce n’est pas mon monde. C’est uniquement un démon dans mon cœur ! »
Lin Ming ouvrit brusquement les yeux et la Lance Lourde des Profondeurs apparut dans ses mains.
Vlan !
Le bruit du verre qui se brise résonna longuement dans ses oreilles. Face à lui, le restaurant, les clients, ses parents et tout ce qu’il voyait depuis plusieurs jours se volatilisa d’un seul coup.
Cependant, il ne réapparut pas pour autant dans la Pagode du Sorcier. Au lieu de cela, il arriva cette fois au milieu d’un champ de bataille maculé de sang. De puissants tambours de guerre retentissaient au loin et de splendides drapeaux flottaient dans le vent.
« C’est… »
Lin Ming vit des cavaliers en armure face à lui et un frisson lui glaça le cœur. Il venait de réaliser quelque chose.
Semblable à une vague qui déferle dans toutes les directions, sa force d’âme se répandit partout alentour. Il ne fallut qu’un court instant pour se verrouiller sur un jeune homme. Lin Ming fronça les sourcils. C’était bel et bien ce qu’il pensait !
Il se mit alors en mouvement et se retrouva en quelques enjambées à l’intérieur d’une caserne. Un jeune homme d’une quinzaine d’année se trouvait à l’intérieur, une armure de confection simple sur les épaules. Il tenait une lance dans ses mains et ses yeux étaient emplis d’une peur intense et incontrôlée.
Lin Ming eut un sentiment étrange en le voyant, puis il ferma les yeux.
C’était lui, c’était vraiment lui !
Pourquoi ? Comment ?
Il s’était querellé avec ses parents à l’âge de douze ans, avant que ces derniers ne l’autorisent finalement à pratiquer les arts martiaux. A cette époque, Lin Ming disait que s’il ne parvenait pas à atteindre la première étape de la Transformation du Corps avant ses quinze ans, il s’engagerait dans l’armée et s’illustrerait au combat, afin de revenir chez lui en héros, couvert de gloire et de richesse.
En y repensant, c’était à ce moment-là qu’il avait envisagé de s’enrôler.
Le jeune homme rongé par la peur qui se trouvait face à lui était une autre version de lui au sein d’un monde différent !
Alors qu’il était assis sur un banc, il sortit un morceau de toile cirée et commença à nettoyer sa lance. Celle-ci était disproportionnée par rapport à sa taille.
« Hé ! le novice, c’est ta première fois sur le champ de bataille ? » l’interpella un vétéran qui approchait, un bol de riz en main.
L’intéressé acquiesça honteusement et répondit : « Ah, oui, je suis une nouvelle recrue.
– Ha ! ha ! les nouvelles recrues sont toujours aussi tendues et inquiètes avant leur premier combat. Ne t’inquiète pas, ça passera. En attendant, puisqu’on est dans la même caserne, on se retrouvera probablement au même endroit. Suis-moi et je te protégerai !
– Entendu…merci beaucoup ! » répondit le jeune homme avec un air innocent, avant de sourire nerveusement par reconnaissance.
Lorsque la guerre éclata, des dizaines de milliers de soldats se retrouvèrent à charger en avant comme un seul homme, leur vaste et dominante aura balayant tout sur leur passage, jusqu’aux nuages dans le ciel.
La poussière s’élevait partout au-dessus de la masse des hommes, à travers laquelle les luttes acharnées retentissaient de toutes parts, tandis qu’une lance brisait une hallebarde.
Le jeune homme revint triomphant, mais le vétéran, lui, n’était pas à ses côtés…
Les soldats qui mourraient ensembles étaient enterrés ensembles dans d’immenses charniers. Sans tombe individuelle, le jeune homme ne pourrait jamais connaître son nom.
Les jours passèrent, puis les années, et son visage perdit de sa douceur à mesure que son cœur s’emplissait d’une détermination inflexible.
Du statut de recrue, il finit par devenir caporal, puis, de caporal, il devint capitaine, avant de s’élever jusqu’au poste de chef de bataillon…
Ses compétences à la lance s’affinèrent de plus en plus, tandis que sa force grandissait et que ses connaissances en stratégie militaire s’étoffaient.
Peu à peu, ce jeune homme devint à son tour un vétéran, allant vers chaque nouvelle recrue en disant : « Ne t’inquiète pas, suis-moi lorsque nous chargerons et je te protégerai ! »
Autrefois naïf et innocent, ce garçon avait rêvé de s’engager dans l’armée. Chaque excursion dans un pays étranger s’était accompagnée de son lot de cadavres, et plus le temps passait plus il voyait de gens finir en tas d’ossements blanchâtres. Maintenant qu’il avait suffisamment échappé à la mort, il s’était endurci ; désormais, c’était lui le vétéran.
Les jours passèrent ainsi éternellement. Chaque soldat aspirait à devenir général. Mais la plupart d’entre eux finissaient comme leurs prédécesseurs et mourraient à la poursuite de cette chimère.
…
Lin Ming regardait en silence le monde changer sous ses yeux. Il commençait enfin à comprendre. Ce monde n’était pas une illusion, pas plus qu’il n’était réel.
Lui était une illusion pour les gens de ce monde, tandis que ce monde était une illusion pour lui.
La vie était comme un rêve et les rêves étaient comme la vie. Vrai ou faux, vérité ou mensonge, à l’origine jamais personne n’aurait pu distinguer l’un de l’autre.
Peut-être que le septième niveau n’était pas un test à proprement parler, mais plutôt une opportunité, une chance, un sentiment, celui de saisir en profondeur ce qu’était le cœur des arts martiaux.
Lorsqu’il en prit conscience, Lin Ming cessa de vouloir détruire ce monde. Il se contenterait de suivre ses propres traces et d’observer.
Il n’était à peine qu’un voyageur, un passant, un témoin, observant le fil du temps s’écouler en dehors du temps.
…
En dehors de l’épreuve d’évaluation de la destinée, plongé dans les ténèbres, Yan Mo regardait paisiblement à travers l’immensité du vide.
« Sa conscience s’est éveillée…
Extraordinaire ! Ce n’est que le deuxième monde, et pourtant il a déjà décelé la vérité. Cela fait maintenant un jour et une nuit. Sa compréhension du cœur des arts martiaux est tout bonnement extraordinaire ! »
La septième épreuve était justement celle centrée sur le cœur des arts martiaux. Plus qu’un niveau au sein d’une épreuve, c’était également une formidable opportunité !
Quiconque parvenait à comprendre l’intention originelle derrière cette épreuve pourrait se détacher des vicissitudes de l’existence et tempérer indéfiniment son esprit. Les bénéfices étaient inimaginables.
Yan Mo connaissait la vérité, même si personne n’était parvenu à atteindre le septième niveau au cours des dix-neuf mille dernières années. En réalité, les matrices derrière les Pagodes du Sorcier existaient aussi à travers le Domaine des Dieux.
On les appelait ‘Samsara’.
Il n’était pas rare que les talents bénis par les cieux du Domaine des Dieux ne se perdent une fois entrés dans le Samsara.
La plupart d’entre eux pensaient que ces mondes étaient issus d’un démon dans leur cœur. Par conséquent, ils n’avaient de cesse de chercher à les détruire. Cependant, d’autres mondes apparaissaient sans fin avec d’innombrables reflets d’eux-mêmes, ce qui les amenait à perdre leur cœur et les plongeait dans une profonde confusion. En fin de compte, ils ne parvenaient même plus à distinguer le vrai du faux, l’illusion de la réalité et, finalement, ils finissaient par douter de la propre réalité de leur existence.
Une fois perdus, leur cœur des arts martiaux s’en trouvait à jamais endommagé. Chez certains, cela pouvait même impacter l’entraînement.
Quand bien même un génie céleste devait réaliser le sens du Samsara, il lui faudrait quoiqu’il arrive traverser des dizaines de mondes différents pour saisir pleinement la vérité.
Mais Lin Ming, alors qu’il était seulement dans le deuxième monde, avait été capable de distinguer le vrai du faux et de voir à travers la réalité des choses. Comment Yan Mo aurait-il pu ne pas en être surpris ?
« Malheureusement, Maître est probablement déjà décédé depuis longtemps. Sinon je suis certain qu’il aurait été prêt à prendre ce jeune sous son aile. Et dire que j’ai pensé que son talent naturel était médiocre et qu’il en était là par le seul fruit de sa chance. Je n’aurais jamais pu imaginer que sa perception du cœur des arts martiaux en soit à un tel stade. C’est vraiment un génie dans ce domaine !
Voyons-donc jusqu’où sa conscience peut grandir à travers ces cent Samsaras. »
